Publié le 21 Janvier 2019
LES VERSAILLAIS
Belle journée au Château de Versailles ce jour d’hiver où se pressaient ce que l’on appelle le monde des affaires.
Affaires louches certainement.
Tout le « Saint-frusquin » des grandes Multinationales était présent pour parler de leurs possessions et acquisitions matérielles et financières.
Saint-frusquin, un encombrement de choses matérielles nous dit le dictionnaire, en fait cette rencontre tombait à pic le jour où OXFAM présentait un bilan montrant que les riches s’en foutaient plein les poches et que les pauvres trinquaient davantage aussi bien en France que dans le monde.
26 caïds de la finance, détenant à eux seuls plus que la moitié de la population mondiale, venaient ainsi à l’invitation du monarque de l’Elysée.
Les Picsou sont arrivés la besace pleine avec l’intention de ne pas perdre un seule centime.
Les braves gens, ayant de la jugeote doivent se dire : « mais qu’est-ce qu’ils peuvent faire avec tant de fric ! ».
C’est normal que se manifeste cette interrogation ; mais si accumuler autant de capitaux montre de manière criante cette aberration, en fait c’est la domination de l’argent par l’argent qui prédomine en dehors de tout sens moral et de toute légalité ; c’est plus exactement la cupidité poussée dans ses plus profondes élaborations.
D’ailleurs, la captation de ces sommes fabuleuses, entrainent ce que nous savons : que cette accumulation est indispensable au capital pour se maintenir à flot et qu’elle le conduit à ce jeu destructeur acté dans ses origines de la suraccumulation dévalorisation pour sans cesse redresser le taux de profit et repartir ainsi.
Cela entraine des destructions massives de capitaux et surtout, à chaque fois, par des crises de plus en plus rapprochées et violentes, à des pertes de richesses matérielles et humaines et c’est ce que vivent les peuples actuellement pressés comme des citrons.
Nous avons, en ce moment à expliquer ces contradictions cachées par le flot idéologique de l’impossibilité de faire autrement.
Et nous voyions sous nos yeux en ce moment les effets de cette crise majeure du libéralisme avec l’accentuation de la pauvreté et à l’autre bout les "majordomes du système" qui ramassent à la pelle des fortunes considérables dans les décombres des restructurations du capitalisme.
Les luttes prennent en ce moment ce niveau de réflexion et elles sont susceptibles de retourner l’idéologie dominante du cout du travail responsable en cout du capital coupable de cette situation entrainant à la ruine, à la misère des êtres humains pour une immense majorité de cette planète.
La lutte des gilets jaunes prend alors un accent qui doit bousculer cette situation, mais celle-ci nécessite l’intervention des forces organisées en France et dans le monde et c’est cette "épée de Damoclès" qui pèse sur leur tête que sont venus discuter les PDG du CAC 40 ; ils ont la frousse comme l’a aussi leur fondé de pouvoir pour la France, le dénommé Macron.
Leur rencontre de ce jour étant de voir comment ils vont pouvoir endiguer ce qui est entrain de monter au plus profond des populations et pas seulement en France : c'est à dire une révolution qui peut les balayer du jour au lendemain et c’est cela leur effroi.
Alors, Versailles, nous connaissons, c’est le lieu de la réaction d’un système, nous ne sommes plus à la période de la commune, mais leur rencontre vise bien à créer les conditions politiques pour demeurer à tout prix.
En fait, Macron en bon disciple, va leur demander de jeter du lest pour ainsi dire, mais il va surtout les réconforter sur le "continuer comme avant " c'est-à-dire emplir les caisses de ces rapaces comme les rois à Versailles, jadis, remplissaient la cour d’honneur et de prébendes.
Alors, oui, que ces messieurs et ces quelques dames du capital finissent selon l'expression consacrée "comme les aristocrates à la lanterne", c’est tout le mal que nous leur souhaitons dans leurs agapes avec le sire Macron.
Bernard LAMIRAND