Publié le 9 Mai 2010

Vous trouverez un travail remarquable, réalisé par mon ami et camarade Aimé Relave concerant l'histoire des retraites. Aimé a été longtemps le responsable CGT Confédéral de ces questions.

Son apport est précieux au moment ou le gouvernement et le patronat manipule l'opinion publique pour faire avaler une réforme qui est une regression considérable des droits à la retraite pour les salariés et les retraités actuels. Bernard LAMIRAND

 

LA RETRAITE

 

 

 

Ce document ne prétend pas à l’exhaustivité  dans la chronologie de la mise en application des différents régimes de retraite. Il se veut beaucoup plus simplement une contribution à une connaissance historique et sociale de la retraite dans notre Pays.

 

                                                           °°°°°°°°°°°°

 

La France de l’ancien régime est essentiellement une France rurale, faite de petites exploitations étroitement liées à une vie collective au niveau du village. Le paysan accablé de charges de toutes sortes vit dans un état de peur et d’insécurité permanente.

 

Dans ce contexte, la situation du vieillard dépend de sa fortune. S’il est noble n’ayant jamais travaillé de sa vie, l’âge ne changera rien à sa condition. S’il est roturier (commerçant, bourgeois, gros fermier,) il demeurera à la tête de son patrimoine jusqu’à sa mort. Enfin s’il est pauvre, le travail restera son lot jusqu’à ce qu’il s’épuise à la tâche.Œ

 

Dans ces conditions la notion de retraite au sens où nous l’entendons aujourd’hui, temps de repos légitime après une vie de travail n’existe pas encore. Elle est en quelque sorte à conquérir.

 

C’est au XVIIème siècle que Colbert crée : L’Etablissement National des Invalides de la Marine L’ENIM. C’est la première structure administrative, toujours en fonction  aujourd’hui, et qui  prévoit une prise en charge pour les marins qui soit pour de raisons d’incapacité physiques ou d’âge ne sont plus aptes à naviguer. A travers la réalisation de cet organisme, la démarche royale est  double : sous la promesse d’une pension à un âge donné on enrôle des jeunes gens qui vont permettre à la flotte royale d’aller à la conquête de nouvelles terres. Beaucoup ne reviendront pas d’où un risque financier limité, et la pension qui sera versée à ceux qui auront rempli leur contrat, les empêchera de retourner pirater en mer faute de moyens de subsistance.

 

A noter également que les agents chargés de prélèvements de l’impôt les fameux Fermiers généraux  honnis au moment de la révolution avaient constitué une caisse de retraite en 1768.

 

A travers le siècle des Lumières, la montée en puissance de la bourgeoisie, les progrès des sciences apparaissent. Il se développe une évolution de pensée dans laquelle l’homme se découvre capable de maîtriser les évènements de son existence.

 

Il convient également de relever à cette époque les premières études démographiques qui font apparaître une réduction de l’importance des familles et une légère augmentation de l’espérance de vie.

 

Une lente évolution conduit du moral au légal et du religieux au laïc. Au fil des siècles la dimension religieuse qui a prédominée à travers la notion de charité va s’atténuer au profit de celle du social puis du droit.

 

Dans la société de l’ancien régime, l’oisiveté était la marque de l’homme bien né. Le travail vécu comme un avilissement et une fatalité. A partir de la seconde moitié du 17ème siècle l’avènement d’une classe bourgeoise active, dynamique, entreprenante donne progressivement une autre signification au travail. C’est par le travail que l’individu devient un citoyen et accède au droit à l’assistance s’il est dans l’impossibilité de travailler. La notion de solidarité fondement de la société contemporaine émerge et ira  en se développant.Ž

 

La déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen du 24juin 1793 en jette les fondements à travers son article 26. « Les secours publics sont une dette sacrée, la société doit la subsistance aux citoyens malheureux soit en leur procurant du travail soit en assurant les moyens d’exister à ceux qui sont hors d’état de travailler ».

 

Le 19ème siècle est marqué par le développement industriel et financier du pays. Création de grandes entreprises, de grandes banques, développement du capitalisme.  Parallèlement le monde du travail mis dans l’impossibilité de s’organiser, par le maintien de la loi Le Chapelier qui supprimait les corporations et le droit d’organisation, est confronté à une exploitation généralisée, bas salaires, travail des femmes, des enfants, qui engendre une paupérisation et une dégradation aggravée de l’état sanitaire de la population et de son espérance de vie.

 

Dans ce contexte de difficultés, le mouvement ouvrier tente de s’organiser, de lutter et d’imposer des droits sociaux. C’est aussi l’émergence des grands courants socio-révolutionnaires. 

 

 

 

Jusqu’en 1884, date de reconnaissance du droit à l’organisation syndicale des travailleurs, le mouvement Mutualiste va constituer le creuset de l’action revendicative. Parallèlement des systèmes d’épargne, de prévoyance, de retraite, se mettent en place au niveau des entreprises.

 

En 1853 les divers fonds de pension des fonctionnaires sont remplacés par un droit de chaque fonctionnaire inscrit « au grand livre de la dette publique » et financé par le budget courant de l’Etat. Un droit à pension est ouvert à 60 ans après 30 ans de service sur la base de 1/60ème par année de service.

 

Dans de grandes entreprises des systèmes de retraite sont crées, retraite des cheminots en 1894 qui sera suivie par une loi d’unification des régimes de retraite des grands réseaux en 1909. A la même période, la loi du 29 juin 1894 sur les ouvriers mineurs rend leur affiliation obligatoire à une caisse de retraite. Création en 1895 de la caisse de retraite des employés du Métropolitain parisien.

 

Les employés des industries électriques et gazières seront couverts par un régime propre mis en place 1909 et élargi en 1938.

 

En 1895 au Congrès de Limoges les différentes organisations syndicales fédérées se regroupent et constituent La Confédération générale du travail. (C.G.T.). Il n’est pas inintéressant de noter que les 3 revendications de base sont alors :

- La journée de huit heures.

- L’augmentation des salaires.

- et la retraite à 60 ans.

 

Le premier Congrès de la Fédération Nationale des Moyens de Transports (CGT) en 1902, consacre une partie de ses travaux à cet épineux problème de la retraite, prenant très clairement position pour le système de répartition. 

 

A partir de là, la notion d’un droit à la retraite se développe dans le monde du travail. Le débat ouvert conduit à l’examen puis à l’adoption par le Parlement le 5 avril 1910 de la première loi de généralisation dite loi sur les retraites ouvrières et paysannes ROP.

 

Dès son adoption ce texte qui propose la retraite à 65  ans pour 30 années de cotisations (l’âge sera abaissé à 60 ans pour les métiers les plus pénibles en 1912) se heurte a une forte opposition de la C.G.T qui considère le montant insuffisant et aléatoire à partir d’un âge d’attribution jugé trop tardif et parle de la « retraite pour les morts ».

Pour étayer ce constat Paul Lafargue‘, responsable politique socialiste déclare « J’ai cité dans mes articles de L’Humanité un rapport de 1901 qui indique qu’en 1896, il ne restait que 7% des salariés âgés de 60ans. J’en ai cité un autre de Bertillon  qui montre qu’à 65 ans il ne reste en France que 7% de la population et à Paris 4% ».

 

La « mise en carte » à travers l’adhésion au système rend le monde ouvrier méfiant, et la modicité de la retraite promise, notamment par rapport à celle acquise par les cheminots ou les mineurs à travers leurs régimes spéciaux n’incite guère les salariés  à sacrifier le présent déjà difficile pour un avenir très hypothétique.

 

Par ailleurs le monde paysan qui représente la majorité de la population reste très méfiant à l’égard de cette  nouvelle loi .Cette situation conduira plus tard le législateur à créer une structure sociale propre pour le monde agricole’. Enfin la gestion du système fondé sur l’épargne individuelle est encore embryonnaire. Elle est extrêmement lourde et compliquée. La latitude laissée aux employeurs en matière de prélèvement, et de reversement des cotisations aux différentes caisses chargées d’en assurer le service et la gestion en aggravent encore les difficultés. Ainsi malgré les encouragements de certains leaders politiques parmi lesquels Jean Jaurès qui font confiance à ce système et incitent les travailleurs à y adhérer, la loi  de 1910  ne sera pratiquement pas appliquée.

 

Au lendemain du premier conflit mondial alors que se développe une inflation dont les retraités et les petits épargnants“ sont les premières victimes et qui conduira à la crise  économique des années trente, le système a montré ses limites.

Seulement 3,5 millions de retraités sur 11 millions de retraités potentiels touchent au maximum 7% de leur ancien salaire. Paradoxalement se maintient un courant de développement de la retraite en particulier à travers la création de régimes spéciaux.

 

Loi du 22 juillet 1922 créant la caisse autonome mutuelle de retraite des transports secondaires CAMR.

Loi du 14 avril 1924 instaurant un régime unique de retraite en faveur des fonctionnaires civils et militaires.

A partir de 1922 se poursuivra un débat parlementaire qui va conduire au vote des lois des 5 Avril 1928 et 30 Avril 1930 sur les Assurances sociales.

 

Les caractéristiques essentielles en sont : Assurance obligatoire minimum pour tous les salariés qui ont un revenu inférieur à 18.000 francs par an, c’est la notion de plafond d’assujettissement. Financement assuré par des cotisations proportionnelles aux salaires, répartition 50/50% entre le salarié et l’employeur.

 

Risque retraite géré dans des caisses de capitalisation distinctes des caisses maladies gérées en répartition. Versements capitalisés à un compte individuel d’assurance 30 ans de versements donnant droit à 40% du salaire annuel moyen depuis l’âge de 16 ans. Droit à retraite ouvert à 60 ans. Libre choix de la Caisse par l’assuré.

 

Création d’une Caisse départementale assurant le service des prestations de ceux qui n’ont choisi aucune caisse. Ainsi pour la première fois est posé le principe que les assurances sociales sont des assurances au sens technique, c’est-à-dire un système de couverture reposant sur des données de statistiques sociales. Ce système est globalisé et rendu obligatoire.

 

L’application de ce dispositif se heurte à de multiples difficultés, d’abord en matière de gestion à travers le nombre de salariés concernés 5 millions. Le nombre de caisses est considérable jusqu’à 730 dont 180 gérées par la mutualité.

Ensuite au niveau du prélèvement des employeurs indélicats conservent par-devers eux les cotisations des salariés. Par ailleurs le patronat qui gère seul les allocations familiales dans un esprit de paternalisme et de fidélisation à l’entreprise n’entend pas pour de multiples raisons s’investir dans ce nouveau système.

 

L’Etat qui a besoin d’argent convoite les réserves des assurances sociales. Il finira par investir 75% de celles-ci dans un plan contre le chômage. L’inflation et la guerre engloutiront le reliquat. Du côté des salariés une certaine crainte s’exprime. La CGT considère que le prélèvement salarial aggrave les difficultés des salariés et revendique le financement à la seule charge de l’employeur. Enfin un régime d’assurance sociale pour l’agriculture est promulgué le 30 Avril 1928.

