Publié le 4 Février 2011

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photo d'un grand rassemblement contre la retraite à 67 ans en Espagne

 

TRISTES  SYNDICALISTES !

Ainsi les dirigeants syndicalistes espagnols qu'ils soient des Commissions ouvrières ou de l'Union générale  des travailleurs (UGT) ont battu en retraite et entériné la réforme des retraites selon les critères établis par le gouvernement socialiste espagnol qui n'a d'ailleurs plus rien à voir, depuis longtemps, avec un quelconque socialisme.

L'Europe libérale a ainsi imposé à ce pays la retraite à 67 ans, là où le chômage dépasse largement les 10% avec des salariés (es) très précarisés (es), des jeunes et des anciens sans travail depuis des années, et qui auront comme seules perspectives de se trouver en dehors du travail, sans ressources, plus longtemps encore avant d'espérer que quelques années de retraites dans un pays où l'espérance de vie est inférieure à celle de la France.

En plus les retraites seront calculées sur les 25 meilleures années au lieu de quinze années, 25 années avec des trous dû à la précarité et donc avec des pensions indigentes à 67 ans.

Pourtant, à l'appel des syndicats, des manifestations importantes avaient eu lieu dans le dernier trimestre 2010, et le peuple espagnol  victime de la crise n'hésitait pas à battre le pavé.

Que s'est-il donc passé ?

Tout simplement ces syndicalistes espagnols les ont abandonné et ont plié bagages devant le capital et son représentant espagnol, le zélé Zapatero.

Les travailleurs espagnols viennent donc d'être roulés dans la farine par leurs propres représentants chargés pourtant de les défendre. Les grèves du dernier trimestre dans ce pays n'autorisaient pas ces syndicalistes "en peau de lapin" à signer un des pires recul social de ce pays. Ces syndicalistes ont succombé aux marchés financiers, au FMI qui préconise partout en Europe des coupe sombres sur les budgets sociaux, ont ployé devant la finance internationale qui se redresse partout en se sucrant sur les salaires, les retraites, la protection sociale.

Je plains ces travailleurs et ces retraités espagnols: leurs dirigeants les ont abandonné au bord la route de la lutte.

Et pendant ce temps là, que fait cette Europe syndicale ?

Pas grand-chose. J'ose espérer qu'elle va se désolidariser de ce déni social espagnol et qu'elle aura, face aux mesures qui pleuvent actuellement contre les salariés européens , le réflexe de réagir syndicalement, autrement que par un communiqué sibyllin. L'action d'octobre à Bruxelles ne peut en être un baroud d'honneur: les salariés européens ont besoin de luttes communes notamment sur les salaires, l'emploi, les retraites et les conditions de travail qui ne cessent de se dégrader.

Oui, triste Europe syndical, quand certains de ses dirigeants oublient le monde du travail pour permettre au capital de financer sa crise sur le dos des salariés et retraités.

Dirigeants syndicalistes espagnols, je ne vous félicite pas: honte à vous.

Bernard LAMIRAND SYNDICALISTE

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 2 Février 2011

Alliot_Marie.gifALLIOT MARIE… LA SINCERITE ????

C'est bien dommage que ce ne fut pas un député communiste qui posa la question à Alliot Marie sur son séjour en Tunisie entre Noël et la nouvelle année à l'Assemblée Nationale, cet après-midi, à partir des informations parues dans le Canard Enchainé.

Je ne reviens pas sur l'article que j'ai fait ce matin, tout semble être conforme aux dires du canard.

Les socialistes ont occupé le terrain à l'assemblée nationale sur les affaires oubliant qu'ils ont eux aussi flatté ces "roitelets" se succédant dans le Maghreb  et le Moyen orient  depuis des décennies assurant les intérêts du capital international.

Alliot Marie s'est défendue concernant ses escapades vacancières en Tunisie, dont elle et sa famille ont pu bénéficié chez le dictateur ben Ali en proie à une révolution du peuple.

C'est un mauvais point, blâmable, d'une ministre des affaires étrangères que d'aller se faire chouchouter chez le dictateur en plein branle-bas.. Un stage de recyclage à Sciences-Po  lui serait utile et encore .

A l'écouter cet après midi, on se serait cru à la maternelle, l'enfant qui a fauté et qui dénonce son voisin.

Il fallait en effet prouver que le couple était blanc comme neige. Le couple Alliot-Marie-Ollier a dû répéter toute la nuit pour débiter les balivernes entendues à l'assemblée nationale. Ainsi ils ont pris un avion de ligne jusqu'à Tunis (dont acte) et à l'arrivée à l'Aéroport, ils ont croisé leur ami milliardaire qui se trouvait là, par hasard, avec son avion privé. Par hasard, ils allaient tous  au même endroit, et le milliardaire ami de Ben Ali, comme pour des auto-stoppeurs, les a pris à bord y compris avec toute la famille - on ne sait pas si le chien, le chat, le poisson dans un bocal était du voyage. L'hôtel était celui du convoyeur, un autre hasard, et enfin une chose qu'il faudra "détouiller": qui a payé ? Selon les dires du compagnon, c'est lui qui a tout payé (à vérifier).

En plus, ce soir, sur BFM, Mazerolle nous apprend que l'ami tunisien d'Alliot-Marie est aussi le transporteur de la famille Ben -Ali quand celle-ci s'est enfuie en Arabie Saoudite.

Mais pour qui prend-on le peuple français!

D'autant plus que lors de cette séance, à l'Assemblée, nous avons appris  qu'effectivement le gouvernement avait envoyé ce qu'il fallait comme munitions pour mater les opposants du dictateur Ben -Ali. Les munitions, pour ainsi dire, faisaient parti du voyage avec les renforts policiers pour aider au rétablissement de l'ordre qu'elle avait proposé au dictateur. Mensonge donc de la ministre des affaires étrangères et aussi du premier ministre qui avait dit tout le contraire avant de convenir de l'envoi prévu et autorisé par ses ministères.

A travers ces péripéties, la politique de la France, montre bien qu'elle est désormais fixée sur celle de la puissance dominante US. Au fond, défendre les régimes corrompus, ou alors , si cela n'est plus possible, créer les conditions d'une autre relève avec toujours des hommes-liges qu'il s'agit de tenir en laisse.

C'est d'ailleurs ce qui se passe actuellement en Egypte, le châtelain de l'Elysée, a attendu le signal d'Obama pour sortir ses griffes de tigres de papier et lâcher le RAIS égyptien, son ami.

Triste politique étrangère. Plus rien à voir avec l'indépendance de celle-ci. Sarkozy est bien le caniche du capital US.

Bernard LAMIRAND

 

Un dernier mot: toujours à l'assemblé nationale, après la prise de position de la ministre des Sports Chantal Jouanno en faveur de la non sélection définitive d'Evra et de Ribéry, à cause de leur comportement lors de la Coupe du monde, parce qu'ils étaient indignes de représenter la France, la même Jouanno, va avoir du travail pour tous les hommes de droite incriminés dans des affaires financières et qui ne peuvent plus, eux non plus alors, être dignes de la France. Chiche Madame Jouanno.

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 2 Février 2011

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Emploi en 2010...

(Article repris blog PCF Pierre Bénite)

 

Aucune embellie !

 

La situation de l’emploi a continué de se dégrader en France en 2010, le nombre des demandeurs d’emploi grimpant au-dessus des 4  millions, alors que la croissance reste poussive. Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi, incluant celles ayant exercé une activité réduite en France métropolitaine, a augmenté de 32.600 en décembre, à 4,051 millions, soit une hausse de 5,3% sur l’ensemble de l’année 2010.

