Publié le 10 Novembre 2010
Publié le 9 Novembre 2010
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Publié le 9 Novembre 2010
LES VRAIS FRAUDEURS COURRENT TOUJOURS (Paradis fiscaux)
Ce matin, les perroquets de l'information, (pas le brave journaliste pigiste ou érémiste) nous informaient d'un grand scandale: les fraudes de la sécurité sociale sont en hausse (+70%) depuis 2006, selon un article paru dans "Les échos" d'un éditorialiste patronal ( Pécresse).
On ne sait si c'est un prolo qui s'est fait porter pâle ou un patron qui n'a pas déclaré ses salariés sans papiers.
Bref, nous disent les perroquets: un acte frauduleux
.
Une généralité pour faire peur et lever la colère et montrer du doigt un coupable, le quidam.
J'aurais aimé les entendre s'insurger, concernant la retraite à 60 ans, face à la triche de ce gouvernement visant à retarder l'âge de la retraite pour permettre demain ,aux assureurs privés, au frangin de Sarkozy, de faire de substantiels profits avec les comptes épargne retraites dont il est fait grande publicité en ce moment dans tous les médias.
Le bon citoyen que je suis, solidaire, serait porté à accepter ces critiques face à ceux qui tripatouillent avec la solidarité sociale. Mais cela ne cache t'il pas la forêt de fraudes des "grosses légumes" qui peuvent tricher légalement ?
Mais d'abord pourquoi une telle augmentation des fraudes : est-ce parce que les limiers de la sécu font mieux leur travail de vérification, est-ce parce que la crise faisant tellement de victimes, ces victimes se raccrochent aux branches qu'elles peuvent trouver dans leur descente aux enfers de la misère, ou est-ce des erreurs informatiques ?
Ou encore …
Ne mélanges t'on pas dans ces statistiques, tout et n'importe quoi: par exemple les erreurs dans des déclarations et des fraudes avérées, notamment celles des patrons qui ne déclarent pas les salaires de tous leurs salariés ?
Je serai à la place de ces perroquets, j'essaierai d'en savoir un peu plus. Mais là ils quitteraient la cage aux oiseaux qui ne peut que siffler l'air élyséen.
Et puis, toujours en écoutant ces perroquets, "voilà ti pas" qu'on nous annonce que les banquiers sont entrain de faire une année qui pète le feu en matière de résultats bancaires.
Des milliards sont captés par ces banquiers profiteurs: profiteurs parce que spéculateurs et responsables de la crise des subprimes; et en lisant mon journal l'humanité ce matin, j'apprends que c'est en tondant le client, le petit -vous savez celui qui doit avoir un compte bancaire pour que son patron lui verse son salaire- et en matière de tonte nous apprenons donc que les tarifs ont explosé pour les tenues de compte, les opérations bancaires et que ces messieurs les banquiers se sont fait une belle fortune sur le dos des salariés en prenant leur dime à chaque opération qu'ils font et qui soit disant leur coûterait la peau des fesses.
Alors je dis bande de fraudeurs légaux.
Les perroquets, ce matin, n'en causeront pas et pour cause, l'agio bancaire n'est pas une fraude mais une rétribution du capital; le capital c'est le vol disait Proudhon: l'agio en fait partie.
Vous avez dit fraudeurs !
Bernard LAMIRAND
Publié le 7 Novembre 2010
Les députés ont voté pour l’ensemble des 4 branches de la Sécu un déficit de 20,9 milliards d’euros, soit quasiment la même chose que l’année dernière (21,3 milliards d’euros).
CYNISME ET MÉTHODE COUÉ POUR LES PRÉVISIONS
En 2014, ils prévoient un déficit global de 15,3 milliards d’euros. Il faut bien comprendre ce que cela veut dire. Comme les néolibéraux appliquent le dogme d’un
nécessaire accroissement de la déformation de la répartition de la valeur ajoutée (ou dit autrement « modification de la répartition des richesses ») en faveur des profits et au détriment des
salaires directs et socialisés, il n’y aura pas de recettes nouvelles. Pire, ils prévoient l’affaissement relatif des recettes Sécu au regard des richesses produites. Conclusion : la diminution
du déficit est due au recul rapide des remboursements assurance maladie, à la baisse des retraites et à la diminution forte des déclarations AT-MP. CQFD.
QU’EN EST-IL DE L’ALLONGEMENT DE LA DURÉE DE VIE DE LA CADES ?
La caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES) est un moyen de regrouper des déficits que l’on souhaite sortir du budget annuel. La CADES a été créée en 1996
pour financer ces déficits par le crédit. Bien évidemment, cette création est en grande partie due à un manque de recettes sociales. Ce manque de recettes sociales est directement lié à la
déformation de la répartition de la valeur ajoutée depuis une trentaine d’années (voir plus haut ; cela représente un manque de 186 milliards d’euros par an dans le « camp du salaire direct et
socialisé »). Comme les néolibéraux estiment que cette déformation de la répartition de la valeur ajoutée est une bonne chose, elle est érigée en dogme. S’y ajoutant la montée des besoins
sociaux, voici les raisons du fameux « trou de la Sécu ».
Les néolibéraux ont donc créé la CADES pour financer par le crédit ces déficits, en renvoyant sur les générations futures leur paiement. Et puis, comme le
gouvernement ne souhaite pas augmenter les recettes sociales, elle n’a comme possibilité que de reculer la date d’échéance de la CADES (avec ce PLFSS, l’échéance de la CADES est repoussée de 2021
à 2025) ou de durcir encore les politiques anti-sociales. Bien évidemment, ce système porte en lui-même sa future crise, car on ne pourra pas ad vitam utiliser ce subterfuge qui revient à faire
de la « cavalerie » pour des dépenses de fonctionnement.