 

Postérieurement la création par le Front populaire d’un cadre légal permet la signature d’accords de branches couvrant pour les catégories exclues des assurances sociales les mêmes risques pris en compte par ces dernières. C’est le début du paritarisme avec en 1937 un accord intervenu entre l’Union des industries Métallurgiques et Minières UIMM et la Fédération nationale des syndicats d’ingénieurs qui institue un régime de retraite et de prévoyance pour les ingénieurs et assimilés «  Non assujettis à la loi sur les assurances sociales ». D’autres accords interviennent dans le secteur de la chimie, de l’aéronautique, des travaux publics. En 1945 plus de 200.000 salariés seront couverts par des régimes « reconnus d’équivalence » aux assurances sociales.

 

En 1941 en pleine guerre et occupation le pays est dans un marasme économique profond. Les fonds des assurances sociales prélevés pour d’autres usages ont disparus, la misère des retraités est terrible, le gouvernement est contraint de prendre une mesure à leur égard. Ce sera la création de l’Allocation aux vieux travailleurs salariés. AVTS (14 mars 1941) attribuée sous condition de ressources. Parallèlement le gouvernement remplace la capitalisation par la répartition dans le financement du système.”

 

La Sécurité sociale

 

Aux premières heures de la libération en 1945 le gouvernement provisoire met en place les fondements d’un système de Sécurité sociale décidé par le Conseil national de la résistance (C.N.R.). Ambroise CROIZAT, Ministre communiste et responsable de la  fédération C.G.T. de la métallurgie en  sera un des principaux artisans.

 

L’ordonnance du 4 octobre 1945 institue un régime de Sécurité sociale garantissant tous les citoyens de la naissance à la mort. Tous les employeurs et salariés sont tenus de cotiser dans la limite d’un plafond de 140.000 francs par an.

 

L’ordonnance du 19 octobre 1945 officialise le régime de retraite par répartition pour le généraliser à l’ensemble de la population. La loi du 22 mai 1946 qui promulguait cet objectif sera votée à l’unanimité par l’Assemblée Nationale mais jamais appliquée.

 

La précarité économique du pays, l’hostilité des non salariés commerçants, artisans, etc. celle du monde agricole et surtout celle du patronat à un système de protection sociale dont ils ne relèvent que l’obligation de cotisation sans mesurer  en retour le caractère social et économique feront avorter le projet d’universalité. Conjointement les réticences des régimes spéciaux et des cadres à voir leur régime intégré dans un fonds commun conduiront en finalité le législateur à prendre en compte ces différentes  réactions .

 

Le Gouvernement reprend sa copie pour définir les conditions d’extensions de la Sécurité sociale aux professions non salariées et aboutit à la loi du 17 janvier 1948 complétée par la loi du 10 juillet 1952 qui instaure 4 grands groupes de non salariés :

                        Les artisans.

                        Les commerçants et industriels.

                        Les professions libérales.

                        Les professions agricoles.

 

Ces mêmes catégories vont dans les années suivantes  s’organiser et mettre en place leur propre structure. Les commerçants avec l’Organisation nationale de l’industrie et du commerce  O.R.G.A.N.I.C en 1948.

 

Les artisans avec la Caisse Nationale Autonome d’assurance vieillesse des artisans- C.A.N.C.A.V.A. également en 1948. Et les agriculteurs avec la Mutualité Sociale Agricole M.S.A. en 1952. La période de l’immédiate après guerre  va conduire à la promulgation d’un certain nombre de lois destinées à ancrer la sécurité sociale dans la vie quotidienne des français notamment à travers la fixation de règles et de grands principes de fonctionnement. Celui-ci étant assuré par un organisme commun la Caisse nationale de Sécurité Sociale.

Elle recouvre la famille, la maladie, les accidents du travail et l’assurance vieillesse. Pierre Laroque  un des concepteurs de la Sécurité sociale en sera le premier directeur.

En matière d’évolution des ressources des retraités il convient de retenir la loi du 23 août 1948, destinée à garantir le pouvoir d’achat des pensions notamment par un mécanisme d’indexation de celles-ci sur les salaires. Cette loi comportera également un élément important puisque dans l’esprit de l’ordonnance du 2 fevrier 1945 elle va ouvrir un droit à une pension de réversion.

 

Les Conseils d’administration sont gérés  par les représentants élus des salariés et des employeurs. Les administrateurs salariés sont majoritaires. Sans entrer dans le détail de la mise en place du système, il convient de souligner le rôle important de la C.G.T. et de ses militants qui assument d’importantes responsabilités à tous les niveaux de l’organisme.

 

En effet au-delà de l’opposition du patronat et des non salariés à la mise en place de la Sécurité Sociale, il convient également de relever le refus, dans un premier temps, de la Mutualité qui craint de perdre la gestion de ses caisses, et celui de la C.F.T.C de siéger dans les conseils d’administration d’un organisme qu’elle craint de voir étatisé et dans lesquels elle s’estime insuffisamment représentée.

 

Dans le prolongement de la réglementation des assurances sociales, et confronté à une économie totalement exsangue le  gouvernement  maintien le droit à la retraite à 60 ans pour 30 ans de cotisations.  Mais il ne peut  aller dans l’immédiat au-delà de  20% du salaire des 10 dernières années d’activité et à 40% à 65 ans en matière de pension. Conjointement  à la demande de la C.G.T. Ambroise Croizat met en place une commission tripartite (salariés, employeurs, experts, techniciens) chargée de définir les conditions de Pénibilité pouvant conduire à un avancement de l’âge de la retraite pour des emplois déterminés.

 

Notons encore pour ce qui concerne l’assurance vieillesse la convention du 14 mars 1947 qui intègre les cadres et les salariés exclus des assurances sociales dans la Sécurité sociale et crée dans le même temps l’Association générale des institutions de retraites de cadres (AGIRC) chargée de fédérer ces différents organismes. Le financement de ces retraites étant assuré par des cotisations salariés-employeur prélevées sur la partie de la rémunération supérieure au plafond de la sécurité sociale.

 

Par ailleurs les caisses AGIRC comportent dans leur réglementation une action sociale importante et une prévoyance collective. Ces organismes sont gérés de manière paritaire  par des administrateurs élus et fonctionnent sur le principe du point. comme  élément de calcul des droits a pension au lieu du trimestre  en application  à la Sécurité sociale.

 

A noter également dans la même période 1945 que les multiples régimes de collectivités locales sont regroupés dans une Caisse nationale des agents des collectivités locales - La C.N.R.A.C.L. - et que les transports parisiens - R.A.T.P.- créent également leur régime propre en 1948 en intégrant les acquis du régime créé antérieurement pour le Métropolitain parisien.

 

L’immédiat après-guerre voit s’opérer une gigantesque dévalorisation de l’épargne accumulée. Les rentes n’étant pas indexées, leur pouvoir d’achat devient dérisoire. Parallèlement l’inflation avoisine 50% par an entre 1945 et 1951. Cent francs débuts 1945 ne représentent plus fin 1951 que 10 francs en pouvoir d’achat. Cette faillite de la capitalisation dont les conséquences seront particulièrement difficiles pour les personnes âgées et les retraités sera compensée, en partie par les régimes par répartition. Elle marquera profondément les esprits.

 

C’est dans ce contexte qu’interviennent deux décisions qui marqueront de manière durable la structuration du système de retraite de notre pays.

 

La loi du 11 février 1950 qui crée le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), mais également les Conventions collectives et ouvre à l’intérieur de celles-ci la possibilité de création de retraites complémentaires par branche d’industrie ou par profession, à l’image de la retraite des cadres.

 

Ainsi que les Lois des 27 mars et 30 Juin 1956 promulguées par le gouvernement de Front Républicain qui instaure le Fonds National de Solidarité (F.N.S) versé sous conditions de ressources, et financé par différents impôts dont le plus célèbres était la vignette auto.

Le produit de L’AVTS ou d’une retraite avec le FNS donne Le Minimum vieillesse.

 

Pour exprimer la modicité des retraites à cette époque  il faut avoir à l’esprit que 60% des retraités du régime général étaient  éligibles au F.N.S. au moment de sa mise en place. Aujourd’hui ils sont aux environs de 5 %. Depuis 2008 l’Allocation Solidarité aux personnes Agées ASPA a remplacé le FNS.•

 

En janvier 1962 Pierre Laroque publie au nom de la Commission d’étude des problèmes du vieillissement qu’il a présidé un rapport qui va conduire à l’émergence et au développement de tout ce qui concerne aujourd’hui                                                                                                                          le service aux personnes âgées.

 

Au niveau du régime général, les ordonnances de réformes de la Sécurité Sociale du 21 Aout 1967 conduisent entre autre à l’éclatement du système et à la création de trois Caisses Nationales dont la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse des Travailleurs Salariés (C.N.A.V.T.S.). Les élections des administrateurs sont supprimées et le paritarisme est instauré dans la composition des conseils des Conseils d’administration.

 

Le 10 janvier 1966 la CGT et la CFDT élaborent une plate-forme revendicative commune sur les principaux besoins socio-économiques.

Tout au long des années qui vont suivre, des journées d’action nationales (notamment contre les ordonnances de réforme de la Sécurité sociale) et de multiples débrayages dans les entreprises vont constituer les ferments mobilisateurs qui conduiront au grand mouvement de mai 1968 ou plus de 10 millions de travailleurs seront dans la rue.

 

La  retraite est au cœur  des mots d’ordre qui mobilisent le monde du travail en ces temps : Droit à la retraite à 60 ans

                  Revalorisation conséquente des pensions travail.

 

Ces exigences se fondent sur deux points essentiels :

D’une part, la modicité des pensions servies révolte les retraités qui se considèrent discriminés dans un pays en plein développement économique ;

D’autre part, une inadaptation législative fait que nombre de travailleurs entrés au travail dès leur 14e année, ont atteint voire largement dépassés les 30 années exigées, en 1930 puis en 1945, à 60 ans pour une retraite à taux plein. Ils ont, de ce fait, le sentiment de cotiser pour rien sans pouvoir s’ouvrir des droits supplémentaires qui viendraient compléter une pension insuffisante.

 

Les négociations de mai 68 et notamment le constat de Grenelle, ne répondront pas à l’attente des travailleurs sur cette revendication.

Au lendemain de cette rencontre, la commission administrative de la CGT réunie le 27 mai en fait le constat : «…il reste que le gouvernement et le CNPF n’ont pas accepté de prendre en considération des revendications essentielles présentées par la CGT et particulièrement une augmentation générale des salaires plus substantielle, l’échelle mobile, l’abaissement de l’âge de la retraite… ».

 

Pendant les années qui suivront ce grand moment, l’action sur les retraites va s’intensifier notamment par la décision de la C.G.T.de créer une Union Confédérale des Retraités  .U.C.R .CGT . Celle-ci est constituée en Mai 1969.

Le  Président en est Léon Mauvais secrétaire confédéral, le secrétaire général Jean Briquet de la fédération de la construction. Gustave Allyn secrétaire général de l’Union Fédérale des Retraités des Transports participe très rapidement au bureau de l’UCR.

