Publié le 5 Décembre 2013
RACISME ET XENOPHOBIE : DERAPAGE OU PREMEDITATION ?
Une mégère, candidate pour le Front national aux municipales traite Christiane Taubira de guenon, un enfant dans une manifestation anti-mariage pour tous jette une banane lors du passage de la ministre de la justice à Angers, un dirigeant de la CGC écrit des articles sur son blog vantant l’esclavage et le colonialisme, d’autres réclament le retour au gibet pour les coupables et les coupables peuvent être demain ceux et celles qu’on aime pas du fait de leur ethnie, de leur couleur de peau ou de leur indigence..
Les Roms, peuple de voyageurs venus de l’Inde, il y a longtemps, peuple que l’on désigne aussi comme tzigane ou gitan, est mis à l’index, comme au temps où il était victime du nazisme comme les juifs et les communistes.
Un maire UMP, de Roquebrune, allant jusqu’à dire que lors d’un incendie d’un camp de Rom dans sa commune, il y aurait mieux valu que les pompiers arrivent plus tard pour que tout soit brulé y compris en l’écoutant, les personnes de ce camp.
Affreux…
Ailleurs, des expéditions se font contre les homosexuels que l’on bat et que l’on tue, notamment en Russie, mais aussi nous voyions monter l’extrême droite dans les pays européens qui défilent dans les rues de Varsovie et de Budapest. En Flandres et dans les pays nordiques de vieilles résurgences nazies se réveillent et se présentent aux élections comme Hitler l’a fait démocratiquement pour ensuite prendre le pouvoir.
Tout est bon pour se montrer populistes, comme au temps des Doriot et Darnand sous Vichy, et employer les mots de la haine et du rejet de l’autre.
De l’autre, un autre qui est nous, qui est humain, qui a besoin de vivre et d’être respecté et aimé, un autre qu’un prêtre ami appelait « son prochain » quand j’étais à la JOC et que je devenais un militant à 14 ans pour la paix et l’indépendance de l’Algérie et contre le racisme et le colonialisme.
Même cette église progressiste que j’ai connu dans ma jeunesse se faisait discrète, quelques allusions seulement par un pape réactionnaire. Aujourd’hui, un pape vient de dire enfin tout le mal qu’il pensait de cette Europe qui laisse mourir en méditerranée des gens qui fuient la misère de l’Afrique. Va-t-on retrouver ces chrétiens, assaillis eux aussi par la crise et une église qui s’était tu devant tant de frasques capitalistes, au coté de ceux qui luttent en ce moment contre la bête immonde ?
Une misère qui se banalise sous les artifices de l’idéologie dominante où la brutalité des mots est aussi criminelle que celles des actes, surtout quand on frappe les plus pauvres pour sauver les fortunes des riches et des grandes entreprises du CAC 40 et qu’un gouvernement de gauche fait le même politique que Sarkozy .
Brutalité de ce rustre du Medef, le Gattaz, qui, sans vergogne, exige que le gouvernement de pleutre dirigé par Hollande et Ayrault, mette par terre les droits sociaux conquis de haute lutte par les travailleurs et notamment en ce qui concerne la protection sociale devenue charge, horrible mot négatif fait pour culpabiliser les pauvres comme on culpabilisait dans les temps les plus reculés les clochards et les mendiants accusés d’être des fainéants.
Ou l’on va quand ça dérape ?
Quand c’est le coup de gueule qui compte, que l’on se fait coq sur le tas d’ordures, que le discours devient populiste et que ce populisme intéresse la fée carabosse du FN qui en rajoute et se grime en représentante de la classe ouvrière ?
Alors il faut discuter, débattre, mettre l’humain au cœur de nos réflexions et d’aider ceux qui lâchent parce qu’ils n’ont plus de supports politiques pour s’élever et sortir de cette torpeur ambiante qui amène des gens à ne plus croire en rien et à se réfugier dans une sorte d’anorexie politique.
Oui écouter ce peuple qui souffre, qui n’a plus d’espérance, qui pourrait alors sombrer dans les abimes d’un passé récent où des hommes ont été jusqu’à devenir des monstres.
Nous n’en sommes pas là mais attention, les invectives actuelles, les haines développées et entretenues sont un terreau ou la rancœur peut se métamorphoser en haine et rejet de l’autre.
L’écouter ce peuple ne veut pas dire le laisser croupir dans ce maelstrom virulent et haineux mais faire appel à son intelligence pour dépasser ses ressentiments et lui donnait des perspectives..
Il faut redonner de l’espoir et engager les luttes.
C’est notre travail de militants et de dirigeants qui peut le sortir de ce piège tendu par l’extrême droite et pourquoi pas le dire par un fascisme ravalée et rafraichie par une peinture qui cache le déni de l’humain qui l’habite plus que jamais.
L’unité et le faire-ensemble doivent être la devise de tous ceux qui veulent transformer ce monde où le capitalisme abaisse les hommes pour son commerce et son industrie de la finance.
Oui, le racisme et la xénophobie sont des armes du capitalisme quand il n’arrive plus à surmonter ses contradictions, c’est donc une préméditation, une visée.
L’unité des travailleurs est indispensable.
Bernard LAMIRAND