Publié le 31 Août 2010

 

L' Age de raison d'après Woerth.* Article paru dans le Figaro du 31 Aout 2010

62 ans serait l'âge de raison pour prendre sa retraite selon le ministre du travail Eric Woerth.

Ainsi il serait raisonnable de prendre sa retraite à 62 ans et déraisonnable de la prendre avant. Bref, de s'accrocher à la retraite à 60 ans comme âge où l'on peut faire valoir ses droits à quitter le travail pour une autre vie.

La raison de Monsieur Woerth n'est pas la raison de Monsieur "Untel" ou de Madame "Unetelle" qui ont travaillé toute leur vie, cotisé pour;  et qui ont rêvé durant tout ce temps de travail d'une autre vie après et le temps de la vivre pleinement.

La raison de Monsieur Woerth est  une "déraison" pour ceux qui vont subir les conséquences dures d'une vie précaire jusqu'à parfois 70 ans pour enfin pouvoir respirer et vivre.

Il y a d'autres raisons que celles du Ministre du travail: la raison des jeunes arrivés à l'âge de raison  et dont on leur dit de raisonner plutôt en terme d'emplois précaires, de chômage, d'attentes dans les files des agences du Pool emploi. Il y a la raison de l'usure au travail, des travaux pénibles, des femmes pour raison de maternité, pour les accidentés du travail etc.

Mais Il y a pour Monsieur Woerth la raison du plus fort, de celui domine et qui impose:  le patronat. Il ne veut plus cotiser pour les retraites, il exige le retardement de l'âge de la retraite à un âge de raison à lui: " l'âge canonique".

Il y a la raison de l'assureur privé qui piaffe d'impatience de contrat individuels à faire et que le futur client part le plus tard possible pour qu'il engrange la pactole en fonction des versements plus ou moins raisonnables de assurés.

Il y a la raison de Monsieur Kessler, PDG assureur, qui déraisonne et déraille en termes de suppression de la sécurité sociale inventée par les communistes à la libération.

Il y a le raison du capital face l'inraisonnable  monde du travail qui veut sauvegarder à tout prix  une conquête sociale dépassée et archaïque pour celui qui a toutes les raisons de profiter alors de dividendes à venir.

Et puis la raison de Monsieur Woerth nous amène à la déraison paroxystique, celle de vouloir s'accaparer de l'argent, tout l'argent, indispensable au capital pour regarnir en ce moment les coffres forts de ses amis.

Et puis sachons raisonner en "mathématicien":  les comptes, les courbes, les diagrammes avec la démographie et le vieillissement qui n'en finissent plus de dévorer la retraite à 60 ans.  Elle cavale la déraison vers des âges déraisonnables de la vie:  déraisonnable de vivre trop vieux, déraisonnable de se prélacer dans la vie de retraités pendant des décennies, déraisonnable de se cultiver, d'avoir le temps de faire son jardin, de fleurir son balcon.

 La raisonnabilité de l'idéologie dominante qui hante Woerth, c'est celle où l'on tue les seniors au boulot ou au chômage entre 60 et 70 ans et que peu franchissent alors la ligne d'arrivée du contrat d'assurance des compagnies d'assurances.

Et puis il y a la raison de l'irraisonné, de l'inconscient, celui qui nous submerge à un moment donné de notre existence, celui de garder toute sa tête et de la mettre en marche pour une autre vie en dehors du travail.

Un irraisonnable devenant raisonné  et revendiqué par la force de l'idée et de faire en sorte que les sciences et les techniques réduisent la quantité de travail humain pour répondre au besoin de vivre et que cette réduction du temps de travail soit partagée entre une longue période de formation et d'émancipation de la jeunesse, une période de travail partagé et une longue période de vie nouvelle hors travail et non  quelques années raisonnables pour attendre la mort dans un asile pour vieux.

Bref une vie communiste.

La retraite à 60 ans est une idée communiste.

Soyez raisonnable Monsieur Woerth, ne pensez plus à la raison d'état, à la raison du profit, à la raison du plus riche et à la raison du pot de fer contre le pot de terre.

Raisonnez le 7 septembre au soir et que raisonne non le son du COR* et de l'hallali des retraites mais de la chanson de Ferrat : La montagne avec  le bon vin, l'horrible piquette qui faisait des centenaires.

 

Bernard LAMIRAND


* COR (Conseil d'orientation des retraites et les accoucheurs de la retraite pour les morts de demain)

 

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 29 Août 2010

arton171-844f3.gifLE 7 SEPTEMBRE IL VA FAIRE TRES BEAU ...
Je ne suis pas un météorologue scrutant les remous de la planète pour détecter le sens des vents et ceux qui nous donneront le temps qu'il fera le 7 septembre à Paris et dans toute la France.
Mais le sens du temps des luttes arrivent:  c'est une évidence, elle n'a rien de météorologique, mais nous pouvons le faire remuer nous-mêmes pour qu'elle se forme depuis les lieux de travail vers nos rues, nos avenues, les places de nos villes et villages le 7 septembre et qu'elle demeure et grossisse comme un orage balayant les assemblages de Sarkozy et de Woerth concernant nos retraites.
Déjà un vent de colère s'installe et prend de la force au fur et à mesure que l'on se rapproche de cette grande journée de luttes.
Un vent fort souffle, contraire à celui que font souffler le patronat et le gouvernement, qui veulent faire croire qu'il serait devenu impossible de consentir à chaque français de prendre sa retraite à 60 ans vu les moyens financiers et la démographie.
Contradiction de cette société inhumaine qui hurle contre le retrait du travail à 60 ans et qui entrave la jeunesse dans un "sans travail" jusqu'à la trentaine et plus et dans l'emploi précaire.
Quantité d'experts, de sociologues, de démographes ont été convoqués par le patronat et le pouvoir pour dresser le bûcher de la retraite à 60 ans. Ils font le procès en sorcellerie de la retraite, il faudrait brûler l'hérétique "Programme du conseil national de la résistance" qui jetait les bases de cette retraite solidaire comme un moment de vie, de repos bien mérité après le travail.
La retraite à 60 ans serait nocive, un cancer pour l'économie, un acte de fainéantise, un trouble à l'ordre des profiteurs:  il  faudrait la noyer, avec une grosse pierre autour du cou, dans les flots du capitalisme libéral.
Il serait contradictoire pour ce libéralisme voyou, au moment où "il faut travailler plus pour gagner moins", de laisser circuler l'idée que les temps de retraite puissent coexister avec les temps de travail alourdis où les salariés sont requis à tout heure du jour ou de la nuit, dimanches et fêtes et d'attendre pour travailler pour "le roi de Prusse".
Tout cela fait parti d'une stratégie du capital: celle de la mise en concurrence des salariés ,à l'échelon planétaire et de disposer d'une main d'œuvre disponible, déconventionnée, libre d'exploitation, individualisée dans ce concert mondial du vol de la plus value : bref un retour à l'âge de pierre pour les hommes et les femmes au travail.
Certains, d'ailleurs, veulent maintenant la peau du syndicalisme, comme ce vieux crouton de Gattaz ancien Président du CNPF et ses acolytes, considérant que les patrons sont les mieux placés pour savoir ce que leur personnel ont besoin et que le syndicalisme est inutile.
D'où leur guerre contre les nouvelles lois sur la reconnaissance du syndicalisme à l'entreprise.
Oui, alors le 7 septembre sera une belle journée, celle d'une haute pression syndicale et politique contre ceux qui veulent remettre en cause la retraite à 60 ans.
Il n'est pas besoin d'expliquer, de manière défensive notre droit à 60 ans. Nous avons le droit de vivre enfin une vie nouvelle, une vie à nous, une vie sans contrainte patronale, une vie où on peut profiter de l'existence, en se cultivant, en faisant plein de choses que l'on a pu faire en période d'activité.
Nos détracteurs jouissent à longueur d'années de retraites et de plaisirs dans leurs paradis fiscaux. Pour eux, le belle vie à nos dépens:  cela suffit.
Nos retraites ne sont pas un coût, ils sont un dû.
Donc à l'offensive au moment où les parlementaires débattront de l'âge de la retraite. Allons aussi les voir pour leur dire que leur vote sera particulièrement suivi de près par les salariés.
Alors le 7 septembre, toutes et tous, jeunes et moins jeunes, actifs et chômeurs exigeons la retraite à 60 ans à taux plein et à 55 ans pour les travaux pénibles.
Bernard LAMIRAND

