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Publié le 16 Juillet 2018

POUR UN PCF DU 21EME SIECLE  

J’ai  attendu la « Base COMMUNE » avant de me décider à contribuer en tant qu’adhérent du parti communiste français. Je croyais à un sursaut, j’ai été déçu, et je trouve que ce document ne permet pas de s’élever et de relever le défi de notre existence future comme force politique qui compte.   Pourtant, il avait été acté que les communistes puissent débattre à partir d’un texte offensif et sur le fond. Un document qui devait faire le bilan de l’activité écoulée et de l’orientation décidée depuis le dernier congrès en regard de la situation sociale, économique politique actuelle et ainsi de réfléchir au devenir de l’idée communiste en France et plus largement dans le monde.

Le document qui nous est présenté est soporifique, et s’il parle de tout, il en fait une sorte de fourre tout et finalement ne plait vu les critiques qui émanent d’un peu partout.

Je verrai plutôt un autre texte : celui  de redonner une dynamique aux communistes, un esprit conquérant.

Des questions cruciales pour l’avenir du PCF  se posent donc : en quoi le communisme peut-il retrouver toute sa place dans ce monde qui « va à volo » sous les coups de boutoirs d’un capitalisme destructeur qui compte demeurer envers et malgré tout, n’hésitant pas à manier l’autoritarisme, la dictature, ses liens avec le fascisme qui renait de ses cendres notamment en Europe, là où il est né ?

Plusieurs points attirent mon  attention et m'interroge :

-Que penser de la base commune ?

-Ou en sont les idées communistes?

-Quelle  vision communiste du 21eme siècle ?

- Qu’est devenue la présence communiste particulièrement dans les lieux de travail ?

Je prends seulement ces points : ils  me paraissent essentiels pour assurer le devenir du PCF arrivé à un stade où son existence est en jeu, et là,  je veux souligner qu’il ne s’agit pas de faire peur mais de dire que l’existence de notre parti est posée à ce 38eme congrès.

Certains et certaines d’ailleurs ne l’évacue pas dans leur base alternative à ce congrès pour en faire un enterrement de première classe.

Question subsidiaire : J’ajouterai que l’on entend une petite musique nous disant qu’il vaudrait mieux se ranger sagement chez Mélenchon et se contenter d’afficher nos idées dans un conglomérat où nous ne serions plus qu’un point de repère : en fait nous ne serions plus que des observateurs venant apporter la parole communiste dans un charivari populiste dont l’histoire nous dit qu’il peut aboutir aux pires situations connues au 20eme siècle.

Je vais donc dans un premier temps essayer de donner simplement mon opinion.

  1.      Que penser de la « Base commune » 

Le document «  Base commune » ne répond pas à la demande des communistes d’avoir un texte lisible, non académique, prospectif sur le fond et amenant à des issues concrètes. Le contenu laisse à désirer : je ne trouve pas cette volonté d’être nous-mêmes et je me demande si le congrès n’est pas qu’un moment à passer pour ensuite retourner aux vieilles habitudes entre spécialistes dans le circuit clos du Colonel fabien.

Ce document a été voté par une petite majorité des membres du Conseil National du PCF. Question :   que sont devenus la moitié des membres de ce conseil national absents pour voter ce document fondamental ?

Peut-il être alors une base commune pour tous les communistes dans ces conditions ?

Je ne le pense pas … car il ne rassemble pas et les communistes ont besoin de se rassembler sur des bases qui les projettent devant et avec leur identité communiste.

L’expérience a prouvé que même dans un  congrès, il peut y avoir plus sourd que celui qui ne veut point entendre. L’exemple de nos décisions pour les élections présidentielles le prouve : le fait accompli pour faire pression pour la candidature de Mélenchon suffit à lui-même. Cette décision de notre premier secrétaire prise la veille du vote des communistes était inacceptable et ne correspondait pas aux décisions du conseil national.

Cela  a d’ailleurs conduit à un échec de cette stratégie, admis d’ailleurs par Pierre Laurent après les élections,  ayant comme résultante un effacement du PCF à la grande satisfaction d’une bourgeoisie pas mécontente de pouvoir organiser l’ignorance par les médias du PCF, relayée en plus par les coups de boutoirs venimeux de Mélenchon maniant l’invective contre la direction de notre parti sans que celle-ci réagisse  trop occupée à discutailler s’il fallait qu’elle fasse encore allégeance ou  se révolter contre le « conducator ».

Ce texte ne répond donc pas à mes interrogations :  il reste cramponner à une unité de façade qui nous prive de mettre franchement en œuvre nos idées.

  1.      Ou en sont les idées communistes ?

Je ressens un manque de fermeté pour porter les idées communistes. Pourtant nous sommes dans un moment significatif où les salariés-es ont besoin d’un éclairage et d’une bataille de classe qui soit à la  hauteur de  l’enjeu : dépasser ce système capitaliste qui détruit et démoli chaque jour un peu plus l’humanité et la planète.

Certains, pour signifier notre fin de l’histoire communiste nous  invite, comme je le disais précédemment, à n’être même plus une force d’appoint mais un simple témoignage. Ils invoquent le fait que le parti communiste français n’est plus crédible et l’on ressort les échecs communistes et notamment la fin de l’URSS. Nous devrions porter notre croix pour l’éternité et simplement commémorer l’histoire communiste dans ce qu’elle eut de bon et de mauvais.