Puis une nouvelle compagne commune CGT-CFDT, qui souligne que de tous les pays du marché commun, la France est celui qui consacre la plus faible part de son revenu aux retraités » parvient à  aboutir à des résultats à la hauteur des attentes.

En effet, au cours de la décennie qui va s’écouler entre 1972 et 1983, 24 lois, de multiples décrets et circulaires vont conduire à un  bouleversement important au niveau de l’ensemble des régimes.

 

C’est d’abord loi du 29décembre 1971, dite loi Boulin, du nom du ministre des affaires sociales de l’époque, qui va ouvrir le champ des réformes en ce qui                                                                      concerne le régime général, elle porte la durée de cotisation pour une retraite à taux plein de 30 à 37,5 années de cotisation.

 

Elle élargit le taux de la pension de 40 à 50% du salaire annuel moyen sur les 10 meilleures années d’activité.

Elle ouvre droit à  2 années de validation par enfant élevé pour les mères de famille.

A ce sujet il faut souligner ici le résultat de la pression syndicale qui a conduit le législateur à admettre que si pour beaucoup de salariés hommes les 37,5 années de cotisation étaient atteints à 60 ans, il en était autrement pour les mères de famille qui dans leur grande majorité avaient cotisé quelques années avant leur mariage, puis s’étaient arrêtées pour élever leurs enfants et avaient de ce fait beaucoup de difficultés pour justifier de 37,5

années de cotisations et percevoir à une retraite à taux plein à leur 60ème anniversaire.

Les pensionnées bénéficient d’une revalorisation exceptionnelle au titre « d’avant loi ».

Le  principe d’une double revalorisation annuelle est mis en place

Un autre texte législatif assouplit les conditions de reconnaissance de mise en retraite « au titre de l’inaptitude ».

La bataille pour la retraite à 60 ans se poursuit avec ténacité et des acquis viennent conforter la lutte pour la réalisation de cet objectif, telle la loi du 21 novembre 1973 qui ouvre ce droit aux anciens combattants de la guerre 1939-1945

 

Celle du 31 décembre 1975 l’étend en direction des travailleurs manuels. Celle du 12 Juillet 1977 aux mères de famille de 3 enfants.

Les lois des 17 juillet 1978 et du 17 juillet 1980 ouvrent le droit à la pension de réversion à tous les divorcés non remariés, et suppriment la durée de mariage exigée dès lors qu’un enfant au moins est issu du mariage.

A noter également durant cette période, la mise en place d’une Loi  de compensation inter-régimes. Voté le 24 décembre 1974 par le Parlement. Ce  mécanisme a conduit depuis, le régime général à apporter une contribution financière constante aux   autres régimes, salariés et non salariés notamment au titre de l’assurance vieillesse, sans aucune participation de l’Etat malgré les engagements donnés à l’époque

 

Parallèlement, deux accords paritaires intervenus au niveau de l’UNEDIC, l’un en Mars 1972 en direction des salariés en « garantie de ressources licenciement » et l’autre en juin 1977 aux bénéfices des salariés en « garantie de ressources démission » permettent aux bénéficiaires de chacun de ces dispositifs de cesser leur activité à 60 ans, tout en continuant à s’ouvrir des droits pour une retraite à taux plein à 65 ans aussi bien en régime de base qu’en régime complémentaire.

 Il est à noter que dans cette période à l’initiative du Premier  Ministre en place  Raymond Barre ressurgissent des incitations au développement de mécanismes de retraites par capitalisation qui ont pourtant laissés chez beaucoup de retraités de douloureux souvenirs

 Dans une période de luttes et de mobilisations intense des travailleurs  il est important de rappeler la venue  à Paris  en avril 1981  de plus de 100.000 retraités à l’initiative de l’U.C.R. CG T  avec le mot d’ordre célèbre de Georges Séguy  toujours d’actualité ;

 Mieux vaut payer des retraités que des chômeurs ! 

Cette  manifestation d’une ampleur jamais égalée constituera indéniablement un vecteur  pour la sensibilisation des forces populaires  qui se traduira par l’élection  du

Candidat de  la Gauche  François   Mitterrand à la Présidence de la République.

 

Enfin, l’ordonnance du 28 mars 1982 et la loi du 31 mai 1983 inscriront dans l’histoire sociale de notre pays, le droit à la retraite à 60 ans pour lequel depuis près d’un siècle des générations de travailleurs se sont battus sans relâche.

 

Par ailleurs l’ordonnance se concluait par la volonté des Pouvoirs publics de continuer de travailler, en lien avec les représentants des travailleurs, à une reconnaissance de la pénibilité. ŒŒ

 

La mise en place du droit à la retraite à 60 ans s’est accompagnée de quelques aménagements contenus dans la loi du 31 Mai 1983  et qu’il convient de rappeler.

 

La pression des organisations syndicales et notamment de la CGT, à conduit le gouvernement à établir un montant minimal de pension qui devait garantir au salarié ayant travaillé durant toute sa carrière pour une rémunération équivalente au SMIC à percevoir en retraite un montant de pension supérieur à 50% de celui-ci. C’est à partir de ce constat que fut établi le minimum contributif. Son montant initial était de 2200 francs et représentait alors 62% du SMIC. La CGT revendiquait son indexation sur le SMIC ce qui demeure encore une revendication.

 

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 9 Mai 2010

VERS L’AVENIR.

 

Au prétexte d’une charge démographique financièrement insupportable pour l’économie dans les années à venir, la période qui va suivre sera marquée par des attaques incessantes du patronat. et des milieux financiers contre le droit acquis, notamment au niveau du calcul sur les 10 meilleures années d’activité.

Dés  1983  dans le cadre de la politique de blocage des salaires du gouvernement Mauroy  et à  partir de la mise  en  place de la référence au salaire des Entreprises Non Financières Non Agricoles  E.N.F.N.A. pour la revalorisation des pensions, un premier coup sera porté au pouvoir d’achat de celles-ci (décret du 29 décembre 1982).

En publiant son livre blanc sur les retraites publié en mai 1991 Michel Rocard, alors Premier Ministre ouvre un débat sur l’avenir des différents systèmes qui  va servir de référence et de tremplin pour dès les années suivantes mettre en place des mesures restrictives.

C’est le gouvernement Balladur-Veil qui à travers la loi du 22 juillet 1993 va entamer la série des attaques :

La durée de cotisations est progressivement portée de 37,5 années à 40 à raison d’un trimestre supplémentaire par an, à compter du 1 janvier 1994.

La prise en compte du nombre d’années pour  établir le salaire annuel moyen (S.A.M.)  à partir duquel se réalise le calcul de la pension est elle aussi portée  de 10 à 25  années entre  1994 et 2008.

 

Enfin, la remise en cause de l’indexation des pensions sur les salaires amorcée en 1983  est non seulement confirmée mais aggravée par une indexation sur les prix.

Avec une clause de révision prévue au terme de 5 années d’application qui en réalité ne sera jamais mise en pratique.

 

Enfin la loi institue un fonds de solidarité vieillesse FSV alimenté par la CSG et différentes taxes. Sa fonction est de prendre en charge les prestations versées par le régime général au titre de la solidarité, chômage, service militaire, bonification pour enfants, etc.…Ce mécanisme conduit à faire dépendre de L’Etat et de son orientation politique des droits pour lesquels les salaires ont cotisé sur la base de leur travail.

 

En matière d’évolution de la législation sociale, il convient également de noter la loi du 8 Août 1994 qui  inscrit dans le droit français deux directives européennes, crée un Livre IX  du Code de la Sécurité Sociale et confirme le rôle fédérateur de l’ARRCO et de L’AGIRC ainsi que la séparation obligatoire de la gestion de la retraite avec celle des systèmes assurantiels de type Prévoyance, mutualité, retraite supplémentaire pouvant être pratiqués à l’intérieur des Groupes de Protection sociale.

 

Le 15 novembre 1995, Alain JUPPE qui vient d’être nommé Premier ministre, présente à l’Assemblée Nationale un plan de réforme de la Sécurité sociale qui prétend entre autre faire progresser « l’égalité devant la retraite » entre les citoyens de notre pays.

 

Le projet axé sur une réforme des régimes spéciaux prévoit essentiellement l’allongement de la durée de cotisations de 37,5 années à 40 années pour ces derniers La création d’une caisse de retraite des agents de l’État à l’image de celle des agents de la fonction publique est également prévue.

La grève générale aussitôt déclenchée par les cheminots, les gaziers électriciens, les salariés de la RATP et les fonctionnaires conduira à l’abandon quasi immédiat de l’ensemble de ce projet.

 

 

En 2000, le gouvernement Jospin harcelé par la droite et le patronat sur ces questions crée le Conseil d’Orientation des Retraites, COR qui a une double mission :

 

Suivre l’évolution des régimes de retraite et conduire des travaux d’étude et de prospective (mission remplie auparavant de manière ponctuelle par le commissariat au Plan) ;

Contribuer à la concertation et aux propositions de réforme, son conseil d’administration associant parlementaires, partenaires sociaux administrations et experts.

 

A la même période, est créé le fond de réserve des retraites - FRR - destiné à assurer l’équilibre financier des régimes de retraites en 2020 notamment au regard des évolutions démographiques.

 

Enfin, notons toujours à l’initiative du même gouvernement, la création en 2001 de l’allocation équivalente retraite – AER- qui permet sous certaines conditions aux salariés en cessation d’activité, de percevoir cette prestation entre 55 et 60 ans (à noter que cette allocation avait été supprimée en 2008 et que le gouvernement vient de la rétablir à titre exceptionnel en 2010).

 

La loi du 21 août 2003 dite loi Fillon, se donne pour objectif d’assurer une réforme des retraites  avec objectif l’horizon 2020.

 

Le législateur fonde son raisonnement sur une augmentation de l’espérance de vie et considère que ce gain doit être partagé entre la vie active et la vie en retraite.

 

Il étend aux régimes spéciaux la durée de cotisation de 37,5 années à 40 années, en 2008 et augmente à compter  de 2009, la durée de cotisations de 160 à 164 trimestres en 2012 pour l’ensemble des régimes et prévoit des rendez-vous tous les 4 ans 2008, 2012 etc.

 

Il confirme l’indexation des pensions sur les prix ;

 

Il ouvre la voie au cumul emploi retraite ;

 

Il ouvre la voie aux régimes par capitalisation ;

 

Il se donne comme objectif une retraite minimale égale à 85% du smic en 2008,

 (régime général + complémentaire).

 

Il ouvre la voie à un départ anticipé pour les salariés entrés très jeunes dans la vie active  au titre de«  Longues carrière » 

 

 

 

Le droit en Retraite Complémentaire.