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 28 Août 2010

 

 

Strauss - Kahn, un homme de gauche, laissez-moi rire …

Depuis quelques jours, une véritable campagne de presse s'organise pour mettre sur orbite présidentielle la candidature du directeur du Fond monétaire international (FMI), gendarme du capital au niveau mondial, chargé de faire payer aux pauvres gens du monde les frasques d'un capitalisme débridé que nous connaissons avec la crise structurelle actuelle.
Nous pouvons subodorer que la bourgeoisie française, qui ne met jamais ses œufs dans le même panier, est au travail pour installer ses "poulains" pour les présidentielles.
Une simple question peut répondre à l'interrogation, Strauss-Kahn est-il un homme de gauche:  c'est pour qui travaille t-il ?
Tout simplement pour les comptes en banques des privilégiés.
Qui l'a d'ailleurs fait roi du FMI sinon son compère Sarkozy et on a tout lieu de penser qu'ils partagent les mêmes idées pour sauver les banques et surtout les gros comptes en banques.
Après "le travaillez plus pour gagner plus" de Sarkozy, allons nous avoir une nouvelle série de farces et attrapes nigauds avec le dénommé Strauss-Kahn ?
Il semblerait, au vu des sondages, que les gogos, ceux qui ont dit après avoir été berné que l'on ne les reprendrait plus, qu'une nouvelle fois ils replongent dans le crétinisme politique et cette fois avec un pseudo-socialiste qui finira comme Aristide Briand au début du vingtième siècle : un suppôt du patronat.
Prenons un seul exemple: Pourrait-il être partie prenante de la grande manifestation qui va rassembler tous les travailleurs et les retraités et la gauche le 7 septembre pour défendre le droit de prendre sa retraite à 60 ans ?
Vous ne le verrez pas manifester le 7 septembre à Paris, non pas parce qu'il est à son bureau du FMI aux Etats- unis, ou entrain de faire mourir des peuples de faim dans le monde pour restaurer les finances des trusts, ni non plus parce qu'il doit garder de la réserve vu ses fonctions dans ce fond monétaire international.
De la réserve, il n'en a pas, puisqu'il n'hésite pas à dire tout le mal qu'il pense de ce droit à la retraite à 60 ans.
Je le cite: «On vit 100 ans, on ne va pas continuer à avoir la retraite à 60 ans» et il poursuit : «Je ne pense pas qu'il faille y avoir de dogme. Le monde change très vite et on vit dans la mondialisation, qui a des avantages, des inconvénients, mais c'est la réalité, il faut tenir compte de cela», et il achève sa sentence: «Il faut qu'on travaille plus longtemps».
Un beau discours d'un homme de droite.
Et puis, peut-on être de gauche quand on édicte un plan pour le capital en Grèce et que les travailleurs doivent en subir principalement les conséquences.
Une rigueur dont les principales mesures augurent de ce que ce socialiste "en peau de lapin" pourrait nous gratifier s'il arrive au pouvoir avec bien entendu la bénédiction du capital, d'autant plus nécessaire si Sarkozy ne peut plus servir ses intérêts.
Et voici quelques mesures qu'il a préconisées en Grèce et fait mettre en application (extraits):
1) 1°Augmentation du taux de TVA, avec un rendement d'au moins 1800 millions d'euros pour une année complète (800 millions d'euros en 2010
2) la réduction de la masse salariale publique par la réduction de fêtes de Pâques, d'été et les primes de Noël et les indemnités versées aux fonctionnaires, avec des économies nettes d'un montant de 1500 millions EUR pour une année complète.
3) Réduire les pensions les plus élevées dans le but de sauver 500 millions d'euros.
3) Abolir la plupart des crédits budgétaires pour l'allocation de solidarité (sauf une partie de lutte contre la pauvreté) dans le but de sauver 400 millions d'euros, l'investissement public réduit de 500 millions d'euros par rapport aux plans.
4) une loi abrogeant les exemptions et les dispositions fiscales autonomes de la taxe système, y compris les revenus des allocations spéciales versées aux fonctionnaires.
Oui, tout simplement, Strauss-Kahn, n'est qu'un agent du capital et il ne peut avoir le toupet de se considérer comme le défenseur patenté des salariés et des petites gens.
Elu président de la République, il ne ferait que suivre et accélérer les mesures actuelles prises par Sarkozy et rien d'autres.
Sans s'ingérer dans le débat actuel des socialistes sur leur futur candidat, il apparaitrait saugrenu que les communistes acceptent comme maitre d'œuvre socialiste d'un "projet pipeau", un candidat, qui une fois élu, nous ramènerait en pire à la gauche plurielle.
Ils doivent le dire tout de suite et haut et fort.

Bernard LAMIRAND

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 27 Août 2010

7 SEPTEMBRE : LA RENTREE SERA CHAUDE OU NE SERA PAS !

 

D'emblée je rejette la deuxième affirmation.

Elle ne peut pas l'être. Ou alors c'est à désespérer de tout et à se morfondre dans son canapé.

Quand même, un premier semestre ou l'action syndicale est allé crescendo pour atteindre un niveau excellent le 24 juin avec la manifestation pour la retraite à 60 ans;  n'est-ce pas révélateur d'un climat de luttes ?

Et puis, pas de trêve pendant la période estivale.

