Publié le 31 Août 2013
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L’ENGRENAGE SYRIEN
Après l’engrenage irakien auquel la France n’a pas participé grâce à la clairvoyance de Chirac et de Villepin - il faut le dire - et j’avais manifesté à cette époque pour empêcher ce qui fut une « sale guerre » qui fit et fait toujours beaucoup de victimes, démolissant toute vie civilisée aujourd’hui de ce pays fondateur de civilisation, tout cela pour punir soit disant un dictateur qui ne l’était pas plus que certains des amis actuels de Hollande et de Sarkozy comme par exemple l’Arabie et les émirats.
L’engrenage: voilà ce qui pourrait nous arriver dans cette région où la moindre étincelle peut déclencher l’incendie.
Les français viennent de s’exprimer à travers un sondage et une grande majorité d’entre eux refuse un quelconque engagement de l’armée française.
L’armée française irait alors faire le « coup de pistolet » avec les cow-boys US dont on sait les raisons de leur présence et de leur activité militaire dans cette région du monde.
La Grande Bretagne libérale, elle, s’y est refusée avec son parlement ; de même l’Italie et l’Allemagne n’ y mettront pas les pieds.
C’est un entêtement qui nous conduit à l’indéfendable puisqu’en plus une intervention militaire se ferait en dehors de la loi internationale de l’Organisation des Nations-unis (ONU).
Les socialistes nous ramènent ainsi aux années de plomb avec les corps expéditionnaires foulant aux pieds les principes de la charte des Nations Unies.
C’est la politique des coups de menton à la Guy Mollet…
Le pays des droits de l’homme, invoque t-on, pour lâcher d’ici quelques heures ou jours nos bombes.
Bien sûr l’utilisation d’armes chimiques est une honte, un méfait condamnable, un acte inhumain et ce système syrien, s’il en est l’auteur de cette barbarie, doit être mis au ban des nations.
Mais cela ne peut se régler par « la baïonnette et les canons ».
Il y a peu, Assad était notre invité préféré au 14 juillet, et à la place d’honneur de surcroit pour le défilé des armées. Pourtant nos gouvernants savaient ce qu’était ce régime comme ils savaient ce qu’étaient les dictateurs d’autres pays de cette zone comme Kadhafi, Moubarak, Saddam Hussein et consorts que nous recevions en grande pompe dans nos palais de la République parce que nous sommes de ceux qui les ont mis en place depuis belle lurette pour empêcher l’extension des idées communistes.
La guerre devient l’unique solution pour régler un problème de position, de domination, car il s’agit de cela ; les exactions se multiplient alors, les haines se déchainent sur un terrain fertile à toutes les cruautés, et il est aisé de manipuler et alors de trouver des raisons d’intervenir pour autre chose que la paix dans cette région.
C’est ce que nous avons fait à maintes reprises de notre histoire : l’expédition en Égypte pour mater Nasser, la répression de Sétif, celle de Madagascar, la guerre d’Algérie et les multiples coups d’état dans les pays de l’Afrique subsaharienne ou équatoriale comme on disait du temps des colonies puis plus tard jusqu’à aujourd’hui dans le cadre de « France-Afrique » avec des roitelets mis en place pour tenir mines d’or, d’uranium et autres matières premières.
Le président de la République qui se dit de gauche se devrait de mettre au fourreau le glaive et de travailler avec la colombe de la paix.
C’est la seule issue possible.
Le choix fait d’armer les milices fasciste des frères musulmans, les membres d’Al-Qaïda, des organisations religieuses qui mettront le pays sous coupe religieuse comme cela se voit en Tunisie et en Égypte ne peut que conduire qu’à d’autres catastrophes humaines et en particulier des pogroms.
Jaurès disait, cinq jours avant d’être assassiné : « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage ! » On sait la boucherie qui fit des millions de morts pour l'argent roi.
Oui, le capitalisme est derrière ce qui se passe depuis des dizaines d’années dans cette région du Moyen-Orient où les peuples souffrent de ces guerres à répétitions conduites pour la prééminence du pétrole, du gaz, des matières premières pour le système capitaliste car là est l’enjeu des événements et des malheurs qui frappent tour à tour ces pays.
Notre pays doit proposer et organiser immédiatement une conférence pour la paix dans cette région.
Bernard LAMIRAND