 

Attachée à la défense et à l’amélioration de la Sécurité Sociale et notamment à sa gestion démocratique, la CGT a mené de manière permanente la bataille pour une amélioration conséquente des retraites servies par celle-ci notamment en revendiquant une amélioration de la contribution patronale. Dans le même temps, elle s’est d’abord opposée à la mise en place d’institutions de Retraites Complémentaires en application de la loi du 11 février 1950. En effet à travers leurs structures à caractère paritaire elles permettaient au patronat d’avoir la main mise sur la gestion de ces organismes et l’argent des salariés.

Cependant leur création et leur développement dans de grandes branches d’industrie ; Chimie, Construction, métallurgie, papier carton, transports, etc. ont conduit les Fédérations C.G.T concernées à prendre en compte les intérêts des salariés qui, à travers des accords de branche ou d’entreprises, devenaient participants par leur affiliation et  leurs cotisations à ces organismes.

Il faut souligner que ces derniers ont dès leur création revêtu un préjugé favorable aux yeux de beaucoup de salariés. En effet sur la base d’un rapport démographique extrêmement favorable ; beaucoup de cotisants et peu d’allocataires, ils pouvaient  commencer à verser un montant de pension certes faible mais particulièrement apprécié par des retraités confrontés à la précarité et qui de surcroît n’avaient jamais cotisé à ce titre !

A l’image de leurs camarades administrateurs des caisses de sécurité sociale, les Administrateurs et Administratrices CGT des Caisses de Retraite Complémentaires ont toujours tout mis en œuvre pour défendre les droits des salariés actifs et retraités dans ces organismes. Beaucoup d’entre eux y ont assumé et continuent d’y assumer des fonctions importantes notamment au niveau des présidences et vice-présidences.

 

Le développement rapide et quelque peu empirique de ces organismes, notamment dans la période 1950-1955, avait conduit le patronat et les organisations syndicales dont la CGT à chercher y à établir des règles fonctionnement communes notamment en  matière de gestion et de compensation financière.

 

Un premier accord signé le 15 Mai 1957 par l’ensemble des parties concernées avait conduit à la création de L’Union Nationale des Institutions de Retraite des Salariés  (U.N.I.R.S.) qui conduisait, entre autre, à établir des paramètres identiques (salaire de référence et valeur de point) entre les caisses adhérentes à la nouvelle Union. Cependant pour des raisons diverses toutes les caisses n’ont pas adhéré alors à celle-ci.

 

IL faudra attendre l’accord paritaire du 8 décembre 1961 qui crée l’Association des régimes de retraites complémentaires ouvrières A.R.R.C.O. pour voir l’ensemble des caisses regroupées dans cette structure qui a pour mission de réaliser une compensation financière, de tendre à une réglementation commune et d’effectuer un contrôle des institutions concernées.

 

Conjointement la demande de l’ensemble des salariés à être partie prenante du système s’intensifie, les régimes retraites complémentaires continuent de se développer et en finalité, la loi du 29 Décembre 1972 rendra obligatoire l’adhésion de tous les salariés de l’industrie et du commerce à ce système avec effet au 1er Juillet 1973. Dans le secteur public deux caisses de retraite complémentaire sont créées, l’une L’IPACTE en 1951 pour les cadres non titulaires, l’autre l’IGRANTE en 1959 pour les agents non titulaires. Les deux régimes fusionneront en 1971 pour former L’IRCANTEC, Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’Etat et des collectivités publiques.

 

LE  DROIT A LA RETRAITE A 60 ANS.

 

Farouchement et irréductiblement opposé, d’une manière générale, à l’ouverture du droit à la retraite à 60 ans, le patronat refusait en 1982 toute contribution financière supplémentaire nécessaire pour sa  mise en place dans les régimes complémentaires AGIRC et ARRCO. Ce qui en application des règles financières en vigueur, dans ces structures conduisait les salariés à partir en retraite à  60 ans avec un abattement de 22% de leur pension !

Autrement dit une situation intolérable et insupportable.

Il fallait trouver un financement supplémentaire pour pallier à la carence patronale.

Sous la pression des organisations syndicales des négociations tripartites Gouvernement - organisations syndicales - patronat  s’ouvraient et conduisaient en finalité  à un relevé de décisions le 24 janvier 1983 avec les Pouvoirs Publics et à un accord paritaire  entre les organisations syndicales et le patronat le 10 Février 1983 (Le taux de rendement c'est-à-dire le rapport en montant de pension de 100 f ou euros de cotisation versés était alors de 13.33% IL est aujourd’hui de 6.59%)

Il conduisait L’Etat à apporter à titre exceptionnel  une contribution financière pour une durée estimée à 7 ans afin de  permettre l’ouverture du droit la retraite à 60 ans sans abattement. Comme les syndicats et surtout le patronat n’entendaient pas voir l’Etat siéger dans les régimes complémentaires alors que celui-ci acceptait néanmoins d’abonder, ces derniers, une structure intermédiaire était crée afin d’y faire transiter la contribution Publique. C’était l’Association pour la Structure Financière A.S.F. devenue Association pour la Gestion du fonds de Financement de l’AGIRC et de l’ARRCO  en 2001 A.G.F.F.

L’Etat a cessé sa contribution en 1993, seule demeure aujourd’hui une cotisation paritaire employeur – salariés à l’A.G.F.F. pour équilibrer le système.

Par contre, la mise en place d’un montant minimum de pension complémentaire, à l’image du minimum contributif du régime  général demeure encore une revendication.

Son obtention permettrait la réalisation d’une pension au moins égale à 75% du salaire comme le revendiquent la CGT et son UCR.

A noter en 1994 la signature d’un accord établissant au niveau de l’AGIRC une garantie minimale de points G.M.P. pour les salariés cadres ou agents de Maitrise qui ne peuvent pas cotiser à ce titre du fait de la modicité de leur salaire. Cet accord constitue le dernier document paritaire signé en ce domaine par la C.G.T

 

Tous les autres accords intervenus depuis ont été marqués par des remises en cause des droits  acquis.

 

A noter parmi ceux-ci l’accord de Février 1994 qui en AGIRC  gèle la revalorisation du point de retraite  et aligne les conditions de réversions des hommes 65 ans jusque là  et celle des femmes 50 ans sur l’âge de 60 ans, diminue les majorations pour enfants A l’initiative de L’U.G.I.C.T.-C.G.T. une procédure juridique sera entamée et la cour de cassation donnera raison à notre organisation en confirmant le caractère irréfragable du droit liquidé (arrêt du 23 Novembre 1999 ).

 

 

L’accord du 25 avril 1996, qui réduit considérablement le nombre de points attribué chaque année entre 1996 et 2000, à partir d’une augmentation du salaire de référence, supérieure à l’évolution des salaires (+3,5%) – parallèlement l’évolution des pensions sera détachée de celle des salaires et se pratiquera en fonction des prix.

Ce processus particulièrement brutal conduira au-delà d’une fracture fondamentale du principe de répartition à une baisse importante du pouvoir d’achat des retraités.(en 20 ans  de 199avec0 à 2010 le salaire de référence a augmenté de 100 pour 100 %   et le  prix du point de  36% !)

En contre partie il permettra à l’A.G.I.R.C. et surtout à l’ARRCO, de constituer des réserves techniques – 60 milliards d’euros en fin 2009 -, qui au prétexte d’aider à supporter la charge démographique entre 2005 et 2020 ont surtout permis au patronat d’éviter toute majoration de sa contribution jusqu’à ce jour et répondu parallèlement aux attentes du monde de la finance, heureux de faire fructifier cette manne à son profit.

Cet accord, aura d’autres incidences importantes dans l’évolution des régimes complémentaires.

Il prévoit  la généralisation du taux de cotisation obligatoire ARRCO à 6% à compter du 1 janvier 1999.

  Par  ailleurs en application des dispositions de la loi du 8 août 1994, les régimes AGIRC – ARRCO deviennent des Fédérations auxquelles les Institutions de retraites Complémentaires IRC doivent obligatoirement adhérer. Les paramètres de fonctionnement, salaire de référence et valeur du point deviennent communs pour l’ensemble des Institutions de Retraite Complémentaires ainsi que les différents avantages servis (majoration pour enfant élevé, ancienneté, etc..). L’accord définit également les modalités de structuration des groupes  paritaires de Protection sociale – GPS,  qui vont conduire à la fusion  des IRC et surtout à une remise en cause de la démocratie – à travers la concentration des pouvoirs décisionnels et la réduction conséquente du nombre d’administrateurs.

 Il prévoit également la séparation de la gestion de la retraite complémentaire de celle de la Prévoyance et d’autres risques et  services, assurés par le Groupe.

 L’accord du 10 février 2001 ramènera l’évolution du salaire de référence sur celle de la moyenne des salaires, mais maintiendra l’indexation des pensions sur les prix.

L’accord du 13 Novembre  2003 et celui du 29 Mars  2009 dernier en date s’inspireront de la même politique de pression sur le pouvoir d’achat des pensions et poursuivront la logique de refus patronal d’une contribution supplémentaire.

 

A noter par rapport à ces deux textes

Que le premier engage un processus de cession du patrimoine social que plusieurs I.R.C avaient acquis, au détriment de revalorisation des pensions pendant une durée donnée, pour permettre aux cotisants et aux allocataires de bénéficier de loisirs           agréables et qualité à un cout compatibles avec leurs ressources.

Que le second contient dans ses attendus une pression très forte en direction du Gouvernement pour  conduire dans les meilleurs délais  une réforme des Régimes de base conformes aux désirs du patronat. 

 

                                                  0000000000000000

 

 

        Depuis plus d’un siècle la conquête  du droit à la retraite à 60 ans et celui des moyens de vivre dignement cette période de la vie a mobilisé des générations de travailleurs.

Conquis à travers des luttes qui comptent parmi les plus belles dans l’histoire sociale de notre pays. il s’inscrit encore aujourd’hui en terme de conquête du monde du travail  notamment en matière de reconnaissance de la pénibilité qu’elle soit physique ou mentale, face à l’intransigeance patronale et aux atermoiements des Pouvoirs Publics en la matière.

 A la veille d’un nouveau et important débat national sur ce sujet, c’est un enjeu de société qui nécessite une mobilisation puissante et permanente. Face aux puissances de l’argent, plus que jamais « avec la CGT  le dossier de la retraite reste ouvert » pour   imposer des droits nouveaux.

 

 

                                                                                                                                                                                                                                   Aimé Relave    mars 2010.

 

    Merci à  Marcel Bacteman et à Gilbert Stoquert, mes camarades des transports  pour leur aide précieuse .

 

 

 

 

 

 

 

1/ ANNEXE – pour aider et  éclairer le lecteur

 

Pour évoquer la pauvreté du paysan on se souviendra des vers du poète 

 

Œ « Enfin n’en pouvant plus d’effort et de douleur

 Il met bas  son fagot, il songe à son malheur

Quel plaisir a-t-il eu depuis qu’il est au monde ?

En est il un plus pauvre  en la machine ronde ?

Point de gain quelques foi, et jamais  de repos. Sa femme, ses enfants, les     soldats, les impôts, les créanciers et la corvée… »   La Fontaine

-                                                    La mort et le Bûcheron

 

 Lavoisier 1743- 1794 un des scientifiques les plus réputés du 18ème siècle   père  de la chimie moderne  était un Fermier général.

