Publié le 8 Mars 2019

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PCF Envoyé par Fabien Roussel    

 

Comme tu as pu le lire dans le journal l’Humanité et sur les réseaux sociaux, plusieurs témoignages de femmes font état d’agressions sexuelles au sein de notre Parti et du MJCF.

 

Malgré la campagne d’information mise en place, dès l’année dernière, au sein du Parti dans le prolongement du mouvement #meetoo, malgré la création d’un dispositif destiné à recueillir la parole des victimes et à les accompagner vers des associations spécialisées et des avocat·es compétent·es, des femmes et des personnes LGBTQI ont été agressées. Leur parole n’a pas pu être écoutée et entendue à la mesure de la violence qu’elles avaient subie.

 

Je veux leur dire ici, au nom de tous les communistes, mon total soutien et mon entière détermination à ce que cela ne se reproduise plus.

 

Je prends en compte leur témoignage, je les entends et, surtout, je les crois.

Ces actes sont insupportables et n’auraient jamais dû avoir lieu. Il ne doit y avoir aucune place dans notre parti et au MJCF pour des agresseurs.

Notre engagement communiste, fondé sur un féminisme actif, sur le combat contre la domination masculine et le patriarcat, ne peut laisser place à la moindre tolérance dans ce domaine. Nous devons nous efforcer d’être exemplaires et de réagir individuellement et collectivement avec la plus grande détermination.

 

Dès que nous avons pris connaissance de nouveaux cas, j’ai mis publiquement à la disposition du MJCF et de l’UEC le dispositif « Tolérance Zéro » du PCF pour recueillir la parole des victimes. Depuis, onze camarades ont été rencontrés par les référent·es du dispositif et des avocats et spécialistes les accompagnent.

Plusieurs suspensions et mises à l'écart d’agresseurs, sur la base de témoignages et pour certains de dépôt de plainte, sont prononcées. Je veux vivement remercier ici les camarades en charge de ces questions et saluer leur réactivité de ces derniers jours.

J’ai demandé également une expertise, un état des lieux de notre dispositif pour savoir pourquoi des victimes n’ont pas voulu porter plainte ou saisir la commission, pourquoi leur parole n’a pas été entendue à la hauteur de leurs attentes, pourquoi des agresseurs n’ont pas pu être écartés du Parti ou du MJCF.

Il faudra revoir nos procédures et améliorer le dispositif mis en place, qui souffre encore de failles.

 

D’ores et déjà, nous prévoyons de mettre en place une cellule d’écoute des victimes qui devra être indépendante de notre parti et du MJCF pour que la parole soit totalement libérée. Des professionnels mis à disposition par certaines associations, rempliront mieux que nous cette mission et seront donc sollicités pour nous accompagner dans cette démarche.

Par ailleurs, nous entendons prendre les dispositions pour que les cadres de notre Parti comme ceux et celles du MJCF soient mieux accompagnés, mieux formés, pour être capables d’apporter des réponses concrètes face à chaque signalement dont ils auront dorénavant connaissance.

 

Nous proposerons ainsi aux responsables du Parti et du MJCF des formations visant à une plus grande réactivité de leur part et l’application d’une tolérance zéro en matière de violence sexuelle et sexiste.

 

Nous proposerons également au MJCF et à l’UEC d’être accompagnés par un ou une responsable de notre Parti pour travailler sur ce sujet. Il s'agit de revoir avec eux l’organisation de leurs manifestations, de leurs stages de formation, ainsi que les règles de vie commune pour garantir à chaque jeune la sécurité pleine et entière. Nous veillerons à ce que ces organisations de jeunesse soient des espaces où toutes et tous s’épanouissent en faisant pleinement de la politique, en toute sécurité.

 

Je m’adresserai également aux autres forces politiques pour échanger nos pratiques sur ce sujet, car nous sommes tous et toutes concernés.

De même, nous formulerons des propositions au gouvernement pour que les victimes de ce crime qu'est le viol soient plus nombreuses à déposer plainte et mieux accompagnées dans le parcours judiciaire : aujourd’hui seule une femme sur 10 ose porter plainte pour viol et 2 % seulement obtiennent justice.

Les dispositions internes prises par les partis, et singulièrement par le nôtre, auront une toute autre portée si les dispositifs publics, qu’il s’agisse de l’information, de la prévention, de la formation, de l’accompagnement des victimes et de la sanction judiciaire sont à la hauteur de ces fléaux que sont les violences sexistes et sexuelles, dans toute la société.

 

Il est de la responsabilité de chaque communiste de veiller au respect de la dignité de toutes et tous et de tout mettre en œuvre pour bannir de notre organisation les dominations masculines, les comportements sexistes et les violences sexuelles. C’est le sens même de l'engagement qui nous rassemble.

 

Je compte sur toi.

 

Fraternellement.

 

Fabien Roussel

Secrétaire National





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Parti communiste français
2, place du Colonel Fabien
75019 PARIS

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Rédigé par aragon 43

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