POLITIQUE A GAUCHE : LES ACCOMMODEMENTS OU UN VRAI CHANGEMENT ?
L'université d'été tenue à Nantes par les verts et celle de la fête de la Rose en Saône et Loire annoncent les vieilles recettes et la tambouille électorale pour les présidentielles de
2012.
Les impétrants se préparent.
Leur but : battre Sarkozy et le remplacer. Tout un programme…
De même quelques chevaux de retour font leur réapparition, comme Chevènement, présent à la fête de la Rose du département de Saône et Loire. D'autres frétillent aussi dans le marais socialiste
comme Valls.
Un autre candidat potentiel ne dit rien et s'embusque, attendant son heure, il s'agit de Strauss-Kahn. Chercher sa logique : l'échec de Sarkozy, actuellement en cours et apparaitre comme le
recours à partir de sa notoriété acquise en tant que directeur du Fond monétaire international.
Tous ces gens-là n'ont qu'en tête la Présidence de la République comme enjeu de carrière.
Certains sont déjà entrain de préconiser un "arc républicain" allant du Front de Gauche jusqu'au Modem. Ici renait de ses cendres le vieil avatar de l'Union de la gauche, agrémenté d'une dosette
de centrisme.
A cette université d'été des verts et d'Europe Ecologie est bien apparu ce remake : une sorte d'Union sacrée contre Sarkozy et en trouvant le candidat ou la candidate le plus à même de gagner.
Il semble que le représentant du PCF, présent à cette rencontre, n'a pas partagé cette vision des choses. Heureusement… mais on verra…
La fête de l'Humanité retentira des débats sur le comment le PCF envisage le discussion avec tous les citoyens de gauche sur le contenu ou projet pour les présidentielles et les législatives et
il s'agit de cela plutôt que de discerner sur quel (le) sera le " farfadet(te)" en capacité de guerroyer contre Sarkozy et sa coterie pendant les deux années à venir.
Les verts-écologistes viennent donc de sortir leur joker: la juge Joly, prête à transformer les 2 ans qui viennent, en un immense prétoire anti-Sarkozien. Les socialistes pensent eux à leurs
primaires dont le risque est grand de voir sortir du chapeau "l'agent double" Strauss-Kahn.
Pendant ce temps, à l'extrême droite, on compte les points; et l'on fait monter la pression sur les données sécuritaires au point que le discours de la droite classique
emprunte de plus en plus à la vulgate raciste.
Pourtant, les Français, dans tous les sondages qui tombent, en reste à l'essentiel : l'emploi, le pouvoir d'achat, la retraite à 60 ans, la protection sociale, l'hôpital public et la santé et les
services publics, le devenir des enfants, l'école etc.
L'heure, pour eux, n'est pas à la foire d'empoigne à gauche pour savoir qui sera le meilleur candidat pour battre Sarkozy mais bien un projet qui rassemble sur des bases néo-communistes: n'ayons
pas peur des mots.
Un projet par rapport à ce capitalisme destructeur, de cette crise dont il est responsable, de la nécessité de prendre des mesures pour en finir avec la spéculation, la loi du marché, l'Europe et
sa constitution libérale. Sinon Strauss-Kahn, candidature recherchée d'or et déjà par la bourgeoisie serait notre nouveau chemin de croix (voir la série de sondage pour lancer cette candidature).
La bourgeoisie ne met en effet jamais ses œufs dans le même panier. Hier, elle a été de tous les combats pour s'accaparer du pouvoir, il n'y a qu'à relire les articles de
Karl-Marx sur la lutte de classe en France 1848/1850 pour comprendre qu'elle n'est jamais à cours de fourberie et elle est à l'œuvre pour une solution de remplacement par la candidature de
Strauss-Kahn, candidat de rechange.
Tout est prêt pour poursuivre une stratégie conforme aux intérêts du capital international et d'assurer les meilleures conditions de la sortie de crise pour le capital et les gros actionnaires.
Strauss-Kahn vient d'ailleurs de nous donner la pleine mesure de son servilité aux règles libérales à travers le FMI où il a su faire plier le peuple grec et son
gouvernement socialiste.
En plus, à entendre le discours de l'autre envoyé du Capital-libéral, le vert Cohn -Bendit, va plus loin, en proposant la sainte alliance avec la parti de Bayrou.
Sur le thème des retraites, il vient de refuser de défendre l'âge légal de départ à 60 ans: "les salariés doivent pouvoir décider à quel moment ils vont partir à la retraite»,
a-t-il fait savoir. L'Europe libéral de Lisbonne peut dormir tranquille.
Hier, dans ces deux rassemblements, aucun d'entre eux n'a vraiment parlé du maintien de la retraite à 60 ans et dans ce qui a été rapporté par les médias, aucune expression forte pour appeler à
la mobilisation générale le 7 Septembre.
Si le peuple de gauche ne veut pas un nouveau scénario 2002 ou 2007 comme perspective, il se doit d'agir pour que le projet soit anticapitaliste et qu'il se concrétise dès maintenant par des
luttes sans attendre 2012.
Alors un projet communiste, faisant de chaque français le réalisateur de ce qui doit maintenant émerger doit apparaître rapidement.
Dans le programme électoral devrait être envisagé, ni plus ni moins, un référendum donnant les pouvoirs à une assemblée nationale élue au suffrage universel et à la proportionnelle. Le retour à
la démocratie républicaine nécessite que tout citoyen puisse participer à toutes les décisions le concernant dépassant la délégation de pouvoir actuelle.
Doit donc être posée la fin de cette république bananière et les brigandages de la haute bourgeoisie financière dont les scandales montrent à quel point la république
démocratique est une urgence.
Bernard LAMIRAND