AVEU DES DÉPUTÉS : ILS ONT VOTE LE MÊME DÉFICIT POUR L’ASSURANCE-MALADIE EN 2011 QU’EN 2010 !
Ils avaient voté l’année dernière pour le régime général de l’assurance-maladie un déficit de -11,4 milliards d’euros, ils ont voté cette année -11,5 milliards
d’euros. Et pour l’ensemble des régimes obligatoires, ils ont voté -11,3 milliards contre -11,2 l’année dernière. Preuve est faite, si besoin est, que le but de toutes les contre-réformes
régressives n’est pas le « trou de la Sécu » mais bien de diminuer les remboursements assurance-maladie pour :
- d’une part augmenter les remboursements des complémentaires santé et favoriser ainsi la privatisation et la marchandisation de l’assurance -maladie,
- d’autre part augmenter les profits au détriment des salaires directs et socialisés.1
- Pour mémoire, les députés ont adopté un objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) pour 2011 à 167,1 milliards d’euros, en hausse de 2,9% par rapport à 2010. Cet Ondam 2011 est décomposé en six sous-objectifs :
- dépenses de soins de ville: 77,3 milliards d’euros (+2,8%)
- dépenses relatives aux établissements de santé tarifés à l’activité: 53,9 milliards d’euros (+2,8%)
- autres dépenses relatives aux établissements de santé: 19,0 milliards d’euros (+2,7%)
- contribution de l’assurance maladie aux dépenses en établissements et services pour personnes âgées: 7,6 milliards d’euros (+4,4%)
- contribution de l’assurance maladie aux dépenses en établissements et services pour personnes handicapées: 8,2 milliards d’euros (+3,3%)
- autres prises en charge: 1,1 milliard d’euros (+5,9%).
A noter que le député du Nouveau centre Jean-Luc Préel (Vendée) est intervenu pour vanter l’idée de créer des Ordam (déclinaison de l’Ondam dans les régions). La ministre a dit que c’était bien à terme dans l’objectif du ministère, une fois que l’évaluation du fonctionnement des ARS serait réalisée.
POUR LA BRANCHE AT-MP, LE SCANDALE CONTINUE !
Ils ont voté un excédent de 100 millions d’euros en 2011 (régime général et ensemble des régimes) pour la branche accidents du travail et maladies professionnelles
(AT-MP) après un déficit de 500 millions en 2010. Lisons entre les lignes. Tout est fait dans les contre-réformes régressives pour faire en sorte que les AT-MP soient de moins en moins
indemnisés. Rappelons que c’est le patronat qui finance entièrement cette branche, il est donc important, pour le MEDEF, que les représentants du MEDEF à l’Assemblée nationale rééquilibre cette
branche plus que toute autre! La dernière en date est l’article 25 de la loi sur les retraites qui supprime l’indépendance des médecins du travail en donnant leurs prérogatives au directeur des
services de santé au travail directement nommé par les employeurs. Bien joué pour les employeurs, un scandale de plus pour les salariés !
LA PRESSION SUR LES MÉDECINS AMBULATOIRES S’ACCENTUE
Les députés ont voté la possibilité pour la CNAMTS de ne plus payer les cotisations sociales pour les médecins qui n’acceptent pas les directives néolibérales
ordonnées par le directeur de général de la Caisse. Voilà une disposition qui va empêcher les médecins de répondre aux besoins sociaux des citoyens et de leurs familles.
LE DISPOSITIF POUR ACCÉLÉRER LES BAISSES DE REMBOURSEMENT AM EST EN PLACE
Les députés ont voté une révision périodique des actes et prestations tous les cinq ans. Comme si tous les 5 ans, certains actes (notés dans l’article L-162-1-7 du
Code de la Sécu) mériteraient de ne plus être remboursés ou d’avoir un remboursement moindre. Tout est en place pour la privatisation des profits, la socialisation des pertes, la diminution des
prestations sociales pour le plus grand nombre et l’augmentation de l’enrichissement pour une partie très minoritaire de la population.
NÉOLIBÉRALISME OBLIGE, LA MINISTRE ROSELYNE BACHELOT DÉCIDE DE SUSPENDRE LE CSS
Le Contrat Santé Solidarité (CSS) qui était un des rares points positifs de la loi scélérate par ailleurs dite Hôpital, Patients, Santé, Territoires (HPST) a été
suspendu par la ministre sur pression des médecins néolibéraux de la médecine ambulatoire. Ce contrat était prévu pour faire travailler les médecins ambulatoires dans les zones à très faible
densité médicale.
On voit bien là comment les lois néolibérales sont prévues. Pour faire passer le cœur des politiques néolibérales, on rajoute quelques « rustines » attrayantes pour
que les néolibéraux de gauche votent le texte et participent à son application (nombre de membres de cabinets ministériels de la gauche et deux anciens ministres de la santé de « gôche » ont
participé pour l’un et participe toujours pour l’autre à la contre-réforme césariste des ARS). Puis, la ministre néolibérale n’applique pas ses rustines. Alors Gérard Bapt au nom du PS se permet
de critiquer avec « tact et mesure » la ministre.
Nous lui disons : quand accepterez-vous l’idée que votre pratique politico-stratégique est au mieux d’une grande naïveté et au pire un soutien à des mesures
anti-sociales ?