 

Les demandeurs d’emploi n’ayant exercé aucun emploi ont été également plus nombreux : +27.100, à 2,725 millions, soit une hausse de 1% sur le mois et de 3% en 2010. Avec les DOM, le total des demandeurs d’emploi se monte à 4,309 millions.

 

Après deux années de crise 2008-2009 qui s’était soldée par 500.000 destructions d’emploi- l’amélioration de l’emploi se fait attendre et dément les hypothèses démagogiques de Sarkozy  en janvier 2010 qui avait promis un recul du chômage dans les « semaines et les mois qui viennent » à l’appui d’une « stratégie économique » qui devait « porter ses fruits ». L’été dernier, le gouvernement a même été contraint de revoir à la baisse ses ambitions.

 

Xavier Bertrand a du admettre que 2010 n’aura pas été « la bonne année » en matière d’emploi. Il dit avoir une « obligation de résultat », et a promis de « mobiliser tous les acteurs de la politique de l’emploi » pour faire de 2011 « une année de baisse sensible du chômage ».

 

Des promesses, des promesses et encore des promesses selon la CGT.  Il est vrai qu'on attend du gouvernement des actes et non des effets d’annonce. La précarité des chômeurs grandit chaque jour, les poussant de plus en plus vers les minima sociaux. Cette situation est inacceptable et ne peut durer.

 

La situation des catégories les plus défavorisées s’est en effet dégradée: le nombre d'inscrits à Pôle emploi depuis plus d’un an (intégrant ceux avec activité réduite) a progressé de 252.000 durant l’année 2010 à 1,523 million. Les seniors de plus de 50 ans en quête d’emploi sont aussi plus nombreux : 757.000 (+16,3% sur un an) et le nombre de jeunes de moins de 25 ans reste élevé à 630.000, malgré un repli de 2,8% sur un an.

 

« On sort d’un choc absolument majeur, la sortie de la crise n’est pas facile », relève Yannick L’Horty, professeur à Paris-Est.

 

Selon l’Insee, le taux de chômage a atteint un pic à 9,6% de la population active au plus fort de la crise. Il risque fort de se dégrader avec l'application de l'âge de la retraite à 62 ans dès juillet 2011 qui va conduire dans le 2ème semestre à voir des personnes continuer à occuper leur poste de travail alors qu'il aurait du accéder à la retraite et rendre  disponible  leur poste de travail pour un jeune ou un sans emploi.

 

Jacques Freyssinet, professeur à Paris I, prévoit au mieux le retour à l’emploi de « quelques dizaines de milliers » de chômeurs ce qui reste « extrêmement faible par rapport au stock » des sans emploi.

 

L’Allemagne mise à part, les autres pays de la zone euros sont  aussi dans le rouge car la casse de l'emploi  et le frein sur les salaires constituent les volets essentiels des politiques de restriction budgétaire en Europe.

 

Il est temps de changer de politique économique et les orientations européennes qui conduisent à des catastrophes sociales  et économiques inacceptables.

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 2 Février 2011

ALLIOT MARIE VOYAGE AU PAYS DES MERVEILLES

Le Canard enchaîné affirme, dans son édition du mercredi 2 février, que "la ministre des affaires étrangères, accompagnée de son compagnon Patrick Ollier, ministre des relations avec le Parlement, et de ses parents, a profité à titre gracieux d’un jet privé appartenant à Aziz Miled, homme d’affaires proche du clan Ben Ali-Trabelsi, et Belhassen Trabelsi, beau-frère du président déchu Ben Ali".

Celle-ci a reconnu avoir fait ce voyage, durant les vacances de Noël, entre Hammamet et Tabarka, pour se rendre dans un hôtel appartenant également à Aziz Miled.

L’entourage de Alliot-Marie répond cependant au Canard enchaîné que Aziz Miled n’est "pas, mais alors pas du tout un proche de Ben Ali".

Or ce Aziz-Miled est un proche de Ben-Ali et une autre information indique que la Suisse a gelé ses avoirs, qu'il était en outre parmi les bailleurs de fonds de Ben Ali et qu'il avait signé un appel pour la réélection du dictateur en 2014. Voir le monde: http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/02/01/michele-alliot-marie-a-profite-de-l-avion-d-un-proche-de-ben-ali_1473785_823448.html

Michèle Alliot Marie est ainsi démasquée, elle et son compagnon Ollier voyagent donc gratis et ont, semble-t'il, bénéficié des largesses de ce profiteur.

On peut s'interroger de l'aide que voulait apporté "la pète-sec" du quai d'Orsay en matière de police à ces nantis.

Une autre remarque pourrait être apportée: celle de tous ces riches qui gouvernent la France et qui arrivent en plus à se payer des vacances en Tunisie, au Maroc, en Egypte au frais de ces peuples qui vivent avec 2 dollars de ressources par jour.

Au fait, un brave gars qui bénéficie d'avantages en nature est obligé de le déclarer aux impôts: est-ce que Madame Alliot Marie a déclaré l'avantage en nature que représente ce voyage gratis ainsi que le séjour dans une des plus belles suite d'hôtel appartenant à ce milliardaire tunisien?

Bernard LAMIRAND

 

 

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 31 Janvier 2011

divers_005.gifUNE VISITE CHEZ LE PHARMACIEN

Il y a quelques jours, je me suis rendu chez le pharmacien d'un grand hyper marché.

Banal, vous allez me dire ?

Attendez ce récit !

Une queue importante et pourtant près d'une dizaine de comptoirs étaient ouverts pour accueillir les usagers.

Les médicaments arrivaient automatiquement sur un plateau et la pharmacienne n'avait qu'à les déposer dans un sac plastique à l'effigie de la pharmacie après avoir mis quelques annotations provenant de l'ordonnance du médecin.

J'observais les gens: ils sortaient leur carte vitale et leur attestation de leur mutuelle dans une pratique bien ordonnée. La pharmacienne réceptrice vérifiait avec son ordinateur l'identité et si l'intéressé était adhérent à une mutuelle.

Tout se passais tranquillement, automatiquement pourrions nous dire, parfois un conseil sur un médicament et le tout était emballé, façon de parler.

Il y avait des jeunes femmes avec des enfants, des gens plus âgés, une vieille dame, des couples plus ou moins jeunes, bref un aperçu de la population française d'aujourd'hui.

j'observais toujours. Mon regard se porta alors sur une personne;  je ne suis pas loin d'elle, soudain son visage marque la surprise et elle s'exclame:" comment, ce médicament n'est plus remboursé ?"

Effectivement Madame, répondis la pharmacienne, vous en avez pour 37 euros. La dame, l'air mécontente, sorti alors de son sac à main son portefeuille et elle paya.

J'attendais toujours mon tour. Je me disais qu'il doit y en avoir d'autres dans le même cas et du même coup je me mis à observer les 4 ou 5 caisses les plus proches de moi. La plupart des usagers sortaient soit leur carte bancaire où leur carnet de chèques: ils avaient un supplément à payer.

Mon tour arriva, je tendis mon ordonnance;  j'avais des médicaments remboursés à 15 % par la sécurité sociale , ma mutuelle ne mettant plus le complément, j'en avais pour une trentaine d'euros. Je  m'écriais alors:  "encore un coup de Sarkozy contre la Sécurité sociale !".

La pharmacienne rentra son nez dans ses papiers.

Un vieil homme approuva, les autres usagers se taisèrent.

