LA FRANCE GENDARME D'AFRIQUE

Publié le 5 Avril 2011

arton3761.jpgLA FRANCE GENDARME D'AFRIQUE


Nous avions connu la France colonialiste qui faisait marner les africains du Maghreb jusqu'à l'Afrique équatoriale se partageant le continent avec la Grande Bretagne et le Portugal. Les guerres d'indépendance avaient modifié la donne en réduisant la présence militaire française à des accords de coopération et au soutien de quelques roitelets utiles pour le business et le grisbi qui rapportaient gros pour les affairistes.

Il faut dire que cette armée française avait subi une lourde défaite de la part de ces peuples qui n'en pouvaient plus d'être dominés sur leur sol et de Gaulle avait dû en tirer les conséquences.

La guerre d'Algérie fut perdue et les armes française battirent en retraite et regagnèrent des casernes où cependant elles pestaient de ne pouvoir que briquer les canons et de faire quelques interventions comme le parachutage à Kolwezi en 1978, du temps de Giscard.

Eh bien cela est terminée.

Nous avons un nouveau "père Bugeaud"*, le triste sire Sarkozy, qui n'en pouvait plus de ne pas faire joujou avec les armes et de les essayer soi-disant pour défendre des populations menacées par les marionnettes que tous les gouvernements français, depuis 1958, ont mis en place après l'indépendance de ces pays africains.

Elle est bien bonne cette excuse de défendre les populations.

Si cela aurait été vraie nous n'aurions pas eu depuis 1958 des dictateurs, nommés par les gouvernements français, faisant régner la terreur dans leur pays.

En fait, nous assistons à une redistribution des cartes du capitalisme international.

Les USA ont obtenu par le biais de l'OTAN une répartition de la charge de travail militaire pour assurer la domination des zones stratégiques pour le monde capitaliste et ses débouchés.

L'Afrique revient à la France et il faut s'attendre, comme disait la célèbre commentatrice politique Geneviève Tabouy, à l'implication des forces armées françaises dans tous les conflits d'intérêts de ce continent.

On comprend mieux aujourd'hui la réintégration de la France dans l'OTAN.

La crise du système capitaliste a éveillé des craintes nouvelles, celles en particulier de devoir partagé le magot africain des richesses minières avec un concurrent sérieux, la Chine.

Voilà le fond de l'affaire et les roitelets mis en place ne conviennent plus à la situation d'autant plus que les peuples se révoltent.

Les interventions en Libye, en Côtes d'Ivoire démontrent cette nouvelle stratégie d'intervention très pointue à partir d'une domination du ciel africain par les rafales et autres avions venant de la mer avec  la marine nationale dont les bateaux de guerre sillonnent les côtes africaines sous prétexte de piraterie dont on peut se demander qui tirent les ficelles.

Il est vrai que le business craint pour ses matières premières et énergétiques et sous couvert de démocraties bidons (regardons les équipes mises en place en Egypte et en Tunisie) il compte marquer son terrain par la force et y mettre le prix en coût financier mais surtout humain.

La France est donc entrainée à nouveau dans un engrenage où des vies humaines vont être sacrifiées pour les intérêts de l'oligarchie financière mondiale.

La lutte pour la paix dans le monde redevient une exigence car il est à craindre que l'exposition de notre pays dans les conflits d'intérêts entrainent nos forces armées sur tous les théâtres où le capital à besoin de montrer ses dents et notre armée, qui devrait avoir pour rôle unique la défense nationale, redevient une armée de conquête ou de soutien à un colonialisme déguisé en force de libération comme au bon vieux temps où soi-disant nous allions pour aider les peuplades à s'émanciper.

Il va falloir remettre en route vite des comités pour la paix et lutter en même temps contre les interventions militaires et la vente d'armes.

Bernard LAMIRAND

 

* extraits de wikypédia:  le général Bugeaud fut envoyé en Algérie (6 juin 1836) avec la double mission de combattre Abd-el-Kader et de faire la paix avec lui. Il remporte un premier succès à la Sikkak le 6 juillet 1836.

A son arrivée à Alger comme gouverneur général, le 22 février 1841, Bugeaud adressa une proclamation aux habitants de l'Algérie, et une à l'armée. Aux habitants, il exposait qu'il avait été l'adversaire de la conquête absolue en raison des moyens humains et financiers qu'elle exigeait, mais qu'il s'y consacrerait désormais tout entier. À l'armée, il disait que son but n'était pas de faire fuir les Arabes, mais de les soumettre.

Bugeaud finit par disposer de plus de 100 000 hommes.. C'est la politique de la terre brulée. Il disait « Le but n'est pas de courir après les Arabes, ce qui est fort inutile ; il est d'empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer, [.] de jouir de leurs champs [.] Allez tous les ans leur brûler leurs récoltes [.], ou bien exterminez-les jusqu'au dernier. »

La pacification en Algérie connaîtra ses épisodes les plus sanglants par ce qui sera appelé par les historiens « les enfumades »

 

Rédigé par aragon 43

Publié dans #Actualités

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Commenter cet article
A
<br /> <br /> J'ai aimé le texte, surtout lorsque l'on traite de la redistribution des cartes du capitalisme international.<br /> <br /> <br /> Andrez Machado (Partido Comunista do Brasil - PCdoB)<br /> <br /> <br /> <br />
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