SECURISATION DE L'EMPLOI : L'INSECURITE SOCIALE

Publié le 14 Janvier 2013

divers_067-copie-1.gifL’ACCORD MEDEF-CFDT-PS SUR L’EMPLOI

Je reviens politiquement sur cet accord, j’ai eu l’occasion de dire ce que je pensais syndicalement de ce qui n’est qu’un marché de dupes pour les travailleurs et la position syndicale de la CGT me satisfait pleinement à la condition qu’elle organise ( ce qu’elle fera, j’en suis convaincu) le débat dans les entreprises pour que les travailleurs prennent toute la mesure de l’insécurité au travail auquelle ils seront confrontés plus que jamais.

Politiquement cet accord confirme la pente dégénérative prise par les socialistes concernant le progrès social.

Le Parti socialiste a choisi la voie du libéralisme sur le plan économique et social.

C’est une gauche dépérie.

C’est une gauche néo-libérale, comme il existe une droite libérale, et les deux se sont mis d’accord pour redresser le taux de profit et faire payer la crise du système capitaliste aux travailleurs et aux populations plutôt qu’à ceux qui en sont les responsables , ce monde de la finance tant décrié par Hollande pour le temps d’une campagne électorale.

Nous avons devant nous une alliance qui se tricote et qui regroupe des forces néolibérales qu’elles soient syndicales et politiques.

Les différents clubs ou thinks-tanks existants ( Fondapol-le nouveau siècle- les diners du siècle- Institut Montaigne- Terra-Nova) montrent que les milieux libéraux et socialistes ont maintenant fait pacte et travaillent de concert à sortir la France du droit du travail hérité de luttes des salariés depuis plus d’un siècle pour y mettre le droit d’entreprendre sans contraintes sociales par la loi comme priorité.

L’accord signé par les organisations syndicales réformistes avec le patronat et l’aval du gouvernement socialiste annonce cette voie de sortir le patronat des obligations sociales collectives et d’y établir la supériorité du profit et de l’individualisation des contrats en utilisant de fausses garanties collectives extirpées par la pression patronale auprès de chaque salarié que l’on rendra fragile et contraint.

Depuis le vingtième siècle, difficilement certes, les travailleurs en lutte avaient établi des droits sociaux en matière d’emploi et de rémunération, des droits en matière de santé et de retraite, de libertés syndicales, des acquis concernant les conditions du travail et des horaires ainsi que des contrats de travail : ce sont ces acquis qui sont dans la visée patronale et gouvernementale.

Tout cela est sous l’hymne de la compétitivité, tarte à la crème du capital et les socialistes ont cédé à la tourmente de la crise et de la mondialisation capitaliste en adoptant le libéralisme.

L’entreprise va devenir un lieu ou le travailleur sera sous le couperet continuel de la précarité de l’emploi. Les conventions collectives nationales ne seront plus que des coquilles vides, la loi des rapports sociaux se fera sous la férule patronale dans les lieux de travail sous la base du chantage à l’emploi, à la délocalisation, à la mise en concurrence des salariés de la même entreprise entre contrats précaires et contrats à durée indéterminée pour ceux qui le resteront.

C’est un véritable déni de démocratie sociale.

Ce que le gouvernement libéral-socialiste vient de faire est impardonnable, il ouvre la voie à une baisse du prix de la force de travail qui va vite se manifester dans les entreprises qui choisiront encore plus de travail précaire et mal payé, ce qui aggravera en retour les possibilités de croissance et de développement des richesses nécessaires pour répondre aux besoins sociaux.

Cet accord défait les sécurités d’emploi mises en place et permettront le flot de l’insécurité du travail de pénétrer dans les confins les plus reculés de la vie au travail avec comme résultat une mal -vie et un asservissement continuel des salariés.

Certes on me dira que ce gouvernement a réussi à mettre en place quelques barrières sociales pour éviter les débordements patronaux, ce sont des barrages de fortune diverses pour détourner l’attention, ne serait-ce que sur les mutuelles pour les travailleurs qui perdent leur emploi, là l’attaque est lancée, cette mutualisation sera le fait des assurances et l’on peut voir se profiler un système assurantielle privée qui va prendre la place des mutuelles des travailleurs par des accords que susciteront les entreprises qui ont leurs attaches dans ces grandes sociétés assurantielles du privé et derrière c’est la Sécurité Sociale minimale qui pointera plus tard le bout de son nez.

Il ne s’agit pas de jouer les « Cassandre » mais le fait de prioriser l’accord d’entreprise à la loi sociale pour tous entrainera les pires atteintes au droit d’un travail sûr et bien rémunéré.

Quand dans une entreprise, le patronat trouvera des syndicats croupions ou par chantage de peur, pour signer pendant deux ans la baisse des rémunérations, la flexibilité des horaires, le chômage partiel, la déportation vers d’autres lieux de travail dans les conditions édictées par l’exploiteur :  que restera-t’il aux salariés comme moyen de défense ? Et s’ils réagissent, l’accord signé prévoit ni plus ni moins leur licenciement et si l’accord ne se fait pas, c’est le licenciement collectif dans des conditions encore plus favorables au patronat qui l’emportera.

Cet accord est ignominie patronale et gouvernementale.

Cet accord correspond à cette stratégie que vient de rejoindre le parti socialiste : celle de la baisse à tout prix du Coût du travail, comme le dit le rapport Gallois , qui l’a exigé non pas pour la croissance  mais pour les dividendes.

Le Parti socialiste a fait le choix du libéralisme, de l’abaissement du prix de la force de travail, de l’accompagnement du capital dans le redressement de son taux de profit.

Il a laissé pour compte les salariés par cet accord.

Le choix libéral de Hollande est un choix mûrement décidé, la visite de Ayrault à l’Université d’été du Medef annonçait ce passage, la décision d’abandonner Citroën Aulnay l’a vite confirmé, de même la capitulation devant Mittal à Florange.

Cela posera des questions de fond au congrès du PCF sur la façon de combattre ce choix de classe fait par les socialistes : leur agrégation au libéralisme.

La questions qui nous est posée en tant que communistes est bien celle de la reconquête sociale et d’être la force qui monte en puissance par son travail pour activer les luttes et surtout pour montrer possible le chemin du progrès et de la transformation sociale.

Le PCF parle d’une nouvelle conscience de classe, laquelle ? Celle d’en rester à penser qu’il est encore possible de modifier le tracé libéral des socialistes ou bien celui de la lutte de classe sur chaque sujet en y mettant comme objectif le rapport des forces dans les usines, les quartiers, les rues et avenues !

La solution première trouve ses impasses maintenant, la solution est dans l’unité des forces progressistes avec un parti communiste qui se porte en avant de ce combat de classe dont les français viennent de confirmer qu’il est plus que jamais là et que l’enjeu est bien entre le capital et le travail.

Bernard LAMIRAND

Cellule de Nogent Sur Oise

Rédigé par aragon 43

Publié dans #politique

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A
<br /> J'ai bien lu votre article et je trouve que vous avez bien choisi le sujet,c'est un ajout à tout le monde,les expressions sont explicites et faciles à comprendre pour toutes les tranches d'âge,<br /> gardez ce niveau et courage !!<br />
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