Publié le 11 Août 2011

Comment Sarkozy a récompensé la bande du Fouquet's

Nicolas Sarkozy a donné des coups de pouce à nombre de ses amis qu'il avait réunis au Fouquet's le soir de son élection, le 6 mai 2007. Outre les décorations qui viennent orner les costumes des amis influents du Président – une vingtaine de convives du Fouquet's ont ainsi été distinguées par une Légion d'honneur depuis 2007 ! –, la plupart ont bénéficié d'aides plus concrètes.

A l'ombre du prince, et parfois grâce à lui, leur carrière s'est accélérée et ils ont fait prospérer leurs affaires. Le Fouquet's leur a porté chance.

Le sondeurPierre Giacometti, qui a monté sa propre société, a ainsi signé des contrats à l'année avec la présidence de la République et Matignon, tandis que le publicitaire François de La Brosse a récupéré une partie des commandes concernant la stratégie internet de l'Elysée et de l'UMP.

Sans être rémunéré par l'Elysée, le cas d'Alain Minc, conseiller du Président et de nombreux PDG du CAC 40, à la tête de sa petite société AM Conseil, qui réalise en moyenne cinq millions d'euros de chiffre d'affaires chaque année, est emblématique de cette aisance. Il a défendu l'ouverture des jeux en ligne et la limitation de la publicité à la télévision, deux dossiers dont certains de ses clients – Vincent Bolloré, Stéphane Courbit – ont essayé de tirer parti.

Des nominations sous influence

L'entremetteur Alain Minc a aussi plaidé à l'Elysée en faveur de la fusion GDF-Suez, effective mi-2008 et dont l'un des principaux bénéficiaires financiers fut le milliardaire belge Albert Frère. Fort de son carnet d'adresses « transpartisan », Minc, qui se définit comme un « libéral de gauche », a également soufflé quelques noms « d'ouverture » au Président.

Il a notamment épaulé l'arrivée de Bernard Kouchner au Quai d'Orsay en 2007, sondé l'appui élyséen à la candidature de Dominique Strauss-Kahn pour le Fonds monétaire international (FMI), soutenu la nomination du producteur Marin Karmitz au Conseil de création artistique voulu par l'Elysée et suggéré d'associer Michel Rocard à Alain Juppé pour la commission sur le grand emprunt.

Cependant, Alain Minc n'a pas toujours le dernier mot : c'est ainsi qu'il n'a pas réussi à faire nommer son ami Jacques Veyrat, bras droit de Robert Louis-Dreyfus, à la tête de France Télécom, ni à imposer son poulain Alexandre Bompard à la tête de France Télévisions, comme successeur de Patrick de Carolis.

Des conflits d'intérêts embarrassants

Sur ces deux dossiers, l'Elysée a écouté d'autres avis : l'ami du Président, Stéphane Richard, ancien promoteur immobilier devenu le directeur de cabinet de la ministre Christine Lagarde, a finalement pris les rênes de France Télécom en pleine crise sociale, tandis que l'expérimenté Rémy Pflimlinétait choisi pour diriger les chaînes de télévision publique.

D'autres invités du Fouquet's ont été choyés depuis 2007. Henri Proglio en fait partie au premier rang. Nicolas Sarkozy admire cet entrepreneur volontaire qu'il a nommé en novembre 2009 à la tête d'EDF, pour remplacer le terne Pierre Gadonneix. Soutenu par l'Elysée, par Alain Minc (qui le conseille parfois), par la CGT et les réseaux francs-maçons, Proglio a même obtenu, dans un premier temps, qu'il puisse parallèlement garder sa casquette de président du conseil de surveillance de Veolia, avec des émoluments annuels de 450 000 euros correspondants.

Mais ce conflit d'intérêts est apparu si embarrassant que Proglio a été contraint de lâcher complètement Veolia au profit d'EDF.

Les bons services de l'Elysée à Bouygues

Nicolas Sarkozy a également aidé indirectement nombre de ses amis PDG. Il a joué les VRP de l'avionneur Serge Dassault dans tous les pays où il s'est rendu. Il a déployé le tapis rouge pour recevoir le président bolivien Evo Morales, afin que Vincent Bolloré puisse discuter avec lui de l'exploitation des gisements de lithium destiné à alimenter les batteries de ses voitures électriques.

Les casinos du groupe Barrière – le Fouquet's en fait partie – dirigé par Dominique Desseigne, ont bénéficié d'autorisations d'installation de machines à sous et se sont alliés à la Française des jeux pour le poker en ligne.

La fondation Louis Vuitton pour l'art contemporain, dans l'orbite du groupe LVMH de Bernard Arnault, a été reconnue d'utilité publique afin de faciliter son installation à Paris.

Le groupe Bouygues a été choisi pour construire le « futur Pentagone » français dans le XVe arrondissement. Bref, la « bande du Fouquet's » se porte bien…

Découvrez la suite de l'enquête, les photos, les archives, interviews et reportages vidéos sur LaFranceDesReseaux.com.

Photos : Alain Minc à Paris le 14 février 2008 (Audrey Cerdan/Rue89) ; Henri Proglio (Stephane Mahe/Reuters). ; Bernard Arnault (Valentin Flaurad/Reuters)

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Publié le 10 Août 2011

Dette

Yves Dimicoli « Utiliser autrement l’euro pour un nouveau régime de croissance »

Mots clés : Crise financière,

Yves Dimicoli, économiste du PCF, analyse la crise de l’endettement public, appelle à une réforme du crédit et à la création d’une monnaie commune mondiale.