 

Ž  «  Le travail n’est pas la part maudite de la vie humaine .Il est source de dignité, de création et de socialisation, sans oublier la légitimité du travailleur à se défendre individuellement ou collectivement… »  Jean-Christophe LE Duigou interview à La Croix Octobre 2009.

 

Victor HUGO – mènera en tant qu’homme politique et ’écrivain une bataille pour interdire en particulier le travail des enfants dans les mines.

 

 Marx publie le Manifeste du parti communiste en 1848 dans le même temps Proudhon  auteur de la célèbre phrase « la propriété c’est le vol »   lance entre autre les principes d’une forme de mutualisme.

Fourier initie le « Fouriérisme »  système coopératif  notamment à travers les phalanstères.

 

‘ Paul Lafargue 1811-1842 – Fondateur du parti ouvrier français avec Jules Guesde – auteur «  du droit à la paresse ». Il épousera la fille de K. Marx et se suicidera à son 70ème anniversaire avec son épouse « avant que l’impitoyable vieillesse lui enlève un à un les plaisirs et les joies de l’existence. » A travers son roman «  Les cloches de Bale », Aragon évoque avec talent la vie de ce militant ouvrier.

 

’ Un recensement réalisé en 1931 relevait pour la première fois  dans notre pays, que la population urbaine était supérieure à la population rurale.

 

“ On comptait en 1910- 500.000 rentiers qui en France pouvaient vivre aisément sons besoin de travailler. En 1913 Marcel Proust rentier investira 35.000 F  de l’époque pour publier son premier roman à compte d’auteur.

 

” En novembre 1944, un journal du soir écrit « les petits rentiers sont aujourd’hui des pauvres, les vieux travailleurs touchent par jour ce qu’un manœuvre gagne en une heure ».

• Louis Oury, jeune apprenti aux Chantiers de Saint-Nazaire dans les années cinquante raconte dans son roman « les Prolos.» «Il y a encore le père Mace, le bonhomme est âgé de 72 ans, on le garde comme balayeur. Il a demandé à rester à l’atelier plutôt que de prendre une retraite qui ne lui permettrait pas de vivre décemment. Un vrai squelette. Il n’a que la peau sur les os, on entend ses jointures craquer à chacun de ses mouvements, lorsqu’il s’avance le balai à la main, c’est l’allégorie de la mort. On craint que le balai ne se transforme en faux et on s’écarte instinctivement. 

 

uu L »ordonnance du 28 mars 1982 – ouvrant droit à la retraite à 60 ans se conclut par la volonté du gouvernement de « mettre en place un système ou l’ouverture du droit à la retraite serait davantage fondé sur la durée d’assurance pour les travailleurs et travailleuses qui ont exercé les métiers les plus pénibles et qui ont effectué les carrières les plus longues ».

 

 

 

 

Compte-rendu du débat du 1er Congrès de la FNMT – CGT des 16 et 17 septembre 1902 qui s’est tenu cours Morand à Lyon, Bourse du Travail.

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 8 Mai 2010

Depuis ce matin, on nous rabat les oreilles sur le 9 Mai, date choisie pour en faire la fête de l'Europe, à partir de la mise en place par Robert Schuman de la Communauté Européeenne du charbon et de l'acier en 1951 (CECA) ; la CECA allait protéger l'acier européen, chacun sait ce qu'est devenue l'industrie de l'acier européen devenu l'acier d'un aventurier Mittal que s'en met plein les poches.

Cette CECA  fut la piste d'essai de toutes ces politiques de destructration de l'industrie au point qu'aujourd'hui celles-ci sont d'un manque criant pour répondre aux besoins.

Certains font de Robert Schuman un grand homme, un saint, comme catholique ami de Pie XII, son dossier est en cours d'études par le Vatican ;  mais ce politicien anticommuniste fut surtout un des serviteurs des maitres des forges lorrains et de la puissance américaine autour du plan Marshall. Une tâche indélébile lui restera, celle d'avoir voté les pleins pouvoirs à Pétain. Ensuite il ne fut ni résistant ni collaborateur, il se réfugia dans les monastères attendant la libération.

 

Je met en ligne une intervention que j'ai faite lors d'un colloque concernant cette CECA, créée par Schuman et par les Américains et qui montre que cette Europe qui est née à travers l'acier et le charbon avait dès le départ l'odeur du fric et du libéralisme dévastateur auquel les Schuman et Monnet ont prêté leur concours avec les socialistes de l'époque dont Guy Mollet et autres.

Bernard Lamirand

 

 

la ceca :( par Bernard lamirand ancien membre du comité consultatif de la CECA et ancien Secrétaire de la fédération CGT de la métallurgie) lors d'une conférence tenue à Grenoble à l'IEP (institut des études politiques).

 

Mesdames et Messieurs, je tiens à vous remercier l’IEP  et son comite d’organisation de l’invitation qui m’a été faite en tant qu’ancien membre du comité onsultatif, pour vous parler de la façon dont mon organisation syndicale a vecu la creation de la ceca et son developpement.

 

Dans la présentation des entretiens de l’IEP, il est indiqué que l’objet de cette rencontre est de mieux connaître les positions passées et actuelles des syndicats envers l’Europe ainsi que celles des institutions européennes envers les syndicats, sur fond de questionnement sur l’ « Europe sociale ».

Je me bornerai, pour cette intervention, de vous parler du vécu historique de la CGT métallurgie concernant la mise en place de la CECA laissant à ceux qui ont des responsabilités syndicales aujourd’hui le soin de vous parler du présent et de l’avenir.

Le cartel de l’acier Sarre-Lorraine-Rhur a longtemps dominé le monde industriel, économique et politique avant guerre.

A la libération, celui-ci entendait reprendre toute sa place dans la nouvelle configuration politique et économique.

Les liens de certains maîtres des forges avec l’appareil d’état nazi nécessitaient cependant d’autres formes d’organisation que le vieux cartel d’avant guerre.

L’objectif des sidérurgistes français était de reprendre pied dans une Europe sous domination américaine, mais avec une crainte : la peur d’être nationalisée notamment là où les usines avaient travaillé à plein rendement pour l’industrie de guerre allemande.

Il fallait trouver des solutions.

Pour De Wendel, Usinor et Schneider s’ouvrait une nouvelle période : celle de retrouver une  crédibilité et reconstituer une force de frappe sidérurgique dépassant le cadre des frontières françaises. Ce n’était pas un chemin inconnu pour les maîtres des forges ;  leur implication d’avant guerre dépassait leurs intérêts régionaux respectifs : 

De Wendel siégeait parallèlement dans les structures politiques économiques du Reich et de la France.  

Schneider s’était assuré une présence en Tchécoslovaquie avec les usines Skoda.

Cette situation, la CGT l’avait dénoncée à cette époque. Il n’est donc pas étonnant que la Fédération des travailleurs CGT de la métallurgie, dés la libération du pays, se dresse contre ces maîtres des forges et leur mène un combat sans concession.

Elle le mène face au «combinat Rhur-Sarre-Lorraine » dit-elle dans l’Union des métaux, journal syndical.

Nous sommes en plein dans les années 1950, période de la  Guerre froide où toute évolution se trouve placé dans les rapports est-ouest.

La scission syndicale dans la CGT a eu lieu avec la création de FO et le syndicalisme international s’est divisé.

La fédération CGT de la métallurgie est en première ligne pour défendre la paix retrouvée.

Il y a le risque de réarmement de l’Allemagne sous domination américaine qui l’inquiète.

Elle partage cette argumentation développée sur le plan politique par les partis communistes de l’Europe de l’Ouest qui viennent d’être exclus des gouvernements de la libération.

Elle a sa propre réflexion sur les questions de l’indépendance vis-à-vis des Etats-Unis ; ce sont des années où il faut faire face à la tentative d’instaurer une France sous tutelle américaine (plan Marshall).

Les menaces se précisent, la paix est précaire, des voix se font entendre pour employer l’arme atomique contre L’union soviétique ou en Corée. En même temps, domine le sentiment parmi les métallos de la  CGT, très majoritaires dans le pays, que la reconstruction de l’Allemagne de l’Ouest va servir aux forces de guerre.

Les questions du minerai de fer, de l’acier, préoccupe la fédération des travailleur de la métallurgie CGT: «le minerai lorrain prend le chemin de la Ruhr »  dit-elle ;  (article dans l’union des métaux en NOVEMBRE 48). Il faut voir que les séquelles de la guerre sont loin d’être cicatrisées pour tous ces hommes et ces femmes qui ont combattu l’hitlérisme et fait de la résistance.

Les productions sidérurgiques évoluent plus favorablement pour l’Allemagne ; celle-ci voit sa production s’accélérer avec l’aide américaine et dépasser celle de la France dés le début des années 50.

La présentation du plan Schuman est alors considérée comme l’équivalent pour l’acier du plan Marshall. C’est un plan en faveur des marchands de canons dit-on à la fédération des métaux. (Démarche qui peut se comprendre dans l’état d’esprit de l’époque mais cette opinion empêche de voir le vrai objectif que la FTM CGT ne voit pas tout de suite : une réorganisation capitaliste de la production d’acier au niveau de l’Europe, prélude à d’autres mesures ensuite pour mettre en place une Europe libérale).

La fédération des métaux ne croit pas que la CECA  est conçue pour mettre un terme aux batailles ancestrales et aux conflits entre l’Allemagne et le France comme le dit Robert Schuman. Ambroise Croizat, Secrétaire général de la FTM CGT, et ancien ministre du travail à la libération, s’exprimera avec force : « dire que le plan Schuman est un facteur de paix est une imposture. Ce n’est pas en unissant des matières premières sous le contrôle des états majors des marchands de canons que l’on peut créer les conditions de paix et de réconciliation allemande. » (Éditorial de l’union métaux de mai 51)

On le voit, ce qui domine, c’est surtout la crainte que ce plan serve à la remilitarisation de l’Allemagne de l’ouest sous la direction des Etats Unis.

L’Intervention d’André SHANEN, secrétaire de la fédération CGT (Union des métaux) en apporte démonstration en citant l’intervention du secrétaire d’état américain en déplacement à l’OTAN à Bruxelles : « Les impôts doivent être augmentés…l’ouvrier se basant sur l’exemple américain sera précipité dans le chômage pendant la reconversion vers les productions de guerre…. A vous de nous imiter …vous avez signé le plan Marshall, vous avez accepté les clauses du pacte atlantique, vous avez pris des engagements, alors, tenez-les. ».

La CECA va donc être vu comme un outil placé sous la férule des américains.

Elle  sera en fait que l’amorce du marché commun et de la communauté européenne. Mais, en 1950, nous en sommes qu’à l’organisation du marché du charbon et de l’acier au niveau européen.