EXTENSION DE LA MISE SOUS ACCORD PRÉALABLE DES TRANSFERTS EN SSR
Là encore, voyez où on en est. Jusqu’ici, pour qu’un transfert puisse se faire de l’hôpital vers le réseau des Soins de Suite et de Rééducation (SSR), certains
transferts étaient soumis à un accord préalable (aujourd’hui des ARS). Eh bien l’article 37 augmentera le nombre de ces accords préalables par le directeur de l’ARS et non par un médecin. On voit
là la dérive. Moins de pouvoirs médicaux par les médecins, augmentation des technocrates nommés par le monarque, plus de démocratie sociale et sanitaire. On voit bien là la nécessité impérieuse
d’une véritable démocratie sanitaire et sociale, nationale et locale comme le programme du Conseil national de la résistance l’avait prévu.
MAISONS DE NAISSANCES CONTRE MATERNITÉS DE PROXIMITÉ
Qui serait contre l’installation pour expérimentation, votée par les députés, de maisons de naissances où les femmes pouvaient accoucher dans des centres moins
médicalisés (n’oublions pas que la majorité des femmes hollandaises accouchent chez elle avec un dispositif de très haute sécurité!) ? Mais là où le bât blesse, c’est quand cette position est
utilisée contre les hôpitaux et maternités de proximité. Au lieu d’augmenter le libre choix des patientes, le dispositif vise à substituer l’un par l’autre. Pour ceux qui ont une vue d’ensemble
de la protection sociale, cela rappelle l’expérimentation des « jardins d’accueil » pour les 2-3 ans alors que l’on a fermé 104.000 places de maternelles dans cette tranche d’âge depuis le début
du siècle et que le frein est mis à la construction des crèches collectives et familiales ! Eh bien ce même dispositif est à l’?œuvre dans la santé. On ferme les hôpitaux et maternités de
proximité et on expérimente les « maisons de naissances ». De qui se moque-t-on?
LES DÉPUTÉS VOTENT LA CONVERGENCE TARIFAIRE PUBLIC-PRIVÉ EN PRENANT LES PRIX LES PLUS BAS !
L’article 41 a été un grand moment de cynisme de la part de la majorité présidentielle. Tout en maintenant les différences de prise en compte des obligations (plus
fortes dans le public que dans le privé, notamment par la prise en compte des rémunérations des médecins dans le public et non dans le privé, des missions d’intérêts général – MIGAC –
insuffisants pour l’hôpital public), des choix des établissements2, ils ont voté la convergence tarifaire sur la base des prix les plus bas !
Cerise sur le gâteau, le président de la Fédération Hospitalière de France (FHF, regroupant les hôpitaux publics), le député UMP Jean Leonetti, non favorable à la
convergence tarifaire, a refusé de défendre sa position dans l’hémicycle en s’absentant fort opportunément.
Plus scélérat que cela, tu meurs!
LE PLAFOND DE L’AIDE A L’ACQUISITION D’UNE COMPLÉMENTAIRE SANTE AUGMENTE
Près de 8 % des assurés sociaux n’ont pas de complémentaire santé. Tout simplement parce qu’ils n’ont pas les moyens de la payer. L’idéal serait d’augmenter le
remboursement Sécu (la seule structure qui est solidaire pour tout le monde de la même façon) pour ne pas avoir besoin d’une complémentaire santé pour se soigner correctement. Mais comme la
politique néolibérale actuelle est plutôt de diminuer les remboursements Sécu, les néolibéraux proposent d’augmenter les aides à l’acquisition d’une complémentaire santé pour favoriser les
assureurs finançant des actionnaires, assureurs qui sont, avec les instituts de prévoyance, les grands gagnants de tout recul de la Sécu, souvent au détriment des mutuelles. Donc, au lieu
d’améliorer les remboursements Sécu, les députés ont augmenté le plafond de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS). Grâce à l’article 18, ce plafond passe de 20 à 26 % du plafond
CMU-C au 1er janvier 2011 puis à 30 % au 1er janvier 2012. Nouveau cadeau pour l’UNOCAM (regroupant les organisations de la complémentaire santé, assureurs, instituts de prévoyance et mutuelles).
Des études, notamment de l’Irdes, montrent bien que même l’augmentation des personnes couvertes par une complémentaire santé n’entraînent pas une diminution des inégalités sociales de santé
puisque de 25 à 36 % (suivant les études, 36% est le chiffre avancé par l’étude du CISS réalisée par Viavoice) d’assurés sociaux qui font de la renonciation de soins pour des raisons
financières.
LES FONDS DE PENSION A L’HONNEUR DU PLFSS 2011
Ainsi, le projet de réforme prévoit que la moitié des sommes perçues par un salarié au titre de la participation aux résultats de l’entreprise sera, sauf avis
contraire dudit salarié, obligatoirement versée sur le plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco). Les députés UMP ont étendu cette mesure à d’autres formes de capitalisation qui
bénéficient d’avantages fiscaux : le plan d’épargne retraite d’entreprise (Pere) et le plan d’épargne retraite populaire (Perp). Enfin, pour renforcer l’attractivité de la retraite par
capitalisation, le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand, est coauteur d’une mesure qui permet une sortie en capital, certes limitée à 20 % de l’épargne, lors du départ en retraite
(Politis 23 septembre).
QU’EN EST-IL DE LA BRANCHE FAMILLE DU PLFSS 2011 ?