Trois ans après la crise des subprimes, comment en est-on arrivé à l’explosion de la dette des États ?

Yves Dimicoli. La phase 2008-2010 a conjugué une crise financière, la plus grave depuis l’entre-deux-guerres, suivie d’une récession mondiale, la plus profonde depuis la Seconde Guerre mondiale. Elle renvoie à la façon dont les capitalistes utilisent les formidables potentiels de productivité, avec les nouveaux outils de l’information, pour la rentabilité financière et contre l’emploi. Cette pression de la rentabilité, qui baisse les salaires et réduit l’emploi, crée une insuffisance de la demande globale qui a pu être compensée jusqu’ici par l’endettement des entreprises et des ménages et a conduit en 2008 à la crise des subprimes avec l’impossibilité pour des millions de ménages modestes et insolvables de rembourser leur prêt pour se loger. À partir de cette étincelle américaine, les pertes sont énormes pour les banques aux États-Unis, en Europe et dans le monde, entraînant un rationnement du crédit et la grande récession de 2009 avec 112 millions de chômeurs dans le monde. Face au risque de l’effondrement du système financier et au risque de déflation, les États sont intervenus massivement pour soutenir les institutions financières par le biais d’aides publiques massives allant jusqu’à des prises de participation, voire des nationalisations. Cette intervention s’est accompagnée d’un abaissement très important des taux d’intérêt et d’une formidable création monétaire des banques centrales. Fin 2009, par exemple, la dette américaine atteignait 1 500 milliards de dollars. Mais toutes ces mesures ont été réalisées sans toucher aux critères des crédits et des banques ou aux modalités des aides publiques.

 Cette montagne de dettes risque-t-elle de plonger une nouvelle fois l’économie mondiale dans la récession ?

Yves Dimicoli. Le type de réponse à cet excès d’endettement public va conduire à des exacerbations nouvelles. En 2010, l’explosion de la spéculation sur les titres de dette publique a déclenché la remontée brutale des taux d’intérêt dans les pays en difficulté comme la Grèce. La crise de l’euro a provoqué l’intervention massive de la BCE et du Fonds monétaire international (FMI) avec la création d’un fonds de stabilité financière. Cette facilité de paiement emprunte ses ressources sur les marchés financiers pour les prêter aux pays en difficulté afin qu’ils puissent continuer à s’endetter sur les marchés. Et tout cela au prix de politiques d’austérité qui cassent la croissance et font exploser le chômage. Un véritable fiasco puisqu’il a débouché sur un nouveau plan de « sauvetage » qui aggrave cette logique au service de la domination des marchés financiers. Cet excès des dettes publiques en Europe mais aussi aux États-Unis peut conduire à un nouveau krach.

 Pour échapper à un tel scénario ne faudrait-il pas sortir de l’euro ?

Yves Dimicoli. Non, car ce serait se priver de la force d’une création monétaire commune à l’échelle européenne, et alors disposer de moins bonnes conditions de financement, surtout pour un pays moyen comme la France. Cela reviendrait aussi à renforcer le dollar dans son rôle de monnaie commune mondiale de domination alors que la crise appelle à la mise en cause de cette hégémonie. Le défi consiste à utiliser autrement l’euro et à donner une tout autre orientation à la BCE, conduisant à une transformation radicale du crédit. Nous proposons un crédit bancaire d’un taux très abaissé pour les investissements matériels réels et de recherche procurant de bons emplois et de bonnes formations.

 La crise n’appelle-t-elle pas à de nouvelles institutions mondiales ?

Yves Dimicoli. Il faut une transformation radicale des institutions existantes, notamment celle du FMI, à travers une réforme des droits de tirages spéciaux. Ces titres créés et attribués par le FMI à une banque centrale permettent, dans un mécanisme de coopération, d’émettre de la monnaie et de se refinancer. Ce serait un pas vers une monnaie commune mondiale. Un moyen de développer au travers du crédit les capacités humaines, de faire reculer la spéculation et de pérenniser un nouveau régime de croissance et de développement.

Entretien réalisé par Clotilde Mathieu

 

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Publié le 10 Août 2011


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Ils étaient là, le visage halé, revenu à l'Elysée pour une réunion de travail après que la tempête boursière se soit un peu apaisée ( aux dernières nouvelles les actions des banques françaises sont entrain de boire le bouillon … à suivre).

Le maitre du séant, Napoléon le petit, accompagné de Barouin, de Pécresse, de Juppé et de Fillon le marmiton de Matignon, ainsi que d'un banquier;  ils se sont penchés sur les dégâts occasionnés par la tourmente financière et ils ont décrété que le bon peuple doit payer la note.

Napoléon le petit et sa rivière d'or ( pardon sa règle d'or) a ainsi demandé à ses valets des finances de plancher pour que de nouveaux sacrifices soient mis en place rapidement pour satisfaire le vampire libéral.

Un camarade vient de m'envoyer une déclaration émanant du parti de gauche 66 que j'ai trouvé excellente sur l'allusion à la bourse et je cite:" Citoyens, n'attendez rien de bon de la bourse, Les spéculateurs gagnent de l’argent en encourageant des tendances, à la baisse aussi bien qu’à la hausse.
C'est à ça qu'on les reconnait.
Quand ils font monter la bourse, ils se remplument.
Quand ils font  baisser la bourse, ils nous plument
".