Des hommes politiques, en lien avec les USA, mettront alors les bouchées doubles pour créer les conditions d’une autorité européenne du charbon et de l’acier. J’en citerai les trois principaux protagonistes :

-Dean ACHESON ; ce n’est pas n’importe qui, c’est le ministre des affaires étrangères des Etats Unis d’Amérique, c’est l’avocat de la grande banque américaine MORGAN et de la STELL, le plus grand trust américain de la sidérurgie.

-Conrad ADENAUER  chancelier Allemand; c’est l’ancien administrateur d’une dizaine de firmes allemandes d’avant guerre et porte-parole des sidérurgistes de la RUHR. Il a l’avantage d’avoir refusé de servir sous le nazisme.

-Robert SCHUMAN  ministre français; c’est l’ancien avocat du comité des forges, il se présenta même avant guerre aux élections sur la liste du très réactionnaire De Wendel, IL DONNA LES PLEIN POUVOIR A PETAIN .

Inutile de dire que cet attelage pour créer la CECA a été combattu tout de suite par la fédération de la métallurgie.

« Le plan Schuman ne doit pas être vu uniquement  sous l’aspect de la fusion des industries minières et sidérurgiques de la Ruhr et de la Lorraine. C’est remettre entre les mains d’une même autorité supranationale la production de l’acier du charbon sous le double signe du plan Marshall et du pacte atlantique » est-il indiqué dans un éditorial de la CGT métallurgie.

Nous voyons enfin que la FTM perçoit l’enjeu capitalistique de l’opération CECA.

La CECA est alors considérée comme le cheval de Troie du capitalisme américain qui dicte sa loi en Europe, elle reçoit en effet   aides et subsides et  des moyens modernes de fabrication de l’acier venant des Etats unis tels le train à bandes de Denain ainsi que La Sollac.

Les productions nationales sont considérées en danger, les sidérurgistes CGT en soulèvent  les raisons.

La production d’acier, pivot du développement industriel économique évolue en faveur de  l’Allemagne de l’ouest, c’est cette donnée qui influencera les dirigeants de l’époque pour dire que cette situation s’aggravera avec un cartel européen à dominante allemande.

Ce qui ne se vérifiera pas par la suite.

Le Plan Schuman est alors dénoncé systématiquement par la CGT.

Plus tard, la CECA sera considérée comme l’outil de régularisation du marché de l’acier et du charbon dans le cadre de la concurrence entre maîtres des forges au niveau international.

Dans la sidérurgie, la CECA va être au cœur des financements, pour certains pays et en particulier la France, du capitalisme monopoliste d’état : les subventions, les aides de toutes sortes d’états vont y abonder au rythme des restructurations décidées.

La CECA, c’était l’avenir assuré des régions minières et sidérurgiques, disait-on, pour faire accepter cet organisme supranational ; les sidérurgistes lorrains, de la Loire  et du Nord de la France ont très vite compris, eux qui en furent les principales victimes, que leurs régions en subiraient les conséquences. De nombreuses luttes marquèrent les différentes étapes des restructurations notamment en Lorraine.

La toute puissance du marché commun puis de la communauté Européenne s’est affirmée au cours des décennies suivantes sur la CECA et les décisions prises étaient inspirées à ce niveau.

Quand je siégeais au comité consultatif, dans les années 80,  je voyais venir les commissaires européens chargés de la politique industrielle et économique pour dicter la marche à suivre en fonction du marché de l’acier et en brandissant souvent la menace de l’article 58 stipulant « l’état de crise manifeste en cas de marasme de l’acier. Ce qui  fut fait par la suite.

A voir comment les maîtres des forges français, qui au départ n’étaient pas très convaincus de cette création,  ont profité de cette institution, il  n’y a pas photo entre les sidérurgistes victimes et les maîtres des forges qui se sont tous enrichis en se reconvertissant à bon compte au moment de la reprise en main par l’Etat par le gouvernement Barre quand la sidérurgie française fut considérée en état de faillite.

La CECA a été au centre d’une des plus grandes casses industrielles du 20ème siècle, mais cependant d’autres aspects plus positifs méritent d’être soulignés :

 -la recherche développement ; incontestablement la recherche a été un axe fort pour développer des productions d’aciers à haute performance.

- l’évolution des technologies et le développement des outils à forte capacité notamment avec des hauts fourneaux impressionnants et les techniques nouvelles pour produire de l’acier en coulée continue.

La CECA va en effet  jouer un rôle important dans l’évolution des techniques de production de l’acier qui nous feront passer du stade des fours Martin aux aciéries à coulée continue, à la fabrication d’aciers de plus en plus perfectionnés.

De nombreuses luttes des sidérurgistes européens, dans les années de développement et de modernisation, ont apporté aussi  de réelles évolutions des conditions de vie et de travail des sidérurgistes et l’aspect du logement des sidérurgistes a été pris en compte.

Finalement, La CECA  aura été, non le cheval de Troie de l’industrie sidérurgique américaine, ou encore de la dominations des trusts allemands, comme le pensait, dans le contexte de l’époque, les dirigeants CGT, mais plutôt le moyen pour recomposer le capital dans cette industrie.

Prenons par exemple ce discours si longtemps employé par les responsables de la communauté européenne du charbon et de l’acier - que des sacrifices étaient nécessaires pour assurer le devenir de l’acier Européen- ;  les restructurations faites dans tous les pays d’Europe, comme dans un jeu de monopoly, ont complètement modifié les structures existantes conduisant à des géants de l’acier qui se sont ensuite spécialisés sur les créneaux les plus profitables.

Ils ont réuni puis séparé des productions utiles, ils ont détruits ou vendus ce qui rapporté le moins, ils ont investis et délocalisés dans les pays à bas coûts de main d’œuvre, pour, au bout du compte, se faire avaler par un plus gros poisson qu’eux, avec en France une OPA où des milliards d’Euros ont été bradés dans un bras de fer qui a tourné à l’avantage d’un flibustier international, Mittal, un repreneur, dépeceur d’usines sidérurgiques en perdition devenu un des principaux producteurs d’acier dans le monde.

Beau résultat de cette CECA et de l’Europe libérale. Robert Schuman proposait de faire une grande industrie de l’acier européenne, la soif de profits a abouti à autre chose : rendre dépendant l’acier européen.

La CECA  a été dissoute mais finalement elle a rempli son rôle : être un organisme utile  pour des stratégies plus large du capital que l’horizon européen.

Elle a failli dans son rôle de protéger l’acier Européen et son argumentation des années 80 que l’acier était en voie de régression est aujourd’hui battue en brèche par la pénurie du fait des besoins actuels et notamment dans les pays émergeants.

Une dimension que les libéraux de la commission de Bruxelles n’ont pas voulu voir dans leur recherche obsessionnelle du profit maximum.

La fermeture d’installations à Gandrange Rombas, en Lorraine, est le dernier avatar de ces fusions absorptions et nous voyons le premier ministre français Fillion indiquait à la sortie d’un conseil interministériel ce lundi que la question essentiel :  c’est le maintien des capacités de production de l’acier en France.

Pourquoi ne pas l’avoir dit plus tôt au temps où se détruisait des dizaines de milliers de tonnes de capacité de production.

Je vous remercie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié le 7 Mai 2010

BOURSE : LES VOLEURS SONT A NOUVEAU A L'ŒUVRE

 

Un vent de panique souffle sur toutes les bourses de la planète cet après-midi.

La bourse de Paris dégringolait de plus de 5, 70 points. A Londres, la Bourse a brusquement décroché dans l'après-midi, cédant jusqu'à 4,1 %.

La Bourse de Madrid a décroché, perdant plus de 3 %. La Bourse de Lisbonne perd plus de 3,41 % à 16 h 30. La Bourse d'Athènes a terminé sur une baisse marquée de 2,86 %.

"Les primes que les investisseurs demandent pour détenir des obligations grecques ou portugaises ont encore augmenté. L'écart de rendement entre les obligations grecques et allemandes à dix ans a franchi en fin de matinée le seuil des 1 000 points de base, du jamais vu depuis la création de la zone euro", indique le journal "le Monde".

A New York, le Dow Jones perdait 2,25 % et le Nasdaq 3,52 % peu après l'ouverture des échanges.

L'indice Nikkei des valeurs vedettes a dégringolé de 3,74 % à la mi-séance, cumulant une perte de près de 7 % en deux jours. "La raison de la chute, tout le monde la connaît : la Grèce. Le marché prend en compte la possibilité que le problème grec s'étende à l'Espagne et au Portugal", a expliqué un analyste de SMBC Friend Securities.

 La plupart des autres marchés d'Asie connaissaient des moments difficiles. Sydney et Taipeh perdaient plus de 2 % chacune, tandis que Séoul lâchait environ 3 %. Les pertes étaient plus limitées à Shanghai (- 0,42 %) et Hongkong (- 0,67 %) analyse une revue de presse économique.

Tout démontre que la crise est loin d'être terminée et même qu'elle s'aiguise sur les marchés où les profiteurs s'en donnent à cœur joie vu la déficience des Etats capitalistes qui les encourage à poursuivre leur sale besogne en faisant payer aux travailleurs leurs frasques financières.

Les décisions prises pour la Grèce encourage les agioteurs et commissionnaires à poursuivre leur sale boulot puisque ce sont les états qui remboursent leurs frasques pour ensuite se tourner vers les populations pour qu'elles payent la note. Pourquoi s'en faire, les pauvres paieront.

En France nous savons que les principaux agents de ces manipulations financières sont les banques installées en Grèce telle le Crédit Agricole et la Société Générale et Madame Lagarde vient de leur faire un cadeau de prés de 17 milliards, car l'argent consenti au gouvernement grec ira pour rembourser les intérêts bancaires de tous ces fieffés spéculateurs.

Le plan du socialiste Strauss-Kahn, du FMI, encourage lui aussi tous ces accapareurs a continué leur sale boulot puisqu'il assortit les mesures d'aides financières à une cure d'austérité ahurissante venant d'un socialiste et une abstinence salariale  pour soutenir le capital frauduleux alors qu'il aurait dû aider les salariés et les retraités.

Alors si les bourses sont cet après-midi dans un tel état de fièvre, c'est que les spéculateurs ouvrent de nouveaux feux , puisque leurs déprédations ne sont pas châtiées par les Etats, notamment en Espagne et au Portugal, où ils espèrent des mesures du même genre qu'en Grèce. On peut même dire que tout cela est cousu de fil-blanc et que derrière ce tohu-bohu financier, les états profitent de l'aubaine pour ratisser large les acquis sociaux à détruire sous prétexte d'union sacrée et de sacrifices à faire pour redresser la situation économique.

D'ailleurs certains qui nous avaient vanté un capitalisme moralisé accompagne avec anticipation. Pour la France l'on peut appeler cela un hold-up social, puisque le Premier "sinistre" Fillon, préconise de mettre notre pays en austérité  en s'adressant aux travailleurs et retraités pour qu'ils payent la note alors qu'en même temps Sarkozy et Fillon protègent les banquiers et  tous les détenteurs des boucliers fiscaux.