FO fait entendre sa vieille petite musique, mais cette organisation ne peut plus s'isoler sous peine d'être mis au rencart définitivement.

Climat de luttes, oui ! Surtout quand partout se manifeste un tel mécontentement, une telle colère, une véritable entrée en dissidence d'un peuple qui n'en peut plus de cette droite pétainiste voulant sa revanche sur le Conseil national de la résistance et son programme social.

Et puis, la misère grandit et s'établit de plus en plus dans des foyers jusqu'ici épargnés.

Les prix flambent au même titre que les profits dans les banques et chez les gros actionnaires.

Une France des riches et une France de pauvres se construit sous nos yeux;  et le discours du grotesque Sarkozy : "travaillez plus pour gagner plus " est devenu "travailler plus pour gagner moins", dans les faits;  comme d'ailleurs se charge de le faire le patronat dans les entreprises où il clame actuellement une nouvelle façon de surexploiter les salariés : "gagner moins et travailler plus longtemps pour conserver un emploi de plus en plus  précaire",  comme le souligne "l'humanité dimanche" dans une enquête de cette semaine dans des grands groupes.

Alors oui, il y a toutes les raisons de se mobiliser en cette rentrée et les premiers actes de la mobilisation, c'est de  réunir les salariés dans les entreprises et les services, les retraités, pour prendre les mesures adéquates pour que dans les rues de la France, le 7 septembre, des millions de personnes manifestent non pas seulement leur ras le bol mais spécialement leurs exigences revendicatives et en premier lieu les salaires et les pensions de retraite.

Et bien entendu, la retraite à 60 ans et un financement pérenne en taxant le capital.

Le 7 septembre est notre premier marqueur de la rentrée;  mais on ne pourra pas en rester à cette date qui doit être le signal d'une montée revendicative entrainant des luttes partout.

Ne laissons pas reprendre respiration au patronat et à la droite après ce 7 septembre qui va être fort.

Profitons du fait qu'ils seront sonnés pour qu'ils jettent l'éponge.

Oui, le 7 septembre peut-être le signe avant coureur de quelque chose de puissant et qui renverse cette politique antisociale qui conduit les travailleurs et les retraités à un appauvrissement de plus en plus insupportable.

Certains vont nous dire d'attendre tranquillement l'échéance présidentielle de 2012 et contribuent indirectement à ce que la charge explosive actuelle devienne un pétard mouillé. Alors ne nous laissons pas prendre par les éternelles adeptes du: "attendez, on verra cela quand on sera au pouvoir".

Et n'oublions pas que Sarkozy et le patronat, comme d'habitude, vont travailler la division et les contre-feux en utilisant la haine pour retourner ce qui souffrent en montrant du doigt des boucs émissaires.

 Alors, allons- y.

Défenestrons la politique Sarkozienne antisociale.

Bernard LAMIRAND

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 24 Août 2010

 

arton6017-aa2e4.jpgFRANCE TELEVISION A UN NOUVEAU MAITRE QUEU

 

J'ai trouvé une très belle définition pour la nomination du nouveau président de France télévision.

Maitre-queu: nom d'un officier de la maison du roi qui commandait à tous les officiers de la cuisine et de la bouche.

Monsieur Pflimlin a donc pris ce matin ses fonctions de Président de France télévision et donc des chaines publiques. La cuisine électorale va fonctionner à fond, les petits plats UMP vont pouvoir mijoter pour 2012 .

Le PDG Sarkozien avait été auparavant consacré par une assemblée : il y manquait les acclamations.

Et hier soir, l'officier de la maison du roi, s'est déplacé sur les plateaux des chaines 2 et 3 pour faire connaissance avec les téléspectateurs.

Il présente bien, le visage joufflu et rondouillard, on pourrait lui donner le bon dieu sans confession.

A une question de la présentatrice de la 2, il s'est défendu d'être sous la coupe de l'Elysée, et il nous a promis une grande télé débarrassé de la pub et le désaffectation d'Arlette Chabot, ce qui n'est pas rien et personnellement je ne m'en plaindrais pas.

Mais une petite phrase, glissée subrepticement, nous fait savoir que la responsabilité de la direction de l'information télévisée par chaine allait être tenu par un nouveau directeur dont le but ne sera pas de paraitre à la télévision dans des émissions mais diriger l'ensemble de l'information de toutes les chaines publiques.

Bref un maitre- queu adjoint.

Et que fera t- il ce maitre queu adjoint ?

Il ne faut pas être grand clerc pour deviner que ce sera le surveillant général de l'information et il aura pour rôle de mettre la télévision nationale à l'heure sarkozienne pour 2012.

Le brave Pflimlin a eu beau nous expliquer son indépendance à travers la qualité des programmes, la jeunesse - ce qui se vérifiera vite à travers les moyens donnés au service public - il n'en demeure pas moins que son élection est dû à Sarkozy et qu'il portera ce dossard comme un boulet.

Ce soir, à la télévision, les lucarnes étaient étrangement muettes sur la volée de sondages indiquant que notre vénérable chef d'état, malgré toute la frénésie qu'il a mis pour remettre en avant la sécurité, ne retrouvait aucune amélioration dans l'opinion des français.

Ainsi télévision publique et radio publique sont maintenant tenus par des hommes du pouvoir désignés par Sarkozy.

 Il reste aux journalistes de démontrer  qu'ils ne comptent pas être les perroquets dans la cage sarkozienne mais les "gâte-sauces de la tambouille élyséenne.

Bernard LAMIRAND

 

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 23 Août 2010

 

POLITIQUE A GAUCHE : LES ACCOMMODEMENTS OU UN VRAI CHANGEMENT ?

 

L'université d'été tenue à Nantes par les verts et celle de la fête de la Rose en Saône et Loire annoncent  les vieilles recettes et la tambouille électorale pour les présidentielles de 2012.

Les impétrants se préparent.

Leur but : battre Sarkozy et le remplacer. Tout un programme…

De même quelques chevaux de retour font leur réapparition, comme Chevènement, présent à la fête de la Rose du département de Saône et Loire. D'autres frétillent aussi dans le marais socialiste comme Valls.

Un autre candidat potentiel ne dit rien et s'embusque, attendant son heure, il s'agit de Strauss-Kahn. Chercher sa logique : l'échec de Sarkozy, actuellement en cours et apparaitre comme le recours à partir de sa notoriété acquise en tant que directeur du Fond monétaire international.

Tous ces gens-là n'ont qu'en tête la Présidence de la République comme enjeu de carrière.

Certains sont déjà entrain de préconiser un "arc républicain" allant du Front de Gauche jusqu'au Modem. Ici renait de ses cendres le vieil avatar de l'Union de la gauche, agrémenté d'une dosette de centrisme.

A cette université d'été des verts et d'Europe Ecologie est bien apparu ce remake : une sorte d'Union sacrée contre Sarkozy et en trouvant le candidat ou la candidate le plus à même de gagner.