Au contraire, nous avons besoin de nous faire voir sur les lieux de travail, dans les cités et aussi en tant que nous-mêmes dans les élections nationales et régionales. Les militants font ce qu’ils peuvent mais ils ont besoin de se sentir estimés dans ce travail de bénédictin qu’ils font chaque jour à travers bien des vicissitudes et d’une direction communiste qui ne sait pas où elle va et cultive le rassemblement pour le rassemblement. Le rassemblement ne consiste pas à laisser la place aux autres pour une unité de façade. L’unité ne peut se faire que sur un contenu de classe et non sur des bases minimalistes où n’apparait plus l’objectif de changer cette société et ainsi de se conformer à une gestion de l’immédiat.

   3) Quelle vision du communisme au 21eme siècle 

Le stalinisme a été préjudice énorme à l’idée communiste dans le monde et dans notre pays.

Cela a été une des causes du recul des idées communistes mais pas la seule.

L’autre raison est notre apathie révolutionnaire face à un capitalisme en état  de dégénérescence.

La lutte de classe est plus que jamais une réalité vécue :   la bourgeoise est là pour montrer que le combat est idéologique.

La montée populiste de droite comme de gauche sont des signes d’un manque de présence communiste affirmée dans les batailles des idées.

La régénération des idées d’extrême droite et d’un néofascisme assumé, montre aussi que le capital est prêt à tout pour garder le pouvoir quand il se sent menacé.

Nous sommes donc dans un monde de plus en plus dangereux et les armes peuvent à nouveau parler : il est donc nécessaire qu’apparaissent d’autres alternatives que les guerres qui ne sont que la forme la plus violente de la mise en concurrence des salariés et des batailles que se mènent entre eux dans le cadre de l’économie de marché.

Une force communiste, demain, est capable de propulser autre chose et un monde de paix et de coopération dont nous en aurons besoin pour traiter des problèmes de plus en plus complexes que posent le surarmement, les migrations, les questions écologiques, le réchauffement climatique et ses conséquences sur la terre, la nature, la vie et l’humain mais pas seulement l’humain  mais aussi l’humain avec la faune et la flore.

Il faut dire haut et fort que doit être mise en cause dans le monde ce système qui capte toutes les richesses créées par le travail tout en détruisant la nature. Il faut faire éclater ce scandale des profits immenses et de la financiarisation de l’économie alors que l’argent pourrait servir à toutes les causes pour vivre mieux et vivre communiste sur cette planète.

Nous avons pris un retard considérable sur notre implication dans les évolutions du travail, de la surexploitation capitaliste et de l’aliénation totale exigée des masses laborieuses à l’exigence du profit maximum. Il en va donc de la prise en considération des couches nouvelles de la jeunesse et bien sûr des femmes dont on a toujours du mal à leur donner toute leur place dans la société et dans notre organisation. Notre parti doit-être à  l’avant-garde des évolutions technologiques et sur  ce que cela entraine dans le travail : les travaux de Paul Boccara sur la révolution informationnelle doivent être pris plus au sérieux ; de même ses propositions concernant « la sécurité de l’emploi et de la formation ».L’idée de mettre sur le même plan nos propositions et celle de Friot sur le salaire à vie démontre les ambigüités de notre direction et le document « base commune » reste dans l’expectative sur toutes ces questions du prix de la force de travail en système capitaliste et comment y mettre les germes du dépassement du salariat.

Il faut donc gagner des formes de dépassement du  salariat dans tous les domaines de la vie et à commencer par travailler les gratuités telles l’eau, l’électricité, les transports, les logements etc. Cela passe par des services publics d’une autre dimension et en menant une bataille de chien pour que les citoyens s’en emparent et ne laissent pas les travailleurs des services publics livrés à eux-mêmes. C’est pareil pour la protection sociale et en particulier les questions de la santé pour tous dont la gratuité devrait devenir une règle de bon sens-y compris tout de suite. Il y a aussi la place des retraités-es jusqu’à leur fin de vie et comment les considérer comme des citoyens et des travailleurs à part entière  avec tous les moyens nécessaires pour leur assurer leurs vieux jours. Les retraités-es vont bientôt représenter plus de 30 % de  la population.

Le communisme doit donc s’afficher.

Il ne peut limiter son combat à notre sphère nationale.

Nous devons être des puissants contributeurs pour changer ce monde et le dire partout et au niveau national bien sûr mais aussi soutenir à ce que des forces se lèvent partout dans le monde pour bouter dehors ce système de plus en plus abominable.

Nous devons travailler la classe ouvrière d’aujourd’hui et pour demain et lui donner une nouvelle assise qui n’est plus celle seulement des ouvriers professionnels ou spécialisés mais celle aussi des techniciens ingénieurs cadres travaillant à la création de biens matériels et sociaux.

Les évolutions technologiques doivent servir les travailleurs et leur famille et non servir les intérêts du capital.

Partout une bataille tenace doit s’engager pour établir des nouveaux droits pour les travailleurs et en particulier sur les conditions d’emploi et de travail.

La pensée Marx doit être féconde alors et bien en lien avec le réel pour que les idées communistes triomphent sur cette planète et fassent en sorte que « le manifeste communiste » redevient la vraie alternative face au capitalisme.

  4) Quelle présence communiste dans les lieux de travail ?

