PCF ET APRES ?
Publié le 31 Mars 2010
PCF ET APRES LES REGIONALES ?
N'étant pas d'accord avec la démarche adoptée par le Conseil National du PCF concernant la stratégie à géométrie variable relative aux formes d'union et à l'établissement des listes au premier tour des élections régionales, je me suis bien gardé d'intervenir et de rajouter ma pierre à cet imbroglio dans cette campagne électorale où les communistes allaient du même coup apparaître divisés entre eux à travers différentes conceptions d'alliances ( le compte rendu du CN en apporte le témoignage).
Pourtant la démarche Front de gauche, si elle avait été appliquée partout, aurait pu être la dynamique marquant ces élections et un score à deux chiffres du Front de gauche aurait été possible dans la plupart des régions.
D'ailleurs c'est là où les communistes ont été clairs et unis que le Front de gauche a obtenu des résultats remarquables à l'exemple du Nord-Pas de Calais, de l'Auvergne, du Limousin, de la Corse où nous dépassons les 10 % et dans plusieurs autres régions où nous approchons ce chiffre.
Ce sont des régions où le PCF a une activité dynamique et qui ne met pas son drapeau dans sa poche.
Une autre région manque au palmarès, celle de la Picardie; si les communistes avaient été unis le score des 12 %, et peut-être plus, aurait été atteint.
Résultats de ces régionales, nous faisons du surplace par rapport aux régionales de 2004, par comparaison dans les régions où nous nous présentions avec les couleurs du PCF le score est à l'identique ou presque.
Le Front de gauche, - pour moi le Front de Gauche n'est pas un parti mais une alliance reconductible ou non selon les élections et les possibilités d'accord- s'il reste une nécessité, doit bien marquer l'empreinte d'un parti communiste qui l'insuffle et le pourvoit bien au-delà du Parti de gauche de Mélenchon en s'adressant largement au mouvement social.
Mélenchon ne détient pas l'exclusivité de la marque.
Je viens de lire avec grande attention les travaux du Conseil National du PCF. Je suis stupéfait de cette discussion de boutiquiers qui s'est déroulée après le rapport de Pierre Laurent, intéressant et riche de propositions, qui l'a présenté comme un besoin de débattre de la situation après ces élections : des conséquences de celles-ci, des abstentionnistes, de la crise, des alliances passées et à venir, des batailles à mener à court terme.
Le plupart des interventions, pas toutes, (voir celles qui prennent en compte crise et conséquences) ont peu porté dans les comptes rendus succincts sur l'analyse faite par Pierre Laurent sur les raisons qui ont amenées les français à mettre une claque à la droite et à Sarkozy.
Les débats, me semble-t-il, ont plus portés sur les questions existentielles.
Le manque d'une seule et même démarche communiste n'a pas été soulevée or elle est au cœur du résultat modeste et fragile du Front de gauche.
J'aurais voulu que ce conseil national ouvre la voie à un gros travail des communistes pour être à la tête des luttes à mener actuellement contre ce pouvoir qui va jeter toutes ces forces dans la bataille pour nous faire payer sa crise.
J'ai ressenti ce conseil national comme éloigné des préoccupations des travailleurs.
J'aurais aimé que des camarades disent qu'actuellement ce qui fait défaut c'est un projet communiste au moment où le capitalisme subit sa première crise existentielle et pour cela j'invite chacun à lire le livre de Stiglitz, prix Nobel de l'Economie, un des pontes du capitalisme régulé et qui dénonce son système devenu fou à travers le libéralisme. L'aveu de ce Keynésien à travers le démontage qu'il fait des sources de cette crise systémique est remarquable et donne des idées pour la pensée Marx de le dépasser.
Mais pour cela il faut un projet communiste, un nouveau manifeste comme je le réclame depuis le dernier congrès, et aussi un retour de la force communiste dans les lieux de travail pour faire de la politique.
On a aussi parlé des élections qui vont venir et en particulier celles des échéances de 2012.
Je partage l'avis de Pierre Laurent qu'il est trop tôt pour en parler et de quelle manière on va opérer en tant que Parti communiste français. Des choses peuvent se produire d'ici là.
Mais une chose va compter, c'est l'action des communistes en tant que telle d'ici 2012 et cela en toute autonomie du Front de Gauche, car nous sommes un parti et il doit être visible en ce moment dans le débat sur les retraites.
Le PCF doit avoir sa propre démarche, lui qui est à l'origine de la Sécurité Sociale et des retraites par répartition et solidaires avec Ambroise Croizat ministre du travail.
Dernière chose, pour moi le congrès d'étape de Juin doit se cantonner à élire le nouveau ou la nouvelle secrétaire national (e), à vérifier la mise en œuvre du congrès et il pourrait suggérer des Etats-généraux des communistes de toutes sensibilités: ceux qui sont dedans le PCF, ceux qui l'ont quitté mais restent communistes, surtout les sympathisants et je pense là au monde du travail et associatif.
Des Etats généraux pour examiner de quelle manière, avec un nouveau manifeste, nous pouvons nous projeter dans l'avenir, nous unir, fraterniser et créer cette force qui redonne de l'avenir au communisme dans ce pays et dans le monde.
Bernard LAMIRAND