Publié le 29 Avril 2009
LES GARGOTES VONT-ELLES RAMASSER LE PACTOLE ?

LES GARGOTES VONT-ELLES RAMASSER LE PACTOLE ?
Ils ont gagné.
Depuis des années les gargotiers de tous poils, palaciers compris, demandaient que le taux de TVA passe à 5,5%. La baisse du taux de TVA de 19,6 % à 5,5 % constituera un manque à gagner de 2 à 2,5 milliards d'euros par an pour l'Etat et donc pour les contribuables.
Qui paiera le manque : évidemment, il y a gros à parier que se seront les coupes sombres sur les budgets sociaux qui permettront au gouvernement des riches de se rattraper.
Encore de l’argent qui retournera dans les poches des nantis et en particulier des gros restaurateurs.
Avec le bouclier fiscal, les embauches sans cotisations sociales et maintenant la TVA à 5,5% les exploiteurs de jeunes et d’immigrés vont se faire des c….en or.
Il est vrai que le drôle, en ce moment, a tout intérêt à soigner ses supporters.
Ceux-ci, accoudés coté patron sur le zinc, pourront faire sa propagande.
Hier soir, Lagarde du capital, ministre des finances, a reçu une ovation d’honneur de leur part.
Marché de dupe ? On verra... On vérifiera…
Des engagements seraient pris pour que cette baisse de la TVA profite à tout le monde : tenanciers, clients, salariés ; et ceux au noir et qu’on ne déclare pas, va savoir ?
Il y a cependant des chances que le magot de la TVA s’en ira dans l’escarcelle du « gargotier ».
Déjà, hier soir, à la télévision, « un pisse café » nous a dit son problème et son interrogation : comment partager entre les investissements qu’il compte faire, le prix au client, la part aux salariés ; il avait l’air perplexe.
Pensait- t’il à son propre porte monnaie ?
Nous ferons des vérifications comme le disait le chef des gargotiers, le ministre du commerce et de l’artisanat.
Pour les prix, il est un peu tard, j’observe que dans beaucoup d’endroits, ces derniers temps, les prix ont augmenté fortement. Une petite baisse pour contenter le camarade ministre a t’elle été programmée pour après le grand cadeau que l’on sentait poindre depuis quelques temps ?
Je préconise, quand on se rend dans un restaurant, dans un bistrot ou estaminet pour ceux du Nord, de compter le nombre de salariés, d’aller faire un tour dans les cuisines pour voir s’ils sont tous déclarés, de vérifier avec les jeunes si leur paie correspond à la convention collective et en particulier pour les étudiants ou temporaires.
Pourquoi pas un petit lexique reprenant les garanties et les minimas sociaux que nous aurions tous en possession et édité par les syndicats du commerce.
Par exemple, avant de regarder la carte des menus nous pourrions demander qu’elle est la carte des salaires de ceux qui nous font de la bonne cuisine.
Je préconise aussi de regarder le contenu de l’assiette : autant en poids qu’en qualité.
Bref d’être des clients attentifs à l’application des engagements.
Au bout, il faudrait que tout cet argent remis gracieusement aux cafetiers-restaurateurs ne profitent que prioritairement aux salariés et aux clients.
Je préconise aussi à tous les usagers d’intervenir pour que ceux qui sont derrière la salle, dans les cuisines soient déclarés et notamment tous ces sans-papiers qu’il s’agit de faire reconnaître.
Faisons-en sorte que les 2 milliards et demi soient à la portée des clients et des salariés et que ce soient des vrais emplois qui soient créés.
Il y a du pain sur la planche pour que le cabaretier, le restaurateur, le cafetier, respecte les engagements.
Bernard LAMIRAND