Les convergences doivent être bâties à partir du lieu du travail mais aussi converger dans les luttes avec les salariés d’autres pays et dans les groupes et l’idée d’en finir avec les financiers et les banques qui jonglent avec les milliards ce qui suppose de se sortir de la mainmise des multinationales et transnationales.

La mise en concurrence des travailleurs doit être banni tant à l’échelle de notre pays qu’au niveau international.

La démocratie doit devenir une réalité sur chaque lieu de travail  et cela nécessite de l’ancrer avec des formes d’organisation qui permettent aux travailleurs d’être maitres de leur travail et de la valeur ajoutée qu’ils créent.

Une démocratie réelle à l’entreprise pour dépasser enfin le capitalisme et  en finir avec  la baisse du dit-coût du travail  (bas-salaires – salaires aléatoires,  temps de travail gratuit, précariat, ubérisation, droits sociaux minimas etc.

Nous avons trop  laissé le terrain de l’entreprise au patronat depuis des années.

Le parti communiste français n’a pas pris le train des évolutions qui apparaissaient déjà lors des grands mouvements de 1968.

C’est l’autre raison de sa perte de crédibilité parmi les travailleurs.

Il ne peut vivre de la nostalgie d’un passé même s’il y a toujours des choses à dire de cette belle histoire du PCF et notamment du rôle qu’il a joué dans la plupart des grands acquis sociaux de ce pays.

Sa quasi disparition des lieux de travail où auparavant il était solidement implanté a été une grave erreur.

Certes les casses industrielles dans les grands secteurs de la métallurgie, de la chimie, du textile et autres ont conduit à la disparition de structures PCF dans les entreprises.

Cela a fait beaucoup de mal au PCF mais il s’est aussi effacé de lui-même en négligeant sa présence à l’entreprise. On ne peut pas dire que nous avons été à la hauteur pour trouver les solutions adéquates pour poursuivre une vie politique à cet endroit. Nous avons (pas partout)  laissé le champ libre à la politique patronale qui n’a pas manqué de prendre notre place sur le terrain.

Le parti n’a trouvé comme réponse que d’apparaitre que quand le feu est à la maison, mais peu sur des batailles offensives et souvent notre direction ne prend même pas en compte le travail qu’effectue la commission économique du PCF notamment sur le plan de l’emploi, de l’industrie, des nouvelles technologies, de la place des travailleurs dans le process du travail etc.

Nous avons donc besoin d’un parti qui rétablit sa place dans les lieux de travail : son absence ne peut être compensée par le mouvement syndical qui n’a pas les mêmes fonctions.

Pour finaliser cette contribution, je pense qu’il faut absolument des changements radicaux dans le parti  pour se sortir de notre effacement et retrouver la parole communiste notamment à l’entreprise.

L’heure est à la militance auprès des travailleurs.

Le discours PCF doit être de mise partout et pour tous.

Pour cela, il faut faire appel à la jeunesse, le parti a parmi ses membres de jeunes communistes talentueux.

IL me parait essentiel d’avoir un parti qui travaille plus collectivement, plus à l’écoute des militants et militantes  et que les formes de militances permettent à ces jeunes hommes et femmes d’être les créateurs d’un PCF nouveau. Cela suppose de revoir de fond en comble nos organismes de direction et aussi la façon de les piloter.

A mon avis une nouvelle équipe s’impose.

Il est temps de se remuer sinon nous ne serons plus qu’un mollusque invertébré et une espèce en voie de disparition.

Il faut donc un texte autrement plus dynamique que celui qui nous est présenté et qui ne répond pas aux attentes des communistes.

C’est pour cette raison que je suis signataire du texte  « Pour un manifeste communiste du 21eme siècle ». Ce manifeste peut devenir une base commune de tous les communistes désireux de voir leur parti reprendre comme on dit « du poil de le bête ».

Alors, que ce Congrès soit historique : qu’il soit celui du retour du PCF comme une force qui va compter pour changer le monde.

 

Bernard LAMIRAND  Section de Creil-Nogent sur Oise, Villers Saint –Paul.

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Rédigé par aragon 43

Publié dans #PCF CONGRES, #POLITIQUE

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Publié le 13 Juillet 2018

Denis Durand nous offre une contribution importante concernant l'intervention communiste nécessaire pour travailler au dépassement du capitalisme international qui nous conduit à une catastrophe majeure.

Il le fait en précisant le bon ordre d'une vrai bataille de classe en prenant les problèmes auxquels nous sommes confrontés et en expliquant les dérives quand on atténue où que l'on détourne les vraies réalités du système capitaliste. Et je suis particulièrement intéressé par la façon dont il remet les choses à leur place par rapport à la bataille idéologique de l'adversaire de classe mais aussi par les tenants de positions  remettant pas en cause le système. Ainsi le fait  de transformer et de faire riper les éléments de réflexion vers un combat de riches contre pauvre. Du 1% vis à vis de 99 % . Il nous montre aussi les contradictions entre dettes de l'état insupportables et dettes du capital considérées comme normales.

Ce qui vient de se produire sur la dette montre que l'on peut imposer nos exigences et cela c'est le cas avec le projet des cheminots qui a déjà abouti à une diminution de la dette de la SNCF.

L'exigence est bien d'insuffler des  interventions en faveur du travail et contre le capital dans les entreprises.