Je regagnais la maison et à la télévision, le soir, que vis-je: de la pub sur un médicament, naguère remboursé, et dont on nous avait dit qu'ils était inefficace voir inutile. La pub était bien faite, c'était un laboratoire très connu, il s'engraisse depuis longtemps, celui-là, sur le dos des malades. La présentation est sans contexte favorable à ce médicament, ses bienfaits sont soulignés, rien n'était dit sur l'inutilité de ce médicament bien au contraire.

N'étant plus remboursé , il est en vente libre depuis un certain temps. Ca doit rapporter gros me dis--je ?

Je change alors de chaine et encore un laboratoire qui vante un autre médicament que je prends et qui est encore remboursé à 15 % par la sécu et je me suis dit: celui-là ne va pas tarder à être totalement déremboursé. Il  s'agit du Gaviscon, j'en prends. Effectivement il est devenu un médicament à faible efficacité, ma mutuelle ne le rembourse plus.

Donc de ma poche comme on dit.

Conclusion: en ce moment, avec les grippes, les rhino-pharyngites et toute sortes de maladie épidémiques, la note à payer chez le pharmacien prend des proportions inquiétantes pour chacun d'entre nous et des personnes à faible revenu ne sont plus en mesure de payer le surplus par rapport à leur mutuelle.

Je suis persuadé que de nombreuses personnes déboursent chaque mois entre cinquante et cent euros en moyenne pour leurs médicaments.

Une sérieuse perte de pouvoir d'achat et pour ceux qui ne peuvent payer:  une vraie régression.

Il est temps d'engager la lutte pour une sécurité sociale gratuite et la nationalisation de l'industrie pharmaceutique

 

Bernard LAMIRAND

 

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 28 Janvier 2011

coleresdupresent.jpgDAVOS ET LE SYNDICALISME !!!!

Quelle ne fut pas ma surprise, ce matin, à la vue du communiqué de la Confédération Syndicale Internationale (CSI) et de sa Secrétaire Générale Sharan Burrow, concernant les prises de positions de SARKOZY au forum de Davos où se pressent en ce moment tous les puissants de la terre pour faire "suer le burnou" aux damnés de la terre.

Une déclaration que je cite intégralement:

Davos : Des dirigeants syndicaux internationaux saluent les engagements de Sarkozy au G20 sur l’emploi, la réglementation financière et la fiscalité

 Bruxelles/Davos, le 27 janvier 2011 (CSI en ligne) : Les dirigeants des organisations syndicales internationales présentes à la session du Forum économique mondial à Davos cette semaine ont salué la place importante accordée par le président français Nicolas Sarkozy, lors de son intervention au Forum aujourd'hui, à la recherche d’une solution au chômage et à la pauvreté dans le monde, la réglementation du secteur financier et l’instauration d’une taxe sur les transactions financières.  Le président Sarkozy, qui préside actuellement le groupe du G20, a également insisté sur une action renforcée contre les paradis fiscaux.

 « C’est avec raison que Nicolas Sarkozy appelle à une action coordonnée dans ces domaines prioritaires, pour créer de l’emploi, lutter contre la pauvreté et mettre le monde sur une voie durable du point de vue économique et environnemental », a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI.  « Il a également raison de marquer son désaccord avec les banquiers dont les plaidoyers particuliers à l’encontre d’une réglementation financière fort pressante vont à l'encontre du bon sens. Les banquiers et les financiers doivent commencer à comprendre qu’ils ont une réelle responsabilité vis-à-vis de l’économie réelle. »

Mais quelle mouche tsé-tsé a piqué en Suisse la secrétaire générale de la CSI ?

Glorifier Sarkozy, croire en ses discours, relève soit d'une grande naïveté, impossible pour des responsables syndicaux de ce niveau, ou alors d'une affection envers ces puissants de la finance qui viennent à Davos pour examiner comment mieux tondre les peuples et les travailleurs par ces temps de crise systémique.

Un ou une syndicaliste ne peut tomber dans cet éloge d'un personnage qui fait tout le contraire de ce qu'il dit et notamment chacun se rappellera son fameux discours de Toulon où il allait faire rendre gorge au capitalisme et aux paradis fiscaux qui pullulent plus que jamais sur la planète.

N'est-ce-pas cet individu qui vient de remettre en cause la retraite à 60 ans dans son pays ?

N'est-ce pas cet individu qui clame son animosité envers les "Roms" et qui les chassent ?

N'est-ce pas cet individu qui supprime 1 emploi sur deux dans la fonction publique?

N'est-ce pas cet individu qui a fourni aux banquiers véreux français de quoi rembourrer leurs portes-feuilles d'actions après leurs excentricités spéculatives   et bancaires ?

N'est-ce pas cet individu qui a défendu jusqu'à la dernière minute le régime honni par les travailleurs tunisiens ?

N'est-ce pas celui qui s'apprête à de nouvelles coupes sombres sur le budget social de son pays et qui casse la sécurité sociale ?

N'est - ce pas cet individu qui a contribué à la montée du chômage en France et en Europe et dont les chiffres actuels sont parmi les plus élevés. Un individu qui casse l'industrie, un individu somme toute qui est l'ennemi du monde du travail.

Madame Sharam… Comment pouvez-vous oser dire que le président Sarkozy a pris en compte une action renforcée contre les paradis fiscaux: pure mensonge de sa part ! Il avait déjà brandi son sabre de bois lors d'un G20 et le résultat, aujourd'hui, c'est que les banquiers détrousseurs et autres hommes d'affaires indélicats, présents à Davos, continuent plus que jamais à protéger leurs rapines dans ces paradis fiscaux.

Et puis, hier,  vous ne dites pas un mot sur ce Président des riches, sur les plans de rigueur en cours avec le FMI auxquels il contribue dans la plupart des pays, avec une pauvreté grandissante, comme le souligne l'organisation internationale du travail (OIT) et avec une accentuation du chômage dans les pays développés.

Qu'êtes vous aller faire là-bas ?

Votre célébration du prince Sarkozy vous aveugle à un tel point que vous n'avez rien dit dans votre communiqué sur les souffrances de ces pays que le capital et le FMI démolissent actuellement avec des plans de rigueur tellement durs que tous les droits sociaux et les conquêtes sociales volent en éclat.

Madame Sharam, je ne vous félicite pas ….

 

Bernard LAMIRAND Syndicaliste CGT

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Publié le 26 Janvier 2011

divers_005.gifPCF OU VA-T-ON ?

Va-t-on jouer à la roulette  le devenir du PCF à l'occasion de ces élections prochaines?

Des candidatures sont annoncées pour les présidentielles: celle de Mélenchon culmine, soutenue par son parti de gauche et également sous cape, par une partie de la direction du parti communiste français.

Des candidatures PCF sont déposées dont celle de Chassaigne qui, aujourd'hui, dans l'humanité, se plaint qu'elle ne soit pas débattue par son parti.

Et puis ce matin, un nouvel appel, et j' y retrouve dedans des camarades.

Ils appellent à se débarrasser de Sarkozy. Qui n'en a pas envie !

Cet appel fixe une démarche dite de rassemblement pour créer les conditions d'aller plus loin que le Front de gauche, je suppose au second tour, toujours dans l'esprit de battre Sarkozy. Ce front de gauche, est-il dit, devenant un cadre pour gagner et aussi pour faire des adhésions directes à ce front. (derrière cela se cache la constitution d'un parti genre die-Lincke).

La démarche est  électoraliste, je m'excuse de le dire auprès de camarades.

Globalement, je m'interroge sur ce texte avec cette qualification qui tombe :  "cadre front de gauche".

L'interrogation est à son comble, quand, dedans, nous  y trouvons toute la mouvance de ceux qui ne cachent pas leur désir d'en finir avec le PCF.

