LA PAIX TOUT DE SUITE
Le monde doit devenir un havre de paix.
Parole naïve diront ceux qui n’y ont jamais cru et que l’histoire des hommes conforte cette pathologie que l’homme est avant tout un guerrier.
Un monde sans guerre est-ce- possible ?
Prenons le temps d’y répondre.
D’abord allons nous encore une fois céder alors aux clameurs des « va t’en guerre » et rentrer dans cet engrenage infernal qu’est la guerre ?
Nous savons comment cela commence et nous savons aussi comment cela se conclut et nous avons les exemples récents des guerres menées en Irak et en Libye où il ne reste que le décor des ruines et du chaos. La Syrie est la suite…… et d’autres conflits suivront parce que le capital en a toujours besoin pour dominer. Le cliquetis des armes résonnent et se rapprochent maintenant jusqu’à nous .
Ce qui vient de se passer dans les rues de Paris, au Bataclan, dans ce vieux quartier populaire est monstrueux.
Le Sang a coulé à Paris, ville lumière, ville culturelle, ville qui parle au monde entier, ville où le peuple parisien s’est toujours battu pour la liberté.
D’autres événements naguère ont marqué les rues de Paris et le sang a coulé plus d’une fois comme le massacre de la Saint Barthélémy où les catholiques assassinèrent massivement les protestants, où encore la commune de Paris noyée dans le sang des communards par la bourgeoisie française ou le massacre des algériens le 17 Octobre 1961 qui manifestaient pour l’indépendance de leur pays.
Le sang a coulé dans le Paris populaire et quel tragique destin pour des jeunes gens abattus en masse à la terrasse d’un café, dans une salle de spectacle, un vendredi soir à la fin d’une semaine de travail où l’on aspire à vivre et à profiter de la vie.
Est-ce un crime d’aller danser, écouter de la musique, faire un bon repas entre amis !
Des abrutis l’ont pensé : ils sont devenus des criminels et se sont comportés avec férocité comme ceux d’une génération précédente qui ont exterminés des populations entières pour imposer le nazisme.
Les auteurs de ce massacre n’ont aucune justification à faire valoir. S’ils défendaient une cause, il y avait d’autres moyens pacifiques de la faire connaitre.
Mais est-ce une cause de s’attaquer à tout ce qui fait humanité car c’est de cela qu’il s’agit !
Non… c’est une rupture avec l’humanité !
Certes, il y aurait beaucoup à dire sur l’enrôlement de ces jeunes pour supprimer la vie, pour interdire aux hommes et aux femmes de vivre en toute liberté et de choisir leur façon de la vivre sans être inquiété par des jugements obscurantistes.
Le terreau de la misère est un lieu tout indiqué pour que grandisse toute la désespérance du monde.
Mais la dénuement et la réclusion dans des cités sans vie sociale ne confèrent pas le droit de tuer et d’interdire toute vie sociale et culturelle et de toute envie de s’émanciper et de se sortir de ce décor mortifère.
Le dénuement et la misère n’oblige pas à tuer son voisin, il oblige simplement à relever la tête et à lutter pour un monde meilleur.
Terrible alors de voir ces jeunes fanatisés abattre froidement d’autres jeunes et de s’en prendre à cette lueur émancipatrice, cette flamme d’espoir d’une autre vie, cette possibilité d’agir pour changer la vie et la vivre ensemble et d’élever la conscience d’un monde meilleur par l’éducation et la culture.
Ces drames me marque intensément, moi qui est combattu pour l’humain, pour l’indépendance des peuples et particulièrement pour le peuple algérien et contre cette sale guerre d’Algérie dans ma jeunesse.
Ces jeunes fanatisés, rougis par le bourrage de crâne de factions ténébreuses, ont mis leur pas dans un obscurantisme meurtrier ramenant l’homme à la barbarie et ils ne sont pas des militants mais des assassins fascistes.
Mais pis encore pour ceux qui les conduisent à de telles extrémités.
Ayant dit cela, je me sens mieux pour dire toute ma honte de politiciens qui s’emparent de cette tuerie pour faire leur emplettes opportunistes en ce moment et de l’extrême droite qui en jouit jusqu’à cette sociale démocratie qui retrouve ses vieux démons de la troisième force et des interventions coloniales.
Si notre jeunesse est mal en point, c’est de leur responsabilité.
Qu’ont-ils fait pour elle ?
Rien ou peu de choses. Peut-on se sentir sans reproche quand on interdit à cette jeunesse et notamment celle des banlieue le droit à un vrai travail, que l’on abandonne des quartiers où la vie sociale n’est plus que l’ombre d’elle-même, que l’on stigmatise cette jeunesse.