Il semble que le représentant du PCF, présent à cette rencontre, n'a pas partagé cette vision des choses. Heureusement… mais on verra…

La fête de l'Humanité retentira des débats sur le comment le PCF envisage le discussion avec tous les citoyens de gauche sur le contenu ou projet pour les présidentielles et les législatives et il s'agit de cela plutôt que de discerner sur quel (le) sera le " farfadet(te)" en capacité de guerroyer contre Sarkozy et sa coterie pendant les deux années à venir.

Les verts-écologistes viennent donc de sortir leur joker: la juge Joly, prête à transformer les 2 ans qui viennent, en un immense prétoire anti-Sarkozien. Les socialistes pensent eux à leurs primaires dont le risque est grand de voir sortir du chapeau "l'agent double" Strauss-Kahn.

Pendant ce temps, à l'extrême droite, on compte les points;  et l'on fait monter la pression sur les données sécuritaires au point que le discours de la droite classique emprunte de plus en plus à la vulgate raciste.

Pourtant, les Français, dans tous les sondages qui tombent, en reste à l'essentiel : l'emploi, le pouvoir d'achat, la retraite à 60 ans, la protection sociale, l'hôpital public et la santé et les services publics, le devenir des enfants, l'école etc.

L'heure, pour eux, n'est pas à la foire d'empoigne à gauche pour savoir qui sera le meilleur candidat pour battre Sarkozy mais bien un projet qui rassemble sur des bases néo-communistes: n'ayons pas peur des mots.

Un projet par rapport à ce capitalisme destructeur, de cette crise dont il est responsable, de la nécessité de prendre des mesures pour en finir avec la spéculation, la loi du marché, l'Europe et sa constitution libérale. Sinon Strauss-Kahn, candidature recherchée d'or et déjà par la bourgeoisie serait notre nouveau chemin de croix (voir la série de sondage pour lancer cette candidature).

La  bourgeoisie ne met en effet jamais ses œufs dans le même panier. Hier, elle a été de tous les combats pour s'accaparer du pouvoir, il n'y a qu'à relire les articles de Karl-Marx sur la lutte de classe en France 1848/1850 pour comprendre qu'elle n'est jamais à cours de fourberie et elle est à l'œuvre pour une solution de remplacement par la candidature de Strauss-Kahn, candidat de rechange.

Tout est prêt pour poursuivre une stratégie conforme aux intérêts du capital international et d'assurer les meilleures conditions de la sortie de crise pour le capital et les gros actionnaires.

 Strauss-Kahn vient d'ailleurs de nous donner la pleine mesure de son servilité aux règles libérales à travers le FMI où il a su faire plier le peuple grec et son gouvernement socialiste.

En plus, à entendre le discours de l'autre envoyé du Capital-libéral,  le vert Cohn -Bendit, va plus loin, en proposant la sainte alliance avec la parti de Bayrou.  Sur le thème des retraites, il vient de refuser de défendre l'âge légal de départ à 60 ans: "les salariés doivent pouvoir décider à quel moment ils vont partir à la retraite», a-t-il fait savoir. L'Europe libéral  de Lisbonne peut dormir tranquille.

Hier, dans ces deux rassemblements, aucun d'entre eux n'a vraiment parlé du maintien de la retraite à 60 ans et dans ce qui a été rapporté par les médias, aucune expression forte pour appeler à la mobilisation générale le 7 Septembre.

Si le peuple de gauche ne veut pas un nouveau scénario 2002 ou 2007 comme perspective, il se doit d'agir pour que le projet soit anticapitaliste et qu'il se concrétise dès maintenant par des luttes sans attendre 2012.

Alors un projet communiste, faisant de chaque français le réalisateur de ce qui doit maintenant émerger doit apparaître rapidement.

Dans le programme électoral devrait être envisagé, ni plus ni moins, un référendum donnant les pouvoirs à une assemblée nationale élue au suffrage universel et à la proportionnelle. Le retour à la démocratie républicaine nécessite que tout citoyen puisse participer à toutes les décisions le concernant dépassant la délégation de pouvoir actuelle.

 Doit donc être posée la fin de cette république bananière et les brigandages de la haute bourgeoisie financière dont les scandales montrent à quel point la république démocratique est une urgence.

 

Bernard LAMIRAND

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 21 Août 2010

SARKOZY NOUS FAIT PAYER LA NOTE

 

Les feuilles d'impôts sur le revenu tombent.

Pourtant l'automne n'est pas encore arrivée,  mais le froid calcul de Sarkozy dessèche des portes monnaies déjà bien dépouillés par les prix pendant l'été.

Un certain nombre de surprises tombent concernant l'impôt sur le revenu, notamment le retrait de la demi-part pour les personnes seules ayant élevé un enfant.

Plusieurs centaines d'euros seront ainsi soustraits du pouvoir d'achat des français souvent en situation difficiles. Peu importe, il s'agit pour Sarkozy de sauver le soldat banquier, le soldat spéculateur, le soldat tricheur qui réclame sa part, son écot pour sa classe.

Les possédants, ceux qui pullulent du coté de Brégançon seront satisfaits; leur serviteur les a oubliés dans le menu de la rencontre des "larrons en foire".

A Brégançon, les faussaires se sont donc réunis pour nous dépouiller du peu que l'on a gardé après un été pourri sur le plan des prix.

La rentrée scolaire coûte chère également pour ceux qui ont des enfant scolarisés. Voir tous ces parents d'élèves s'affairaient longuement dans les grandes surfaces, pour trouver le juste prix pour les fournitures qui leur permettent de ne pas dépasser la prime de rentrée scolaire, montre à quel point chacun et chacune tire actuellement "le diable par la queue" comme on dit.

Et pendant ce temps, on a le député de l'Oise " le croque mitaine Courtial",  brandissant toujours la menace de couper les vivres à ceux qui achèteraient autre chose que des fournitures scolaires. Cela me rappelle les vieilles bigotes de mon village natal qui péroraient contre les bourses scolaires que nous avions et ces dames de bénitiers disaient que "les "racailles" allaient plutôt s'offrir des litres de pinard avec cette argent".

Alors Sarkozy a donc décidé de nous faire payer la note des excentricités du capital financier:  celui qu'il considérait , il y a peu,  à Toulon , comme amoral.

Les voyous financiers, ceux qui ramassent les jetons de présences dans les conseils d'administration peuvent dormir tranquilles:  ils ne sont pas visés avec le bouclier fiscal qui limite leur impôt à 50 % de leur gros revenus et de leurs dividendes dans tous les lieux où ils se sont installés dans des sociétés bidons qui leur permettent de rafler la mise comme on le voit dans l'article précédent sur ces gens-là et dont les sources proviennent de France-inter.