J'y retrouve notamment ceux qui ont combattu l'existence du PCF lors du  congrès qui a décidé du maintien du PCF. Ceux- là voulaient faire un congrès de Tours à l'envers et certains ont d'ailleurs quitter le PCF dernièrement.

L'élection présidentielle devient alors le terrain, pour certains,  pour profiter de l'effacement du PCF à l'élection présidentielle pour relancer le débat afin d'en finir avec le PCF.

Une démarche à l'Allemande ? Certainement !

Aujourd'hui, plus que jamais, nous avons besoin de ce parti communiste pour faire face à ce capitalisme en crise et qui compte nous la faire payer. Et demain, après les présidentielles, car nous savons ce que recèle cette élection, nous aurons encore plus besoin de cet outil communiste qu'est le PCF, quoiqu'il arrive.

 

 

Bernard LAMIRAND

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 25 Janvier 2011

LA SACRALISATION DU TRAVAIL, DE MICHEL PEYRET

UNE MYTHOLOGIE LAÏQUE!

 

 

 

En tout cas, c'est Jean-Marie Vincent qui le disait, c'est une accusation forte!

Il titrait son article: « La légende du travail. »

Il parlait aussi de « fétichisme du travail », alors que Marx employait la notion beaucoup moins valorisante de « subsomption » qui n'est pas seulement soumission, nous y reviendrons.

L'ensemble de ces qualifications, y compris complémentaires, sinon contradictoires, pour désigner ou caractériser le travail, implique certainement la nécessité de revenir visiter leur contenu, et en conséquence celui même du travail.

 

LA TAUTOLOGIE DE MARX

 

Certes Marx était d'une parfaite clarté, et c'est même l'un de ses apports parmi les plus importants et fondamentaux que sa démonstration par laquelle il peut affirmer que c'est le travail, ou plus précisément la force de travail, qui produit le capital, lequel implique en conséquence l'existence du travail pour naître, se perpétuer en s'augmentant.

Donc, pas de travail sans capital, et pas de capital sans travail. L'un ne peut exister sans l'autre, Marx parle de « tautologie », c'est-à-dire comme d'une répétition, ou comme d'une évidence qui n'a pas besoin d'être démontrée.

La conséquence évidente, c'est que si l'on supprime l'un, on supprime également l'autre, on en revient à la « tautologie »:sans travail pas de capital, et sans capital pas de travail.

Et pourtant!

 

LE TRAVAIL, UN OBJET RECALCITRANT

 

« Le travail, dit Jean-Marie Vincent qui prend le parti de comprendre pourquoi ce qui apparaît aussi simple lorsque l'on suit la démonstration de Marx peut devenir beaucoup plus complexe dans la vie, est depuis longtemps objet d'études, mais il fait partie de ces objets récalcitrants qui se dérobent alors même que l'on croit les cerner.

« Sous la forme moderne du travail salarié, poursuit-il, il a donné lieu et donne toujours lieu à de nombreuses enquêtes et à des réflexions souvent très élaborées, mais il n'est pas certain pour autant que sa réalité profonde soit véritablement saisie. »

Et il est bien vrai que le travail, malgré sa banalité quotidienne et sa trivialité répétitive, n'est pas quelque chose d'indifférent pour les individus et les groupes sociaux: il leur donne en grande partie leur identité.

 

ESPOIRS ET FANTASMES

 

« Il ne faut donc pas s'étonner, constate Jean-Marie Vincent, de voir qu'on lui attribue souvent des significations qui excédent les pures considérations économiques et ergonomiques et qu'on projette sur lui beaucoup d'espoirs et de fantasmes.

« Le travail est à la fois dépense ( physique, nerveuse ) de la force de travail et activité qui doit faire sens pour celui qui l'exerce, et cela même s'il est en partie souffrance et reproduit sans cesse du non-sens. Le travail visible est en quelque sorte complété par le travail invisible, par les efforts que les individus font sur eux-mêmes pour s'y retrouver, notamment pour intérioriser les contraintes qui pèsent sur eux et transfigurer dans une certaine mesure leur propre situation. »

 

TRANSFIGURATIONS ET SACRALISATION

 

Et Jean-Marie Vincent va insister sur cette idée de transfiguration, qu'il s'agisse des innombrables façons individuelles de s'accommoder ou de ne pas s'accommoder du travail ou bien de modalités collectives de transfiguration du travail, de dédoublement entre une réalité prosaïque, très terre à terre, et une transposition noble, naturellement beaucoup plus gratifiante.

« Le travail, dit-il, et ses prestataires, les travailleurs salariés sont censés produire les richesses de la société, et sont, par suite, présentés comme ceux qui ont naturellement vocation à revendiquer le pouvoir et à diriger l'économie. »

Aussi, c'est surtout le mouvement ouvrier qui a poussé le plus loin la sacralisation du travail sous la forme paradoxale d'une mythologie laïque. La société capitaliste, qui ne reconnaît pas vraiment la vocation et le rôle des travailleurs, est en fait destinée à être dépassée et régénérée par le travail, plus précisément par un travail libéré des tutelles qui pèsent sur lui ( notamment le despotisme d'entreprise ).

 

UN CULTE DE SALUT SOCIAL

 

« Une telle transfiguration, précise Jean-Marie Vincent, donne inévitablement lieu à un grand récit, c'est-à-dire, en l'occurrence, à une théodicée et à un culte du salut social par la grâce des travailleurs. C'est autour du travail que tout doit se passer. »

C'est ainsi que, dans l'ambivalence et dans les contradictions, le travail peut être placé au centre de la société et interprété comme l'activité paradigmatique qui éclaire les autres. Au cours des 19ème et 20ème siècle, le travail est devenu peu à peu le miroir de la société, la réalité fondamentale dans laquelle elle a cru se reconnaître.

 

DU FETICHISME A LA FORMATION DU CAPITAL

 

« Est-il besoin de souligner, indique cependant Jean-Marie Vincent, cette culture très fétichiste du travail n'a pu se répandre et triompher que dans les malentendus.

« Le mouvement ouvrier, en particulier, s'est acharné à oublier que le travail salarié n'est pas de façon primaire producteur de biens et de richesses, mais bien de marchandises, de capitaux et de profits et que sa dépendance par rapport au « management » et à la technologie ne lui donne en définitive que peu de latitude pour avoir de l'initiative ou faire preuve d'esprit créateur.

« Sans doute, les travailleurs salariés peuvent-ils faire preuve d'autonomie et être spontanément capables de mobilisations collectives pour revendiquer de meilleures rémunérations et des améliorations dans les conditions de travail. »

 

SUBORDINATION ET SUBSOMPTIOM

 

Mais, poursuit Jean-Marie Vincent, cela ne met pas fin, par miracle, à la subordination, au rangement hiérarchisé des salariés, ainsi qu'à leur « subsomption » sous les dispositifs et les grandes machineries du capital.

Avant d'être dépensée, la force de travail a ainsi besoin d'être constituée en tant que force de travail – marchandise aliénable sur le marché et utilisable selon des normes précises dans la production.

Aussi, le « prestataire virtuel » de force de travail doit être amené dès ses années de formation à considérer ses propres capacités de travail comme une marchandise qu'il doit conditionner afin de la vendre ou de la louer dans les meilleures conditions précises.

Il n'est pas dans la position de celui qui peut jouer à fond de connexions multiples avec les autres et le monde pour développer ses activités. Il est dans la position de celui qui doit s'adapter à des modèles préalables d'action, à des modalités prédéterminées d'étalonnage des activités.

