Publié le 30 Septembre 2010
LES ASSURES DE LA SECURITE SOCIALE ET LES MUTUALISTES VONT-ILS SE LAISSER PLUMER ENCORE LONGTEMPS ?
A nouveau le gouvernement vient de décider de réduire les remboursement de médicaments et en particulier la vignette bleue qui ne serait plus remboursée qu'à 30% au lieu de 35 %.
A cela il faut rajouter une taxe de 3,5 % sur les contrats responsables pour les mutuelles.
Celles-ci annoncent qu'elles répercuteront ces mesures sur les cotisations des mutualistes et on parle d'une hausse de près de 7 à 10 %.
Une méthode qui consiste à refiler à chaque fois la patate chaude aux braves mutualistes qui n'en peuvent plus et qui, pour les plus pauvres, se retirent écœurés.
Et pendant qu'on y est, le gouvernement enfourne tout une série de mesures dégueulasses telles:
– passage de 91 €à 120 €du seuil de déclenchement de la participation forfaitaire de 18 €pour les actes coûteux, en ville et à l’hôpital ;
– instauration d’un forfait de remboursement pour les dispositifs d’autocontrôle du diabète pour les patients non insulinodépendants;
– suppression de la possibilité d’entrée en ALD pour les patients ayant une hypertension artérielle sans complication;
Le tout devant conduire à 2, 4 milliard d'économie sur les dépenses maladie.
Après les centaines de médicaments considérés comme non efficaces et qui ne sont plus remboursés qu'à 15 % par la sécurité sociale (et plus rien par les mutuelles), il est clair que toutes ces retenues, qui se rajoutent à d'autres, prises avant, vont entrainer des sérieuses amputations dans les budgets des ménages et en particulier des plus modestes.
Les retraités, qui consomment de plus en plus de médicaments au fur et à mesure de l'âge et de la dégradation de leur santé, seront particulièrement touchés. Leur pouvoir d'achat est entrain de s'effondrer en ce moment.
Le gouvernement argue d'un déficit de plus de 11,5 milliards d'euros de l'assurance maladie et qui se rajoute aux déficits des années précédentes pour procéder à cette cure d'austérité pour les malades. Il ne s'attaque pas aux riches, il ne leur prend que quelques subsides sans vraiment s'attaquer sur le fond au fric dans les poches des privilégiés de la fortune.
Allons-nous continuer à subir ce jeu de passe- passe auquel s'adonne le gouvernement en transférant sur les mutuelles tout ce qu'il ampute de solidarité à travers la sécurité sociale.
De même, les mutuelles vont-elles simplement réagir en terme comptable en faisant pareil que le ministère de la santé organisant des charrettes de médicaments devenus subitement inefficaces en ne remboursant plus les vignettes à 15 %.
On peut comprendre que la mutualité ne peut se permettre indéfiniment de prendre en charge ce que la sécurité sociale devrait rembourser. On peut se dire aussi qu'il ne faut pas se tromper de cible, c'est le démolissement de la sécurité sociale qui est cause de cette situation des mutuelles prises dans l'étau gouvernemental.
La question n'est donc pas d'opposer assurés sociaux et mutualistes: ce sont les mêmes mais de les unir pour ne plus prisonnier des démolitions en cours de nos régimes de solidarité.
Il est donc temps de réagir: mutualistes et assurés de l'assurance maladie de la sécurité sociale.
Ce plan d'austérité de la sécurité sociale, car cela en est un; dû à la crise, dû à tous ces banquiers véreux, dû au chômage et aux coupes sombres pratiquées par les Patrons pour redresser leur taux de profit doit être combattu avec force et pas de manière défensive en s'en prenant aux assurés, ultimes victimes au bout de la chaine.
Ces mesures sont détestables, à plus d'un titre: elles conduisent plein d'hommes, de femmes, d'enfants à ne plus disposer des moyens de se soigner normalement dans un pays riche comme le nôtre.
Le déficit des banques a été comblé par Sarkozy en moins de 6 mois: celles-ci sont devenues de véritables cavernes d'Ali Baba et spéculent sur les dos des salariés et des retraités, voilà le vrai scandale et voilà l'endroit où il faut faire des coupes sombres sur les dividendes plutôt que sur des malades.
Ils ont trouvé des centaines de milliards pour renflouer les banques et ils ne trouveraient pas quelques dizaines de milliards pour rétablir les comptes de la sécurité sociale; cela est honteux car derrière il y va de la vie de personnes qui vont se retirer des mutuelles et ne se rendront plus chez le médecin et pour certaines se laisseront mourir sans soins comme au temps où la sécurité sociale n'existait pas.
Ces mesures du gouvernement sont assassines, disons-le.
Il est temps de convoquer les Etats généraux des travailleurs pour qu'ils défendent leur sécurité sociale et leurs mutuelles.
Les pétitions par internet, certes utiles, ne peuvent être suffisante pour montrer que l'on fait quelques chose.
La lutte pour notre santé doit prendre une autre dimension.
Je verrai bien l'organisation d'un grand débat national dans toutes les villes et dans les entreprises pour signifier que soit mis un terme à cette dégringolade de ce système de santé, solidaire, conquête de la libération.
Mutualistes et assurés sociaux doivent prendre les choses en main.
Bernard LAMIRAND