Bien que la branche soit dotée de 400 millions supplémentaires par rapport à l’année dernière, nous ne pouvons pas accepter les deux mesures d’économie proposées
chiffrées à 240 millions d’euros (État, CNAF) pour la première et à 64 millions d’euros (CNAF) pour la seconde.
- L’une concerne la suppression de la rétroactivité de trois mois précédant la demande d’une aide au logement (APL, ALS, ALF) si le demandeur remplissait les conditions d’octroi de l’aide. Voir le communiqué de l’UFAL à ce sujet3
- La deuxième mesure, de même ordre, portait sur l’allocation de base de la prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE), fixant le versement de cette allocation au premier jour du mois civil suivant la naissance ou l’arrivée au foyer de l’enfant et non plus à compter du jour de la naissance ou de l’arrivée de l’enfant.
Comme l’a remarqué à juste titre l’Union nationale des associations familiales (UNAF) pour s’opposer à ces dispositions, les prestations concernées étant des
prestations sous condition de ressources, ces mesures vont exclusivement pénaliser des familles à revenus modestes, voire très faibles. L’effort demandé n’est donc pas équitable.
Heureusement, les députés n’ont pas suivi Mme Morano concernant la PAJE. Souhaitons que la mesure ne revienne pas dans la suite de la discussion
parlementaire
Bien évidemment, là comme ailleurs, rien n’est fait en partant des besoins et d’une étude socio-démographique. Le retard en centaines de milliers de places de
crèches collectives et familiales, de classes maternelles (104.000 supprimées depuis le début du siècle), l’injustice que le premier enfant ne bénéficie pas d’allocations familiales, le refus de
la double modulation de l’allocation de rentrée scolaire (ARS en fonction de l’âge mais aussi du type de filière utilisée), le refus d’étudier le salaire socialisé à l’enfant et au jeune en
remplacement des allocations familiales de la naissance au premier emploi stable, tout cela devrait être inscrit dans un plan pluriannuel dans les PLFSS. Rien de tout cela aujourd’hui!
- Nous avons bien montré précédemment que la déformation de la répartition de la valeur ajoutée (ou dit autrement « modification de la répartition des richesses ») depuis 30 ans est par an de 9,3 points de PIB (186 milliards d’euros par an en euros 2010) au profit des profits et au détriment des salaires directs et socialisés. Rétablir la place du curseur salaires-profits comme il y a 30 ans est une condition nécessaire pour régler le « trou de la Sécu construit et fabriqué ». [↩]
- Les ARH puis les ARS organisent la privatisation des profits dans le privé et la socialisation des pertes dans le public par une tarification honteuse de la tarification à l’activité (T2A) augmentant les tarifs pour les pathologies suivies majoritairement dans les cliniques privés à but lucratif pour les actionnaires et baissant celles qui sont majoritairement suivies dans le public. [↩]
-
Ajoutons que :
- les aides au logement ont parfois, souvent du mal a être convenablement traitées dans les temps par la branche Famille, certains dossiers pouvant aller jusqu’à 7 mois d’instruction,
- les aides au logement sont particulièrement complexes, difficilement compréhensibles par les familles et posent régulièrement la question de l’accès aux droits. Il ne s’agit pas de revenir au délai de 2 années de rétroactivité appliquée par la branche il y a quelques années. [↩]
par Bernard Teper
Co-responsable du secteur Santé - Protection sociale de l'UFAL
Publié le 6 Novembre 2010
SOUFFRANCE AU TRAVAIL: UNE RENCONTRE ENRICHISSANTE
Après avoir participé ce samedi matin à la manifestation pour la retraite à 60 ans à Creil, je me suis rendu à l'initiative "Souffrance au travail" organisée à la médiathèque de Nogent sur Oise, la ville dont je suis domicilié.
Nous étions une cinquantaine de personnes présentes pour la projection d'un documentaire traitant les méthodes de management conditionnant les salariés dans le groupe Fenwick au point d'en faire des "serfs" des temps d'aujourd'hui.
Christiane Carlin conseillère municipale PCF de Nogent sur Oise en était l'initiatrice avec la participation de Madame Annette Moreuil Médecin de prévention.
Le documentaire permettait une bonne discussion: nous l'avons eue.
Auparavant, je reviens sur ce film, montrant à quel point l'humain est mis sous pression dans les entreprises qu'elles soient privées ou publics, petites ou grandes où seul compte le profit et pour l'extirper du processus de travail on rend l'homme tellement dominé et aliéné que sa santé se dégrade physiquement et psychologiquement au travail.
Les techniques de mises en oeuvre amènent à rendre les hommes et les femmes formatés aux objectifs de profits de l'entreprise.
Le langage et les techniques employées pour intégrer ( pression, notations, mise en concurrence des vendeurs, leaders ) montraient à quel point est poussé l'embrigadement dans un travail insensé. Le lien avec le réel est brouillé pour faire adopter un parcours obligé, aliénant, avec une ambiance pour faire en sorte que ce qui s'inscrit dans le cerveau soit la performance à réaliser coûte que coûte.
Et il faut tuer le concurrent qu'il soit dans l'entreprise ou sur le marché.
La loi de la jungle comme le disait Henri Krasucki.
La carotte est de mise pour les gagneurs et le déshonneur et l'opprobre pour les perdants.
Cette souffrance au travail détruit les plus fragiles, la compétitivité, la course à la performance entrainent à ce que les meilleurs s'autodétruisent dans ce jeu absurbe pour eux mais si avantageux pour le capital et ils deviennent un jour, à leur tour, les pestiférés dans le groupe.