Hollande n’a fait qu’accompagner les politiques précédentes et n’a aucunement permis à cette jeunesse de vivre et de composer sa vie sociale et économique comme auparavant Sarkozy qui a participé à la destruction d’un pays comme la Libye.
Le mal-vie dans les cités et particulièrement parmi la jeunesse est la faute principale de ces gouvernances qui ont choisi les dividendes plutôt que le travail et la formation.
Un abandon qui ne sert que le capital que ces dirigeants n’osent même plus affronter.
Qu’ont-ils fait ces gouvernants pour faire en sorte que la vie sociale, économique, culturelle, sportive s’y déroule et se développe.
Alors, comme d’habitude, ils leur restent que la condamnation, d’élever le menton, de sortir des règlements.
Mais devenir répressif nécessite de nommer l’adversaire. L’adversaire est-il celui qui a une couleur de peau plus ou moins basanée, qui vient d’Afrique, qui fréquente la mosquée comme naguère d’autres fréquentaient le temple où la synagogue où bien ceux qui voulaient le communisme.
On peut le penser quand on les écoute.
Un parti célèbre cela et se frotte les mains de voir sa xénophobie et son vieux racisme séculier contre l’étranger pris en compte et qui se dit prêt à restaurer dans notre pays la prééminence d’un catholicisme d’extrême droite.
l’Etat va-t-il choisir alors la répression plutôt que l’éducation et la laïcité, le vivre ensemble ?
Il faudrait que l’état permette aux français et à ceux venant de la planète monde d’y vivre en toute sécurité et tranquillité. Il existe pour cela une justice et une police nationale pour faire respecter la citoyenneté. Pourquoi alors mettre en place tout un arsenal guerrier sinon que de choisir le chemin de la confrontation violente qui ne mène qu’à une impasse.
La bête immonde n’est pas loin quand on atteint ce stade.
Sa tignasse blonde cache sous une faconde aimable le pire et le tragique pour demain. L’humain n’est qu’une variable d’ajustement et derrière le retour à une France qui nous a conduit à l’abime entre 1940 et 1944 .
Ce système est à bout de course, il faut le nommer, il s’appelle le capitalisme et il a besoin aujourd’hui de l’autoritarisme pour tenir envers et malgré tout ; autoritarisme de droite, d’extrême droite et le méli-mélo de celui de la sociale démocratie.
La bourgeoisie qui ne met jamais tous ces œufs dans le même panier sait en jouer et l’autoritarisme d’où qu’il vient est pour elle un moyen de garder la main.
Alors la peur est faite pour convertir l’homme en guerrier pour sauver la civilisation occidentale.
Nos dirigeants actuels, enfermés dans la gestion du système capitaliste, n’ont comme réponse que la guerre.
Mais guerre à qui et pour quoi ?
La guerre a toujours été utilisée pour dominer des peuples qui cherchaient leur liberté et leur indépendance. Les guerres coloniales : des millions d’hommes et de femmes et d’enfants en ont été les victimes.
Les capitalistes et ceux qui tiennent les leviers du pouvoir ont été vaincus, mais la guerre demeurait leur façon de dominer le monde et ils ont empêché des peuples d’y vivre en toute indépendance comme celui de la Palestine. Avec Israël, ils se sont créés un état pour continuer à dominer le Moyen Orient source de richesses pétrolières dont ils entendaient garder la main avec des gouvernants à leur dévotion comme ces monarchies pétrolières qui financent les tueurs.
Ils ont détruits la démocratie naissante pour laisser la place à des théocraties obscurantistes qui leur permettent de régner dans le chaos le plus total.
Alors la guerre est tout le contraire de ce qu’il faut faire aujourd’hui pour que la paix règne dans le monde et notamment au Moyen-Orient.
Bien sûr, il va falloir réparer le mal fait, remettre de l’ordre, empêcher l’obscurantisme de progresser dans ces régions abandonnées à leur triste sort.
Alors la paix est l’indispensable outil. Le rameau d’olivier notre emblème, notre vie citoyenne vraie, celle qui nous sort de la peur de l’autre, du voisin, de celui qui croit ou ne croit pas.
Chacun doit se parler, discuter, échanger, se solidariser mais aussi saisir que la paix ne peut être que vraie que si les hommes et les femmes déverrouillent notre société de tout ce qui est exploitation et surexploitation de l’homme par l’homme car au fond il s’agit bien de cela que l’on souffre.
Alors les forces de paix doivent prendre le dessus et l’ONU jouer son rôle immédiatement.
Bernard LAMIRAND