Sarkozy nous livre donc une rigueur envers les pauvres et un laisser faire pour les riches qui pourront continuer à prospérer sur le dos du petit peuple.

Le communiqué pris par le conseil d'administration des riches de Brégançon est limpide à ce sujet et je cite les PRINCIPALES mesures :

 "Le Président a demandé au gouvernement de poursuivre la politique économique engagée depuis 2007. La réduction du déficit public doit être obtenue en réduisant en priorité la dépense publique. Ni l'impôt sur le revenu, ni la TVA, ni l'impôt sur les sociétés ne seront augmentés. En outre :
- Les dépenses de l'Etat ne progresseront pas en valeur sur les trois prochaines années, hors pensions et charge de la dette;
- Les transferts de l'Etat aux collectivités territoriales resteront désormais stables en valeur ;
- Le programme de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite sera poursuivi ;
- Le point d'indice des fonctionnaires ne sera pas revalorisé en 2011 ;
- Les dépenses de fonctionnement et d'intervention de l'Etat baisseront de 10% d'ici 2013, dont 5% dès 2011 ;
- 10 milliards d'euros de niche s fiscales et sociales seront supprimés à l'automne ;
- L'Objectif National des Dépenses d'Assurance Maladie (ONDAM) continuera de décroître pour atteindre, après 3% en 2010, 2,9% en 2011 et 2,8% en 2012 ;
- D'éventuels surcroîts de recettes seront intégralement affectés à la réduction du déficit.
"Le Président réunira le Premier ministre et les ministres chargés des finances, des affaires sociales, de la santé et du budget en septembre, dès que les prévisions de masse salariale de l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (ACOSS) seront disponibles, pour déterminer l'équilibre du projet de loi de financement de la sécurité sociale. Toutes les mesures nécessaires pour garantir le respect de l'ONDAM, en 2010 comme en 2011, seront prises."

Comme on peut le constater, toutes les mesures d'austérité sont en direction des dépenses sociales, de la solidarité et des services publics.

Rien ou peu pour "les grosses légumes" et les délinquants des paradis fiscaux comme Madame de Bettancourt et ses fondés de pouvoirs. Au fait, avez -vous distingué, que le sire de Chantilly n'était pas invité à la curée des pauvres. Bizarre…

Nous pouvons remarquer qu'en indiquant que les impôts n'augmenteront pas, Sarkozy s'adresse là, essentiellement à ceux qui ont le bouclier fiscal et à ceux qui engrangent actuellement des milliards dans les conseils d'administration. En plus il ment, les 10 milliards de niches fiscales qui  seront supprimés ce sont des augmentations d'impôts pour ceux qui n'en bénéficieront plus.

Mais l'attaque la plus significatives est en direction de le fonction publique avec le point d'indice qui ne sera pas revalorisé et il est à craindre que cette mesure soit l'appel aussi à réduire le niveau des salaires dans le privé, ce que ne manquera pas d'invoquer le patronat.

A cela se rajoute la protection sociale où est annoncée une décroissance des dépenses de l'assurance maladie.

Bref, le conseil d'administration "du Fouquet" présidé par Sarkozy, à Brégançon, n'a qu'un objectif réduire la dette et les frasques du système capitaliste en crise, aider les amis banquiers et faire payer la note à ceux qui se lèvent tôt pour aller travailler.

On remarquera la discrétion de ce pouvoir concernant le chômage des jeunes et de ceux de la tranche d'âge de 50 à 65 ans dont le chef d'état compte reculer l'âge d'obtention de la retraite après 65 ans.

La réponse doit se trouver dans la rue le 7 septembre.

 

Bernard LAMIRAND

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 19 Août 2010

SELON QUE  VOUS SOYEZ PUISSANT OU MISERABLE

Quelle journée !

L'humain était à la une ce jour du 19 juillet et les bruissements de la vie sociétale remontaient du soupirail dans lequel l'avaient enfermé l'idéologie franchouillarde de Sarkozy.

Il n'avait pas la parole le prince des châteaux et du "Fouquet".

Ce n'était pas lui et ses sbires, ses connétables, ses perroquets, qui faisaient l'événement.

C'était le "Secours Pop", comme on dit, pour parler du Secours populaire;  cette grande association humaine et fraternelle.

Le partage et la fraternité avait envahit Paris et la région parisienne.

40 000  enfants défavorisés prenaient leur quartier à Paris pour une journée de détente et au même instant une autre organisation, "le Modef", ces paysans prolétaires de la terre, venaient avec leurs fruits et légumes les vendre aux parisiens à un prix acceptable tant pour le producteur que pour le consommateur.

Deux belles initiatives.

Et puis ces enfants, nos enfants, dont les parents n'ont pas les moyens de leur donner des vacances, étaient heureux, une vieille dame qui les accompagnaient était remplie de joie, elle voyait pour la première fois la tour Eiffel. Des enfants visitaient les hauts lieux de Paris:  musées, stade de  France, mer de sable, plage de Paris etc.

 Ils en avaient plein les yeux, plein la tête.

Ils étaient de toutes origines, de lieux où la vie sociale et éducative en a pris un coup sous les coupes sombres des friqués du monde. Il fallait voir ces jeunes intéressés à des choses qui les cultivent, les élèvent, les émancipent.

Et puis, aussi, chose formidable, la présence d'enfants venus d'autres pays, d'autres langues, eux aussi défavorisés: des enfants qui souffrent de cette société capitaliste égoïste et mondialisée.

Dans les lieux parisiens où les paysans de la terre vendaient leurs produits à des prix abordables, des petites gens se précipitaient pour enfin acheter les uns un kilo de pêche, les autres des prunes, des poires, des pomme de terre nouvelles, des tomates et des melons qui sont d'un prix excessif  dans les supermarchés.

Là aussi, fraternité et partage régnaient avec le "Modef":  organisation paysanne représentative de ces ouvriers de la terre, victimes de l'agroalimentaire et des trusts du commerce.

Mais, en même temps, terrible contraste, à d'autres endroits, en France, la vindicte gouvernementale, celle des possédants, exprimait sa haine du "prochain", de celui qui n'est pas en conformité avec ses normes, et la chasse aux Roms, la chasse à courre, la curée n'épargnait  même pas ces gosses. La dame Morano, s'exprimant à la presse, répondant à une question posée sur ce que vont devenir ces enfants roms là-bas, où on les ramène, tint ce langage:  c'est l'affaire de la Roumanie et concernant l'école, ils iront là-bas dit-elle:  alors qu'elle sait que ces enfants ne sont pas scolarisés dans ce pays pour la plupart.

Quelle morgue celle de ce député de l'Oise, le dénommé Courtial, qui veut transformer l'allocation de rentrée scolaire en bons d'achats parce que les pauvres en font un tout autre usage que les achats scolaires.

Cela me rappelle, ces bigotes, qui, dans le passé, disaient que les bourses scolaires pour les plus pauvres servaient à acheter du vin.