 

DES RENONCEMENTS SUCCESSIFS

 

Le travailleur virtuel prépare son entrée dans la sphère sociale du travail abstrait en procédant à des renoncements successifs et en se pliant à des orientations unilatérales: il accepte que l'essentiel de son agir soit capté par les automatismes du capital et une composante largement interchangeable du travail social ( l'ensemble des travaux mesurés et évalués servant à la reproduction élargie de l'économie ).

Simultanément, il doit se préparer à affronter la concurrence sur le marché du travail et à subir les contrecoups de la concurrence entre les capitalistes ( licenciements, relégation sociale ).

Son activité doit ainsi se donner comme un ensemble de prestations qui permettent de s'intégrer à des mécanismes sociaux puissants, avec le risque permanent du rejet et de la mise hors circuit.

 

UNE SOCIALISALISATION PRIVATISANTE

 

« Ainsi, dit Jean-Marie Vincent, la socialisation par le travail est en ce sens une socialisation privatisante dans la mesure où elle renvoie celui qui passe contrat de travail et entre dans la production, sans cesse à lui-même et à des conditions sociales objectivées.

« Le lien social ( procès de production et organisation du travail ), dans un tel cadre, est à la fois contraignant et fuyant parce qu'il éloigne les individus les uns des autres au sein même de relations de proximité par des méditions abstraites ( marché, argent )...

« Il en résulte que le travail est largement méconnu dans ses caractéristiques essentielles par ceux-là mêmes qui en sont les agents.

« Pour eux l'activité occupe le devant de la scène alors qu'elle n'est en réalité compréhensible que si l'on l'analyse comme support de rapports de travail, c'est-à-dire comme élément d'un tout complexe qui est le travail en tant que rapport social et en tant que cristallisation d'échanges sociaux.

« Cela signifie en particulier qu'il est erroné d'appréhender le procès de travail comme un rapport simple entre le travailleur, des moyens de travail, un objet de travail et un produit terminal. »

 

UN ENSEMBLE DE FORCES DE TRAVAIL ET DE CAPITAUX

 

Pour Jean-Marie Vincent le procès de travail est encore bien plus que cela, il est avant tout un rapport dynamique entre un ensemble de forces de travail conditionnées et un ensemble multiforme de capitaux. Il est un moment dans la mise en rapport de la forme valeur de la technique et de la forme valeur de l'activité pour donner une forme valeur à des produits ( matériels ou immatériels ).

« En ce sens, dit-il, le procès de travail est procès de transformation de valeurs en valeurs, procès dans lequel le supra-sensible ( la valorisation ) sur-détermine le sensible.

« Cela doit permettre de comprendre que la dépense de force de travail n'est pas au premier chef – dépense de force physique, intellectuelle, nerveuse, mais dépense de valeurs sociales, de valeurs sociales estampillées et qualifiées pour la valorisation qui viennent se faire reconnaître par le capital dans le procès de production...

« Bien entendu, le travailleur n'est jamais complètement réductible à la forme valeur de son activité, mais pour se manifester comme autre que la valeur il lui faut d'abord accepter que la valeur passe par lui et s'exprime en lui. »

 

REPONDRE AUX EXIGENCES DE VALORISATION

 

Aussi, c'est seulement lorsqu'il apparaît susceptible de répondre aux exigences de la valorisation qu'on le prend en compte comme « facteur humain » et comme subjectivité.

« Plus précisément, ajoute Jean-Marie Vincent, il doit faire la démonstration que sa personnalité et sa subjectivité peuvent s'adapter au procès de travail avant qu'on lui reconnaisse le droit de s'exprimer sur le travail et de se dire dans le travail.

« En d'autres termes, la soumission du travail au procès de valorisation apparaît comme la condition, et le soubassement de ses manifestations subjectives et des façons de se vivre lui-même. »

 

ET INTERIORISATION DE LA VALEUR

 

Ainsi l'activité du travailleur est intériorisation de la valeur, mise à l'écart de soi-même pour pouvoir être quelqu'un.

« La valeur le totalise, dit Jean-Marie Vincent, du moins en grande partie, avant qu'il puisse construire un quant à soi, investir sa propre activité ou mettre en question son hétéronomie.

« Le travailleur doit en fait ruser avec lui-même, trouver dans ce qu'il fait des substituts de réalisation, combattre la souffrance le plus souvent en masquant ou en minimisant l'insupportable.

« Il est vrai qu'il peut chercher à introduire par l'action collective et par des solidarités quotidiennes des correctifs à la situation de travail, mais il n'y a pas à partir de là de véritables sorties du cadre de la valorisation, la sociabilité qui en résultera ne pourra qu'être limitée et surtout défensive. »

 

UNE EMPRISE SUR LA TOTALITE DE LA VIE

 

D'ailleurs, Jean-Marie Vincent fait le constat que l'emprise du rapport de travail sur l'activité s'étend bien au-delà de la sphère de la production proprement dite, dans la sphère de la reproduction, dans ce qui se donne pour la vie privée et le monde de la culture.

Dans ce secteur social, la valorisation n'a apparemment plus cours, elle cède la place à la non-marchandisation de la vie affective, à la gratuité d'échanges et d'inter-actions dont les objectifs sont l'expressivité, le plaisir, la détente, etc...

« Mais si l'on y regarde bien, revient Jean-Marie Vincent, on s'aperçoit que la vie hors travail est en réalité dominée par le renouvellement de la force de travail. Elle est profondément marquée et scandée par le travail domestique des femmes en tant que travail servant à la reproduction du travail salarié. Elle est également caractérisée par des relations de subordination et de hiérarchisation entre les rôles féminins et masculins qui ont pour effet de séparer et d'opposer les activités des hommes et des femmes. »

 

ET DONC SUR LA VIE PRIVEE

 

Il faut en effet ajouter à cela, insiste-t-il, que la place occupée par les uns et par les autres dans la vie privée et les relations de culture est conditionnée par la place occupée dans les processus de la valorisation ( et aux revenus qu'on en retire ). Il y a donc aussi dans ce domaine des phénomènes d'évaluation, c'est-à-dire d'appréciation-dépréciation qui sont l'écho ou le reflet de ce qui se passe dans le procès de travail et la vie professionnelle.

« Les formes et contenus de vie dans la sphère de la reproduction peuvent sans doute se différencier des formes de valorisation, notamment parce que la monétarisation des relations inter-subjectives et inter-individuelles y est peu répandue, mais cela ne tonifie pas pour autant solution de continuité entre travail et activités hors travail.

« Les dépenses vitales dans la vie privée et dans la culture ne peuvent être prises pour des extériorisations simples de la subjectivité des individus. Plutôt que des formes d'expression, elles sont des manifestations des contraintes de la reproduction: elles ne constituent pas « à priori » des points de départ pour une remise en question des rapports de travail et des formes de valorisation. »

 

LA SUBSOMPTION

 

A ce point de sa démonstration, Jean-Marie Vincent en appelle à Gerhard Brandt qui récuse une production où le facteur dirigeant serait le travail parce que cela serait ne pas voir que le travail est une réalité surdéterminée par toute une série de relations enchevêtrées, notamment les relations de valorisation.

Gerhard Brandt reprend pour sa démonstration le concept de subsomption utilisé par Marx dans le Capital ainsi que nous l'avons déjà vu, mais auquel il donne une portée plus générale.

Pour lui, dit Jean-Marie Vincent, la subsomption n'est pas seulement soumission au commandement du capital dans l'industrie, elle est plus fondamentalement soumission à des processus abstraits de socialisation.