Et la réunion de ce jour à l'Elysée ne vise qu'à nous plumer encore un peu plus.

Regardons un peu les choses de plus près: depuis la crise de 2008, tous les spéculateurs, les banquiers en premier lieu, ont refait leurs portefeuilles. Il n'y a qu'à regarder les résultats financiers des grands groupes, des multinationales, des compagnies d'assurances, des gros industriels ainsi que ceux du commerce, tous ont fait part de juteux profits en 2010 et c'est grâce à qui ? Grâce à l'argent des contribuables que Sarkozy leur a offert qu'ils ont pu ripailler devant le buffet bien garni d'actions, de dividendes épais, de stock-options etc.

Pendant ce temps, chacun remarquera que les salariés et les retraités n'ont point vu leurs salaires et retraites augmenter:  leurs rémunérations ont carrément baissées et il en va ainsi depuis plus de 30 ans et la principale escroquerie est celle du rapt d'une partie de la survaleur (valeur ajoutée) pris au monde du travail dans ces années.

Et cette réunion de ce jour, des princes et princesses qui  nous gouvernent pour notre appauvrissement, est non seulement pour constater les dégâts de la crise mais de voir, comme le disait le blog du parti de gauche66, comment remplumer rapidement ceux qui ont perdu dans ces journées folles boursières du CAC 40 et donc la  nécessité de repasser une dose d'austérité supplémentaire à tous les français salariés et retraités pour renflouer ces messieurs et ces dames des banques et des assurances des pertes de ces derniers jours.

Dans  l'humanité d'hier, un excellent interview de Nasser Mansouri, responsable du secteur économique de la CGT donne à ce sujet des pistes de lutte et en même temps il décrypte ce concept de marché apparaissant comme quelque chose d'intouchable et dans laquelle il faudrait s'y plier.

Il montre bien que derrière la façade du marché, du laisser faire, que c'est toute une crise systémique du capitalisme et qu'il s'agit  de sortir par d'autres propositions que celles visant à ponctionner le peuple.

La seule chose qui reste à faire, c'est bien de nous y opposer et d'engager dès la rentrée de septembre les luttes nécessaires sur les salaires et les retraites.

Dernière chose: à la télévision et dans les principales radios se succèdent ces jours-ci tous les fieffés économistes qui émargent pour le système, tous, à des nuances près, sont d'accord : il faut éponger les dettes en réduisant le social, les français vivent au-dessus de leurs moyens, il faut les contraindre à l'austérité disent-ils, et tous ces gens là, rempli de doctes positions interchangeables en fonction de ce qui leur tombe sur la tête, ramènent sans cesse leur sciences alors qu'encore une fois ils n'ont pas vu arrivé cette nouvelle tempête pourtant prévisible:  il est vraiment temps de les dénoncer comme agents du capital,  d'exiger la présence des économistes marxistes qui disent depuis bien longtemps ce qui se passent et qui montrent qu'une autre alternative aux marchés existe: faisons en sorte qu'ils puissent enfin l'exprimer.

Les médias n'appartiennent pas au gang de la bourse et de ses serviteurs de l'Elysée.

Bernard LAMIRAND

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Publié le 9 Août 2011

 

arton446-41a02.jpg SARKOZY  AUX ORDRES DES AGENCES DE NOTATION

L'agence Standard and Poor's considère que la France a une "politique budgétaire bien conçue" qui justifie sa note "AAA" avec perspective "stable", a indiqué un de ses dirigeants. Le président du comité de notation des Etats de S&P, John Chambers, a affirmé lors d'une conférence téléphonique que la réforme des retraites en 2010 était "une mesure intelligente" et le retrait de la politique de relance budgétaire "un exemple de politique budgétaire bien conçue".

Ainsi, nous savons où Sarkozy a pris ses ordres pour liquider la retraite à 60 ans  et mettre le pays à la diète pour payer les frasques de ses amis les banquiers. Il est donc le bon élève de la classe, celui en mesure d'appliquer avec zèle les consignes des banquiers, ceux qu'il appelait jadis les voyous (c'était pour la forme).

En fait, ces agences sont toutes dirigées par des grands financiers. L’agence Fitch par exemple appartient à la holding Fimalac, détenue par le chef d’entreprise français Marc Ladreit de Lacharrière.. Les deux autres agences sont américaines: Standard and Poor's et Moody ont leurs sièges à New-York et sont directement reliées aux grands compagnies financières américaines. Ce sont des phalanges de la main invisible du capital, en particulier américain.

L'agence de notation Standards§ Poor's fait partie d'un complexe avec comme hauts dirigeants des managers qui ont leurs entrées à Walls-Street.

Toutes ces agences, qui jouent en ce moment les pères fouettards sont celles qui avaient couvert le scandale Enron aux Etats-Unis et ensuite dissimuler les magouilles des subprimes.

On peut dès lors comprendre la manipulation actuelle: faire dégringoler les valeurs pour imposer par une pression accrue sur les états une vraie cure d'austérité aux travailleurs du monde entier et en particulier dans les pays les plus protégés sur le plan social.

