L'ABSTENTION ET LA POLITIQUE

Publié le 30 Juin 2019

FAIRE OU NE PAS FAIRE DE LA POLITIQUE

Les élections européennes ont eu lieu et nous observons que les français boudent toujours les urnes même si ils ont voté un peu plus à ces élections.

Quand nous regardons de près les résultats, les abstentions se manifestent particulièrement dans les zones fortement urbaines. Egalement dans les régions où le chômage et la précarité règnent en maitre.

Dans la région des Hauts de France cela se voit comme le nez au milieu de la figure.

Les gens qui ne votent plus sont en majorité des travailleurs notamment dans les bassins industriels.

Ces abstentions ne sont donc pas le fruit du hasard ou d’une mauvaise humeur de l’électeur  et de l’électrice.

Peut-on par exemple attribuer à la désindustrialisation cette volonté  de l’électorat populaire de rester à la maison le jour des élections ?

Certes, mais d’autres raisons entrent ligne de compte, j’en citerai une : l’affaiblissement d’une conscience politique. Nous devons en examiner les raisons. Nous pourrions bien sûr invoquer et c’est vrai, le poids de l’idéologie dominante et sa façon de faire en sorte que toute possibilité de débattre soit réduite à la portion congrue et que c’est l’événementiel qui compte et qui corrompt le vrai débat.

N’avons-nous pas notre propre responsabilité dans cet état de fait ?  Par exemple ne manquons nous pas de présence sur le terrain et auprès des gens pour chercher  les alternatives à ce qui peut apparaitre chez le citoyen de plus en plus dépolitisé comme impossible ou illusoire.

Nous sommes dans un monde en pleine transformation et cela nécessite d’apporter des réponses et d’avoir  une vie militante qui permettent à la population de saisir pleinement ce qu’il perçoit confusément car il n’a pas les éléments qui lui permettent de se faire une opinion et souvent cette opinion est ensevelie sous les discours de classe de l’idéologie dominante qui projette ses propres réponses pour détourner les gens vers des solutions qui remettent en cause la gestion capitaliste.

Oui, dans cette situation si complexe, le citoyen, s’il n’est pas armé idéologiquement s’efface alors du débat politique auquel dans le meilleur des cas il ne se sent en mesure de se faire une opinion et dans le pire des cas  se tourne vers le rejet de la politique ou plus grave dans l’extrême droite à l’affut.

La campagne européenne d’Ian Brossat et du PCF a été un révélateur : révélateur que les gens s’intéressent à la politique quand on ne les ignore pas, qu’on va les voir, qu’on les écoute, que l’on prend le temps de cheminer avec eux sur des perspectives à partir du réel, d’un réel qu’ils vivent chaque jour sous les plus mauvais auspices et donc qui nécessitent de faire marcher les têtes comme on disait dans le temps.

J’ai constaté cela dans les points rencontres que nous avons organisé à Nogent sur Oise avec la Section du PCF.

Nous avons vu ainsi plusieurs centaines de personnes avec lesquelles nous avons passé un moment à l’écoute et au débat avec eux. Leurs propos montraient pour la plupart une sorte de dégout de la politique politicienne à tous les niveaux mais aussi plein d’idées pour changer quand on les pousse dans leurs retranchements.

Dans les échanges, cependant, un certain scepticisme semble l’emportait, l’idée  que le monde politique est incapable de répondre à leurs problèmes est manifeste, pour d’autres c’est « le tous pourris » qui l’emporte. Et quand nous les accostions, venait pour esquiver leur propre part à porter le débat, cette répartie : « je ne fais pas de politique ».

L’abstention a des raisons politiques : la crise et l’incapacité de ceux et celles qui sont au pouvoir à la régler. L’on sent que les citoyens ne sont plus en connexion pour ainsi dire avec leurs représentants.

La montée du mouvement des gilets jaunes l’atteste, les initiatives citoyennes sur des sujets variés aussi ; les gens sont à la recherche d’autres formes de vie collective pour trouver des solutions à leurs problèmes.

L’idée politique ne peut plus être l’apanage de quelques-uns.

L’abstention  est en partie le mal d’une démocratie délégataire à bout de souffle et les prochaines élections municipales nécessitent de la part du PCF des propositions pour faire en sorte de nous sortir d’un mode de vie dépassé et de plus en plus rejeté par la population ou alors par encore pire l’indifférence.

L’issue à l’abstention politique passe par une démocratie renouvelée où l’expression populaire doit dépasser le cadre limitatif d’un vote de délégation de pouvoir  et en ce sens nos propositions pour les municipales ne doivent pas se limiter l’entre-nous politicien.

Bernard LAMIRAND

Rédigé par aragon 43

Publié dans #ELECTIONS, #POLITIQUE

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