Cette contribution de Denis Durand est d'une grande utilité pour affronter le capital et toucher à sa suprématie à l'entreprise.

Le manifeste du 21ème siècle traite de la question d'enfin passer à l'offensive avec notre identité communiste et marxiste.

Bernard Lamirand

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Rédigé par aragon 43

Publié dans #PCF, #CAPITALISME, #PCF CONGRES

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Publié le 1 Juillet 2018

POUR UN MANIFESTE DU VINGT ET UNIEME SIECLE

Notre parti a besoin d'être lui-même , d'en finir avec son effacement et face à cette société en pleine déliquescence le pensée communiste pour changer ce monde est d'une importance cruciale face à tous les batteurs d'estrade, les populistes de tout acabit, les défaitistes. Bonne lecture et bons débats Bernard LAMIRAND

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 7 Février 2018

PLUS QUE JAMAIS ETRE COMMUNISTE

Le samedi 26 Novembre 2016 les communistes décidaient de s’en remettre à Mélenchon pour les élections présidentielles.

Le comité exécutif du PCF pensait que cette candidature était la seule solution possible après l’impossibilité d’un travail unitaire engagé par la PCF pour obtenir une candidature commune de la gauche progressiste.

Les dés étaient jetés.

Mélenchon devenait le candidat du PCF.

Celui-ci, bien avant, avait décidé de faire bande à part et de mettre en avant sa « France dite insoumise ».

Cette décision était pour moi une erreur, non seulement de stratégie, mais en plus elle touchait de plein fouet l’identité communiste.

Une erreur de stratégie qui allait nous couter cher sur le plan de notre existence puisque notre effacement aux Présidentielles nous a condamné à l’inefficience et à permettre du coup à Mélenchon d’exercer son leadership.

La division authentifiée par le Social-démocrate mitterrandien, l’échec au pouvoir de l’autre social-démocratie Hollandaise et la mise au rancart des restes de la droite gaulliste produisit l’arrivée de l’envoyé spécial du patronat français, Macron, disposant d’une majorité considérable à l’Assemblée nationale.

Une seule chose fut évitée : la victoire du FN.

Donc un effacement, que nous payons aujourd’hui, puisque les idées communistes sont de moins en moins mises au devant de la scène politique.

Les résultats électoraux furent donc médiocres au point que notre premier secrétaire à juste raison les considéra comme un échec.

Un échec des communistes bien sûr et de sa direction au plus haut niveau puisque la candidature de Mélenchon nous conduisit à une absence politique dans une période ou l’idée communiste était nécessaire face à la crise et à l’offensive du capitalisme pour en faire porter la responsabilité sur le monde du travail et à permettre l’éclosion d’une pousse née dans les coffres-forts de la banque Rothschild.

Je pense que cela est grave et met en danger notre devenir si nous ne redressons pas la barre.

Une candidature communiste n’aurait pas été une candidature de témoignages et nous aurions pu mener une bataille d’idées sur le fond et aider notre peuple à se sortir du vote utile ou du vote d’extrême droite et surtout de l’abstention qui ne cesse de grimper et touche particulièrement le monde du travail.

Mélenchon, en socialiste mitterrandien, nous a donc fait la nique : admettons-le.

Son attitude, aujourd’hui, ainsi que celle de ses condisciples, le démontre amplement et je ne m’attarderai pas sur toutes les ignominies qu’il déverse contre les communistes et la gauche qualifiée de repoussoir pour dire que ce politicien ne peut que contribuer qu’à alimenter la division à gauche pour le plus grand profit du capitalisme en crise. Ce personnage ne peut plus être celui qui rassemble et 2017 n’a ressemblé en rien à 2012.

Mais la question de l’échec est d’abord chez nous et je crois que nous devons regarder attentivement pour le congrès de Novembre l’état de notre parti.

Je pense qu’un bilan doit être fait sur une période plus longue et sur notre façon d’avoir saisi les évolutions de la société : donc pas seulement des élections qui ne sont que le thermomètre de notre influence mais de regarder de plus près ce que nous sommes devenus et surtout ce que nous aurions dû être pour affronter ce capitalisme en crise qui continue à régner sur cette planète.

Macron n’est pas seulement le président des riches, terme générique pour faire effet. Comme nous le disons, il est un représentant du capitalisme international en crise qu’un spécialiste renommée de la banque Natixix, Patrick Artus, inquiet de la tournure de la financiarisation extrême de l’économie, en arrive à indiquer que l’analyse de Marx sur la baisse tendancielle du taux de profit et la bataille du capital pour le redresser en s’en prenant aux salaires est une réalité ( voir Humanité du 6 février 2018 ) :  cela  montre à quel point l’idée communiste doit être présentée en ce moment et de manière offensive et qui peut mieux le faire qu’un parti communiste à la hauteur de cette grande tâche.

Nous avons, en effet, été les initiateurs pour démontrer et démonter tous les tenants et aboutissants de cette crise de la suraccumulation dévalorisation du capital et notamment par les travaux de Paul Boccara. Qu’avons-nous fait de ses analyses ?

Un capitalisme en crise durable qui nous incite donc à examiner comment le combattre dans cette phase où pour redresser son taux de profit, il déconstruit les conquis sociaux dans les pays les plus développés et exploite encore plus violemment les travailleurs dans les pays les moins développés.

C’est la finance internationale spéculative qui mène le bal des maudits.