La crise, certes réelle, d'un système à bout de souffle, sert donc de manière opportuniste pour remettre en cause les droits sociaux et cela va, comme le dit ce matin l'Humanité, à ce que Trichet, responsable de la BCE, donne des ordres à l'Etat Italien pour mettre en place un vaste plan d'austérité et de remise en cause des droits sociaux en disant qu'il faut procéder par décret et non par les assemblées élues du peuple.

Là, s'amorce une dimension antidémocratique de cette Europe du fric qui n'hésite plus à piétiner les pauvres règles démocratiques qui la régissait dans le cadre d'une économie capitaliste.

La règle d'or de Sarkozy en est un exemple sur la façon d'imposer des règles financières limitant ainsi le rôle des parlementaires à être simplement des figurants.

Les agences ne cachent nullement qu’elles travaillent main dans la main avec Wall Street et la City, sans pour autant le crier sur tous les toits. « Vous commencez une notation et vous construisez un deal autour de cette notation » explique volontiers Brian Clarkson, ancien vice-président chez Moody’s. Evidemment, disent les agences, nous ne jouons jamais un rôle actif dans les montages financiers… (repris dans une revue de presse).

Déjà, les chroniqueurs de la presse bourgeoise française envisagent de nouvelles mesures d'austérité et se trame l'idée que tous les pays européens devront passer par la règle d'or que soutient Sarkozy.

La rentrée s'annonce donc houleuse et il est évident que celle-ci ne peut-être une rentrée bonasse.

La meilleure réponse à faire à cette bataille idéologique que vont mener les gouvernants et les détenteurs de capitaux pour dire que tout le monde doit se serrer la ceinture, c'est bien les revendications salariales, les retraites, les remboursements de sécurité sociale, l'aide au chômage, les embauches à contrat à durée indéterminée.

Début octobre est annoncé une journée de luttes par la CGT, il faut qu'elle soit le point de départ d'un mouvement qui dure et qui oblige les politiques de gauche à prendre position pour une autre orientation que celle qui se dessine actuellement et qui va nous mener à un appauvrissement certain.

L'heure est bien à l'action dans les entreprises, les services, les bureaux, les lieux de vie des retraités.

 

Bernard LAMIRAND

 

 

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Publié le 8 Août 2011

pcf-bourse-ou-la-vie.jpgSALE TEMPS POUR SARKOZY ET L'EUROPE LIBERALE

Les nouvelles pour l'économie ne sont pas bonnes, c'est comme le temps.

A la différence  que la météo se trompe de moins en moins alors que Sarkozy et ses amis-es européens ne cessent de nous dire que l'horizon se dégage pendant que les blizzards soufflent de plus en plus fort avec avis de tempête sur toutes les places monétaires (cela confirme ce matin).

Depuis quelques semaines, de gros nuages noirs, des strato-cumulo-capitalistes en crise, survolent l'Elysée où le "nimbus" exerce les talents de maitre d'équipage en détresse.

On peut même dire que l'orage gronde après une accalmie de quelques jours et que de nouvelles bourrasques sont en vues venant des rives américaines. Le navire sarkozien tangue dans une mer de dette déchainée pour renflouer les banques et les amis du Fouquet's ne sont d'aucun secours ( au contraire avec la monnaie de singe ils font du vent).

Sarkozy, capitaine d'un navire en déroute, a pourtant demandé à son équipage de rester à leur poste pour tenir le gouvernail pendant l'été. Pendant ce temps, lui, de sa cabine de Cap Nègre, est aux instruments en compagnie du gros remorqueur allemand Merkel qui surnage en ce moment grâce à des ventes de saucisses et de bières de Munich qui font rentrer des devises.

Tous les deux, seuls, ils essayent d'écoper les eaux de la crise qui rentrent dans le navire européen en perdition car l'amirauté anglaise a suffisamment à faire avec la cargaison de dollars US en déshérence et les rafiots de Berlusconi sont incapables de prendre la mer des huiles berlusconiennes. Je ne parle pas de Zapatero le soi-disant socialiste qu'il faudrait mettre "au fer" pour intelligence avec l'ennemi libéral.

Et chaque fois que nos mariniers européens ont vidé les cales de toutes les eaux sales croupissantes des banquiers, de nouveaux flux venant des Etats-Unis pénètrent les ponts, rentrent dans les coursives et obligent nos compères à boucher de nouvelles brèches où s'engouffrent les eaux sales du capital.

Ce  jour, tout l'équipage européen est sur les "charbons ardents", une sorte de tsunami pourrait se produire dans toutes les bourses du monde depuis le nouveau séisme à Wall-Street, tout le travail effectué depuis quelques mois par cet état-major disparate -puisque composé d'amiraux de droite et  socialistes-  peut être mis par terre si les sacs de sable mis en place ne tiennent pas et qu'un nouveau flot d'actions pourries s'infiltre et annihile les décisions prises à l'amirauté de Bruxelles.

Le quartier maitre du BCE, Trichet ( un nom bizarre pour un banquier) lui ne se soucie que d'attribuer des bouées de sauvetage à ses amis-es du CAC 40 et dans une sorte d' internationalisme "capitalien" aide à sauver les meubles de tous les gros poissons mondiaux qui ont des pavillons de complaisance et ont déjà largué les amarres pour aller mouiller leurs actions dans les rades des paradis fiscaux.

