APRES LES LEGISLATIVES

Publié le 17 Juin 2012

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J’anticipe le résultat des élections législatives ce dimanche matin.

L’Assemblée Nationale sera majoritairement à gauche, le seul point d’interrogation étant de savoir si le PS aura la majorité à lui tout seul.

Qu’il l’ait ou qu’il ne l’ait pas nous aurons à nous positionner.

On peut tirer des premiers enseignements.

Le Front de gauche est apparu comme une force nouvelle, cette force le sera si elle reste unie tout en gardant ce qui a fait sa valeur : l’identité de chacun.

Dans cette bataille, le PCF a repris de la couleur et des forces et il le doit à ses analyses et ses propositions anticapitalistes avec cette touche humaine caractérisée par « l’humain d’abord ».

Mon parti sort ragaillardi de ces élections et la perte de plusieurs sièges de députés communistes vécu à juste raison comme injuste, n’altère pas ce jugement.

Mélenchon a été un propulseur de cette démarche ( d’autres auraient pu l’être)  et il a montré que le talent aide aussi à convaincre à condition que le rubicond du culte de la personnalité ne soit pas franchi.

Tout ce travail effectué ne doit pas être mis de coté pour attendre la prochaine échéance électorale.

De nombreux militants nouveaux attendent du Front de Gauche et particulièrement du PCF une continuité dans l’action et les propositions.

Elle ne peut provenir que par une intense activité dans le réel et donc au plus près des citoyens.

C’est de cette manière que nous ferons reculer le néofascisme qui, dans la crise, prospère comme le soulignait si bien Henri Barbusse dans une contribution dans les années trente où il soulignait que c’était  toujours l’arme de la bourgeoisie quand elle est en difficulté d’existence.

Et elle l’ait cette bourgeoisie en difficulté et l’existence du capitalisme est à l’ordre du jour à travers la malfaisance qu’il exprime dans une crise qui touche à ses fondements mêmes.

La combattre, c’est donc combattre le capitalisme, c’est faire en sorte que la marée de nos idées pénètre là où l’ennemi de classe a marqué des points en utilisant la misère pour diviser et en mettant de la haine entre les hommes et particulièrement vers ceux qui souffrent de ce système où le chacun pour soi crée du rejet de l’autre.

Comment alors assurer cette continuité pour que le Front de gauche grandisse encore et vient assurer une alternative vraie où le monde du travail sera satisfait au détriment du monde de l’argent roi.

Il me semble que dans la période à venir, nous avons toutes les raisons de développer nos propositions et de les confronter à celles de l’accompagnement de la crise dont on sait déjà que le gouvernement socialiste sera très timoré pour en changer le cours des choses et on le pressent à travers l’Europe tenue par les tenants de l’austérité.

Il ne s’agira pas d’être contre ce gouvernement et espérer que son échec, bien au contraire,  il s’agira plutôt d’exercer tout au long du mandat des députés la poussée nécessaire sur chaque problème pour qu’il franchisse, sous le poids du rapport de force, les limites que lui imposent les décisions du capital.

Nous serons en mesure de le  faire que si nous continuons à entretenir et faire grandir cette force que l’on vu naitre à La Bastille, à Marseille, à Lille, lors des grands meetings du Front de gauche pour les présidentielles et y compris dans les sondages qui ont frôlaient les 20 %.

Une force qui dépasse le cadre électoral et le résultat limité mais quand même intéressant ( plus de 11 %)  qui en a suivi n’a été que la conséquence du chantage socialiste de la crainte de voir réélu Sarkozy et aux législatives du devoir d’assurer une large majorité au gouvernement socialiste.

Bourgeoisie et sociaux démocrates ont saisi l’importance de cette force et ils n’ont fait que de l'endiguer avec des sacs de sable une marée qui montait et qui nécessairement remontera.

Cette force n’est pas disparue, elle est là, elle va reprendre de la vigueur et dépasser ses propres blocages si on la sollicite.

Chaque problème qui va naitre sera utile pour la mettre en mouvement.Je pense en particulier à la question fondamental du salaire.

Elle est la pierre angulaire d’un premier « bougé » à obtenir : le prix de la force de travail doit être relevé si l’on veut sortir la France de la crise et de l’austérité.

Cela passe par l’élévation du SMIC et son passage à 1700 euros rapidement.

Cela suppose d’engager des luttes partout pour l’obtenir déjà dans les grilles de salaires des entreprises, dans les conventions collectives et bien sûr du même coup exercer la poussée vers le gouvernement pour qu’il légifère en conséquence.

Le coup de pouce n’est qu’une mièvrerie, il faut un coup de rein qui désarticule la stratégie capitaliste en œuvre depuis des décennies visant à diminuer le coût du travail et en particulier celui du salaire.

D’autres revendications surgiront, l’emploi par exemple. L’emploi ne peut être que la conséquence du relèvement du prix de la force de travail et de l’abaissement du coût du capital comme je le formule depuis longtemps comme militant syndical.

L’emploi est lié à la croissance, à la réponse aux besoins du plus grand nombre, il ne sera assuré que si la richesse créée va à ceux qui l’ont créées.

Nous connaissons les conditions de la défaite de la droite, celles d’un pouvoir que la bourgeoisie considère qu’il n’a pas été suffisamment efficace pour faire payer la crise aux salariés et aux retraités. Cette bourgeoisie est à la recherche de solutions plus autoritaires avec la droite extrême et en particulier à créer les conditions d’alliance des droites jusqu’aux plus fascistes pour casser totalement tous les systèmes sociaux qu’elle considère comme de l’assistanat alors que ces conquêtes sociales sont tout autre : elles sont du salaire qu’il soit direct pour les salariés en activité et socialisé pour ceux qui ne le sont plus pour cause de chômage et de retraite.

C’est à cela que ce gouvernement sera interpellé. Sa nature sociale-démocrate l’amènera toujours à chercher l’arrangement avec la capital mais il est aux prises aujourd’hui avec des forces centrifuges à son intérieur qui peuvent le faire bouger si celles de l’extérieur, le Front de gauche, bouillonnent et agissent ainsi que les forces syndicales et associatives.

Il n’est donc pas notre ennemi, même si nous avons beaucoup de reproches à lui faire sur ses comportements pendant les campagnes électorales, sa défaite est une hypothèse déjà travaillée par les droites et nous l’observons avec le commencement d’alliance entre l’UMP et le Front National.

Un échec de la gauche, pas seulement du gouvernement socialiste, serait  incalculable sur les conséquences que cela pourrait avoir tant sur le plan social que démocratique et une nuit sociale pourrait succéder pour  longtemps.

Il faudra donc pousser ce gouvernement à aller vers des décisions de progrès, savoir aussi le bloquer par l’intervention réelle du monde du travail dans tout ce qu’il amènera de négatif sous la pression des politiques austéritaires tant de l’Europe que du monde capitaliste dans son ensemble.

Faisons ce travail sans nous lier les mains.

Nous serons plus utiles dehors que dedans ce gouvernement.

Bernard LAMIRAND

 

Rédigé par aragon 43

Publié dans #Actualités

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