Les économistes marxistes ont donc raison d’approfondir leurs travaux sur cette question fondamentale du capital dans sa forme la plus violente qui soit aujourd’hui et comment commencer à le dépasser vraiment.

Dans cette crise du capitalisme d’état social, il est temps de reprendre la main et de mettre non seulement en cause ce système suranné mais de  le déconstruire.

Bernard Thibault lors de son intervention aux Etats généraux du progrès social soulignait l’importance de passer à des propositions offensives et de citer par exemple : « un droit de veto supporté par la France qui consisterait à s’opposer aux commerces de produits conçus ou commercés par des entreprises ou des pays en infraction avec les droits humains et sociaux fondamentaux » :  bref une façon offensive de mettre en cause cette violence exercée contre les droits des salariés et en fait enfoncer un coin dans les stratégies du capital pour redresser son taux de profit.

D’autres possibilités peuvent s’offrir aux luttes si elles s’organisent pour et pas seulement contre.

C’est une bataille de classe et pardon si j’emploie ces mots devenus pour certains iconoclastes.

Un mot que nous n’osions plus prononcer, il fut un temps pas si lointain, et dont nos adversaires de classe ne se privent pas de l’employer comme le fait Warren Buffet quand il dit effrontément : il y a une lutte des classes, évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous sommes en train de la gagner (interview CNN, le 25 mai 2005).

Oui, il s’agit bien d’une bataille de classe et celle-ci se déroule actuellement sous nos yeux en France, en Europe et dans le monde pour assurer la suprématie des capitaux dans cette mondialisation effrénée et d’une mise en concurrence des salariés au point de les exploiter sous des formes les plus trompeuses d’auto entreprenariat mais qui ne sont que des formes sophistiquées de l’utilisation de la force de travail sans la payer à son prix.

Nous avons besoin non pas de relire comme une bible les œuvres de Marx, en cette année de son deux centièmes anniversaire de sa naissance, mais de voir comment déjà Marx voyait les évolutions successives de ce capitalisme broyeur d’hommes et de femmes dans le procès de production du système capitaliste.

Il nous montrait par exemple, à son époque, le développement du machinisme et la façon dont le capital s’emparait de ces moyens de production nouveaux pour plus de productivité avec moins d’hommes et plus de travail gratuit.

Des luttes qui ont permis de contraindre le capital à devoir faire des concessions et de céder aux revendications et d'obtenir de conquêtes sociales dans le cadre de ce système mais avec déjà la volonté de nous en extirper : pour la France chacune et chacun a en tête le Front populaire de 1936, la libération et 1968 et d'autres luttes. Ce sont des luttes créatrices telles la Sécurité sociale mais elles ne sont que des prototypes fragiles dans un système défini par les puissances d’argent, qui, au moindre reflux, les remettent en cause. Il faut donc aller plus loin et s’attaquer au cœur de la caverne d’Ali Baba.

Aujourd’hui la révolution informationnelle touche profondément les rapports de production et le capital s’accapare de ces outils de plus en plus complexes pour exploiter et mettre en concurrence les salariés de cette planète. Il s’agit de voir notre combat de classe à cette dimension et bien sûr de l’alimenter par toutes les luttes au plus près de l’exploitation et de ses formes nouvelles et aussi face à la puissance d’un système intégrationniste et individualiste dans lequel les entreprises tentent d’enfermer les salariés. Ceux- ci représentent aujourd’hui une immense potentialité à unir en France et dans le monde et le syndicalisme international doit en être conscient et actif à ce niveau. Macron se méfient de ces évolutions dans le travail et du risque de voir les salariés-es s’organisaient et lutter collectivement : les ordonnances ont donc pour but de contribuer à ce que le mouvement des luttes ne puisse s’organiser de manière offensive et créatrice de nouveaux droits : c’est un défi à relever.

Nous avons donc besoin d’être le parti communiste qui organise le combat de classe d’aujourd’hui et pour demain. Qui peut mieux le faire que nous et de nous appuyer sur les luttes qui montent un peu partout en ce moment et notamment là où se fait sentir la casse sociale et humaine, comme dans la santé et les services publics, si utiles pour vivre et dépasser une économie de subsistance auquelle le capital et les Etats à sa dévotion l’organise en ce moment.

S’il faut se renouveler et comme le dit notre secrétaire national, « se réinventer »,  eh bien faisons- le en étant nous-mêmes et entre parenthèses le rassemblement ne sera plus brandi comme une panacée mais par la force de conviction communiste et donc l’existence et la rayonnement d’un parti communiste fort.

Nous ne pouvons être la remorque de forces qui enraye ce combat d’idées ;  nous devons transcender les luttes souvent défensives en luttes offensives et notamment dans les entreprises les plus capitalistiques mais aussi dans les lieux de l’organisation de la société et des services où se trouvent une masse de salariés-es précarisées sous le joug patronal y compris dans ces PME des start-up que nous vante le système.

Nous avons donc à prendre soin de notre parti : il livre actuellement non pas une bataille de survie comme certains le pense, mais une bataille pour être à la hauteur de la situation et cela implique de donner à la force communiste, qui n’est pas négligeable malgré son affaiblissement, les moyens nécessaires pour mener cette bataille d’un vrai rassemblement.