On parle d'un nouvel essorage des protections sociales et de jeter à la mer les derniers vestiges des digues sociales pour laisser les eaux grasses pénétrer jusqu'au plus profond des terres prolétariennes afin de sucer les oligo-éléments (prix de la force de travail) capables de redonner de la force à ceux qui rament pour redresser le navire capitaliste. C'est ce qui va se passer à nouveau en s'en prenant aux équipages soupçonnés de ne pas vouloir renflouer le capital.

 

Aux dernières nouvelles, le maitre d'équipage cherche des renforts, ses marins d'eau douce (Babouin et Pécresse) ne semblent pas aptes à calmer la tempête et il se dit que des marins plus habitués à jongler avec les éléments pourraient être utiles et le cours de la dette pourrait être ramené à sa ligne de flottaison de 3% en 2013 grâce à des haleurs du type Holland et Aubry.

Certains insistent même pour que le maitre d'équipage demande à Obama que le quartier maitre Strauss-Kahn soit libérable et renvoyé en Europe car il connait bien la navigation en eaux troubles ayant été un pilote avisé en Grèce, en Irlande et ailleurs pour franchir les récifs et permettre aux banques de récupérer leurs frets.

Les mauvaises langues, j'en fais partie, disent que le maitre d'équipage de l'Elysée pourrait se trouver enfermer dans la rade des indignés et ne pouvoir s'en défaire malgré ses appels téléphoniques de détresse à la prêtresse d'or, la dame Merkel.

Bernard LAMIRAND

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Publié le 7 Août 2011

 

divers_005.gifCHIRAC ET MITERRAND UN PRETE POUR UN RENDU

Laurent Delahousse dans son émission "une vie un destin", le samedi à 13h15, revient sur des moments importants où ont été mêlés des hommes politiques.

J'avais apprécié l'émission concernant Georges Marchais.

Ce samedi, il nous a produit une émission sur Giscard d’Estaing. Nous y avons vu le parcours de celui qui fut Président de la République de 1974 à 1981 dans des conditions où les coups bas devenaient le lot quotidien de la république gaulliste et giscardienne.

Je ne reviendrai pas sur le mandat de ce personnage, qui, sous des devants de modernité a mis notre pays dans la panade et notamment concernant le devenir de la Sidérurgie Française puis des autres industries qu'il a contribué à liquider avec son ami Raymond Barre. Il est certainement celui qui a de par son action était à l'origine de ces spéculations financières qui ont conduit à la crise actuelle, du choix de la finance contre la création de richesse pour répondre aux besoins sociaux.

Chacun se souvient comment il a pu être élu en 1974 grâce à Chirac qui avait porté un coup de poignard dans le dos à Chaban Delmas.

Giscard a souligné, en fin d'émission, que s'il avait perdu en 1981, c'était à cause d'un autre coup de poignard, celui  de Chirac dirigé contre lui en faisant élire Mitterrand par des gaullistes.

Jusque là, l'émission s'égrenait gentiment évitant les vrais raisons de son échec, les copains et les coquins défilaient pour témoigner et soudain vint une révélation : celle d’Édith Cresson ayant organisé un déjeuner entre Chirac et Mitterrand quelques semaines avant le premier tour. Ce fait avait été évoqué à cette époque mais démenti par les deux protagonistes. Édith Cresson dévoilait ainsi que Mitterrand avait bien rencontré Chirac, et Giscard d'Estaing confirmait ensuite à Laurent Delahousse qu'il avait posé la question à Mitterrand lors d'une visite, quelques temps avant sa mort, et que celui-ci lui avait confirmé la véracité de cette rencontre.

On peut alors relier cela à l'élection de 1995 de Chirac qui aurait reçu un coup de pouce de Mitterrand en retour, d'où mon titre « d'un prêté pour un rendu ».

Pourquoi je m'attarde sur ces faits et ces magouilles ?

Tout simplement pour dire encore une fois toute mon hostilité à cette élection présidentielle par le suffrage universel.

Ainsi ces magouilles montraient déjà à quel point ce système conduisait à des arrangements politiciens et la sociale démocratie et la droite n'étaient pas autant que cela « à couteaux tirés » et qu'ils avaient, tout compte fait, les mêmes idées sur la gestion libérale du pays et j'en retire que les discours de gauche de Mitterrand étaient pour la galerie.

Souvenons-nous des déclarations de Mauroy et de Mitterrand à Longwy et Denain pour le maintien de ces deux entités industrielles, en sous- main, ils étaient d'accord avec les décisions de Bruxelles et sitôt au pouvoir ils ont fermé ces deux entreprises.



D'ailleurs regardons-y de prés, que s'est-il passé après 1981: tout simplement un plan de rigueur , décrété à Lille en Juin 1982, en plein congrès de la CGT par Mauroy … j'y étais.

On pourrait évoquer ensuite la dissolution en 1998 de l'Assemblée Nationale par Chirac devenu alors président de la République dont le moins que l'on puisse dire c'est que cette dissolution reste mystérieuse et l'arrivée de Jospin comme premier ministre connaîtra aussi ses drôles de moments avec cette fameuse phrase du premier ministre " l'état ne peut pas tout" lors des licenciements boursiers de Lu et de Michelin.