Et, heureusement, un reportage montrait ces familles de conditions modestes, entrain de se creuser la tête pour acheter tout ce qu'il faut pour la entrée scolaire de leurs enfants. Et ils disaient tous, que la prime ne suffisait pas. Cinglant désaveux à ce député des riches.

Oui, une journée qui montre que des hommes et des femmes, dans les associations, montrent autre chose que de la haine et d'une société qui favorise les enfant de riches, de ceux qui font la fiesta à Saint-Tropez à coups de millions d'euros dans une soirée arrosée, et qui a droit à tous les égards de cette classe qui triche, fraude, dissimule et prend le "jet" en guise de roulotte pour se rendre dans ses paradis fiscaux.

Sarko-go-home.

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Publié le 19 Août 2010

VICHY ET L’ASSASSINAT DE LA RÉPUBLIQUE

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France culture – Dimanche 9 mai 2010

 

Annie Lacroix-Riz, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Paris VII,

 

Paru dans La Raison, n° 553, sous le titre « Vichy et l'assassinat de la république », p. 17-20

 

On présente volontiers la Défaite de 1940 comme une sorte de malédiction technique, la France ayant été gouvernée par des hommes politiques recevant trop d’informations ou pas assez, et d'ailleurs inaptes à les interpréter correctement ; par des militaires gâteux, incapables de s’adapter aux conditions nouvelles d’une guerre de mouvement et attachés à la défensive s’en s’être rendu compte que l’Allemagne préparait l’offensive. Cette thèse a aujourd'hui seule droit de cité, par exemple dans un récent numéro spécial de la revue L’histoire d’avril 2010, dont les articles et interviews de « spécialistes » réels ou présumés ne tiennent aucun compte de l’apport des sources originales, françaises et étrangères, aujourd’hui disponibles.

 

Or, ces archives confirment l’analyse de nombreux contemporains des années de guerre et d’Occupation, et en particulier l’un des plus prestigieux, historien médiéviste et grand observateur de son époque, Marc Bloch. En avril 1944, à quelques semaines de son assassinat par la Milice, il présenta dans une revue clandestine comme la signature de la trahison de Pétain, au sens juridique d’intelligence avec l'ennemi, sa longue préface approbatrice au livre de 1938 du général de réserve Louis Chauvineau, ancien professeur à l’École de Guerre (1908-1910), Une invasion est-elle possible?, qui prônait la défensive et ridiculisait la guerre offensive (avec avions et blindés) et les alliance de revers de la France [1]. Le jugement général qu’en tira Bloch a fourni le cadre d’une longue recherche puis de deux ouvrages récents : Le Choix de la défaite : les élites françaises dans les années 1930 et De Munich à Vichy, l’assassinat de la Troisième République, 1938-1940[2] : « Le jour viendra », affirmait Bloch, « et peut-être bientôt où il sera possible de faire la lumière sur les intrigues menées chez nous de 1933 à 1939 en faveur de l’Axe Rome-Berlin pour lui livrer la domination de l’Europe en détruisant de nos propres mains tout l’édifice de nos alliances et de nos amitiés. Les responsabilités des militaires français ne peuvent se séparer sur ce point de celles des politiciens comme Laval, des journalistes comme Brinon, des hommes d'affaires comme ceux du Creusot, des hommes de main comme les agitateurs du 6 février, mais si elles ne sont pas les seules elles n’en apparaissent que comme plus dangereuses et plus coupables pour s’être laissé entraîner dans ce vaste ensemble ».

 

La hiérarchie de Marc Bloch des cinq principaux groupes coupables de la Défaite était ainsi établie : les militaires, les hommes politiques, la presse, les hommes d’affaires (firme Schneider, dont le président Eugène, roi de la Tchécoslovaquie, la tua en septembre 1938, avant de la vendre, concrètement, avec Skoda, à Krupp, en décembre), et les agitateurs du 6 février 1934, ce mouvement dans lequel nombre d’historiens voient une simple révolte de la droite « républicaine » et de l’extrême droite contre les tares de la république parlementaire. Depuis 1999, de nombreux fonds français ont été ouverts aux chercheurs après avoir été fermés pendant soixante ans. Leur dépouillement permet à la fois d’avérer l’analyse de Bloch et de modifier sa hiérarchie des responsables, que des années de recherches m’ont conduite à établir ainsi :

 

Les « hommes d’affaires », que je nomme les hommes du grand capital, de la fraction la plus concentrée des milieux économiques, dominent toutes les autres catégories. Ils jouent un rôle déterminant parce qu’ils sont maîtres de la politique économique, malgré le rôle grandissant de l’Etat, et de la vie politique au sens très large : ce contrôle hégémonique inclut la possession, donc la maîtrise permanente des moyens d’information.

 

Les politiciens. Il ne s’agit pas uniquement de Laval ou des hommes de droite et d’extrême droite, mais d’un ensemble de responsables, comprenant la gauche dite « de gouvernement », radicale et socialiste, d'autant plus que, dans l’entre-deux-guerres, depuis 1924, et plus encore pendant la crise des années 1930, une majorité de Français vota à gauche. Ne se distinguant pas sur l’essentiel – et surtout pas sur la gestion de l’économie – des élites de droite qui dirigeaient l’économie et la société, cette « gauche de gouvernement », Léon Blum inclus et les radicaux plus encore (Herriot, Chautemps, Daladier, etc.), confrontée à la crise (du profit) adhéra aux solutions requises par les responsables de l’économie. Or, les plans économiques et politiques mis au point depuis les années 1920 et surtout 1930 supposaient tous « réforme de l’État », c'est à dire réduction sensible, voire liquidation des pouvoirs du Parlement. Ils permettraient, pour régler la crise (rétablir le taux de profit) d’éliminer des institutions gênantes pour le grand patronat désireux de réduire les salaires directs et indirects. Pour les raboter de manière drastique, celui-ci disposait de modèles étrangers efficaces : il apprécia d’abord l’exemple donné par l’Italie fasciste depuis novembre 1922, puis et surtout par l’Allemagne pré-hitlérienne (de Brüning) et hitlérienne, car aucun pays n’avait sabré les salaires directs et indirects de manière aussi drastique que l’Allemagne depuis 1930 et surtout depuis février 1933.

 

De sorte que, pas seulement pour la droite et l’extrême droite, mais aussi pour une fraction grandissante de la gauche de gouvernement, la renonciation aux « acquis sociaux » par la masse de la population apparut comme la meilleure voie de sortie de crise – sur la base exclusive de la formule maintien ou augmentation des profits-casse des salaires. Dans les projets du grand capital fut établi un lien automatique entre ladite casse et la formule « très autoritaire » mise en œuvre dans les pays voisins.

