APRES LA TUNISIE A QUI LE TOUR ?

Publié le 19 Janvier 2011

arton171-844f3.gifTUNIS ET DEMAIN PARIS, ATHENES, LONDRES, MADRID …

 

Le début d'année est un mélange d'espoir et de désappointement.

L'espoir nous vient de Tunisie où le peuple vient de prendre son avenir en main en chassant le despote Ben Ali et en menant une bataille contre tous les politiciens corrompus et vermoulus qui s'accrochent encore à leurs prébendes et privilèges obtenus en faisant trimer les tunisiens pour quelques euros dans des entreprises, des lieux touristiques, des centres d'appel appartenant souvent à la famille ben -Ali et aux seigneurs du CAC 40. ( A ce sujet il serait bon de vérifier les participations françaises industrielles, bancaires, assurantielles, caisse de retraite …,  nous aurons certainement des drôles de surprises).

L'espoir nous vient aussi d'autres luttes qui s'engagent dans le monde et en particulier en Europe contre les plans de rigueur concoctés par le libéralisme européen qu'il soit de droite ou de gauche, avec notamment pour ce qui le concerne des ténors comme Papandréou en Grèce et Strauss-Kahn au fonds monétaire international (FMI).

L'espoir nous vient autant des luttes menées en France durant toute l'année 2010 sur les retraites et celles qui s'annoncent en 2011 concernant toujours les retraites mais aussi les salaires, l'emploi, les conditions de travail auxquels le CGT s'active en ce moment dans les entreprises.

Les désappointements peuvent venir de l'autre versant de cet espoir et ceux-ci se précisent sur le plan politique où, manifestement, la course à l'échalote a commencé pour ces élections présidentielles pour élire un monarque qu'il soit de droite ou de gauche.

Pendant ce temps d'autres offensives se préparent et se mijotent avec le pouvoir en place à travers le démantèlement de notre protection sociale, la fin de l'impôt sur la fortune remplacé par diverses taxes qui viendront grever que les budget des familles les plus modestes et aussi par des lois de plus en plus répressives, par l'inégalité en matière d'éducation etc.

Le terrain politique, de préférence politicien, s'organise. Les médias y travaillent d'arrache-pied. La promotion de la fille à Le Pen est organisée sciemment en vue d'une alliance avec la droite classique. Comme la bourgeoisie ne met jamais ses œufs dans le même panier, elle travaille également la candidature d'un libéral socialiste, en l'occurrence Strauss-Kahn, qu'elle porte au firmament des sondages pour suppléer l'éventuelle carence de Sarkozy de plus en plus impopulaire.

Chaque soir et chaque matin, dans les médias, circule tout le personnel patenté politique pour affirmer la bipolarisation entre la droite et la sociale démocratie. Tout est fait pour organiser à tour de rôle le passage prioritaire des attitrés du sérail bourgeois ou socialiste venant déverser leur jactance présidentielle avec la complicité de perroquets télévisuels ou radiophoniques.

Déconvenue aussi, à la vue des seules forces capables de présenter une alternative au bouillon libéral de la onzième heure, que préparent les socialistes avec les verts qui cherchent avec Cohn-Bendit à faire renaître de ses cendres une troisième force (celle du temps de la SFIO et des centristes). Le NPA s'enferme dans l'antitout,  Lutte ouvrière s'abandonne à son petit carré, le front de gauche ressemble plus à une alliance à l'allemande, annonciateur d'un nouveau parti social démocrate de gauche et le parti communiste, mon parti, enfermé dans cette fausse alternative, va se cantonner à la présentation d'un programme et d'une future candidature Mélenchon qu'il proposera en fin de compte aux communistes comme la seule alternative possible ( se cacher derrière la candidature Mélenchon c'est manquer de courage politique chers (es) camarades).

Les communistes de base seront appelés à ratifier en Juin le choix fait par la direction.

Et pourtant l'espoir est là à fleur de peau chez les communistes. Ils ne demandent qu'à s'exprimer, à redonner de la dimension à ce terme communiste au moment où les peuples entrent de plus en plus en dissidence contre ce capitalisme honni.

Ce n'est vraiment pas le moment de mettre l'idée communiste au vestiaire.

Des candidatures seront annoncées d'ici quelques jours: il n'est pas trop tard pour que les adhérents communistes se prononcent à la base pour un candidat communiste qui mène une bataille d'idées communistes à ces élections en lien avec de puissantes luttes sociales en France et dans le monde. J'aimerai en plus un candidat qui profite de cette élection détestable pour la mettre par terre:   une élection, faut-il le rappeler, qui a été condamnée par le PCF en 1958 comme celle du pouvoir personnel et de l'élection d'un suzerain. Sarkozy vient de la mener au bout de sa forfaiture cette présidence de la république au suffrage universel.

Les souffrances se font sentir partout, l'heure est à la lutte.

Puisse le PCF relever le gant d'un combat qui s'engage bien au-delà de cette élection présidentielle et qui peut remettre en route l'idée communiste à l'exemple de ces peuples qui bougent en ce moment.

L'espoir ne doit pas être abîmé par une nouvelle expérience sociale-démocrate libérale telle qu'elle se dessine en ce moment.

 

Bernard LAMIRAND

  

Rédigé par aragon 43

Publié dans #communisme

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