EN RETRAITES BESOIN DU SYNDICAT POUR SE DEFENDRE

Publié le 23 Avril 2011

036.JPGCGT ET CONTINUITE SYNDICALE

Excellent initiative de l' Union Fédérale des retraités CGT de la métallurgie cette semaine par la rencontre organisée avec les métallos de Loire Atlantique.

Il s'agissait d'aller à la rencontre des syndicats actifs et retraités pour examiner avec eux comment travailler la syndicalisation des retraités.

Auparavant nous avons fait un crochet à Chateaubriand, là où furent exécutés "les 27 de Chateaubriand". Nous avons été reçu et guidé par l'Union locale avec un très sympathique apéro.

Un grand moment, cette visite à la sablière, un lieu qui nous rappelle le sacrifice de militants du parti communiste et de la CGT, de patriotes, devant la forfaiture de Pétain et du patronat français qui décidèrent de faire eux-mêmes la liste des otages en choisissant ceux, en 1936, qui les contraignirent à céder sur les revendications du Front Populaire.

Le dénommé Pucheux, représentant patenté des maitres des forges, envoyât ainsi au peloton d'exécution Jean Pierre Timbaud le métallo et un jeune, Guy Moquet, dont le père était député communiste et 25 autres militants connus pour leur rôle dans les entreprises ou dans l'exercice de leur profession.

Puis nous partîmes en direction de "la Ginestrie" au Gavre, une propriété de l'Union Fraternelle de la métallurgie CGT de Loire Atlantique, acquise en 1938, pour permettre la détente des  métallos et de leurs enfants dans un lieu reposant. Il est bon de rappeler qu'après 1936, les métallos développèrent des réalisations sociales et culturelles, des centres de santé et de formation professionnelle, des colonies de vacances à la disposition des salariés et retraités.

Mais venons-en à cette journée de travail sur la syndicalisation des retraités de Loire atlantique. Cette rencontre avec les syndicats de la métallurgie avait pour but d'examiner avec eux la question de la continuité syndicale en tenant compte qu'au moment du départ en retraite il y a une rupture syndicale importante puisque sur 10 syndiqués partant à la retraite 3 poursuivent leur adhésion à la CGT.

002.JPGCette journée d'étude a permis de voir qu'un travail est en cours dans les syndicats et que du discours sur la continuité syndicale on commence enfin à passer aux actes par un travail  ensemble sur la façon de s'y prendre pour maintenir l'adhésion et d'en regagner. La présence de la direction de l'UD CGT de Loire Atlantique et de l'union syndicale des retraités de ce département confirme que le thème de la continuité syndicale est pris en compte comme un élément important de la place des retraités syndiqués dans la CGT.

De nombreuses contributions apportèrent des éléments de réflexion à cette difficulté de garder tous les syndiqués au moment du départ en retraite.

L'idée  pèse encore dans les têtes que lorsque l'on quitte l'entreprise on a plus besoin de syndicats parce qu'on a plus de patrons en face. Idée fausse bien entendue, mais qui fait encore sens et qu'il faut contrebattre par des arguments crédibles comme ceux montrant que la patronat est aux manettes concernant le devenir de nos retraites où encore les conséquences des conditions de travail entraînant des maladies professionnelles qui ne se déclarent que tardivement dans la vie.

031.JPGIl y a avait réellement une écoute des syndicats actifs de la métallurgie et ils sont assurément repartis avec une autre vision du syndicalisme retraités.

De nombreux avis attestent que c'est bien  par un rapport de force conséquent et uni, passant par la syndicalisation des actifs et des retraites salariés, qui comptera pour les succès revendicatifs: de même pour faire reculer le poison de la division, de l'individualisme, de la haine de l'autre que tente d'imposer l'extrême droite et le droite.

Unir toutes les générations face à la montée du racisme et de la xénophobie requièrent justement une vie syndicale plus étoffée, plus large, plus fraternelle.

Certains l'exprimèrent fortement dans un moment de débat concernant la bataille des retraites en 2010 et sur le comment poursuivre cette lutte sans tomber dans le défaitisme ou l'attentisme.

La discussion montra l'énorme faille pour justement établir ce rapport de force durable: celui de la faiblesse en syndiqués dans ce pays. Peut-on par exemple dans la métallurgie en rester à une syndicalisation aussi faible tant pour les actifs que les retraités ?