Cela montre à quel point notre pays est rongé par ces genres de politiciens de droite et du parti socialiste qui savent faire passer leur carrière avant l'intérêt national. Nous avons d'ailleurs vu depuis l'arrivée de Sarkozy à quel point la frontière était ouverte entre des socialistes et Sarkozy puisque certains d'entre eux ont placé leur avenir dans le sillage de Sarkozy comme se fut le cas pour Kouchner.

C'est donc cette politicaillerie qu'il faut déraciner et le Front de Gauche ne doit pas fléchir sur la nécessité de passer à une 6eme république et que la direction du pays soit assurée par les représentants-es élus-es du peuple à l'assemblée nationale et qu'un autre type de démocratie s'installe nous sortant de ces candidats providentiels et qui ne sont que les marionnettes du capital international.

En posant ces jalons là, nous pourrions mettre en garde, ceux et celles, qui derrière le décor de joute s'attablent discrètement dans des endroits secrets pour assurer, comme avant, la gestion libérale de la société, ce qui d'ailleurs se manifeste déjà chez les socialistes quand ils acceptent que notre pays soit plongé dans l'austérité dans le cadre du pacte Européen Libéral dont on voit les dégâts en Grèce avec Papandréou le premier ministre socialiste.

Les amitiés entre Chirac et Hollande ne sont-elles pas « un remake » de celles entre Chirac et Mitterrand ?

La meilleure façon d'éviter un nouveau "prêté pour un rendu" c'est des luttes fortes et des exigences autres que celles que l'on entend en ce moment pour gérer la crise entre politiciens de droite et socialistes.

Les communistes doivent dire leur totale désaccord non seulement avec ces entourloupettes qui se préparent mais bien fixer un projet nous sortant de ce libéralisme mortifère qui règne dans ce pays particulièrement depuis le Giscardisme sans oublier bien sûr ce qui en reste des gaullistes et les socialo-libéraux.

 

Bernard LAMIRAND

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Publié le 7 Août 2011

 

arton42.jpgDETTE :LES FRANÇAIS CIRCONSPECTS ?

Un sondage vient de sortir indiquant que majoritairement les français ne font pas confiance aux hommes politiques actuels pour le règlement de la dette.

Et pourtant il y a une solution toute simple, il fallait y penser: la dette peut être résorber rapidement en n'attribuant aucun dividende ni stock options ou rétributions des gros actionnaires du CAC 40.

En effet, n'y a-t-il pas mieux à faire que de s'en prendre aux salaires, à la sécurité sociale, aux aides sociales pour réduire cette dette provenant justement des spéculations et des dividendes auxquels se sont gavés les actionnaires pendant des décennies.

Ne serait-ce qu'une année sans dividendes et nous serions pas loin du seuil des 3 % d'endettement par rapport au PIB exigé par la communauté européenne, qui, elle, a choisi de s'en prendre aux protections sociales pour la solutionner.

A la lueur des déclarations gouvernementales, le choix de s'en prendre aux salariés et retraités et de préserver l'actionnaire, notamment celui du CAC 40, est la cible favorite de la bourgeoisie.

En gros, on ne touche pas au grisbi.

Bernard LAMIRAND

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Publié le 6 Août 2011

 

 

CGT1

 

Le gouvernement annonce une « règle d’or ». De quoi s’agit-il ?

Dans le sillage des travaux de la commission présidée par Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI, le gouvernement a déposé en mars der­nier un projet de loi constitutionnelle visant « l’équilibre des finances publiques ».

Le projet a été adopté par le Sénat le 11 juillet en deuxième lecture et par l’As­semblée nationale le 13 juillet en troisième lecture. Le président de la République devrait donc à présent convoquer le Congrès (réunissant simultanément les deux assemblées). Le projet sera adopté s’il obtient 60 % des voix au Congrès.

Le projet de loi prévoit la mise en place des « lois-cadres d’équilibre des finances publiques » qui déter­minent, pour un minimum de trois ans, « les orientations pluriannuelles, les normes d’évolution et les règles de gestion des finances publiques » (article 1er du projet de loi, qui complète l’article 34 de la Constitution).

L’objectif affiché est d’équilibrer les comptes publics (budget de l’État, comptes de la Sécurité sociale), en fixant pour chaque année de la programmation un plafond de dépenses et un « minimum d’effort en recettes ».

Y a-t-il une définition scientifique de « règle d’or » ?

Il n’y a pas de définition scientifique de « règle d’or » en matière des finances publiques.

Avant d’aller plus loin, rappelons que les dépenses publiques sont regroupées en deux catégories : dépenses courantes (appelées aussi dépenses de fonctionnement) et dépenses d’investissement. La distinction entre les deux est arbitraire et prête à débat. Par exemple, le traitement (salaire) des ensei­gnants est considéré comme une dépense courante, de fonc­tionnement. Mais si l’on considère l’éducation comme un investissement sur le long terme (ce qui est vrai et de plus en plus admis de nos jours), dès lors onpeut présenter ces dépenses comme celles d’investissement.

Historiquement, l’usage du concept de « règle d’or des finances publiques » remonte aux débuts du 20e siècle. En 1907, les Pays-Bas ont adopté une gulden financieringsregel (règle d’or des finances publiques) qui établissait une distinction entre le budget « courant » qui devait être en équilibre et le « budget d’investissement » dont les dépenses, si elles étaient

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jugées rentables, pouvaient être financées par emprunt. Cette règle a été assouplie dans les années 1920 et 1930, puis aban­donnée après la Seconde Guerre mondiale (1).

