HOLLANDE SOUS LA PRESSION DU MONDE DU TRAVAIL

Publié le 6 Janvier 2013

MANIFESTATION-CHEZ-WOERTZ-CHANTILLY-LE-20-DECEMBRE-2008-039.jpgHOLLANDE  FACE A UN  MONDE DU TRAVAIL QUI SE MANIFESTE ET LUTTE

Hier, le président de la République s’est déplacé en Haute- Normandie et a rencontré les salariés de Pétro-plus, cette unité de raffinage nécessaire au produire français.

Comme d’habitude, il a cultivé l’art et la manière du discours flou permettant de retomber sur ses pattes si jamais les salariés en lutte  ne trouvaient pas un repreneur le 5 février.

Quand il dit que l’Etat est à la tâche pour retrouver un repreneur, c’est une lueur d’espoir qu’il entretient ; mais le fait-il pour se dédouaner si aucun repreneur n’est retenu par le tribunal de commerce ?

Le 5 Février, date décisive du tribunal de commerce, nous le saurons.

Mais à travers son exigence d’un repreneur comme seule alternative, l’on voit bien se dessiner une politique industrielle adossée qu’à une seule alternative, celle du « sauve qui peut » :  le rachat par un repreneur privé, quelque soit d’ailleurs le type d’entreprise ( fonds de pensions, margoulins, aventuriers genre Mittal).

L’idée d’autres alternatives : la nationalisation ou la prise de participation de l’Etat, la participation d’une région à travers un pôle financier ou encore d’une coopérative, n’est pas sa tasse de thé et il rejette d’un revers de main ces solutions. L’on retrouve  là le parfait libéral qu’il était lors du traité de la constitution européenne où il vantait le marché libre et non faussé et la circulaire Bolkestein.

Nous avons là, encore une fois, une posture qui révèle que ce pourvoir ne veut pas changer les lignes libérales qui préconisent la loi du marché, la rentabilité maximale, la mise en concurrence permettant au système capitaliste mondialisé de choisir ses sites de production en fonction du profit le plus élevé et de faire ainsi un pied de nez  à toutes volontés industrielles d’un pays d’avoir les productions nécessaires pour répondre à ses besoins et aussi en terme d’emplois.

Le cas de Florange nous a révélé la pusillanimité politique de ce gouvernement quand il est au pied du mur, car alors il se dérobe sous les exigences et l’engeance des financiers qu’il prétendait combattre.

Nous l’avions aussi constaté sur un gros dossier, le groupe Peugeot, où, après quelques vociférations du ministre du développement industriel, tout est rentré dans l’ordre libéral des choses quand le patron de Peugeot a élevé la voix.

Il y a actuellement des centaines d’entreprises industrielles menacées par le « Marché libre et non faussé » ;  dans ces entreprises, c’est bien l’idée de cadrer  sur les profits qui compte et qui amène le patronat à ce que ces entreprises soient supprimées  ou que le personnel  soit réduit à la portion congrue si les exigences de profit maxima ne sont pas remplies.

Le problème de ce président de la République et de son gouvernement, c’est, qu’après avoir vociférer contre la finance, ils ont , devant ce mur de l’argent, cédé au système parce qu’ils sont intégrés dans la doxa libérale.

Le plan Gallois de compétitivité capitalistique marque à la culotte ces socialistes devenus, tout compte fait, de parfaits libéraux :  ils ne feront aucun geste pour dépasser cette politique assassine de réduction des coûts salariaux  et sociaux que préconisent les larbins experts du système.

Bien entendu, ces larbins ne parleront jamais de la réduction des coûts du capital , coût qui est la cause essentielle de la désindustrialisation de notre pays.

Dans quelques jours, ce gouvernement espère que sa bouée de secours qu’il a lancé concernant la négociation sur la « Sécurisation de l’emploi » arrivera à terme par un accord.  Celui-ci ne sera que le résultat d’un marché de dupes pour les salariés. C’est en fait la mise en place d’une « flexsécurité » à l’anglaise qui sortira si le patronat obtient la signature d’organisations syndicales adeptes d’un « donnant-donnant » qui se conclura alors que par « donnant-perdant » pour les travailleurs.

Cette négociation sur la « Sécurisation de l’emploi » n’est rien d’autre qu’un abaissement du prix de la force de travail et d’une surexploitation des travailleurs par davantage de précarité et d’augmentations des cadences de travail physiques et intellectuelles.

Le 10 janvier une première mobilisation s’impose en répondant à l’appel de la CGT.

La seule manière de mettre en pièce cette stratégie libérale des socialistes,c’est bien prendre le chemin de la lutte.

C’est ce seul message là qui pourra faire dévier une trajectoire gouvernementale qui se dirige tout droit dans l’accompagnement  des mesures capitalistes nécessaires pour redresser le taux de profit comme l’a si bien décrit Karl-Marx.

Pétro-plus - et tant mieux si le pouvoir cède à la pression exercée par les salariés- et d’autres entreprises menacées, ont toute les raisons de pousser par leurs luttes ce gouvernement à changer de direction, la venue en Haute-Normandie de Hollande n’est pas un hasard, il sait que le rapport de force social est entrain de se constituer.

Les petits ruisseaux de luttes feront les grandes rivières pour empêcher la destruction sociale de notre pays.

Bernard LAMIRAND

Rédigé par aragon 43

Publié dans #syndicalisme

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article