JEAN FERRAT COMPAGNON DE MES LUTTES

Publié le 14 Mars 2010

JEAN FERRAT COMPAGNON DE MES LUTTES

Depuis hier en fin d'après midi tous les médias rendent hommage à celui qui a si bien chanté nos luttes, nos espoirs et ces moments de découragements quand les prolétaires se désunissent et sont trompés par ceux qui se devaient d'être vrais communistes et qui ne l'étaient plus en fait.

Jeune militant ouvrier, j'étais aide jardinier dans une propriété bourgeoise de Calais, de mes racines chrétiennes j'écoutais volontiers Jacques Brel, nous étions des jeunes révoltés de cette société qui exhalait l'exploitation de l'homme par l'homme, les guerres coloniales et c'est quand j'ai été au contact des communistes de mon entreprise à Usinor Dunkerque, que j'ai connu et apprécié Jean Ferrat.

Ces chansons de luttes, de révoltes, pour la révolution qui nous transportaient vers le combat de classe que je découvrais dans ces injustices sur les lieux de mon travail.

J'ai appris la lutte de classe avec Jean Ferrat et avec les magnifiques poèmes d'Aragon.

Ce matin, j'ai de la nostalgie de cette époque; quoi de plus humain quand un poète que l'on a aimé disparait !

 Je revois tous ces hommes et femmes en luttes, mes camarades d'Usinor, dont beaucoup sont disparus, se donnaient du courage en écoutant aussi bien Jacques Brel, Léo Ferré et Jean Ferrat et aussi Isabelle Aubret, une chti lilloise là où les plus belles chansons de lutte ont été chantées comme le "ptit-quinquin, l'internationale.

Dans les autocars d'Usinor qui nous conduisait à ce travail de l'acier, dans les matins blafards, ces chants étaient la petite lueur qui éclairait nos vies d'exploités et nous donnaient du sens à nos combats de la journée contre les maitres de forges.

Potemkine, Camarades, Les yeux d'Elsa, La Commune, Que c'est beau la vie, La Montagne: combien de fois ces belles chansons nous donnaient l'envie de faire basculer ce monde cupide et stupide.

Aujourd'hui, et pendant plusieurs jours, cette médiatisation va déferler, -Jean Ferrat n'aimait pas cela- des amis, dans des commentaires, me disaient qu'il ne fallait aucune récupération de Jean Ferrat.

Jean Ferrat n'est pas récupérable par la société capitaliste, par tous ces valets de l'argent roi du show-biz, il l'a détestait au plus haut point comme il ne souffrait pas que le communisme soit perverti par le stalinisme qui nous a fait tant de mal.

Et pour nous communistes, nous n'avons pas besoin de récupération, il fait partie de nous et de nos luttes à venir pour mettre par terre ce système honni.

Nous aurons encore besoin de ses chansons et ses poèmes.

Que la montagne est belle disait-il et pour le plagier un petit peu, je dirais que les luttes sont belles quand des hommes et des femmes comme Jean Ferrat et Isabelle Aubret chante la fraternité, la tendresse, l'amitié "de l'humain d'abord" comme disait mon camarade Bocquet, un grand ami de  Jean Ferrat.

Un dernier mot, ce poème d'Aragon qui dit mieux que cet article, que les chansons de Jean Ferrat resteront celle d'une mémoire qui génére de l'espoir et des luttes pour une société plus juste, libérée de ce fardeau qui tue l'humain.
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Bernard LAMIRAND

 

Rédigé par aragon 43

Publié dans #Actualités

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