Elle est d'abord soumission à l'ensemble des opérations sociales qui produisent le travail abstrait ( constitution de la force de travail, marché du travail, forme valeur des produits du travail, etc...).

Elle est également soumission à la technologie en tant que celle-ci induit des modes de relation aux milieux techniques, des comportements et des modèles d'action, des places dans le procès de travail et des relations aux autres.

Elle est enfin soumission aux formes de l'échange marchand qui formalisent et donnent contenu à une très grande partie des échanges humains

 

SUBSOMPTION ET SOCIALITE

 

Il s'agit donc de comprendre que la socialité qui en résulte n'est pas faite que de rapports humains, mais de rapports entre des objectivations animées et des hommes, entre des prolongements techniques des activités humaines et l'agir subordonné des hommes...

Si l'on retient cette conception de la subsomption, on ne peut plus étudier le travail dans une logique anthropomorphiste qui mettrait au premier plan l'extériorisation-objectivisation des hommes au travail.

« Il vaut mieux dire, poursuit Jean-Marie Vincent, qu'il est nécessaire de procéder à un véritable renversement épistémologique et qu'il est nécessaire de placer en premier le rapport de travail comme rapport de rapports qui marquent fortement de leur empreinte ceux qui travaillent... »

 

LE TRAVAIL NE PEUT ETRE LE PRINCIPE DE LA LIBERTE

 

Là, Jean-Marie Vincent se réfère à Pierre Naville qui dès la fin des années quarante a commencé à forger les instruments théoriques et méthodologiques indispensables pour une réorientation dans ce sens.

Dans « De l'aliénation à la jouissance » (1957 ), il dit tranquillement qu'il ne faut pas faire du travail le principe de la liberté humaine. Il reconnaît bien sûr que l'activité est toujours la clé qui permet de comprendre les situations sociales mais à condition de bien spécifier le sort qui lui est réservé dans les rapports sociaux.

« Comme il l'affirme avec force, la sociologie du travail doit passer d'une attitude indifférenciée ( les généralités anthropologiques ) à l'étude de concepts particuliers s'exprimant eux-mêmes dans des mécanismes spécifiques.

« L'objectif de Pierre Naville est très nettement de dépouiller le travail de son aura et de le ramener à des relations sous-tendant des opérations.

« Ce point est important parce que le travail, c'est-à-dire les ensembles, et les séquences d'opérations dans la production, ne doit pas être confondu avec les opérateurs ( les porteurs de la force de travail ) et les opérations. Le travail, en tant que rapport social, se détache en quelque sorte de ceux qui le produisent pour se les subordonner et les entraîner dans son mouvement... »

 

LE SALARIAT, SPECIFICITE DE LA SOCIETE CAPITALISTE

 

Bien évidemment, dans ce contexte, la technologie n'est pas et ne peut pas être dans son environnement capitaliste un instrument de libération ou d'émancipation, avec les systèmes de formation ( et d'orientation professionnelle ) elle contribue au contraire à estampiller et à distribuer les formes d'intelligence socialement acceptables et socialement acceptées.

« Aussi, dit Jean-Marie Vincent, Pierre Naville montre-t-il bien dans son livre « Vers l'automatisme social »( 1963 ), qu'il faut mettre de la distance entre les systèmes de production et les technologies d'une part, les travailleurs d'autre part, si l'on cherche à dépasser le rapport de travail. »

 

LE SALARIAT SPECIFICITE DE LA SOCIETE CAPITALISTE

 

« Il faut noter, dit-il encore, que Pierre Naville élargit l'analyse du rapport de travail à l'analyse du salariat comme forme de l'échange social spécifique à la société capitaliste.

« En effet, il ne peut y avoir travail que s'il y a échange entre la force de travail et la partie variable du capital, et dans la pratique subordination d'une grande partie des échanges sociaux à cet échange fondamental ( les ressources dont on dispose pour participer aux échanges sociaux dépendent en grande partie des échanges avec le capital ).

« Ces échanges se présentent comme des échanges d'équivalents, mais ils sont en réalité des échanges substanciellement inégaux, en premier lieu parce que le salarié doit consentir à la captation de son activité et de son travail, en second lieu parce qu'il doit accepter de se confronter, au-delà du capitaliste en tant que fonctionnaire du capital, avec la dynamique d'ensemble du capital social ( avec ses effets, emploi et licenciements ). »

 

UN MODE DE PARTICIPATION AUX RELATIONS SOCIALES

 

En effet, le salaire n'est pas simplement une rémunération fonction des prestations effectuées dans le système du travail, il est un mode de participation aux relations sociales en position dominée...

Cependant, ajoute Jean-Marie Vincent, le travail comme rapport social n'est organiquement lié ni à un corsetage très disciplinaire des actes du travail, ni à un contrôle tatillon de toutes les procédures de travail, c'est-à-dire à un despotisme d'entreprise particulièrement lourd.

« On pourrait même dire, poursuit-il, que c'est seulement en se dépouillant des formes pré-capitalistes de commandement et en renonçant à des procédures très autoritaires qu'il se montre sous une forme développée et peut se donner véritablement pour une activité pleine des individus ( en tenant compte de la part d'intelligence qu'il contient ). »

 

LE COMBLE DU FETICHISME DU TRAVAIL

 

Pour Jean-Marie Vincent, ce fétichisme est à son comble quand ce dernier fait oublier toutes les présuppositions sociales et se met lui-même en scène comme séquences de performances innovatrices. »

Cette démonstration peut cependant encore aider à comprendre à quel point est trompeur le discours dominant sur la « disparition de la classe ouvrière » et la naissance d'une société de classes moyennes.

« Il n'est pas niable, poursuit-il, qu'une certaine configuration des rapports sociaux d'exploitation caractéristiques d'une phase spécifique du capitalisme a beaucoup cédé de terrain. Les ouvriers comme prestataires de travail manuel, c'est-à-dire appliqué à de la matière ouvrable sont maintenant, dans les pays occidentaux, minoritaires. »

 

MOINS D'OUVRIERS, MAIS PLUS DE SALARIES

 

Mais, dit-il, on ne saurait toutefois en conclure que les activités actuelles à composante intellectuelle plus élevée et ne s'appliquant pas directement à de la matière, ne s'échangent pas contre du capital et n'entrent pas dans des rapports de travail capitalistes. Il n'y a pas plus de classe ouvrière, mais il y a de plus en plus de salariés confrontés à de nouvelles formes de captation des activités et d'exploitation. Il y a, certes, de grandes différenciations dans les situations et les procès matériels de travail, mais le salariat et le rapport de subordination au capital ne disparaissent pas pour autant, ce sont les formes d'opposition ou l'antagonisme au rapport social capitaliste qui se modifient et se déplacent.

 

L'UTILISATION DE LA SUBJECTIVITE

 

Aussi, dit-il, les travailleurs salariés d'aujourd'hui qui sont souvent placés dans des situations individualisantes parce que la captation de l'activité prend souvent la forme de l'utilisation de la subjectivité ( cf. Yves Clot, le travail entre activité et subjectivité, 1992 ) sont moins portés que leurs devanciers à privilégier des actions fondées sur le culte du travail comme fondement de la société.

« En effet, l'insertion dans les rapports de travail est beaucoup plus rarement qu'autrefois la participation à une sociabilité déjà donnée et établie et une communion imaginaire dans un sujet collectif. Pour autant cela ne veut pas dire qu'il n'y a plus d'action collective possible, cela veut dire que pour réussir les actions doivent tenir compte ou prendre en charge les situations subjectives et les intégrer dans des projets collectifs complexes.