J'ai noté à quel point ces méthodes pouvaient faire mal à la longue et créer des maladies notamment psychologiques.
Ce qui s'est passé à France-Télécom le démontre amplement.
Un intervenant parlait des méthodes employées chez les sportifs et qui créent tant de désordres notamment avec les troubles physiques et le dopage pour arriver à tenir le coup.
En l'écoutant je faisais un rapprochement avec tous ces hommes et ces femmes qui sont obligés de prendre des jours de maladie parce qu'ils ont besoin de s'extirper un moment de cette hystérie du management à la performance.
Il faudrait mettre en place dans le code du travail le retrait pour harcèlement managérial.
Et puis, Christiane, est revenue sur ceux qui tire les ficelles: l'actionnaire, le fonds de pension. C'est le cas à Fenwick qui appartient à un fond de pension américain et à une grande banque d'affaires dirigée par un milliardaire qui empoche et n'en a rien à foutre de l'humain et qui cherche toutes les économies possibles sur le dos des salariés.
Un bon débat donc, dommage que la population ne soit pas venue en masse.
Des interventions très pertinentes sont venues: j'ai retenu celle de cette dame qui nous dit " mais après ce constat que peut-on faire ?"
Le film donne l'impression d'une machine bien huilée d'un management très poussé et dans lequel l'individu est petit; mais en même temps il invite à se poser les questions pour s'en sortir et à en débattre.
C'est ce que j'ai fait modestement en apportant l'idée du collectif et de se parler.
J'ai posé l'idée que dans ces lieux où l'homme est si abaissé, où la souffrance au travail n'arrive pas à s'exprimer au contact de l'autre, de l'équipe, du groupe, il faut parler, se parler, se reparler, dire, dénoncer et proposer.
L'individu et le collectif, le lien, la parole , l'échange, et le syndicat comme outil, voilà ce qui est indispensable pour que le salarié se dégage du formatage et l'idéologie dominante de la performance à tout prix et donc de l'exploitation de l'homme par l'homme car en fait il s'agit bien de cela.
Christiane depuis des années se bat sur cette question de la santé au travail, nous ne l'avons pas toujours écouté, ce soir elle a fait émergé une petite flamme, celle de produire des réponses ensemble à ces postures de management qui assaillent l'humain.
J'ai apprécié cette rencontre.
Oui, nous avons à travailler des réponses collectives face à cette inhumanité que sécrète le capitalisme pour toujours faire "suer l'humain".
Bernard LAMIRAND
Publié le 1 Novembre 2010
FEUILLES D'AUTOMNE EN LUTTE
Premier novembre près de ma porte
Une belle journée d'automne suis chanceux
Dans la forêt où bruissent les feuilles mortes
Un magnifique tableau s'offre à mes yeux
Premier novembre viennent souvenirs
Ceux de mes parents des amis et camarades disparus
Ces arbres entremêlent le passé le présent et l'avenir
Existences que les feuilles écarlates invitent à notre vue
Novembre là où les bois prennent racines
Militants et militantes luttent
Pour que les grèves s'enracinent
Que la retraite à 60 années soit le but
Novembre quel mois cruel
Jeunes à Craonne fauchés en pleine fleur
Par des mains criminelles
Pétain et les autres ont fusillé leur bonheur
La forêt d'hallatte magnifiquement
Déposent ses belles feuilles à trépas
En novembre pour être printemps
Et exploser mille bourgeons de combats
Bernard LAMIRAND
Publié le 27 Octobre 2010
Depuis le vote par le Sénat du "projet scélérat" sur les retraites, un roulement de tambour venu de l'Elysée envahi les studios de télévision, les stations de radio, la presse écrite (sauf l'humanité): la lutte engagée pour la retraite à 60 ans vivrait ses derniers jours et les opposants à la pseudo-réforme seraient essoufflés.
Les salariés de la SNCF auraient repris le boulot, les raffineurs raffinent, les postiers postent, les salariés ramassent les ordures ménagères; il n'y aurait plus que ces "salopards" de dockers qui auraient l'audace de s'opposer à la privatisation du port de Marseille.
Le sire Woerth, quant à lui, content de sa besogne pour les riches, déclare que la grève n'a plus de sens. L'hirsute Borloo, bégaye la même chose.
Parisot du MEDEF, la marraine de la retraite aux calendes grecques, s'est sortie de sa boite pour féliciter le gouvernement tout en faisant patte de velours vis-à-vis des syndicats "partenariaux".
Le frangin de Sarkozy transforme le groupe de retraites complémentaires Malakoff en une officine de fonds de pensions et rêve à des milliards dans sa besace.
Toutes les assurances privées beuglent et dégorgent à la télé leur pub pour des retraites par capitalisation.
Kessler, grand patron des assurances, se frotte les mains: à nous les bonnes primes d'assurances quand la retraite par répartition et le conseil national de la résistance ne seront plus qu'un vieux souvenir et que l'on pourra plumer en toute quiétude les clients et non plus les assurés.
Les larbins de l'UMP, les centristes, les doigts sur la couture du pantalon, ont obéi aux ordres de Sarkozy et du conseiller de "déliaison" sociale de l'Elysée, le dénommé Soubie, pour que vite soient votées et entérinées les textes pour passer à autre chose.
La droite voudrait donc que l'on soit sage comme des images comme le dit si bien dans sa chronique de cette semaine, Maryse Dumas, dans l'humanité.
Eh bien, sage nous ne le serons pas.
On continue… …. … … … Vous n'aurez pas nos retraites.