L'audience électorale montre un attachement des travailleurs à la CGT mais peut-on se contenter de cela ?

L'idée d'un travail conjoint syndicats actifs et retraités sur la syndicalisation est venue, certes il faudra  encore tâtonner pour trouver la bonne mesure pour qu'elle soit effective mais pas mal d'idées sont venues autour de la préparation du départ à la retraite, d'utiliser les compétences des sections retraités sur des questions telles que les retraites complémentaires, de la dépendance qui va concerner les actifs par le fait de la prise en charge des parents ayant des pertes d'autonomie, par les pots de départ, moment fraternels mais qui comptent quand un ou une syndiqué (e) quitte son activité professionnelle mais ne quittera pas son activité syndicale si on sait l'accompagner dans une nouvelle façon de militer.

Expression aussi de la part des retraités syndiqués de conserver le contact quand la boite existe avec le syndicat d'entreprise comme l'ont exprimé plusieurs sections syndicales retraités présentes et le besoin de continuité syndicale vers les femmes et vers les ICT. Nécessité également, fortement ressentie, de se mobiliser ensemble et de s'entraider dans les luttes et la solidarité.

Des potentialités de luttes existent et les interventions montraient que les bagarres pour les salaires et l'âge de la retraite avaient des effets bénéfiques pour l'emploi et vice et versa pour le montant de la  pension.

Des apports intéressants ont été faits par les camarades ouvriers et ICT qui montraient à quels points nous avons besoin de resserrer les liens, d'échanger, de se parler: la bataille idéologique de l'adversaire est à l'œuvre partout pour faire passer des messages d'acceptation de la crise et de la nécessité de remettre en cause les acquis sociaux pour la compétitivité.

Nous avons vraiment besoin de travailler la démocratie à l'entreprise, la rencontre avec les salariés et la discussion entre toutes les composantes du monde du travail, dont évidemment les retraités, une force qui compte et qui désormais  n'est plus un appoint.

028.JPGDes syndiqués alors précieux pour ces luttes et qu'il ne faut plus perdre au moment du départ en retraite et cela suppose que chaque entreprise ait sa section et que pour les plus petites entreprises toutes les formes d'organisations soient mis en œuvre telle la section locale multi-professionnelle pour réunir des retraités dispersés au sein de la localité.

Un élément à réagir : celui de l'existence  d'amicales qui perturbent la naissance ou le développement du syndicalisme retraité à l'entreprise. Ces amicales n'ont aucune vocation revendicative, elles peuvent être d'inspiration patronale mais venir aussi des comités d'entreprises, parfois de militants CGT, qui font alors chorus avec cette vieille idée que pour les retraités une rencontre conviviale et quelques voyages suffisent.

Loin de moi de considérer que le loisir, la culture, la convivialité doit être abandonné dans la vie syndicale retraitée mais la limiter à cela  amène à mettre le retraité hors circuit revendicatif et sociale.

Demain, en France, plus de 30 %  des personnes auront plus de 60 ans.

C'est une "donne" à prendre en compte.

Le syndicalisme retraité doit se renforcer sinon les lobbys inspirés par la bourgeoisie et le patronat prendront le dessus.

Donc, pour conclure, une excellente initiative de l'UFR CGT métallurgie et cela va faire des petits: la présence de l'UD de Loire Atlantique, celle très attentive des syndicats actifs de la métallurgie de ce département et de l' Union syndicale CGT des travailleurs de la métallurgie de Loire Atlantique (USTM)  montre que quelque chose s'est passée lors de cette rencontre et que des pistes intéressantes  se font jour pour travailler autrement le syndicalisme retraité tant à l'entreprise que dans les localités et lieux de vie des retraités.

Le congrès de la FTM CGT qui va se dérouler à Reims début mai va certainement porter ces questions comme celles de la jeunesse dont on sait qu'elle est  aussi un axe majeur de syndicalisation et qui montre qu'aux deux bouts de le chaine de la vie sociale, la syndicalisation est source pour un plus grand rapport de force face au patronat pour l'aboutissement des revendications.

 

Bernard lamirand

 

 

Rédigé par aragon 43

Publié dans #syndicalisme

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article