AUBRY ET LA RETRAITE AUX FLAMBEAUX

Publié le 19 Janvier 2010

LE PS PRET A BRADER LA RETRAITE SUR L'HOTEL DES PROFITS PATRONAUX

Il existait encore, dans les ruines du programme commun, une mesure qui avait fait la popularité de l'Union de la Gauche, la retraite à 60 ans.

Martine Aubry vient de lui couper la tête.

Elle vient de se joindre au concert actuel des assaillants de la retraite qui défilent depuis le début de l'année pour un point final à la retraite à 60 ans et la rétablir à ce qu'elle était avant 1981, c'est-à-dire à 65 ans.

C'est une honte.

Ainsi, on retrouve dans le même équipage piloté par Sarkozy, Darcos, Raffarin les socialistes Aubry, Valls, Rocard, lui c'est une récidive, etc.

Les socialistes, par cette décision de leur secrétaire nationale, viennent de donner un sacré coup de main à Sarkozy, qui n'en attendait pas autant, et y compris Laurence PARISOT qui applaudit à tout rompre, elle qui dit et redit, depuis des années, qu'il faut augmenter la durée de cotisations et travailler jusque 70 ans comme dans certains pays nordiques.

Il ne faut pas être étonné de cette prise de position du PS; en effet, ce parti, ses responsables, ceux de l'internationale socialiste, ont depuis belle lurette cédé au patronat sur cette question; pour la France, c'était une question de longue haleine comme le disaient certains de ses dirigeants.

En cela, ils ne sont pas éloignés de la tactique Sarkozienne du travail de sape des acquis de la libération.

Jospin, en pleine gauche plurielle, a fait les premiers pas en remettant en cause notre système de retraite au sommet de Barcelone et je cite un extrait:

CONCLUSIONS DE LA PRÉSIDENCE CONSEIL EUROPÉEN DE BARCELONE 15 ET 16 MARS 2002

Conclusions de la présidence - Barcelone, les 15 et 16 mars 2002

Il convient de réduire les incitations individuelles à la retraite anticipée et la mise en place par les entreprises de systèmes de préretraite, et d'intensifier les efforts destinés à offrir aux travailleurs âgés davantage de possibilités de rester sur le marché du travail, par exemple par des formules souples de retraite progressive et en garantissant un véritable accès à l'éducation et à la formation tout au long de la vie. Il faudrait chercher d'ici 2010 à augmenter progressivement d'environ cinq ans l'âge moyen effectif auquel cesse, dans l'Union européenne, l'activité professionnelle. Les progrès à cet égard seront examinés chaque année avant le Conseil européen de printemps.

Ce même Jospin, dans cette période, déclarait qu'il n'y pouvait rien contre les licenciements boursiers, et il ne faut pas être grand clerc pour considérer que ces prises de position à cet époque, de la Gauche Plurielle, ont été les grands facteurs favorisant du retour de la droite en 2002 et du score de Le Pen.

Cette prise de position de Martine Aubry, rejoignant les thèses de la droite et du patronat, ne peut étonner, n'oublions pas qu'elle a été une proche collaboratrice de Gandois, l'ancien maitre des forges lorrain, du groupe Péchiney devenu ensuite président du CNPF et ministre du travail, elle n'a jamais manifesté un grand intérêt pour défendre la retraite par répartition.

Nous avons donc affaire à un PS assis dans une démarche d'acceptation de la crise, de ses conséquences et de l'inévitabilité de la faire payer aux travailleurs en touchant à l'âge de la retraite et je le pense aux prestations retraites.

Raffarin disait dimanche à l'émission "C dans l'air", que la dette énorme de l'état et celle de la sécurité sociale, il faudra la payer sur des remises en cause des retraites, les socialistes viennent de lui prêter la main.

N'oublions pas non plus les dégâts de la sociale démocratie sur les retraites dans les pays anglo-saxons.

N'oublions pas qu'en 1995, Juppé chute sur les retraites, le formidable mouvement de 1995 fait reculer le pouvoir, Jospin en 1997 devient premier ministre et cette question de la retraite, il va la faire lanterner à travers des rapports tels que celui de Charpin, de Teulade etc pour finalement aller signer à Barcelone.

Ce soir, Martine Aubry vient d'avoir les encouragements de Rocard, c'est tout un programme.

Les élections régionales sont bien mal parties avec de tels discours à gauche, seul le PCF fait entendre une voix discordante face à cette entourloupe des socialistes; tant mieux. J'en espérai pas moins.

Constatons alors une chose; je l'avais dit à des camarades, les régionales seront marquées par la question des retraites, c'est le cas, il est donc urgent que cette question fasse débat et que sans tarder les travailleurs et les retraités réagissent et mettent par terre ce mauvais tour qui se prépare à leur encontre.

Bernard LAMIRAND