Le 28 octobre et le 6 novembre marqueront la continuité d'une bataille qui durera le temps qu'elle doit durer.
La volonté du gouvernement, son impatience à passer à autre chose, son appel du pied avec le Medef à réengager ce qu'ils appellent le dialogue social, vaste fumisterie, ne trompera personne.
L'appel du pied à Chérèque est fait simplement pour arriver à diviser les salariés.
Diviser pour régner dit-on.
A nous de ne pas tomber dans ce piège tendu.
Nous ne passerons pas à autre chose, tout simplement parce que cette droite compte poursuivre le démantèlement des acquis de 1936, de 1945, de 1968.
La bataille va donc se poursuivre, plus que jamais, avec les formes qui correspondent à ce que les travailleurs, les jeunes, les retraités décident de faire.
Un camarade me disait dans ma boite: " Bernard, l'adversaire de classe à une stratégie pour nous diviser, nous devons toujours avoir une tactique de lutte en fonction de ce que l'adversaire de classe mène comme stratégie".
Je ne sais ce que retiendrons les organisations syndicales comme forme d'action après les journées du 28 octobre et du 6 novembre, mais il me semble que le combat engagé va durer, va se diversifier, va trouver des formes de rassemblement comme celles menées depuis la rentrée mais aussi des formes de harcèlement qui commencent à s'organiser un peu partout.
Ils veulent la tranquillité et sont prêts à jeter quelques miettes dans la cour à canard pour y parvenir; la meilleure réaction c'est de continuer à travailler à travailler au rassemblement autour du revendicatif, de l'élargir aux questions de l'emploi des jeunes, de la santé, des salaires et des qualifications à reconnaitre et à l'emploi stable.
60 ans doit claquer partout.
Ecrivons le partout, taguons-le, affichons le au fronton des mairies.
60 ans pour l'emploi, 60 ans à partir d'un bon salaire pour une bonne retraite, 60 ans pour les jeunes, 60 ans pour notre santé, 60 ans pour une vie nouvelle hors travail.
Eux brandissent leurs dividendes, nous on brandit nos 60 ans pour l'emploi et l'humain d'abord.
La bataille des retraites doit emmagasiner toutes les frustrations des salariés et des retraités et des jeunes surtout.
Ce matin, je ne sais plus exactement à quel endroit, des formes de luttes très ciblées ont été menées: celle d'un blocage complet d'une zone industrielle avec coupure de courant.
La lutte, la bataille de classe fait preuve d'imagination.
Soyons créatif et ne laissons pas au patronat, au gouvernement, une seule minute de répit.
Ils veulent que nous soyons sages comme des images, soyons combatifs comme des conquérants.
Bernard LAMIRAND
Publié le 25 Octobre 2010
EDF ATTENTION !!!!!
Un camarade vient de me transmettre ce texte que je juxtapose à l'augmentation des tarifs demandé par EDF il est clair que cette augmentation n'a rien à voir avec des investissements dans le solaire comme le dit EDF mais simplement de rémunérer les actionnaires selon leurs exigences de rendre profitable cette entreprise payée par les deniers du peuple
Les voleurs sont à l'affût et nous demande de passer à la caisse
Bernard LAMIRAND
A diffuser sans modération!!!,
Les fameux "compteurs intelligents" de consommation électrique dit compteurs LINKY devraient nous être installés à tous très bientôt et devraient nous être
facturés au prix fort (de 120 à 250!!! en fonction du tarif et de la puissance délivrés .
ATTENTION !!! il ne faudra surtout rien signer. On ne peut pas refuser à ERDF d'accéder à ses compteurs, ni de les changer mais, par contre, comme nous n'avons rien
demandé contractuellement, nous n'avons aucune obligation de signer quelque document que ce soit ; et du moment que nous n'aurons rien signé, ni EDF ni
ERDF ne pourra nous obliger à payer ces compteurs. Aujourd'hui, lorsque vous avez un incident ou un problème technique lié au compteur, ERDF l'échange gratuitement (vous
payez d'ailleurs un abonnement mensuel qui comprend entre autre l'entretien du réseau et du matériel).
Attention donc aux demandes de signatures : aucune , même pour la réception des travaux effectués, etc…
LES TARIFS D'ÉLECTRICITÉ VONT AUGMENTER POUR PERMETTRE LA CONCURRENCE nous dit-on !!! SCANDALEUX !!! Alors qu'on nous avait expliqué l'inverse : que grâce à l'ouverture du marché de l'électricité à la concurrence, les prix de l'énergie baisseraient
!!!...
À TERME, L'USAGER PEUT S'ATTENDRE À DES HAUSSES SUBSTANTIELLES DE SA
FACTURE, COMME CELA EST ENTRAIN DE SE PRODUIRE POUR LE GAZ...(+ 40% en 5ans)… NE NOUS LAISSONS PAS FAIRE !!!
Début juin 2010, les parlementaires ont eu entre les mains l'avenir du service public de l'électricité. En effet, a débuté dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale l'examen du projet de
loi NOME, soit la Nouvelle Organisation du Marché de l'Electricité, concoctée par le gouvernement
actuel.
le principe en est simple : constatant que la concurrence ne fonctionne pas ( 95 % des Français restent fidèles à l'opérateur historique EDF...) , le
gouvernement a donc décidé de la créer artificiellement...
Si la loi passe, à partir du 1er janvier 2011, EDF aura alorsl'obligation de revendre à ses concurrents jusqu'à 25 % de sa production d'électricité au coût de production
...