 

Nulle part ne pouvait être obtenue l’acceptation spontanée des énormes « sacrifices » de la crise que devrait consentir le peuple seul. Il fallait donc se passer du consentement populaire par une réduction ou une disparition premièrement du Parlement toujours trop sensible aux desiderata des électeurs appelés à renouveler les sièges des députés, et deuxièmement des partis (de gauche) au service de la population, qui seraient tentés, poussés par leur base sociale ou spontanément, de faire obstacle aux mesures contre les salaires. Tout cela supposait nouvelle organisation politique où ne se retrouva pas seulement l’ensemble droite-extrême droite tenté de fusionner au cours de la crise : la gauche de gouvernement fut aussi séduite par les solutions jugées modernes et pertinentes développées dans les milieux les plus concentrés de l’économie. L’adhésion fut au moins partielle (Blum compris, immergé dans un milieu « moderniste » directement lié au grand capital), parfois totale (chez Daladier dès 1933 et comme chef du gouvernement d’avril 1938 à mars 1940, après un virage à gauche purement pré-électoral en 1935-1936).

 

Dès les années 1920 se constituèrent des groupes de réflexion et d’action à l’intérieur du grand patronat, dont le principal, créé en 1922 (l’année du triomphe du fascisme en Italie), s’appela synarchie. La synarchie, nous assure-t-on, n’existe pas [3]. Avérée par les sources, elle fut fondée par douze décideursXXX issus de la grande banque (dont les banques Worms et d’Indochine) et de l’industrie lourde – et en compta une cinquantaine dans les années 1930. Ces milieux, quintessence de ce que la propagande du Front populaire appelait « les 200 familles » (les 200 plus gros actionnaires de la Banque de France), détenaient assez de pouvoirs pour convaincre les hommes politiques, les journalistes (mais aussi les publicistes et les syndicalistes compréhensifs), les hommes de main et les militaires de haut rang (auxquels il assuraient une retraite (précoce) dorée, comme Weygand, administrateur de la Compagnie internationale du canal de Suez pour six cent mille francs par an depuis sa retraite de 1935. Aux décideurs de la poignée dirigeante des synarques revint la décision, à toutes ses étapes ; aux féaux des quatre autres niveaux, la propagande et l’exécution.

 

Les hommes politiques, parlementaires compris, furent associés à des plans de liquidation de la République ou en furent précisément informés sans juger bon d’en aviser leurs électeurs ou les membres mineurs de leurs partis. Cette réalité, attestée par des sources françaises et étrangères, abondantes (malgré de considérables destructions d’archives), est aujourd'hui repoussée par les porteurs de l’idéologie dominante, en premier lieu les journalistes ou publicistes fabriquant l’opinion en la « dindonnant »[4] : ceux-ci arguent qu’étudier un complot, une conjuration, une stratégie, relèverait d’une « histoire du complot », concept inacceptable en soi. La question, en quelque sorte, « e sera pas posée ».

 

Pourtant, comme je le dis souvent à mes étudiants, personne ne se demande si Allende est « tombé » tout seul : les archives américaines sont déclassifiées rapidement et l’on peut, sur la seule base des fonds publiés, vérifier que Washington a assuré, en s’appuyant sur les élites chiliennes que gênaient les réformes sociales en cours, d'abord la chute d’Allende puis sa succession par le régime de Pinochet, caractérisé d'une part, par la terreur et la baisse drastique du niveau de vie pour la masse de la population, et, d'autre part, par une liberté économique et politique sans limites pour le grand capital (chilien et américain).

 

Les archives française et les archives étrangères que j’ai consultées permettent d’établir aussi formellement que les projets politiques évoqués plus haut étaient déjà fort avancés dans les années 1920 (projet de putsch Lyautey de 1926-1928, auquel l’obscur clerc Emmanuel Suhard fut étroitement associé : sa promotion consécutive lui permit de participer, comme archevêque de Paris, à l’ultime étape de la trahison, celle de 1940). La solution prit forme définitive en 1933-1934 : c’est à la faveur de la première tentative d’étranglement de la République, le 6 février 1934, et surtout de ses suites (le gouvernement de Doumergue, autre entretenu, aux mêmes conditions que Weygand, par « le » Suez) que fut trouvée la formule politique finalement venue au jour à la faveur de la Défaite consciencieusement préparée : le duo formé par Laval et celui que ce dernier qualifiait de « dessus de cheminée », c'est-à-dire Pétain. En 1935, François de Wendel, déjà présenté, « sout[enait] Monsieur Laval de toute son influence » et préparait la chute du régime en préférant au le colonel de la Rocque, son ancien chouchou, et à ses Croix de Feu (qu’il finançait largement) « un homme disposant d’un grand prestige dans le pays et ayant eu également la faveur de l’Armée »[5].

 

La synarchie s’appuyait sur des hommes politiques et sur des hommes de main, trouvés, sauf exception notable (quelques renégats de gauche ou d’extrême gauche), dans la droite et l’extrême droite, c'est-à-dire dans les ligues fascistes qui, financées par le grand capital en général et la synarchie en particulier, s’étaient développées en France suivant deux étapes, dans les années 1920, puis dans la décennie de crise. Ces ligues, sans disparaître individuellement, fusionnèrent en « Cagoule » en 1935-1936. A « la Cagoule » qu’on nous présente volontiers, avec une arrogance égale à l’ignorance, comme un petit mouvement risible, fugace et inoffensif [6], la synarchie fournit des moyens considérables. Car elle lui servit de bras armé ou d’“aile marchante”, selon le meilleur spécialiste de « La Cagoule » et des ligues, le juge d’instruction Pierre Béteille, dans son rapport de 1945 pour le procureur général du procès Pétain, Mornet[7] : elle groupait en 1939 environ « cent vingt mille hommes pour toute la France, répartis en quarante légions » au service d’une stratégie de la tension - mise en œuvre quand le Front populaire se tint debout (en 1936-1937), abandonnée ensuite au profit des grands projets de la phase finale dont vingt mille dans l’armée, car il y avait une « Cagoule » civile et une « Cagoule » militaire.

 

Au sommet de la « Cagoule » militaire, dont la direction comptait les étoiles de l’Etat-major (Gamelin, chef d'état-major général, ne fut pas de la dernière étape, mais fut informé de tout et ne s’y opposa jamais), on trouvait rien moins que Pétain et Weygand : le duo fut, le 18 mai 1940, mis en place par l’homme de la droite classique Paul Reynaud. Les liens étroits de ce dernier avec la synarchie avaient fait toute sa carrière ministérielle, mais l’historiographie dominante continue à le dresser en homme fatigué, hésitant ou en mystère[8]. Pour connaître les autres éminences (Darlan compris), il suffit de disposer de la liste des officiers peuplant les cabinets de Vichy. Les civils dirigeant la Cagoule se confondaient le plus souvent avec ceux de la Synarchie : trônèrent à Vichy tous les hommes qui avaient forgé et fait exécuter les plans de liquidation de la République, et qui s’auto-attribuèrent les deux premières promotions des médailles de la francisque.