Un peu plus près de nos jours, le gouvernement britannique a défini une « règle d’or des finances publiques » selon laquelle, sur un « cycle économique » (autrement dit sur une période qui couvre plusieurs années), pour financer l’inves­tissement public, l’État peut emprunter. En revanche, le solde des dépenses courantes doit être au moins équilibré sur le cycle. Cette « règle d’or » est accompagnée de la « règle d’investissement soutenable » selon laquelle la dette publique doit rester à un « niveau soutenable », de l’ordre de 40 % du PIB d’après le gouvernement britannique.

On voit bien le caractère arbitraire, conventionnel de la défi­nition d’une « règle d’or ».

N’est-ce pas de bon sens que de viser un budget équilibré, voire excédentaire ?

Un « assainissement budgétaire » (c’est la formule employée par les experts, surtout pour éviter de dire expli­citement qu’il faut réduire les dépenses afin d’arriver à un budget équilibré), un budget équilibré voire excéden­taire ne peut constituer, en soi, l’objectif des finances publiques. Tout dépend des choix sous-jacents et de la vision de long terme.

À l’évidence, il est de bon sens de considérer que le budget de l’État doit être équilibré, comme il est de bon sens que de dire que le budget d’un ménage doit être équilibré, qu’on ne doit pas vivre au-dessus de ses moyens.

Toutefois il faut poser la question non en instantané, mais en perspective.

Demander un crédit signifie qu’à un instant donné, on prend une décision qui dépasse nos moyens existants. Si un individu emprunte de l’argent pour passer la nuit au casino, on peut légitiment s’interroger sur le bien-fondé de cette décision. Mais le jugement sera différent si cet individu envisage d’acheter un logement. On dit alors qu’il s’agit là d’un inves­tissement qui nécessite parfois des sacrifices immédiats. Mais à terme, ça deviendra rentable car cela permettra d’écono­miser le loyer voire améliorer le confort de la famille. Mais cette décision nécessite une discipline : on doit faire attention à ses dépenses, on ne doit pas gaspiller l’argent, etc.

Sur le fond, la même problématique s’applique au budget de l’État. Sauf qu’ici, les choses sont plus complexes : le choix devient collectif, et nécessite débats démocratiques. Il faut décider collectivement ce qui est utile et ce qui ne l’est pas, ce qu’on entend par investissement, etc. Il faut aussi définir comment on finance les investissements : par emprunt, par impôts, etc. Tout cela n’est pas neutre.

Par exemple, au mépris de l’opinion publique le gouverne­ment Sarkozy-Fillon a fait le choix de réduire les moyens de l’Éducation nationale, ce qui va à l’encontre de l’exigence du développement des capacités humaines, de l’amélioration de la qualification de la main d’oeuvre. En revanche, il a décidé de réduire l’impôt sur les riches. Ces choix sont inad­missibles du point de vue économique et social.

Rappelons que l’idée de finances publiques équilibrées débouche souvent sur l’objectif d’un budget excédentaire.

Précisons qu’un budget équilibré ou excédentaire n’est pas néces­sairement signe d’une économie solide. Ainsi, par exemple, le budget de l’État espagnol était excédentaire avant la crise, mais cet excédent n’était pas assis sur une économie équilibrée.

La crise espagnole met en évidence la fragilité d’un « assai­nissement budgétaire » fondé sur une approche purement comptable.

Pourquoi ça arrive maintenant ?

L’obsession d’un budget équilibré n’est pas nouvelle. Cela fait partie intégrante des recommandations libérales dont s’inspire le gouvernement Sarkozy-Fillon, comme bien d’autres gouvernements européens.

Michel Camdessus avait déjà produit un autre rapport qui préconisait la même chose ; rapport que M. Sarkozy, à l’époque ministre des Finances, considérait comme son « livre de chevet ».

Aujourd’hui les gouvernements, parmi lesquels le gouverne­ment français, veulent profiter de la panique généralisée que provoque la crise financière pour imposer des reculs sociaux, pour faire accepter au peuple des plans d’austérité. Le gou­vernement allemand a donné le la en la matière en inscrivant l’obligation du budget équilibré dans la Constitution.

De plus, le gouvernement Sakozy-Fillon met en avant la « règle d’or » pour éviter le nécessaire débat

démocratique

(1) J-L. Van Zanden (1997), « Old Rules, new conditions, 1914-1940 », in M. Hart, J. Jonker et J-L. Van Zanden, A Financial History of the Netherlands, Cambridge University Press, p. 124-151.3 sur ses choix politiques qui ont contribué à la dégradation des comptes publics. Il se montre donc totalement insensible vis-à-vis des critiques qui lui sont adressées tout en prenant une posture de responsabilité.

Précisons les choses.

Le budget de l’État est déficitaire en France depuis trente ans. Ce déficit permanent a donné lieu à l’accumulation d’une dette qui ne cesse de gonfler. Depuis déjà plusieurs années, les charges d’intérêt de cette dette représentent plus de 10 % des dépenses publiques et sont devenues le premier poste des dépenses de l’État. Ces charges d’intérêt profitent avant tout aux financiers, car la dette de l’État est détenue par les capitaux financiers, parmi lesquels les « non résidents », c’est-à-dire des étrangers et des sociétés dont le siège social se trouve en dehors de la France.

