EMPLOI C'EST TOUT BON POUR LES PATRONS

Publié le 18 Janvier 2013

564778 10200394143515477 1634666071 nSECURISATION EMPLOI UNE EMBELLIE POUR LES PROFITEURS

Cette semaine j’étais en déplacement pour une rencontre syndicale en Seine-Maritime.

Vint l’heure du déjeuner et avec un camarade qui me transportait nous allâmes déjeuner ensemble dans un bistrot où l’on mange bien et pas cher.

Un bistrot populaire, mais il y avait aussi deux autres personnes qui arrivèrent après nous et dont on pouvait deviner qu’ils n’avaient pas l’allure de prolétaires.

Ils vinrent s’installer jusqu’à coté de nous.

L’un, la quarantaine, que je situais au départ comme un cadre, semblait sorti d’un magasin de prêt à porter, costume chic, chemise genre Hartford, cravate soignée et l’autre, plus jeune, habillé sobrement, que je qualifierai de petit patron.

Mon attention fut soudainement attirée, malgré la cacophonie régnant dans la salle, par la discussion entre ces deux personnages.

J’en saisissais quelques éléments.

Tous deux se félicitaient de l’accord signé par le Medef et certaines organisations syndicales.

L’entrepreneur disant :  « on les a bien eu ». Je suppose qu’il visait les signataires de l’accord sur la sécurisation de l’emploi.

L’un et l’autre sont ensuite partis dans une discussion sur les clauses de l’accord et ils envisageaient la manière dont ils allaient pouvoir obtenir une plus grande souplesse de la main d’œuvre tout en les payant moins chers et en les faisant travailler plus. Une clause semblait les intéresser bigrement, faire chômer les travailleurs plus souvent et étaler les heures sur l’année  et notamment les pics à d’heures supplémentaires dans l’année pour ne pas payer les majorations et surtout ne pas embaucher.

L’entrepreneur disant qu’avec cet accord, il n’embauchera plus de contrat à durée indéterminée.

Tout deux disant qu’il feront davantage d’économie en coût du travail  et pour le bénéfice disait le cadre, « c’est tout bon ».

« Que la CFDT accepte une baisse de salaires pendant deux ans, j’en suis pas revenu » dit le cadre.

Le cadre semblait être l’actionnaire de cette entreprise et il gratifiai de conseils son entrepreneur.

La discussion devint presque inaudible, ils chuchotaient, peut-être avaient-ils remarqué que je tendais l’oreille de leur coté ? Je crus comprendre cependant qu’ils étaient réjouis et surpris de trouver un Président de la République, hier ennemi de la finance et aujourd’hui disposé à aider les entreprises à réduire les charges sociales de celles-ci.

Une dernière bribe de conversation parvint à mes oreilles : « On a banané la CGT, dommage que FO n’est pas cru bon de faire comme la CFDT et de se mettre dans la tête que c’est fini le bon temps des bons salaires et du temps de travail à 35 heures ».

Sur ces entrefaites, les deux compères se levèrent et prirent congés en réglant leur consommation.

Bernard Lamirand  

Rédigé par aragon 43

Publié dans #Actualités

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