Un véritable hold-up !!! Les fournisseurs d'électricité privés vont se voir offrir un quart de la production de nos centrales, que les Français ont déjà payé avec leurs factures,
pour qu'ils puissent réaliser des profits, au seul bénéfice de leurs actionnaires...
C'est une première que de contraindre une entreprise, dans le monde de la "concurrence libre et non
faussée", à céder une partie de ses atouts à ses concurrents directs qui produisent peu ou pas du tout d'électricité.
Si vous êtes scandalisés ou que vous vouliez réagir, diffusez au moins ce message !!! Une fois livré à la
concurrence et surtout au "privé" ce sera trop tard. Le prix de l'électricité sera fixé par des groupes privés qui en fait seront des filiales d'un seul et unique
groupe!!!
Si vous pouvez faire circuler sans modération autour de vous ce message, alors n'hésitez pas
!!!
Publié le 24 Octobre 2010
La bataille des retraites continue.
Ce n'est pas parce que des pantins entre les mains de Sarkozy et de Woerth ont voté le passage de la retraite de 60 à 62 ans et 67 ans sans décote que les travailleurs et particulièrement les jeunes vont rentrer dans leur coquille et laisser faire ce déni social.
Ni non plus les grèves de s'arrêter et d'obéir à une loi scélérate comme l'exigent les perfides Woerth et Borloo ou autres ministres potiches des riches.
Bien sûr , je ne mets pas en cause les députés et sénateurs de gauche qui se sont battus pour empêcher ces coups bas au social et à la démocratie, dont en particulier l'atteinte au droit de grève par la réquisition, utilisée naguère par les réactionnaires de tous poils et les pétainistes.
Le plus réconfortant, c'est de voir une majorité de français qui continuent à donner leur confiance à l'action unie des syndicats et qui les incitent à poursuivre le mouvement et à ne pas tenir compte de ce vote de pickpocket de retraites venant des parlementaires de droite l'imposant contre la majorité de français qui n'en veulent pas et qui demandait simplement qu'une vraie négociation s'engage.
Maintenant, une nouvelle étape s'ouvre: la durée.
A ce jeu, Sarkozy pense que l'on s'essoufflera avant lui, et qu'avec un nouveau gouvernement les choses rentreront dans l'ordre et qu'il n'aura qu'à faire oublier ce moment délicat pour lui et les siens tout en l'imposant comme une fatalité du pot de fer contre le pot de terre.
La durée, c'est le mouvement social qui en détient les clés; il dure comme jamais il a duré dans l'histoire des manifestations sur une revendication sociale. Et s'il faut une guerre de longue haleine et bien ce mouvement social est en capacité de la mener. Et cela sans se référer à l'élection présidentielle de 2012 dans laquelle Sarkozy et les politiciens, qu'ils soient de gauche comme de droite, voudraient enfermer le mouvement en lui demandant maintenant de faire une longue trêve.
Nous allons faire durer la chose cette hiver, ce printemps prochain, et pour cela la tactique de lutte va compter.
L'objectif de toutes les organisations syndicales étant de défaire cette loi malhonnête réformant les retraites par répartition: il faut l'accompagner cet objectif de luttes durables et de manifestations continuels jusque quand les pouvoirs publics se décideront à la négociation de la retraite à 60 ans à taux plein.
Je dis bien à taux plein, à 60 ans.
Le taux plein doit être de rigueur pour tout parcours professionnel démarrant au sortir de l'école, c'est-à-dire après la formation générale. C'est simple, pas simpliste, c'est parler vrai.
Le parcours professionnel, dans cette vie au travail où le concept n'est plus l'emploi à vie au même endroit, doit tenir compte des parcours qu'ils soient atypiques, hachées, comprenant des périodes d'activités productives tant en richesses créées qu'en services rendus à la nation et en comptant toutes les périodes de formation comme des périodes permettant le taux plein: c'est-à-dire sans décote à 60 ans.
je rajoute même que l'idée d'une sécurité sociale professionnelle entraine de facto cette idée de taux plein pour tous, y compris pour ceux qui changent d'emploi ou voient leur emploi disparaitre pour différentes raisons, en supprimant la période de chômage devenue caduque par la disparition de ce mécanisme capitaliste gérant le salariat selon ses besoins.
La sécurité sociale professionnelle doit donc intégrer dans le parcours la retraite à 60 ans à taux plein quelque soit la condition faite au salarié de son activité ou de sa non activité à un moment donné de sa vie professionnelle.
Dans cette ordre d'idée, la retraite à 60 ans demeurerait l'âge de départ et pour ceux qui souhaiteraient poursuivre pour diverses raisons après, des possibilités de poursuivre serait à négocier en fonction du caractère propre d'un besoin précis (recherche).
D'autres part, si des hommes et des femmes estiment vouloir continuer une activité en dehors de ces dates de retraite, ils peuvent toujours s'inscrire dans des activités bénévoles, utiles sur le plan sociétal par exemple.
Pour les professions pénibles ou à risques professionnels collectifs, la retraite devrait être anticipée en fonction de nombre d'annuités exposées aux risques inhérents à la profession concernée, aux risques encourus, aux conditions de travail particulières ( exemple travail posté).Cette anticipation devrait être provisoire et assortie d'une réelle activité éradiquant toutes les mauvaises conditions de travail et des mesures concrètes devraient être prises en ce sens.
Quand au financement, le seul parti ayant fait des propositions novatrices en matière de financement, c'est le parti communiste français.
