Publié le 30 Septembre 2007
DEVENIR DU PCF (contribution de Bernard Lamirand, cellule Coppens Arcelor Montataire)
Les récentes élections présidentielles et législatives indiquent une influence toujours en recul du parti communiste Français.
Ainsi, depuis prés d’une trentaine d’années, le communisme dans notre pays s’étiole, pourquoi ?
Les communistes sont en droit de s’interroger.
Pourquoi, un parti qui représentait dans les années 60 encore prés de 20 % de l’électorat, s’est-il écroulé à ce point ?
Je suis de la génération de 1968 et j’ai adhéré à ce parti après ces grandes luttes et quand il a commencé à critiquer sérieusement ce qui se passait dans les pays de l’Est et notamment l’intervention soviétique en Tchécoslovaquie.
Je me rappelle du premier ministre Dubcek qui voulait changer la donne pour que dans son pays le communisme épouse son temps, devienne un « communisme à visage humain ».
« A visage humain » ; comment un communisme ne pourrait pas être à visage humain, je m’étais dit !
Mais revenons en à la situation du communisme en France, nous portons une pancarte dans le dos à cause de ces falsificateurs qui ont régné dans les pays de l’Est, mais est-ce une raison pour se faire hara-kiri !
Est-ce une raison pour raser les murs !
D’être honteux !
De considérer que le communisme c’est foutu !
J’ai fait une contribution plus longue que j’ai remise à la commission des débats : elle est visible sur mon blog : http://ber60.over-blog.com/
Cette contribution visait principalement à montrer les raisons de notre recul qui procédait plus de nos retards dans notre évolution contemporaine.
Le communisme de 36, celui de 45 épousait son temps, mais nous, nous n’avons pas épousé notre temps ; on a plutôt fait un arrêt sur image.
Nous n’avons pas vu cette montée du néo-libéralisme après les événements de 1968 auxquels nous nous sommes placés sur la défensive.
Nous avons subi le langage de l’idéologie dominante et cela nous a conduit à ne plus parler du capital parce que cela faisait rétro.
Le processus de la production et du travail avait évolué et évolue encore et la classe ouvrière, toujours existante, a été trop vue à travers le prisme du 20eme siècle alors qu’elle était exploitée et précarisée à travers le monde autrement qu’auparavant. En plus notre projet, manquait d’étoffe pour être audible.
Ce monde ouvrier s’est muté en un monde plus large de salariés et c’est le moment où nous avons décidé de ne plus être présent dans les entreprises. Quand on parlait de l’organisation du parti à l’entreprise, c’est tout à peine si on ne nous riait pas au nez (Martigues).
Nous avons laissé le terrain, certes plus difficile, mais où nous étions comme des poissons dans l’eau, face l’idéologie dominante.
Le discours sarkozien, pourquoi a-t-il autant de prise ? Parce qu’il n’est pas soumis à la critique de classe sur les lieux de travail.
Ces lieux de travail sont abandonnés pour le débat de société.
Il me semble que nous avons à reconquérir le terrain de l’entreprise et ce sera difficile après tant d’années d’absence.
Il faudra le faire pourtant, car c’est là que le communisme retrouvera de la vigueur et pourra contester l’idéologie dominante et permettre aux travailleurs de réfléchir autrement.
L’outil communiste, composé de nombreux militants, est encore une force militante ; il sera utile à la reconstruction du parti et de la gauche.
Ce parti communiste Français doit arrêter de se flageller par rapport au pays de l’est ; il n’a pas à rougir de son passé et il doit le dire de manière offensive.
Ce parti n’a jamais touché aux libertés, jamais massacré, et on ne pourrait pas en dire autant de cette droite au pouvoir et même de la sociale démocratie et de ses guerres coloniales.
J’en ai marre de ces pénitents qui passent leur temps à demander pardon pour des actes qui ne sont pas communistes.
Allons ! Un peu de courage, et battons nous pour ce parti, que s’il disparaissait demain, serait comme le disent dans un sondage des français sur France Inter, un manque.
Finalement, un parti communiste français, avec plein de jeunes, serait certainement plus utile pour mener la bataille contre Sarkozy que ce mollusque invertébré dont certains communistes sont prêts à se rallier et composé d’une mosaïque d’organisation où les idées communistes et de Marx auraient vite fait de disparaître alors que nous en aurons besoin devant ce capitalisme mondialisé.
Pour en terminer nous avons besoin de revenir aux masses et de travailler avec eux un véritable projet de transformation sociale.
Le PCF peut et doit le faire.