RETRAITE A 60 ANS: ATTENTION ! VERS SON EXTINCTION ?
Publié le 19 Novembre 2007

Il s'agit de faire disparaitre la possibilité de prendre sa retraite à 60 ans à taux plein .
Historiquement, la possibilité d'ouvrir le droit à la retraite à 60 ans dans le privé vient de la lutte engagée par les travailleurs et qui a aboutie en 1982 avec la gauche au pouvoir.
C'est l'époque où le patronat se débarrasse massivement des salariés dans les industries de la métallurgie, sidérurgie et textiles dans le cadre de grandes restructurations industrielles pour le profit.
Aboutir aux 40 ans de cotisations dans les régimes spéciaux, c'est donc préparé la suite, au printemps 2008, quand s'engageront à nouveau des discussions sur le régime général.
C'est là que sera avancé par le patronat et le gouvernement de Sarkozy l'idée que les 40 ans ne sont plus tenables et qu'il faut envisager 41 puis 42 ans et pourquoi pas 45 ans comme le préconise le MEDEF.
En ce sens, ces objectifs visent à rejoindre les autres pays Européens avec des départs qui se rapprochent des 67 ans voire des 70 ans.
Ce serait la fin d'une vie nouvelle à la retraite pour de nombreux travailleurs usés ou fatigués et qui aspirent à une autre vie que le travail.Le délai de vie retraitée serait alors réduit de prés de la moitié par rapport aux retraités précédents.Ce sont les méthodes actuaires des assureurs privés pour les primes d'asssurance vie.
Et là, tous le monde sera effectivement sur un pied d'égalité puisque les derniers verrous existants dans le secteur public auront sautés.
42 ans de cotisations pour n'importe quel travailleur du public comme du privé, ce sont des prises de retraites qui s'échelonneront demain de 65 à 70 ans si on y met toutes les précarités qui feront en sorte que le nombre de trimestres cotisés s'effondre actuellement avec le chômage, les stages, les travaux précaires, les études longues et j'en passe.
Il me semble, mais c'est une opinion tout à fait personnelle, que le départ en retraite à taux plein ne doit plus être concomittant avec le nombre d'années de cotisations.
Le droit à la retraite pleine et entière doit être possible à 60 ans pour tous.
Pourquoi ?
Parce que les travailleurs, dans leur ensemble, vivent des condtions de travail précaires et qu'ils ne sont pas responsables des trimestres non-cotisés du fait de cette précarité qui les poursuit durant toute leur carrière.
Et, à ce sujet, les propositions de la CGT pour une sécurité sociale professionnelle qui leur permet de maintenir tous leurs droits durant leur vie quelque soit leur devenir professionnel prend en compte aussi cet aspect des droits à la retraite.
Il faut donc ouvrir les droits à la retraite à 60 ans pour tous et y trouver les financements nécessaires en puisant dans les richesses créées et en particulier en réduisant le niveau des profits exorbitant actuellement.
Monsieur Bertrand, dans ses prêches se garde bien d'aborder les vrais raisons de ce combat indigne qu'il mène avec ses comparses du MEDEF, basé sur des soit-disant priviléges des régimes spéciaux.Le fond est bien de remettre en cause systématiquement l'âge de la retraite et le niveau des prestations pour faire en sorte que le régimes général ne soit plus qu'un régime minimale représentant 1/3 du salaire d'ici peu.
Cela justifierait la mise en place de fonds de pension avec les sociétés d'assurances auxquelles Monsieur Bertrand est profondément attaché de par ses origines professionnelles.
Cette retraite à 60 ans devrait se concrétiser par une autre négociation, celle de l'avancement de l'âge de la retraite pour toutes les professions à risques où pénibles, où encore avec des horaires décalés.Cet avancement devrait se faire entre 50 et 60 ans selon des critères à négocier.
Ce que les usagers des régimes spéciaux devraient voir en tant que travailleurs, c'est que leur vie demain risquent d'être beaucoup plus compliquée que les difficvultés de transports auxquelles ils ont à faire face.
Si les réformes de Sarkozy passent, c'est un départ à la retraite à plus de 65 ans mais c'est surtout une longue période de chomâge qui s'ouvrira car il est peu probable que les patrons les maintiendront dans des postes "dit doux" de 50 ans à 70 ans.
Malheur à ceux qui se laissent donc abuser par le l'idéologie dominante et ces mots : "otages, équité,nantis,privilégiés".
Derrière se cachent des mesures dont ils seront les premiers à faire les frais.
Bernard LAMIRAND