TF1 CIRCUS SARKOZY : PLOUF
Publié le 26 Janvier 2010
TFI ce soir était un véritable cirque.
Un clown faisait merveille sous le piste amicalement dressée par le Circus de TF1.
Le premier tour de piste eut lieu avec la charmante Ferrari aux yeux enjôleurs et pleins de fausses perfidies. La dame avait de l'adresse pour poser quelques questions plus ou moins embarrassantes mais manifestement prévues pour permettre à l'illusionniste de se sortir de cartes mal distribuées dans un jeu précédent.
Alors de sa manche il nous sorti sa carte maitresse, pour faire taire le peuple, le PDG d'EDF et de VEOLIA était en transition(peut -être comme les immigrés à BESSON). Pour son salaire, il admis les gains somptueux, mais en disant que c'était méritoire et qu'on ne pouvait trouver sur la place un homme aussi doué et compétent que lui ( un être surnaturel).
A ces mots, toutes les autres cartes du jeu truqué voltigèrent d'aise et se dirent qu'elle aussi avaient des compétences non reconnues. Plein de téléspectateurs se sont dit, à ce moment là, que leurs patrons les avaient roulé dans la farine depuis des années.
Oyez-oyez- bonnes gens, déposez demain vos cahiers de compétences à votre patron.
Vint d'autres jeux de cirque, plus ou moins intéressant, l'illusionniste avait hâte de prendre congé de l'égérie de TF1 qui le remerciât avec déférence.
Pernaut, en tant que maitre de cérémonie, pendant ce temps, s'activait sur une autre piste, il avait durant toute l'après midi préparait avec forces conseils, on dit "briffer", les artistes qui allaient se produire face au maitre du séant.
Ceux-ci attendaient sagement l'illusionniste et se demandaient quels tours il allait leur jouer. Ils avaient été choisi pour représenter toutes les facettes de ce grand cirque qu'est la France. Ils étaient là, assis, et voilà que le prestidigitateur apparait sur le bord de la piste aux étoiles.
Les présentations sont vite faites et l'on commence par le chômage, une jeune fille explique qu'elle n'arrive pas à trouver un emploi et pourtant elle a tout ce qui convient comme formation et compétences, notre manipulateur en chef trouva une porte de sortie dans un débat scabreux pour lui sur les mérites de l'apprentissage, de la formation sur le tas, la brave gamine en fut tellement contrariée qu'on ne l'entendit plus.
Vint le gars de la SBFM, un cheval fougueux dans l'arène, le "pitre" essaya de le désarçonner par quelques tours de magie, autour des tours du passé, chez Renault, du temps des PDG socialistes qui ont vendus les meubles à l'étranger; rien ne démontait le Pur-sang de la SBFM, le maitre du manège trouvait à qui parler, les saillies étaient fortes, chômage, profits, délocalisations, sous-traitance, "dans quel monde vous vivez Monsieur le Président" dit-il; le regard vif, fier de l'ouvrier de l'automobile exprimait l'emploi, parlait des salariés sous -traitant; manifestement poussé dans ses retranchements, ne trouvant plus de bonnes cartes dans son jeu, l'illusionniste tenta une sortie en catastrophe , une annonce à ne pas oublier pour l'avenir de l'industrie et de Renault: il fit une déclaration que les productions de Renault, toutes, seraient réintégrées en France pour celles produites pour des consommateurs français ou européens.
Pernaut était sans voix.
A noter dans l'escarcelle des promesses; sera-t-elle tenue celle là. Mystère.
Les gars de Gandrange apprécieront.
Puis vint la laitière et son pot au lait. La brave, depuis un an, elle déclame " adieu, veaux, vaches, cochons, poulets"; elle n'a plus un rond et le président, une larme aux yeux, sorti alors son atout majeur, son joker comme on dit dans les émissions de téléréalité, il prendra son fouet pour voir ces salopards des hyper marché qui s'en mettent plein les poches.
Il oublia de dire à la fermière, que déjà, il avait eu des coups de menton appuyés et que rien ne s'était passé sinon que "du vent".
Puis vint la fonction publique, un professeur en contrat à durée déterminée depuis 6 ans lui fit remarqué cette injustice de la non titularisation et notre président, soudainement emporté par de grands sentiments de justice, pris la grande décision de titulariser tous ces contrats. Il assortit sa décision d'un "donnant donnant", il faudra accepter la baisse des effectifs d'enseignants.
Puis vint une infirmière qui voulait avancer le problème des urgences où la situation se dégrade et le prestidigitateur, devant la véracité des faits, dû alors sortir son deuxième joker : acceptez dit-il, Madame, cette belle proposition d'échanger contre un meilleur salaire votre retraite de l'âge de 55 ans en la passant à 60 ans. On ne parlât plus des encombrements des urgences.
Enfin, et vite dit, vint le tour d'un patron qui pleura sur la concurrence exercé par des camions polonais, un petit patron routier, 700 salariés, pleins de camions, et l'intéressé cherchait des aides, des détaxations et pourquoi pas de voir demain ses chauffeurs payés à coups de frondes comme les polonais qui le concurrencent.
Et le clou de la soirée fut la retraite, le maitre des cérémonies PERNAUT avait trouvé, en la circonstance avantageuse pour le postulat de "travailler plus longtemps", une femme de 57 ans avec un mari âgé, chômeur depuis 5 ans, qui voudrait trouver du boulot et un artisan de 68 ans, qui, devant une petite retraite d'artisan, se débrouillait vaille que vaille pour continuer à travailler dans la force de l'âge. Une occasion pour nous dire que le problème des retraites serait réglé cet été(comme Balladur en 1993) et en insistant sur le fait qu'il ne diminuerait pas les retraites; en clair, cela voulait dire qu'il rallongerait l'âge de la retraite.
Nous voilà averti.
Finalement, cette soirée au coin du feu pour écouter Sarkozy, laisse tout le monde sur sa faim, en pouvait-il être autrement ?
La plupart des personnes présentes manifestaient leur désappointement et Sarkozy ne leur promettait qu'un avenir incertain. Les emplois vont revenir, dit-il, avec la croissance, il faut travailler plus et plus longtemps, aire des heurs supplémentaires, c'est la crise qui est responsable, et les 35 heures exhumés pour répondre au syndicaliste CGT de la SBFM qui avait enfoncé le clou autour des profits des actionnaires.
Bref, on a vu un président doucereux, sentencieux, acculé devant tant de témoignages de ces français invités et mécontents de sa politique, il n'avait plus la fringance du début de son mandat se référant sans cesse à ses engagements de manière défensive.
Le prestidigitateur a tapé à coté.
Le Circus TF1 et ses camelots ont tenté vainement de redresser l'image de leur trapéziste en chef.
Ont-ils réussi ?
Dès que les feux de la rampe se sont éteints, les démonteurs de l'immense chapiteau des gobe-mouches s'affairaient.
Combien de français, ce soir, ont cru à ses balivernes?
Les prochaines manifestations et grèves nous le diront.
Bernard Lamirand