« Cela veut dire notamment, ajoute Jean-Marie Vincent, que les formes de mobilisation ont à se faire de moins en moins autoritaires et de plus en plus ouvertes à la discussion des orientations. La lutte, pour être efficace, doit produire elle-même des formes nouvelles de socialité, des espaces publics en miniature ( cf. les coordinations )...

« On peut bien sûr admettre en première approximation que les procès de travail concrets sont différenciés et éclatés mais cela ne veut pas dire que le procès de travail en tant que forme sociale est lui-même éclaté. Il n'est plus unifié spatialement dans l'entreprise mais il trouve une logique unitaire et son unification réelle dans la recherche imposée, inéluctable de la rentabilité et de l'élévation de la productivité du travail. »

 

TOUTE UNE MACHINERIE D'EXPLOITATION ET D'OPPRESSION

 

Pour Jean-Marie Vincent, « les salariés sont assujettis à la production de valeurs et de profits par toute une machinerie sociale qui n'est pas faite seulement de dispositifs d'oppression et de contrôle, mais aussi de dispositifs d'exploitation et d'appropriation de l'agir.

« Aujourd'hui, poursuit-il, les fonctionnaires du capital font tout leur possible pour donner crédit à un nouveau grand récit sur le travail en présentant les méthodes de gestion des « ressources humaines » comme inspirées par la recherche de la promotion de la créativité...

« Cette mystique du travail se réfère beaucoup à la multiplication des communications, à l'utilisation du virtuel et du simulacre dans l'électronique et l'informatique, fait en permanence l'objet de rappels à l'ordre.

« Le changement social qu'entraîne l'accumulation du capital a en effet des conséquences catastrophiques sur la vie et le monde social vécu de millions d'individus. »

 

LA DESTABILISATION ET LA DISLOCATION SOCIALE

 

Ce changement déstabilise de plus en plus de couches sociales et porte la menace de la dislocation sociale au coeur même de ce qu'il est convenu d'appeler les couches moyennes salariées.

« La déchéance, dit-il, apparaît en conséquence comme le revers de la performance et l'obolescence des connaissances comme celui de la compétence.

« L'ubiquité de la menace, le caractère souvent dérisoire des sécurités que l'on se donne, détruisent tendanciellement les effets de distance et d'éloignement entre groupes sociaux que suscitent les discontinuités des rapports sociaux.

« En ce sens, il apparaît possible se spécifier l'antagonisme capital-travail et de construire des pratiques qui le mettent en question... »

 

DECONSTRUIRE ET RECONSTRUIRE

 

« Il faut, dit-il, à la fois déconstruire le cloisonnement de l'agir au travail par rapport aux autres pratiques des individus et son corsetage dans les orientations unilatérales de la valorisation.

« Il faut ainsi faire ressortir en filigrane les diverses connexions à établir dans la vie des individus, mais aussi entre les individus eux-mêmes dans le but de mettre fin aux formes actuelles d'oppression et d'exploitation et de permettre des échanges sociaux plus divers et plus libres...

« C'est pourquoi la reconstruction des pratiques sociales doit se préoccuper de faire naître et se développer une expérience des limitations actuelles de l'expérience qui créerait les conditions de processus d'apprentissage collectifs et ouvrirait de nouveaux champs d'actions. »

 

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 23 Janvier 2011

dickens_oliver_twist.gifALLOCATIONS FAMILIALES :  CHARLES DICKENS REVIENT !

23/01/2011

Chacun d'entre nous se souvient de ces lectures des livres de Charles Dickens sur la pauvreté et la maltraitance des enfants en Angleterre au 19eme siècle.

Eh bien, cette situation se précise en France, la punition vient de Sarkozy et sera faite dès demain matin en touchant aux allocations familiales des enfants absents sans motifs, comme disait "le juteux" quand j'accomplissais mon service militaire et que je faisais "le mur", et plus jeune quand je faisais "l'école buissonnière".

Un décret scélérat vient d'être publié au journal officiel, ce 23 janvier 2011, concernant les retenues d'allocations en cas de manquement à l'obligation scolaire.

Ainsi s'appuyant sur l'article L. 55-3-1 du code de la sécurité sociale (rédaction loi n° 2010-1127 du 28 sept. 2010),"en cas de manquement à l'obligation d'assiduité scolaire, le directeur de l'organisme débiteur des prestations familiales suspend, sur demande de l'inspecteur d'académie, le versement de la part des allocations familiales due au titre de l'enfant en cause, selon les modalités prévues à l'article L. 131-8 du code de l'éducation. Le rétablissement des allocations familiales s'effectue selon les modalités prévues à ce même article. Les modalités de calcul de la part due au titre de l'enfant en cause sont définies par décret en Conseil d'Etat".

Et cette loi, vient d'accoucher un article R. 552-4 selon lequel "[...] la part des allocations familiales afférentes à l'enfant ou aux enfants en cause est égale au montant total des allocations familiales dues à l'allocataire ou aux allocataires concernés, multiplié par le nombre d'enfants en cause, divisé par le nombre total d'enfants à charge de cet allocataire ou ces allocataires. Cette part est augmentée de la majoration pour âge, si l'enfant y ouvre droit. Lorsque l'enfant est en résidence alternée et ouvre droit aux allocations familiales partagées entre ses deux parents [...], cet enfant compte pour 0,5 part [...]".

Conclusion:  si la famille a 4 enfants dont 2 ne font pas preuve d'assiduité scolaire, il pourra être retenu, hors éventuelle majoration pour âge, 224,06 euros [448,11 euros x 2 : 4].

Voilà comment ce gouvernement des riches compte régler l'absentéisme à l'école lui qui rend absents définitifs de nombreux postes d'enseignants.

L'enfant et la famille subiront la retenue financière sur le pauvre revenu familial. Cela ajoutera à la pauvreté qui démolie ces familles, qui rendra l'enfant instable, qui créera les conditions d'une déshérence scolaire accentuée dans ces quartiers abandonnés où l'école est elle-même mis à mal par les moyens et les conditions faites à l'éducation nationale.

Et  pour ces familles en indigence, où les enfants vivent souvent dans des conditions indescriptibles au point de vue logement, sommeil, repas, où les parents sont eux-mêmes frappés par la crise, le gouvernement des riches n'a trouver que ce moyen : châtier en touchant aux allocations familiales et appauvrissant  encore plus ces gens en difficulté.

Honte à vous, Sarkozy, Fillon, Chatel qui avaient signé ce décret "dégueulasse".

Vos enfants à vous ou vos petits enfants ne risquent pas pareille aventure. Pour eux les plus belles écoles privées, les meilleures. Vos enfants ne risquent pas de se trouver dans un réduit de quelques mètres carrés dans la promiscuité, de fuir une vie scolaire quand on est servi par les meilleures professeurs à New-York ou dans les émirats avec plein de domestiques aux petits soins pour eux.

Vous ne risquez donc pas d'avoir vos allocations familiales réduites.

Et pendant  ce temps, dans les cités, dans les banlieues de nos villes, on crève et on vit dans la précarité. Dans le département 93, 3 enfants sur 10 sont pauvres

Concernant les difficultés socio-démographiques, le 93 est le plus mal classé dans tous les domaines. C'est en Seine-Saint-Denis que l'on trouve le plus de foyers monoparental (19,8% contre 15,8% en moyenne en IDF), le plus de personnes de plus de 15 ans non diplômées ( 20,2% contre 12,1%) et donc au chômage (11,4% contre 8,4%) ou encore le plus d'enfants vivants dans une ménage pauvre ( 33,4% contre 19,5%).

