LA THEORIE DU GRAND PERE EN MATIERE DE RETRAITES

Publié le 8 Décembre 2019

Je mets en ligne ce texte que j'avais écrit il y a quelques semaines  car me semble t'il, à  nouveau, il est l'objet de supputations dans la presse à partir d'informations gouvernementales.

Le pouvoir cherche manifestement un moyen pour diviser le monde du travail ; il n'y arrivera pas car aucun cheminot n'est prêt à ce genre de troc :  maintenir les droits et en faire supporter le marchandage  à la jeunesse qui, elle, devrait cotiser tout en n'en bénéficiant pas plus tard au moment de sa retraite selon l'engagement pris de la solidarité intergénérationnelle.

LE THEORIE DU « GRAND PERE EN RETRAITE » : UNE ATTEINTE A LA SOLIDARITE INTERGENERATIONNELLE

Cette théorie, sorti du chapeau de Macron, vise à diviser les salariés-es des régimes particuliers comme la SNCF, EDF, RATP en empêchant la convergence public- privé de défense d’un système de retraite qui a fait ses preuves en matière de Sécurité sociale et de retraites.

Cette théorie  « du grand-père » remet en cause l’un des principes de la Sécurité sociale et du système de retraite par répartition mise en place en 1946 par Ambroise Croizat : il s’agit de  la solidarité intergénérationnelle où ce sont les cotisations payées par les travailleurs en activité et les entreprises  qui financent les pensions versées aussitôt aux retraités-es et ainsi de suite.

La  solidarité intergénérationnelle, pilier fondamental de la retraite par répartition est un conquis inestimable qui fait en sorte que nous avons dans notre pays le meilleur système de retraite du monde.

Cette théorie « du grand père », et pourquoi pas « de la grand-mère » pendant qu’on y est ,vise à rompre les engagements pris et partagés entre générations assurant par la cotisation la continuité du versement de la retraite et l’engagement  à chaque salarié d’avoir l’intégralité de ses droits au moment de la liquidation de sa retraite.

Cette  méthode exécrable appliquée lors de la privatisation des PTT visait à procéder à l’extinction du statut de la fonction publique au fur et à mesure des départs en retraites pour le remplacer par des salariés-es régis-es selon les règles du privé. Ici, elle vise à sortir les retraites et pensions d’un système juste pour l’individualiser par des points de retraites non-garantis et aléatoires.

C’est une rupture du contrat intergénérationnel : les nouveaux  embauchés ne connaitront que des pertes considérables tant en prestations retraites et âge de la retraite tout en continuant à cotiser pour ceux en retraites gardant les anciennes conditions ;  mais pour combien de temps ?

Cette remise en cause de la solidarité intergénérationnelle dans les régimes particuliers entrainerait  tout le système de retraite du régime général dans l’individualisme  car c’est le but du système à point et l’incertitude totale régnerait  en matière de droits garantis tant en âge de la retraite qu’en prestations.  Ce serait le renoncement à ce que proclamait Ambroise Croizat à Alger le 14 janvier 1944  «Nous libérerons les Français des angoisses du lendemain!» ; en parlant de la Sécurité sociale et du contenu du programme du Conseil National de la Résistance.

Ce principe amène automatiquement à renforcer l’individualisation de la retraite et à  spolier  la jeunesse de ce droit qui devrait être inaliénable : celui d’une pension  de retraite de haut niveau garanti à toutes et  tous et à toutes les générations.

Macron et Delevoye en procédant ainsi s’attaquent à la jeunesse actuelle, celle encore en étude, celle au travail en précarité, celle des femmes exploitées avec de bas salaires par rapport aux hommes  et  le système à point  amènerait à  leur faire supporter l’insuffisance de financement du fait des exonérations de cotisations patronales et de paramètres fixant des cotisations définies une fois pour toutes sans tenir compte d’un nombre de retraités-es grandissant.

En fait, il faut garder cette solidarité intergénérationnelle, le système de retraite en France  doit revenir à une retraite à 60 ans pour toutes et tous et 55 ans pour les professions pénibles avec comme base de la retraite les 10 meilleures années dans le privé  et  les 6 derniers mois pour le calcul de la retraite pour le secteur public.

Pour cela il faut revoir les cotisations patronales insuffisantes et sortir des exonérations patronales actuelles.

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Bernard LAMIRAND

Rédigé par aragon 43

Publié dans #Actualités, #Retraites, #SECURITE SOCIALE

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