 

Dans ce dispositif les journalistes jouèrent un rôle, hauts salariés qu’ils étaient d’organes de presse détenus par le grand capital : symbole d’une situation générale, Le Temps, prédécesseur direct du Monde, appartenait pour plus de 80% au Comité des Forges en 1934 (après avoir été partagé jusque là entre Comités des forges, des houillères et des assurances).

 

Ce qui détermina la Défaite ne fut pas seulement la perte de « la bataille de 1940 » par les généraux, par ailleurs affectés à une mission directe : Huntziger ouvrit d'emblée la percée de Sedan à la Wehrmacht, qui s’y engouffra ; Pétain et Weygand allèrent discuter autour du 20 mai avec des délégués du Reich. Ce fut la décision du Grand Capital, qui généra l’exécution de tous ses obligés, armée comprise. Il voulait des salariés dociles à la casse de leurs salaires. Il refusait de se battre contre le Reich, si précieux partenaire commercial et financier. Il convenait de lui vendre les produits dont n’avait pas besoin la France puisqu’elle ne préparait pas la guerre, au premier chef le fer des canons et la bauxite (pour l’aluminium) des avions. Il ne pouvait être question de contrarier cet énorme débiteur dont la mise en défaut avait failli détruire le système capitaliste dans la crise systémique, bancaire et monétaire, du printemps et de l’été 1931. Pour ne pas déplaire à l’Allemagne, le Grand Capital, clé de « l’Apaisement », orienta la politique de la France vers le compromis à tout prix. Entre autres, le futur gouverneur de la Banque de France et chef de la délégation française d’armistice de Wiesbaden, le synarque Yves de Boisanger, alla en traiter avec le directeur général de l’IRI (Instituto di ricostruzione industriale italiano), Giovanni Malvezzi, en juillet 1939. L’Allemagne, ayant, elle, envie de faire la guerre indispensable à la conquête, se trouva, face à ses partenaires complaisants, en mesure d’agir sans trouver résistance organisée. La France fut donc vaincue dans les cinq jours (à peine) qui suivirent l’assaut du 10 mai 1940, pas à cause du « pacifisme » présumé d’un peuple qui avait supporté plus de quatre ans de guerre à peine plus de vingt ans auparavant.

http://www.fischer02003.over-blog.com/article-vichy-et-l-assassinat-de-la-republique-55452795.html

 

http://www.convergencedesluttes.fr/index.php?post/2010/08/15/VICHY-ET-L-ASSASSINAT-DE-LA-REPUBLIQUE

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Publié le 19 Août 2010

 

Hopital_Creil.jpgL'histoire de la mutualité est faite de haut et de bas tout au long de son existence.

Elle est à l'origine de la solidarité entre travailleurs, elle est le maillon qui a permis la création de syndicats de salariés dans notre pays, elle a permis de réelles avancées sociales et surtout de mener une lutte acharnée contre l'emprise des assurances privées.

Elle a aussi ses périodes noires, son passé pendant l'occupation n'a pas été des plus exemplaires en signant et en défendant "La charte du travail du régime de Vichy";  et à la libération de la France, elle a combattu la création de la sécurité sociale avant d'accepter d'être complémentaire.

Depuis des années, la mutualité qui s'est réunifiée entre la FNMF et la FMF, faisait plus ou moins face au désengagement de la sécurité sociale sous les coup de boutoirs du gouvernement et du MEDEF, et elle a pris en compte ce que l'assurance maladie remboursait moins à travers des charrettes de médicaments considérés comme moins ou pas efficaces. Elle a dû suppléer la sécu face aux déremboursements en payant la différence et en augmentant par conséquent les cotisations des mutualistes.

Mais à ce jeu, le cercle vicieux imprimé par la gouvernement, conduit à toujours augmenter les cotisations:  le coût pour les salariés devient de plus en plus difficile à supporter et du même coup la mutualité, comme la sécurité sociale, trouvent des artifices pour réduire les coûts. C'est le cercle infernal.

Et les choses prennent maintenant une autre dimension:  la mutualité expertise de nouvelles méthodes concernant les remboursements de médicaments. Elle met au banc d'essai de nouvelles pratiques consistant à rembourser selon l'efficacité d'un médicament pour situer le niveau du paiement. Bref nous avions déjà une mutualité à plusieurs vitesses:  "vous êtes jeune et vous consommez moins de médicaments, vous êtes âgé et vous consommez plus;  votre tarif est donc différent",  viendra s'ajouter les déremboursements selon des critères d'efficacité.  Tout compte fait, cela s'apparentera, d'ici quelques années, de plus en plus aux assurances privées qui pratique à des tarifs à la carte de préférence à une mutualisation solidaire.

Il est vrai, que la mutualité, sous la forme collective et solidaire qui est la sienne, unique en Europe, est de plus en plus menacée par les assurances privées et les règles de l'Europe libérale l'oblige à faire face à des opérateurs européens privés, notamment ces grosses société d'assurances.

Mais en puisant dans les  méthodes assurancielles privées, la mutualité française n'est-elle pas entrain, doucement, de se convertir en assurance privée:  il y a danger.

Il importe que les mutualistes réagissent et ne tombent pas dans le fait accompli.

Je suis mutualiste et je m'interroge sur le devenir de la mutualité.

Aujourd'hui le ver est dans le fruit concernant notre protection sociale solidaire et en particulier concernant la santé.

La Mutualité française, n'est-elle pas aussi  engagée dans les sphères de recomposition de la santé et notamment à travers les Agences régionale de santé (ARS), mises en place pour mettre en œuvre la loi Bachelot, "Hôpital, Patients, Santé, Territoires (HPST) dont tout le monde sait qu'elle vise à réduire à la portion congrue l'hôpital public et la sécurité sociale au profit de l'offre de soins privées qui veut pour lui le gâteau de la santé ( voir Kessler).

Des ex-dirigeants de la Mutualité française occupent actuellement des responsabilités dans ce dispositif (ARS) au coté de membres provenant de  la Générale de Santé, un groupe capitaliste hospitalier, pour restructurer l'hôpital public et le mettre en concurrence avec les hôpitaux privés à travers ces agences régionales.

Je pense que les mutualistes ont des combats à mener contre ce poison libéral qui consiste à saper l'ensemble de la sécurité sociale et la structure public hospitalière de ce pays et à miner aussi le terrain de la solidarité mutualiste.

La mutualité ne peut prêter le flan à cette stratégie. Evidemment ce combat doit être celui de tous les travailleurs et le besoin se fait sentir d'une unité de luttes entre le mouvement syndical et le mouvement mutualiste.

L'accompagnement des politiques de remises en cause de la sécurité sociale  la condamnerait inéluctablement à sa propre destruction.

Bernard LAMIRAND

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Rédigé par aragon 43

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