J’ose affirmer que ce sont les communistes qui seront en mesure d’apporter ce contenu et bien sûr avec des alliés-es qui seront de plus en plus nombreux s’il y a un PCF producteur d’idées pour rassembler à ce niveau et en être le maitre d’œuvre principal. La réinvention commence alors par notre présence sur le terrain de l’entreprise, du lieu de travail, du lieu de vie et en se donnant les forces nécessaires.

L’idée communiste peut à nouveau émerger de ce tohu bohu actuellement à gauche et nous sortir de la duplicité de ces politiciens  qui  seront vite écartés quand le sens du combat sera bien fixé et imprégné dans les masses.

Pour cela il faut donc soigner notre parti, lui redonner des forces, le faire sortir de la coquille dans laquelle il est enfermé par des années de culpabilité qui l’empêche d’être lui-même.

Il peut être cette force communiste dont la France a besoin mais aussi pour le monde qui nous entoure.

L’idée communiste oui plus que jamais.

Oui, soyons-nous même, bon sang !

Bernard LAMIRAND Section PCF Creil Nogent

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Rédigé par aragon 43

Publié dans #PCF CONGRES, #PCF

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Publié le 8 Octobre 2016

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Publié le 5 Juin 2016

Rédigé par aragon 43

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Publié le 5 Juin 2016

Rédigé par aragon 43

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Publié le 4 Juin 2016

RETRAIT LOI EL-KHOMRY APPEL DU 37EME CONGRES DU PCF

Retrait de la loi El Khomri : renforçons la mobilisation ! Appel du 37e Congrès du PCF

Un appel du 37e congrès du Parti Communiste Français

En 2012, nous avons entendu "mon ennemi c'est la finance".

En 2016, après la loi Macron 1, le CICE, etc... la loi El Khomri protège les plus plus riches et précarise les jeunes, les employé-e-s, les ouvrières, les ouvriers dans le monde du travail. Nous refusons cette logique. Nous voulons le retrait de la loi El Khomri et écrire un nouveau code du travail plus favorable aux ouvrières et ouvriers, employé-e-s, aux entrepreneurs, à celles et ceux qui produisent par leur travail de la richesse.

Depuis des semaines les mobilisations s'élargissent touchant des pans entiers de notre économie.

Les motivations de cette mobilisation sont claires.

Si la loi passe, la hiérarchie des normes serait renversée. Pour abaisser les droits et protections des salarié-e-s, l'accord d'entreprise prévaudrait sur le Code du travail.

Si la loi passe, les licenciements seraient facilités.

Si la loi passe, le patronat pourra faire approuver un accord par référendum en contournant les délégué-e-s syndicaux. Bel outil pour le chantage à l’emploi.

Si la loi passe, le taux des heures supplémentaires pourrait être réduit, vos dates de vacances déplacées, vos journées de deuil familial refusées, la visite médicale d'embauche remplacée par une visite d'information, les temps d'astreinte décomptés des temps de repos…

Face à cette mobilisation, le gouvernement et le patronat usent de la provocation et de la surenchère.

Non, Monsieur le premier Ministre, ce ne sont pas les syndiqué-e-s qui sont minoritaires et qui veulent tordre l'intérêt général ». C'est votre gouvernement et ce qui reste de votre majorité parlementaire qui sont minoritaires :

Minoritaire chez les syndicalistes, puisque 4 centrales syndicales, la CGT, FO, la FSU et Solidaires sont opposées à la loi Travail.

Minoritaire chez les jeunes, qui devaient être la priorité du mandat présidentiel, puisque les grandes organisations dont l'UNEF, la JOC et la JC sont mobilisées dans les facs et les lycées, dans les rues et sur les places.

Minoritaire dans l'opinion. Après le million de signatures dépassé pour le retrait de la loi El-Khomri, depuis un mois, les sondages donnent plus de 70 % des Françaises et des Français opposé-e-s à la loi.

Minoritaire même à l'Assemblée nationale puisque le gouvernement a choisi d'arrêter les débats et de passer la loi en force, en première lecture.

Face à ce rejet massif, le gouvernement, le patronat, la droite et son extrême font déferler un flot d'injures, de calomnies et de violences contre les acteurs du mouvement social. Cette stratégie grossière illustre l'enjeu qu'il y a derrière cette loi et vise, dans un moment déterminant, à ne plus parler de son contenu.

Nous ne tomberons pas dans ce piège et le Parti communiste, ses militant-e-s et ses élu-e-s sont :

► Déterminé-e-s, fort de la mobilisation qui s'amplifie, à soutenir et participer à toutes les initiatives jusqu'au retrait de la loi El-Khomri. Le Parti communiste français invite ses organisations départementales et locales à contribuer à faire du 14 juin, journée de grande manifestation nationale, une réussite.

Déterminé-e-s, les parlementaires du Front de gauche poursuivront le combat . Ils ont déposé, avec des parlementaires socialistes et écologistes une proposition de loi Travail alternative . Ils seront à l'initiative d'une motion de censure de gauche si le gouvernement utilise de nouveau le 49.3.

Déterminés, nous demandons des comptes au patronat sur l'utilisation des 40 milliards d'euros du CICE.

Déterminé-e-s, nous proposons une alternative aux logiques libérales du gouvernement :

● d'écrire un code du travail du 21e siècle qui permette de contester la mainmise des actionnaires et de la rentabilité financière sur les entreprises.