Pour les naïfs,  ceux qui croient encore que les mesures concernant les retraites, c'est pour redresser les comptes, eh bien les annonces actuelles, dans tous les pays, de remise en cause des âges  de la retraite font bien partie de la trousse de secours pour sauver le capital.

Il est temps de passer au vrai communisme.

Je fais une proposition à tous les pays qui ont des dettes contractées avec les grandes banques, dont les françaises, c'est de leur dire à ces banquiers et actionnaires véreux,  que puisqu'ils ont foutu la M… eh bien qu'ils inscrivent sur leurs comptes de pertes et profits que les prêts consentis à taux d'intérêts usuraires deviennent caduc et à fond perdu.

Qu'ils ne leur restent plus qu'à doter leur bilan d'un compte de dotations et amortissements de dettes irrécouvrables.

Voilà une première mesure qui assainirait la planète financière.

 

Bernard LAMIRAND

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Publié le 7 Mai 2010

LE PROGRAMME  DE STRAUSS-KAHN POUR 2012 ? 

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STRAUSS-KAHN EN GRECE VIENT DE NOUS FOURNIR SON PROGRAMME POUR 2012 EN France

 

Le journal "l'humanité", s'il n'existait pas, on devrait l'inventer.

Ce matin du vendredi 7 mai il nous offre le document travaillé par la FMI, dont le directeur est le socialiste-libéral  Strauss-Kahn, pour mettre à la misère le peuple grec.

J'ai voulu apporter ma petite note personnelle à ce programme en le qualifiant de programme du candidat Strauss-Kahn pour les présidentielles de 2012 en France vu que la France se trouvera toujours sous els fourches caudines du FMI et des agences de notations.

Pour cela, j'ai repris en traduisant à ma façon, pour la France, toutes les mesures qu'il a édictées contre les travailleurs et les retraités grecs et en leur donnant une petite note coquine dans ce moment de noirceur ou ce social-libéral va punir les travailleurs et les retraités grecs et protéger les riches grecs et autres qui ont foutu ce pays dans la banqueroute.

PROGRAMME 2012 PRESIDENTIEL D'UN SOCIALISTE DE LA DIETE

1- L'état sera constamment sous la tutelle du FMI et des grandes banques pour déterminer toutes les dépenses publiques et sociales.

2-Les politiques publiques et les programmes sociaux devront être conduites par des experts extérieurs reconnus internationalement : les agences de notations des grandes banques américaines surveilleront la réalisation de ces objectifs.

3- L'administration publique devra être réformée de fonds en comble en appelant à des fusions de municipalités, de préfectures et de régions.

4-Le contrôle du budget de l'état par le pouvoir législatif sera réduit et le parlement ne devra pas modifier la taille du budget.

5-Un plan de privatisation dont le but sera de lever de sommes d'argent importantes pour réduire les dettes accumulées par l'état et Sarkozy au profit des banquiers.

6- Tout sera fait pour privilégier des activités profitables et en particulier des entreprises publics comme la SNCF et EDF qui seront remis à des actionnaires comme LVMH, L'OREAL ou VIVENDI ou autres. Toutes lignes non profitables seront fermées. Les compteurs de gaz et d'électricité seront coupés dès la première incartade pour chaque mauvais payeur.

7- les tarifs d'électricité seront libérés afin que les gros portefeuilles d'actions puissent réaliser des opérations juteuses.

8-Pour la santé, le système de soins sera celui de la mise en place d'un contrôle électronique de chaque client et non de patient, formule ancienne et dépassée. Toutes opérations de santé sera ou non autorisée par une agence de surveillance contrôlée par les sociétés d'assurances privées.

9) 4 fonctionnaires sur 5 partant en retraite ne seront pas remplacées.

10)Le traitement des fonctionnaires sera gelé jusque 2017, date du renouvellement du mandat présidentielle.

11) Aucune revalorisation des salaires et des pensions dans le privé ne sera autorisée tant que la dette de la France ne sera pas dans les clous de la règle sacro-sainte des 3 % du PIB. Les heures supplémentaires seront autorisées sans limites pour suppléer aux carences salariales.

12- Toutes les règles de salaires minimum garanti seront suspendues quelque soit le taux de l'inflation; il s'agit ici de créer les meilleures conditions pour que les actionnaires retrouvent des rémunérations à la hauteur de leur engagement financier. L'emploi ne sera sauvé que si on baisse les salaires, je m'y emploierai.

13 - Les mesures de retraites doivent être repoussées à 65 ans tant dans le public que dans le privé sous la règle fondamentale de l'équité.

14- Les revalorisations des retraites ne pourront excéder 2,5 % d'ici 2050. D'autres mesures plus substantielles devront être prises entre 2050 et 2100.

15- La directive Bolkestein de concurrence entre salariés européens pour abaisser le prix des salaires sera appliquée en France;  de même toutes les garanties collectives jugées dangereuses pour le marché libre et non faussée seront abrogées.

16- Mon camarade Jospin disait que "l'Etat ne peut pas tout", moi je dirai les "marchés doivent décidés de tout".

17- Vives actionnaires, vive le capital.

 

Bernard LAMIRAND

 

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Publié le 5 Mai 2010

CA953RKSCAV80HM2CAXAD143CA2Q5M3ECAO9MQ8ZCA5AGZCLCAW3GA2FCAI« Je comprends la colère de la population grecque»

DOMINIQUE STRAUSS-KAHN directeur général du FMI

HYPOCRITE !
FAUX FRERE !
Une main de fer capitaliste dans un gant socialiste pour faire avaler le poison du FMI au Grecs et à tous les peuples pour payer ses employeurs : le capital US.
 A BOYCOTTER EN 2012
Bernard LAMIRAND

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Publié le 5 Mai 2010

ALLOCATIONS FAMILIALES ET REGLEMENT INTERIEUR

 

dickens_oliver_twist.gifJ'ai appris ce matin, par la presse, que Sarkozy allait sortir de sa poche quelques recettes pour dompter les garnements qui renversent les encriers dans les salles de classes, piétinent les plates bandes de la cour d'école et font l'école buissonnière.

J'ai imaginé un petit livre réglementaire que Nicoléon pourrait éditer à leur encontre, l'individu en ce moment se spécialisant dans des pensées livresques sur son bilan de trois ans.

Règlement interne de l'école Tartempion.

Article 1 - L'école de la République sera désormais placée sous le contrôle commun d'un gendarme et d'un abbé:  l'un en uniforme et l'autre en soutane.

Article 2 - Les parents sont responsables de leur progéniture et leur premier devoir au levée est de procurer la sainte parole de l'évangile:  un "notre père" et un "je vous salue Marie" accompagnera le petit déjeuner avant de s'habiller et de se rendre en classe.

Article 3 - A l'arrivée au portail anti-terroriste de Darcos, les élèves se découvriront  devant le précepteur avant de se mettre en rang par trois et en silence. Le badge électronique inséré dans une borne de présence permettra de vérifier la présence de l'élève dans l'enceinte scolaire. En cas de non présence des signaux lumineux et sonores retentiront dans les portables des parents.

Article 4 - Dés l'entrée en classe, chaque élève récitera l'air très connu: "Maréchal …" et se plongera dans ses devoirs dont le premier est de rendre hommage chaque jour à notre vénérable président à vie Nicoléon 1er. Les maitres, ensuite, déverseront les salades du ministre de l'éducation nationale.

Article 5- Avant de sortir à la récréation, le pion ou la pionne de service, fouilleront les poches pour vérifier si les élèves n'ont pas de paquets de cigarettes et des capotes anglaises. Si cela s'avérerait l'abbé ferait copier 50 fois "un crédo" et le gendarme de service administrerait une fessée dans la cour  devant l'ensemble des élèves réuni au carré pour assister à la punition.

Article 6- Au moins, une fois par semaine, un patron viendra expliquer comment se faire du blé honnêtement en faisant suer le burnous. Des banquiers viendront expliquer aux élèves comment piquer le fric sans se faire prendre et comment en récupérer gratos par l'Etat en cas de banqueroute.

Article 7- Les mouchards seront réinstallés, cette vieille pratique hérité des temps ancestraux doit retrouver de la vigueur et être le complément utile des caméras mis en place dans tous les lieux ou d'habitude les élèves se planquent pour fumer et bécoter les copines.

Article 8 - Les cours de "récrées" doivent être tenues propres et aérés, aucun crachats ni pets ne sera toléré.

Article 9- Les abords de l'école seront sous la responsabilité des parents, ceux-ci devront à tour de rôle surveiller les allées et venues;  l'école se donnera les moyens de compléter cette surveillance aux alentours avec l'aide de la milice  qui disposera sous peu de drones pour exercer une surveillance aérienne au dessus de l'espace scolaire. Ces drones seront reliés à un centre national de surveillance ayant son siège dans un abri souterrain antiatomique.

Article 10 - Tout élève réfractaire ayant subit plusieurs fois le châtiment de la punition et qui récidive sera muté dans une école religieuse afin qu'il s'habitue à se mettre à genoux.

Article 11 - Dans tous les cas les parents sont responsables de leur progéniture et les incartades seront chaque fois consignées sur un registre que le père ou la mère signeront. Ceux-ci, du fait de leur laisser-aller seront obligés de suivre des stages de réadaptation familiale sous la coupe de dames patronnesses choisies par Madame Parisot du MEDEF.

Article 12- En cas d'absences scolaires dûment constatées, les parents remettront d'eux- mêmes les allocations familiales touchées indûment à la caisse des écoles qui se chargera de l'affectation de ces sommes qui pourraient servir lors de la venue du Président pour payer le bouquet de fleur à Maman Carla notre vraie maitresse d'école.

Article 12- Le proviseur général Besson, dans sa croisade pour l'identité nationale, ayant décidé que le drapeau français devra être mis en berne dans tous les lieux publics, l'école Tartempion organisera chaque samedi avant de partir en pause scolaire du Week-end, une levée des couleurs avec la chorale scolaire et les chants de notre bien-aimée Carla .

Article 13- Il est interdit de se moquer du règlement. Toutes les réparties drôles sont proscrites.

 

Signé:  Le précepteur de l'Ecole Tartempion

PS: Comme dit une mauvaise langue, avec un truc pareil, la STASI pourrait aller se faire rhabiller.

 

 

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 3 Mai 2010

Cy_18_11_8_retraite70_reduit.jpgRETRAITES: LES MANŒUVRES COMMENCENT

 

A peine le Premier Mai passé, la droite, considérant la mobilisation modeste, estime se permettre  une première sortie concernant le dossier retraites et d'avancer ses pions d'une case.

Elle mise sur la non-mobilisation.

Le premier Mai, comme je l'ai dit hier, est annonciateur d'une forte mobilisation des salariés et des retraités si le travail de terrain prend de l'ampleur rapidement.

Nous en sommes qu'au début, pour l'instant les travailleurs sont plutôt dans l'attente de connaitre les décisions que prendra le gouvernement. Le monde du travail se mobilise souvent par réaction quand il est touché concrètement.

Une remarque: l'attention, à pas feutrés, portée par le gouvernement sur la réforme des retraites montre qu'il craint la montée du mécontentement, cela devrait faire réfléchir tous ceux qui sont restés à la maison le jour du Premier Mai.