Le ministre de l’Education, Luc Chatel, ce dimanche sur Europe 1, a estimé que les suppressions de postes d’enseignants ne nuisaient en rien au système éducatif.

Quel mépris pour ces familles qui souffrent et qui vont encore plus souffrir avec les retenues qui vont frapper tous les enfants y compris ceux qui gardent encore le contact avec la vie scolaire.

Le 93 a aussi la mortalité infantile est la plus importante. 5,4 enfants pour 100.000 habitants meurent avant d'atteindre 1 an. La moyenne nationale est de 3,6.

Ainsi, ces faiseurs de malheur, vont rajouter de la misère à la misère.

Tristes sires…

 

Bernard LAMIRAND

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 22 Janvier 2011

Le salaire côté CGT - Côté capitalisme: Un excellent article de mes camarades de l'UFICT CGT Métallurgie

La crise et à sa manière la lutte sur les retraites ont

renforcé l’enjeu salarial. Pour se donner de nouvelles

marges de manœuvre pour abaisser ce qu’il appelle

faussement les « coûts salariaux », le patronat

avance la notion de rémunération globale. Le salaire

serait donc composé de deux éléments : la partie «

rétributive » et les compléments de salaire. Le gouvernement

de son côté relance l’idée de participation,

de plan d’épargne d’entreprise. L’UIMM elle-même

souhaite faciliter cette épargne salariale. Il faut donc

s’attendre à voir fleurir les négociations visant à inventer

de nouvelles formes de redistribution, poursuivant

l’objectif d’un lien à établir entre le salaire et la

marche financière de l’entreprise.

Pourtant le centre d’analyse stratégique constate1

concernant l’intéressement :

« L’impact du partage du profi t sur la rémunération

totale ainsi que sur les salaires de base diffère dans

la durée, et ce, quelle que soit la taille des entreprises.

Les effets positifs sur les rémunérations totales sont

d’autant plus forts que l’accord d’intéressement est

récent, mais ils décroissent avec l’ancienneté de l’accord,

jusqu’à devenir négatifs au bout de cinq ans».

La CGT doit aider les salariés à

revenir à une conception forte du

salaire !

Non le salaire ne peut être réduit à un coût. Il n’est

pas une récompense, c’est un dû. Non, le salaire

n’est pas n’importe quoi en matière de temps de

travail. Non, Il ne peut pas dépendre des résultats

financiers de l’entreprise ou des exigences des

actionnaires.

Les 1ers théoriciens libéraux du début du capitalisme

n’ont jamais dit autre chose ! (Voir page suivante).

Historiquement, à quoi correspond le salaire ? C’est

le paiement de ce qui est nécessaire aux salariés et

au salariat pour renouveler leur force de travail.

Pourquoi doit-il tenir compte de la qualification ?

Parce que la création d’une force de travail qualifiée

a nécessité un investissement, une formation valorisante.

Nous ne revendiquons que notre

dû !

Quand la CGT propose que le salaire soit le paiement

de la qualification pour un temps de travail

donné et mesuré, nous demandons simplement que

l’on respecte les règles qui doivent fixer le salaire afin

de pouvoir reproduire la force de travail du salarié individuel

et du salariat dans son ensemble, dans les

conditions de vie de la société actuelle.

Aujourd’hui nous tournons de plus en plus le dos à

cette règle. Dans une enquête salaire récente de

la CGT de Sollac Fos, 40% des salariés y ayant

répondu se déclarent à découvert chaque mois. Si

aujourd’hui, se développe un sentiment de déclassement

social, c’est que les niveaux de salaire auxquels

accèdent les jeunes générations, ne leur garantissent

pas d’obtenir le niveau de vie de leurs parents, y compris

dans des secteurs aussi vitaux que le logement,

alors qu’ils sont pourtant plus formés et plus qualifiés

que leurs parents.

Les politiques de baisse des

«coûts salariaux» ne sont pas

des politiques de développement

social et économique durable.

• On ne peut pas nous opposer la concurrence de

forces de travail moins coûteuses ailleurs de par le

monde. Nous avons besoin de reproduire notre force

de travail dans les conditions sociales qui sont les

nôtres, sauf à vouloir que notre société décline.

Paiement de la force de travail et

profits

Le paiement de la force de travail et de la qualification

pour un temps donné et le partage des profits sont

deux notions différentes en économie politique.

Qu’il y ait profits ou pas, le salaire reste le paiement

incontournable de la force de travail mise

en oeuvre. C’est un besoin, une nécessité individuelle.

Du point de vue des salariés, il faut cependant

le négocier collectivement parce que le rapport individuel

employeur/salarié est déséquilibré.

Le partage des profits est un enjeu collectif d’émancipation.

Cet enjeu touche aux finalités et à l’utilisation

des progrès du travail. Il renvoie à la question de l’efficacité

des rapports sociaux par rapport à l’articulation «

progrès du travail / émancipation humaine ». Le partage

des profits renvoie aussi au fait que ce profit est la conséquence

des rapports sociaux de production qui permettent

l’accaparement2 d’un travail « gratuit ».

Il y a bien deux enjeux à investir : Vivre de notre

salaire et ne pas se laisser déposséder des richesses

supplémentaires que nous produisons.

La démarche « qualification »

Notre démarche CGT de valorisation du travail par

la qualification répond d’abord à un enjeu immédiat

puisque c’est bien le salaire qui nous fait vivre. Il ne

faut donc pas s’en remettre à l’attente de l’avènement

d’une société meilleure, ni à la fi n de la crise pour défendre

cette exigence. Pour défendre efficacement

son salaire, il faut donc savoir partir de ce qu’il représente

dans le fonctionnement de la société actuelle,

que le patronat réalise ou pas ses objectifs de rentabilité

financière.

Le patronat peut accroître son accaparement des

richesses de 3 manières :

En payant notre force de travail en dessous de sa

valeur.

En accroissant la productivité du travail par l’intensification

de l’usage de notre force de travail, mais ce

n’est pas le sens de l’Histoire de l’émancipation humaine.

En développant les sciences et techniques et en rationalisant

le processus de production, y compris en

supprimant du travail vivant.

Les 2 premières méthodes ne sont pas acceptables.

La 3ème nous intéresse doublement si elle est orientée

par une autre finalité : il y a plus de richesses crées,

on peut donc développer le progrès social.

Si le processus de travail est rendu plus efficace,

c’est forcement lié au développement de nos qualifications

, donc à l’augmentation de la valeur de notre

force de travail, ce qui en retour accroît l’exigence de

son paiement.

Depuis 30 ans, le patronat nie contre toute évidence

le développement de nos qualifications et donc l’élévation

de la valeur de notre force de travail. Si la crise

a d’abord été vécue comme une crise financière, elle

est fondamentalement la crise du système lui-même

alimenté en grande partie par l’affaiblissement des

salaires, le recul de l’intérêt général au profit de l’intérêt

particulier et des actionnaires.

La bataille des salaires en 2011 sera déterminante

pour une réelle sortie de crise. Sans plus tarder, mettons

en débat nos repères revendicatifs CGT, faisons

vivre partout notre enquête salaire UFICT pour faire

grandir le rapport de forces.

1 Note d’analyse 210, «Améliorer la gouvernance d’entreprise et la participation des salariés».

2 [Le travailleur] n’a la permission de travailler que pour assurer sa propre vie, c’est-à-dire pour vivre, dans la mesure où il travaille gratuitement pendant un

certains temps pour les capitalistes. [Il est] établi que tout le système capitaliste de production tourne autour de l’extension de ce travail gratuit à travers l’augmentation

de la journée de travail ou à travers le développement de la productivité.

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Rédigé par aragon 43

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