● d'augmenter les salaires et baisser le temps de travail à 32 heures par semaine pour permettre la création de centaines de milliers d’emplois.

● de créer une sécurité d’emploi et de formation garantissant à tout salarié la possibilité d’alterner périodes d’emploi et de formation sans passer par la case chômage.

● de prendre le contrôle du crédit bancaire, de l’argent public donné aux entreprises pour financer des programmes de créations d’emplois et de formations qualifiantes, de recherche et d’innovation.

● de donner aux salariés des droits et pouvoirs nouveaux d’intervention dans les choix des entreprises.

● de réformer le financement de la protection sociale, de financer le développement de la formation professionnelle.

Aubervilliers/ St Denis le 2 juin 2016

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 19 Mai 2016

TRIBUNE DE NICOLAS MARCHAND HUMA

Contenu, candidature : de l'ambition face à la crise

Nicolas Marchand

Les luttes bousculent la situation et les analyses défaitistes, figées, sur la gauche et la perspective. Elles portent des exigences de progrès social, sécurisation de l'emploi notamment, qu'un projet de changement doit prendre en compte, et dessinent les contours sociaux et politiques du rassemblement transformateur majoritaire possible: ouvriers et couches moyennes salariées, peuple de gauche, qui cherchent une alternative à la politique du pouvoir socialiste. Toute la gauche: communistes et autres composantes du Front de gauche, et aussi écologistes, et électeurs et militants socialistes, la majorité, contestant, au nom de ce qui a fait d'eux des électeurs et des militants socialistes, le choix libéral de Hollande.

C'est dire qu'on n'avancera pas avec des anathèmes basés sur l'amalgame sommaire entre l'équipe Hollande et la masse des socialistes, assortis de sommations à se rallier au Front de gauche ou/et à un sauveur suprême. On laisserait voie libre aux liquidateurs du PS pour une dangereuse recomposition, tout en isolant le Front de gauche au lieu d'élargir. Fausse piste, au moment où le rassemblement sans précédent pour une motion de censure de gauche signale que la fin de l'histoire n'est pas écrite.

On n'avancera pas non plus en tête à tête confidentiel au sommet. Tenter la construction citoyenne d'une candidature de rassemblement est une bonne idée. Mais il faut avancer cartes sur table sur le contenu, comme sur la candidature, sans remettre aux calendes toute réflexion sur celle-ci .

Il s'agit d'être cohérent face à la crise ; ce n'est pas une crise classique; elle est durable, systémique: les transformations radicales des révolutions informationnelle, écologique, monétaire, démographique, exigent d'autres règles du système, en premier lieu sur le principal: l'argent.

On doit donc viser un compromis d'un niveau suffisant: pas seulement partage des richesses et anti-productivisme, les clés pour des avancées sociales et écologiques: quels pouvoirs commencer à prendre, en France et en Europe, sur l'argent pour l'utiliser autrement (le crédit des banques pour sécuriser l'emploi et la formation, les moyens de la BCE pour développer les services publics, ...); et sur la gestion des entreprises pour de nouveaux critères du modèle productif: l'humain et la planète d'abord!

Quant à la question candidature, pourquoi serait-elle taboue pour les seuls communistes?

Le PCF a de bonnes raisons de se préparer à présenter un candidat, pour porter ses propositions dans une «primaire» citoyenne de gauche, comme si ce processus, malgré nos efforts, n'aboutit pas.

Car dans ce cas, on devra poursuivre, en vue des législatives et pour l'avenir, la construction d'un rassemblement ambitieux, porteur de propositions radicales, réalistes, cohérentes, ouvert à toute la gauche à l'image du Front Populaire. Tout repli gâcherait les efforts accomplis.

Cela invalide l'hypothèse d'un ralliement à JLMélenchon, avec sa dérive populiste et nationaliste, son sectarisme, qui ravissent les médias, et ses intentions de recomposition visant la division ou l'effacement du PCF (d'ailleurs les communistes viennent, comme déjà en 2007, de signifier leur refus très majoritaire d'un «dépassement» du PCF avec la structuration du Front de gauche comme un parti).

Le PCF devrait alors prendre ses responsabilités en présentant une candidature qui aura la force de son originalité unitaire et de propositions. Elle pourra parler aux électeurs de gauche, aux électeurs socialistes, comme le fit celle de Jacques Duclos en 1969.

Primaire, ou pas, le PCF a les idées et les ressources humaines pour présenter une candidature rassembleuse à la hauteur de la bataille à mener.

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 10 Mai 2016

PCF : INTERWIEW DE NICOLAS MARCHAND AU JOURNAL"LA MARSEILLAISE"

Invité à participer à la Fête de l'Avenir, Nicolas Marchand, membre du Conseil national du Parti communiste français, évoque les enjeux du 37e congrès de la formation politique.

{C}

C'est aujourd'hui que Nicolas Marchand animera un débat autour de la question « Quelle alternative politique ? ». Dans le cadre de la Fête de l'Avenir, organisée à La Seyne notamment par les communistes locaux, ce débat devrait permettre au membre du Conseil national du Parti communiste français d'apporter son analyse face à une situation politique chamboulée dans le pays. A quelques mois de l'élection présidentielle, et à quelques jours du congrès du PCF, il commente avec nous le rôle du parti.

Le 37ème congrès du Parti communiste français approche. Quel est votre regard sur les enjeux de ce rendez-vous ?

