ON EST TOUS "PRIVILEGIES" PAR RAPPORT A D'AUTRES !

Publié le 20 Novembre 2007

20 Nov 2007 - 07:00:30  reprise d'un tract du syndicat Arcelor HAGONDANGE et transmis par le blog "http://canaille- rouge.sosblog.fr"robberbarons-2.thumbnail.jpg
 

La réforme en cours des « régimes spéciaux » de retraite (SNCF etc.)
alimentent en ce moment une polémique sur les « privilèges » dont
bénéficient les salariés de ces entreprises, comme si ces avantages sociaux
avaient été volés, ou qu’ils soient complètement anachroniques.

Que la droite et le Patronat « s’insurgent » contre de tels

« privilèges » est déjà en soit scandaleux car ils ont l’air
d’oublier ce qu’est réellement un Privilège. Plus étonnant est la réaction de
certains salariés de notre usine qui trouvent également anormal le statut dont
bénéficient les cheminots et tout à fait normal qu’on les aligne sur le droit
commun. (Comme si cela vous rapportait quelque chose….)

La CGT tient à rappeler quelques faits historiques et juridiques.

Le statut social des salariés tient pour l’essentiel aux lois et
luttes sociales nationales (code du travail, congés payés, retraites, Smic, 35H
etc…) et aux luttes et négociations syndicales internes aux entreprises
(ou branches) qui permettent d’obtenir des acquis sociaux complémentaires au
droit commun. Ces acquis internes débouchant quelques fois sur des lois qui
concernent tout le monde. C’est ainsi qu’en 1956 par exemple, un conflit dur
chez Renault déboucha sur l’octroi de la 3° semaine de congés payés, chez
Renault d’abord, puis, grâce à une loi pour tous les salariés.

Les cheminots, de tous temps, se sont beaucoup battus. Pour leurs droits, et

pour les autres aussi, souvenons-nous du tribut payé par les cheminots dans la
Résistance, dans chaque gare, une plaque commémore les noms des fusillés et
déportés. Ils sont fortement syndiqués (notamment à la CGT) et quand les
syndicats appellent à la grève, ils répondent présents massivement. Leur statut
social, ils l’ont obtenu par l’action collective et ces droits acquis par
plusieurs générations de luttes sociales, ils souhaitent les conserver. Il n’y
a là rien d’anormal.

Il ne s’agit pas de « privilèges » mais d’avantages sociaux liés au

statut de l’entreprise, de la branche d’activité ou du pays où l’on vit.


que d’autres salariés n’ont pas et qui sont le fruit des luttes ou des
négociations syndicales.

Le 13° mois n’est pas prévu par la loi. Il a été obtenu en 1975 après 15 jours

de grève du personnel ouvrier. Et tous les nouveaux embauchés y ont droit car
cela fait partie des « avantages » de notre entreprise. Des millions
de salariés en France n’ont pas de 13° mois, sommes-nous des
privilégiés ?
Même raisonnement pour le CRUM (10 jours de grève
en 1978) ou pour les primes trimestrielles qui sont uniques à Asco Hagondange
et Safe. Même raisonnement pour la prime de vacances, la prime d’ancienneté, la
prime de St Eloi qui ont été négociées dans le passé au travers de la
Convention Collective de la Sidérurgie et qui ne concernent que les sidérurgistes !!


Sommes-nous des « privilégiés » car des millions de salariés n’ont pas
ce statut ??

On peut encore en rajouter avec la mutuelle (financée à 60% par la direction),

le CE (2% de la masse salariale payés par l’entreprise), les indemnités de
déplacement, les primes liées au postes (casse-croûte, fin de postes, nuit,
paniers etc.). Tous ces avantages font un statut qui permet de vivre plus ou
moins correctement.
Vous
considérez- vous comme des privilégiés ?

Pour un Smicard d’une petite entreprise sans statut, nous sommes sans doute des

privilégiés. Ils sont 2.5 Millions à vivre avec un salaire inférieur à 1000
euros net par mois, sans avantage complémentaire. Ils peuvent être
jaloux ou envieux face aux « privilégiés » d’Ascométal….

Et ces Smicards à 1000 euros sont certainement considérés comme

« privilégiés » par rapport à des ouvriers polonais qui gagnent 400
euros par mois, eux-mêmes privilégiés par rapport aux ouvriers chinois à 100
euros par mois, eux-mêmes privilégiés par rapport aux africains qui n’ont rien
et qui bravent la mort en traversant la Méditerranée sur des embarcations de
fortune….

Il est bizarre ce 21° siècle qui considère que vivre « normalement »

des fruits de son travail, pouvoir se soigner correctement, avoir une retraite
décente sont des « Privilèges ». Tout aussi
bizarre l’idée qui consiste à concevoir « l’égalité » au
travers de l’alignement sur le moins disant social.
Tout le monde au Smic
est-ce-cela notre avenir !??
(et
encore le Patronat et la Droite le trouve trop élevé, car on n’est pas
compétitif par rapport aux polonais et autres chinois …)

Et pendant tout ce temps où on bavasse sur les « privilèges » des uns

ou des autres, on ne parle pas des VRAIS PRIVILEGIES !

a) LES GRANDS PATRONS, qui savent si bien nous faire la

morale. Un chiffre vient de tomber, dont personne ne parle : les 50 patrons les mieux payés en France ont
touché en 2006 : 190 Millions d’euros soit en moyenne 3.8 Millions
d’euros soit 316 ANNEES DE SMIC !!! (chacun) Mais
attention, ce n’est pas un « privilège » ça rémunère « le
talent, la responsabilité » de nos dirigeants et surtout le stress et le
« risque »…. La preuve quand ils gèrent mal une entreprise ils
peuvent même être licenciés.. si si… mais avec un parachute doré de
plusieurs millions d’euros pour amortir le choc…on est social quand même !

b) LES ACTIONNAIRES : ceux-là ne bossent même

pas !! Ils se contentent d’encaisser des « dividendes »
générés par le travail des salariés (smicards ou « privilégiés ») et
d’exiger de plus en plus de dividendes. Ces gens là dépensent en une
journée ce que gagne un salarié en plusieurs années. Eux savent ce que sont des
privilèges et savent se battre pour les conserver sans aucune considération
morale. Peu importe que les salariés français, polonais ou chinois galèrent ou
crèvent, au contraire, leurs profits dépendent de la misère du monde !

Nous invitons les salariés de notre site

à réfléchir à ces questions, à ne pas gober tout ce que crache la télévision et les journaux, à comprendre que la richesse créée dans le monde permettrait aux
milliards d’êtres humains de vivre mieux si l’essentiel des richesses n’étaient
accaparées par quelques milliers de « profiteurs » aussi
irresponsables que méprisants.

Le 4 août 1789, la première assemblée nationale vota « l’abolition des privilèges » qui mettaient fin aux privilèges de la noblesse française.

Aujourd’hui, ce ne sont plus les aristocrates qui jouissent de « privilèges »,
mais quelques milliers de financiers capitalistes qui confisquent les fruits du
travail de milliards d’êtres humains dans le monde, et dont la devise
est :



DIVISER POUR REGNER ; NE LEUR DONNEZ
PAS RAISON !




Les cheminots, agents EDF ou
RATP, défendent leurs statuts, la CGT et (presque) tous les syndicats les
soutiennent car c’est le rôle qu’on attend d’un syndicat. Ils ont
raison de se battre !

Rédigé par aragon 43

Publié dans #syndicalisme

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