Ainsi, ce jour, les loups ont mis le nez dehors, la meute s'est élancée vers le chemin de l'augmentation de l'âge de la retraite et donc la fin de la retraite à 60 ans en lançant dans les tuyaux: 61 ans en 2015, 62 ans en 2020 et 63 ans en 2030.

Nous avons eu par l'intermédiaire du journal "le Monde",  (dont un de ses dirigeants, Alain Minc, est conseiller de Sarkozy) les premières banderilles pour voir la réaction des salariés et apprécier le comportement des organisations syndicales et en particulier la CFDT dont WOERTH, dimanche, sur Canal Plus, s'est attardé sur leur congrès en indiquant qu'il réfléchissait sur les travaux pénibles et les personnes ayant la totalité de leur nombre d'années pour bénéficier d'une retraite à taux plein.

Dans le même temps, Hortefeux, ministre de l'intérieur, s'épanchait sur l'allongement de l'âge de la retraite et le secrétaire général de l'UMP Bertrant indiquait sa préférence, lui aussi, pour que l'âge légal de 60 ans sois remis en cause.

L'Elysée, après ce ballon d'essai, n'avait plus qu'à démentir hypocritement afin de faire croire que rien n'était joué.

Il n'y a que les niais pour croire à ce démenti.

La mise au point d'Eric Aubin de la CGT, tout de suite, est importante pour que le gouvernement et le patronat ne puisse enfoncer un coin dans l'unité syndicale dont on sait la fragilité.

Ce qu'a dit Bernard Thibault, ce jour, concernant la retraite à 60 ans sans décote est la réponse appropriée aux manœuvres qui vont se faire jour pour troquer les 60 ans contre des retraites anticipées pour les professions pénibles.

Bernard Thibault et la CGT ont d'autres part raison de porter le fer sur les 60 ans à taux plein, c'est-à-dire sans décote car se profile aussi à l'horizon l'idée d'une coquille vide des 60 ans en axant l'acquisition de la retraite pleine et entière en fonction du nombre d'années de cotisations à augmenter comme le suggère la CGC qui va jusqu'à préconiser 43 ans.

La question qui nous est posée, pour contrecarrer toutes les manœuvres qui vont se développer au fur et à mesure du moment de la présentation de la loi au conseil des ministres de juillet, c'est bien l'action et le débat dans les entreprises.

Nous avons pu mesurer l'état de mobilisation le premier mai, il est insuffisant pour gagner, disons-le franchement, il va falloir retrousser les manches, il faut aller à la rencontre des salariés qui, pour un certain nombre, ne mesurent pas l'importance d'agir et d'empêcher la remise en cause de la retraite à 60 ans telle que le patronat et le gouvernement le mijote en faisant tourner en ce moment les ordinateurs du conseil d'orientation des retraites sur la base de 65 ans.

Avez-vous remarqué aussi leur discrétion concernant le financement des retraites. Pourtant c'est la question centrale: peut-on oui ou non financer la retraite à taux plein à 60 ans pour tous?

La CGT répond oui et le démontre.

Alors ne faut-il pas exiger un débat national télévisé, puisque la retraite conditionne la vie de chacun d'entre nous ?

Alors à quand ce débat national, au vu et au su de tous les français.

Cela voudra mieux que les sempiternelles rencontres élyséennes.

De l'action et vite pour ne pas emmurer le débat dans les murs des ministères.

 

Bernard LAMIRAND

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Publié le 2 Mai 2010

UN PREMIER MAI ANNONCIATEUR

 

J'ai participé à la manifestation du premier dans les terres bourgeoises de Woerth, le ministre du chômage et maire de Chantilly.

Il y avait du peuple.

Les gueux avaient envahi la ville des rois fainéants.

J'exagère, Chantilly a aussi une population qui vit mal mais le sieur Woerth n'en a rien à cirer.

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Avant-hier, il passait sur France-Inter, et une brave retraitée lui avait signifiée qu'elle ne pouvait vivre avec 450 euros de retraite, avec cynisme, le ministre des actionnaires, faussement compatissant, lui répondit que des jeunes salariés gagnaient  moins.

Nous avons défilé dans sa ville et dans les beaux quartiers dont certains ont une ressemblance avec Neuilly, à la terrasse des cafés, les regards étaient tournés vers cette manifestation, chose rare dans les coins des patentés des courses hippiques et des concours de belles dames en chapeau.

IMG_7132.JPGDes gens prenaient les tracts et écoutaient les slogans pour la retraite à 60 ans, aux fenêtres certains applaudissaient, d'autres avaient l'air renfrogné, cela devait être des malheureux actionnaires dépouillés par les crapules staliniennes (leur discours n'a pas changé).

Woerth, n'a pas reçu les organisations syndicales, il a fermé les grilles de sa mairie, mis sa milice bourgeoise à l'entrée. Voilà le ministre de la concertation dans ses œuvres.

IMG_7146.JPG

Plus de 1500 manifestants ont ainsi fait entendre leur voix à ce ministre des retraites par capitalisation, car c'est de cela qu'il s'agit de mettre en place en sapant la retraite par répartition dont il fait semblant de la défendre.

Le soir, à la télévision, un reportage de FR3 nous montra un retraité CGT défilant avec les actifs et ce retraité montrait toute la solidarité des générations que certains veulent opposer.

Et puis, en ce premier Mai, les images parvenant de Grèce nous montraient les dégâts de la crise, de cette dette provenant de ce libéralisme, que les états européens et le FMI de Strauss-Kahn s'apprêtent à faire payer aux travailleurs et aux retraités grecs, à d'autres demain.

Quel ignominie de voir ce Président de la France, se joindre à la cohorte des financiers pour exiger que les grecs acceptent de baisser leurs salaires, leurs retraites, leurs congés, leurs primes de fin d'année et de payer une hausse de la TVA  tout en mettant à 67 ans l'âge de la retraite.

Hier soir, à  la sortie de la  réunion à l'Elysée, il fallait voir la mine réjoui de ces ministres qui avaient bien travaillé pour le "capital amoral"; celui-ci après avoir bénéficié des largesses des états par des dons et des prêts à 0 % raflait la mise:  les prêts consentis à la Grèce seront à taux usuraires, la dette sera compensée  en prenant le fric des travailleurs et retraités grecs et pour bonus aucune sanction financière aux banquiers  pour les déprédations  commises à l'économie grecque.

Que ce salauds de pauvres payent, voilà  la sentence de ces pouvoirs qu'ils soient socialistes ou de droite  de l'Europe libérale qui montre ainsi son vrai visage.

L'Europe de profiteurs.

Alors, oui, un premier Mai annonciateur d'une colère qui monte, nous sommes tous des grecs.

 

Bernard LAMIRAND

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Publié le 1 Mai 2010

la-greve-en-france.gifPREMIER MAI

Une date que marque la vie militante chaque année.

Qui ne se souvient pas de ses Premiers Mai ?

Je me rappelle de mes premiers Mai de lutte. Celui, en particulier de 1968 où nous sentions la montée de la marée qui allait emporter les vieilles fortifications d'un capitalisme autoritaire et mettre le régime gaulliste en difficulté (10 ans ça suffit disions nous ).

Des premiers Mai, il y en a eu. Pour moi cela reste la journée internationale de luttes et certainement pas  la fête du travail instituée par Pétain, le collaborateur des nazis.

Des défilés se sont succédés depuis les premiers premier Mai. Ceux du Front populaire, de la libération, de cette gauche qui se préparait à prendre le pouvoir en 1981(moment vite déçu par les promesses des socialistes non tenues).

Un premier Mai m'avait marqué, celui du centième anniversaire de la fusillade de Fourmies dans le Nord où j'accompagnais Louis Viannet à cette manifestation. Cela rappelle que le sang a coulé pour que les travailleurs aient le droit d'exister, d'avoir des syndicats, d'être reconnu en tant que tel.

Le premier Mai, c'est un brin de muguet aujourd'hui, dédions le à tous ceux qui luttent dans le monde contre l'oppression et l'exploitation de l'homme par l'homme.

Des premiers Mai, nous avons tous dans notre tête, ceux de nos luttes, ceux que nous préparions dans nos usines. Je revois des figures qui me sont chères de militants (es) d'Usinor Dunkerque, là où j'ai commencé à militer à la CGT.

Le premier Mai était une date marquante, celle où dans nos têtes émergeait l'idée de changer ce monde. D'en finir avec ce patronat de droit divin qui trônait dans nos usines de la sidérurgie.

Les premiers Mai d'aujourd'hui ont besoin non de nostalgie mais de se rappeler que cette date est celle qui nous est la plus chère. Celle de l'unité des travailleurs face à leurs patrons, face aux despotes, face au fascisme.

Les premiers Mai de la division sont ceux où le mouvement ouvrier en prend plein la figure, nous en avons connu, ceux des scissions de la CGT, ceux de la rupture du front populaire qui annonce la tragédie de l'occupation et de la collaboration, mais il y a les premiers Mai du rassemblement, celui de 1936 du front populaire, celui de 68 où les salariés occupent leurs usines, celui éphémère de 2002 devant la menace d'extrême droite où un million de personnes défilent à Paris contre la bête immonde.

Il y a aussi des premiers Mai libérateurs comme ceux de 1945, ceux de la fin de la guerre d'Algérie, du Vietnam etc.

Il y avait les premiers Mai à Moscou, énormes manifestations, mais où des apparatchiks ont trahis le communisme pour leur gloire personnelle.

Il y a les premiers Mai à La Havane de ce peuple qui lutte toujours pour l'existence de ce communisme vrai face à la première puissance capitaliste.

Il y a eu aussi les premiers Mai de deuil, celui qui m'a marqué le plus est celui du Chili où l'oppresseur Pinochet avait mis fin à une formidable espérance dans ce pays avec  Salvador Allende et Pablo Neruda .

Et aujourd'hui, en 2010, que seras le premier Mai?

Un grand premier Mai, celui qui relève la tête face à ce capitalisme qui broie les hommes dans sa recherche du profit, d'un capitalisme au bout de sa course mais qui tient parce que les communistes n'ont pas pris la mesure de ce qu'il faudrait faire pour enfin changer ce monde comme Marx le disait dans "le manifeste".

Ce  1er Mai 2010 mon attention se portera sur la Grèce, sur ses travailleurs qui ont décidé de lutter contre ce capitalisme retors qui veut leur imposer une cure d'austérité jamais vu en Europe depuis la libération.

Alors, ce premier Mai 2010 peut être d'un grand cru au moment où le capital veut s'attaquer à tous les acquis sociaux pour renflouer les banquiers et les actionnaires.

Tous dans les manifs.

Pour ma part, je serais à la manifestation de Chantilly où nous allons rendre visite à Woerth, celui qui prétend détruire la Sécurité sociale de Croizat.

Nous allons lui  faire ravaler sa réforme par….

 

Bernard LAMIRAND

 

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Rédigé par aragon 43

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