Ils sont liés à une situation dans laquelle le Parti communiste a un rôle important à jouer. Il y a d'une part une crise du système capitaliste, inédite, historique, durable, qui appelle des transformations profondes, un dépassement progressif du capitalisme, ce qui est notre objectif. Mais c'est une crise qui est aussi le prétexte, au nom de l'absence d'alternative, d'attaques sans précédent contre les droits des salariés, avec une fuite en avant de baisse du coût du travail et des dépenses publiques, et de précarisation de l'emploi. Cela pose le défi de luttes, d'un rassemblement populaire assis sur des objectifs cohérents de transformation.

Des attaques comme celle qu'incarne la loi Travail...

Le mouvement face au projet El Khomri montre que ça bouge. Mais aussi le besoin de perspectives politiques, de rassemblement sur des propositions réalistes et vraiment alternatives. Là dessus, nous avons du grain à moudre, des idées à partager pour essayer de débloquer, dès 2017 si possible, une situation, pour l'instant bouchée.

Il vous est arrivé de soutenir un texte "alternatif". Votre intervention au Conseil national du 15 avril semble indiquer que c'est cette fois le projet du CN qui a votre faveur. Est-ce bien le cas ? Pouvez-vous expliquer cette position ?

Avec d'autres, j'ai opposé, en son temps, à la politique de Robert Hue, l'exigence d'une réorientation novatrice et révolutionnaire du parti, la nécessité de son autonomie pour un rassemblement transformateur. J'ai pris ma part ensuite à la mise en échec par les communistes du projet de création, avec Jean-Luc Mélenchon et d'autres, d'une « nouvelle force politique » dans laquelle le PCF se serait dilué.

Aujourd'hui la situation est différente. Certes l'idée de dépassement du PCF est toujours prônée par certains membres du parti, et était présentée par un texte alternatif. Mais le texte du Conseil national exprime une volonté de relance du PCF, d'action, et d'initiative pour ouvrir une perspective. C'est loin d'être parfait. Mais ça va dans le bon sens. Et c'est une « base de discussion », que les adhérents vont pouvoir améliorer.

Le secrétaire fédéral du Var disait récemment que le communisme était "d'actualité". Est-ce votre sentiment ? En quoi ses valeurs et ses combats s'inscrivent-ils dans la réalité du 21ème siècle ?

Je suis absolument d'accord. La crise porte de graves dangers, fléaux sociaux, guerre économique, guerre tout court. Mais elle porte aussi l'exigence et la possibilité de transformation : avec le niveau de développement des forces productives, un dépassement réussi du capitalisme, vers une nouvelle civilisation est bien plus possible au 21ème siècle qu'il ne l'était au 20ème siècle. Par exemple, les gains de productivité de la révolution numérique peuvent être mis au service de l'éradication du chômage avec, pour chacun, une sécurité de l'emploi et de la formation tout au long de la vie.

Comment le PCF envisage-t-il l'alternative à ce gouvernement qui se dit de gauche ? A quel défi doit-il répondre pour endiguer l'abstention ou le vote FN ?

La politique du gouvernement n'est pas de gauche. Mais la gauche existe : des idées, des valeurs, des luttes, des hommes et des femmes qui s'identifient à différents courants, communistes, socialistes, écologistes, etc. Pas question d'abandonner les socialistes attachés à la gauche à ceux qui les trahissent pour une recomposition politique liquidatrice du PS.

Il faut rassembler, avec les luttes, sur des axes de propositions dont le contenu contribue à casser l'idée qu'il n'y a pas d'alternative au libéralisme. C'est aussi comme ça, dans l'action, avec des propositions de progrès social rassembleuses qu'on pourra remobiliser l'électorat de gauche et contrer le FN.

Il y a des points clés : la sécurisation de l'emploi et l'augmentation des salaires, pensions et minima sociaux ; une politique bancaire, monétaire et fiscale pour que l'argent serve l'Humain d'abord et lutter contre l'évasion fiscale ; des pouvoirs citoyens pour démocratiser la République et les entreprises ; des mesures pour une alternative de gauche en Europe.

Ce débat ne doit pas rester en petit comité, au sommet ; il faut en faire l'affaire des citoyens. C'est ce que nous cherchons à faire avec la consultation « Que demande le peuple », qui permet à chaque personne qui le souhaite de dire ce qu'elle veut, ce qu'est une politique de gauche. Il s'agit de donner des bases de gauche claires au processus de choix d'une candidature commune.

Vous avez évoqué une candidature communiste à l'élection présidentielle. Le Front de gauche a-t-il vécu ? Qu'en est-il concernant Jean-Luc Mélenchon ?

Je souhaite qu'on aboutisse à une candidature de rassemblement : c'est le seul moyen de susciter un mouvement propre à bousculer les scénarios catastrophes actuels. Le cadre à construire est plus large que celui du Front de gauche, qui a atteint des limites. Quant à Jean-Luc Mélenchon, sa pratique du fait accompli est inacceptable, et surtout il est engagé dans une dérive populiste et nationaliste qui ne le qualifie pas pour porter les idées alternatives de gauche. C'est pourquoi, aussi, je pense que le Parti communiste doit être prêt, s'il le faut, à présenter un candidat.

Propos recueillis par Romain Alcaraz

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Rédigé par aragon 43

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