Voir ses propositions présentées dans le projet de loi qu'il a présenté au parlement lors du projet de loi sur les retraites.
Ce projet financier prend l'argent là ou il est , c'est-à-dire sur les profits mirifiques des grands groupes capitalistes et bancaires. Il rétablit les cotisations sociales sans exonérations patronales, il fait payer les actionnaires, les stock-options, l'intéressement et la participation. Il module les cotisations de l'entreprise en fonction de sa détermination concrète à favoriser l'emploi.
Il démoli les remparts mis en place par la droite concernant le bouclier fiscalet toutes les niches fiscales pour les riches.
C'est à cette bagarre qu'il faut maintenant se diriger.
La tactique des luttes pour durer est notre meilleure démarche.
Faire souffrir le capital, pas de guerre de tranchée mais une guerre permanente avec arrêts de travail, cahiers de revendication à l'appui, manifestations massives où ciblées.
Sarkozy pense qu'il en a fini avec le vote du parlement, démentons-le immédiatement le 28 octobre par une grande manifestation.
Il va installer un gouvernement revu et corrigé, pour, après avoir dépouillé les travailleurs, les rendre moutons avec un premier ministre chargé de faire la tape dans le dos aux syndicalistes pour faire la paix des braves; et bien sûr pour mieux les couillonner sur le dossier de la sécurité sociale, de l'emploi des séniors et des jeunes.
Apparait à nouveau les mots habituels de la collaboration souhaité entre le capital et le travail: partenariat, partenaires sociaux, syndicalistes responsables, gouvernance sociale, équité; et en même temps pour faire cette paix des braves, abandonnez vos grèves, conformez-vous à la loi, rentrez gentiment dans votre coquille, revenez nous voir à Matignon pour dialoguer, mais surtout ne touchez pas au grisbi.
Voilà un genre de discours patelin, d'un gant de velours dans une main encore sanglante.
Pour cela Sarkozy a trouvé un batteur d'estrade, un maquignon de la politique, un clown, un menteur, un tripatouilleur de la politique, une sorte de Charlot, un guignol pour faire passer la pilule.
28 Octobre, tous, plus que jamais dans les manifestations et les grèves.
On les aura.
Bernard LAMIRAND
Publié le 23 Octobre 2010
La réquisition est une arme antigrève.
Le patronat et les gouvernements les plus réactionnaires l'ont souvent employée.
Chacun peut retrouver dans l'histoire des luttes sociales des réquisitions de personnel pour casser les grèves.
C'est toujours quand la grève a un impact populaire fort que les forces dominatrices de l'argent et du pouvoir emploie cette arme pour faire taire les salariés en les menaçant de licenciements et d'emprisonnements.
La réquisition la plus féroce fut celle des travailleurs STO obligés de partir travailler dans l'Allemagne nazi sur ordre des SS et du régime pétainiste.
Les cheminots et les mineurs ont été particulièrement visés tout au long de leurs luttes par des réquisitions comme en 1953 pour les cheminots et les mineurs en 1963.
Dans cet article, je reprends une intervention de Benoit Frachon que j'ai retrouvée dans son livre " Au rythme des jours ", son propos est particulièrement en rapport avec ce qui se passe en ce moment avec la réquisition des raffineurs par les préfets sur ordre de Sarkozy.
Extraits: " Chacun sait que les travailleurs ne font des grèves, y compris celles qu'on appelle " les grèves surprises", que lorsqu'ils n'ont pas d'autre moyen de faire entendre leur voix et de défendre leurs légitimes revendications.
Mieux, ils en viennent à des formes nouvelles d'actions parce que le patronat et l'Etat ont créé une situation telle que le libre exercice du droit de grève se heurte à toute une série d'entraves, accumulées les unes après les autres, qui, obligent les salariés à adapter leur tactique aux conditions qui leur sont imposées….
... Les mesures que prennent le patronat et l'Etat pour briser les grèves,, sous le fallacieux prétexte de défendre la liberté du travail, y sont aussi pour quelque chose…
… la hâte du pouvoir à vouloir prendre des mesures de "réglementation de la grève" démontre, d'une part, son embarras devant la montée de l'action revendicative, qui se conjugue d'ailleurs avec les manifestations du mécontentement paysan, d'autre part, sa croyance que son usage immodéré de la radio mettra l'opinion publique passagèrement de son coté.
Les organisations syndicales, dans leur ensemble, sont parfaitement conscientes de la gravité des mesures envisagées.
Elles ont fait face dans l'union, et avec énergie, à la réquisition. Elles sauront faire front de la même façon à l'atteinte aux droits de grève baptisée réglementation pour les besoins de la cause. Les démocrates seront avec elles et les petites gens, avertis, les soutiendront également.
Il faut réagir rapidement. La classe ouvrière doit être prévenue que les mesures envisagées par le pouvoir visent à la paralyser dans sa lutte pour les salaires, la réduction du temps de travail et pour les libertés, et se tenir prête à une riposte puissante."
Ces propos tenus par Benoit Frachon en 1963 dans un article paru dans l'humanité lors de la grève des mineurs sont toujours d'actualité. Ce qui vient de se produire, la réquisition de salariés des raffineries, est un acte grave contre le droit de grève.
Benoit Frachon parlait de riposte puissante: il en faut une. Je pense que la CGT ne peut en rester à l'utilisation, certes nécessaire de l'action juridique, mais qu'elle doit prendre toutes les mesures pour que l'ensemble de travailleurs réagissent contre cette atteinte à une liberté fondamentale.
Bernard LAMIRAND