Il est donc légitime de dire qu’il faut réduire la dette, ce qui suppose aussi de réduire le déficit budgétaire. Toute la ques­tion est de savoir comment et dans quelle perspective. Et c’est là que se pose la question des choix de société et des orientations politiques qui en découlent.

Le déficit du budget de l’État qui était de l’ordre de 50 mds € en 2007 est passé à 112 mds en 2010 (de 2 % du PIB à 6 %), après avoir atteint 121 mds en 2009 (voir tableaux en annexe).

Pendant cette période, la dette de l’État est passée de 933 mds € à 1 245 mds (de 49 % du PIB à 64 %). Quant à la dette de l’ensemble des administrations publiques (État, collectivités territoriales, Sécurité sociale), elle est passée de 64 % du PIB en 2007 à 82 % en 2010.

La récession économique de 2009 n’explique qu’une partie de la hausse du déficit budgétaire et de la dette publique, car le déficit se creusait avant même la crise précisément à cause des choix du gouvernement Sarkozy-Fillon et particulière­ment du fait de la baisse des impôts sur les plus hauts revenus.

Un rapport officiel commandé par le président de la République lui-même reconnaît cette réalité : « Depuis 1999, l’ensemble des mesures nouvelles prises en matière de prélèvements obli­gatoires ont ainsi réduit les recettes publiques de près de trois points de PIB (…) A titre d’illustration, en l’absence de baisse de prélèvements, la dette publique serait d’environ vingt points de PIB plus faible aujourd’hui qu’elle ne l’est en réalité, générant ainsi une économie annuelle de 0,5 point de PIB. » (2)

Est-ce que cette « règle d’or » est un passage obligé pour sortir de la crise ?

Pas nécessairement. Pour sortir de la crise, il faut surtout créer des emplois et augmenter les salaires, les pensions et les minimas sociaux.

Le déficit budgétaire résulte de l’insuffisance des recettes par rapport aux dépenses. Les recettes dépendent des revenus, donc du dynamisme de l’activité économique, particulière­ment de l’emploi et des salaires.

Si l’emploi et les salaires augmentent, l’activité économique sera plus forte et le revenu national augmentera. A leur tour, les recettes de l’État, constituées principalement des impôts, vont augmenter. Elles vont augmenter d’autant plus vite que l’impôt sur le revenu est progressif (le montant de l’impôt augmente plus que proportionnellement par rapport à la hausse du revenu). La hausse des recettes permettra de réduire le déficit budgétaire.

On peut aussi réagir du côté des dépenses pour mettre fin aux gâchis des fonds publics. Par exemple, la prise en charge des exonérations de cotisations sociales patronales coûte chaque année plus de 30 mds € au budget de l’État, et ceci sans résultats probants en matière d’emploi. On peut donc utiliser plus efficacement cet argent-là.

De manière plus générale, les « niches fiscales et sociales », c’est-à-dire l’ensemble d’aides, d’exonérations et de réduc­tions d’impôts et de cotisations sociales coûtent chaque année environ 160 mds € à la collectivité (État, collectivité territo­riales). Ici aussi, on peut faire des économies considérables, ce qui va permettre de réduire le déficit budgétaire.

En un mot, au lieu d’avoir une approche purement comp­table, il faut revoir l’ensemble des choix qui président aux finances publiques.

Conformément à cette approche comptable, libérale, le gou­vernement a mis en place la Révision générale des politiques publiques (RGPP) dont l’objectif principal consiste à réduire les dépenses (suppression de postes, gel des salaires et traite­ments…). La dégradation de la qualité des services qui résulte d’une telle politique va à l’encontre de l’intérêt général et s’oppose à l’exigence d’amélioration du potentiel productif du pays.

On le voit bien, la RGPP n’a pas permis d’améliorer les comptes publics.

(2) P. Chamsaur et J-Ph. Cotis, Rapport sur la situation des finances publiques, La Documentation française, mai 2010, p. 13.4

La France participe au « plan de sauvetage de la Grèce ». N’y a-t-il pas là une nouvelle contrainte ?

Il faut voir du point de vue de qui : celui du travail ou celui du capital ?

Comme le dit un financier américain, il y a une lutte des classes dans le monde, et pour l’instant c’est les financiers qui semblent l’emporter.

Effectivement, les « plans de sauvetage », qu’il s’agisse des plans de sauvetage des années 2008-2009 en faveur des banques ou des « plan de sauvetage » de la Grèce, de l’Irlande,… visent à défendre avant tout les intérêts des capi­taux en général et particulièrement ceux des capitaux finan­ciers. La contrepartie de ces plans est la mise en place, par les gouvernements, des programmes d’austérité.

Comme le montrent les exemples grecs et espagnols, les peuples s’insurgent et s’opposent à de tels program-mes.

Ces différents plans de sauvetage ne permettent pas de résoudre les problèmes de fond auxquels nos économies sont confrontées, à savoir :

mauvaises conditions (du point de vue du travail et de l’environnement) de création des richesses et leur insuf­fisance eu égard aux besoins sociaux et économi-ques ;

partage défavorable des richesses produites au détriment du monde du travail ;

poids écrasant des prélèvements financiers (intérêts et dividendes versés aux détenteurs de capitaux) ;

place de plus en plus importante des marchés financiers et particulièrement des fonds spéculatifs dans l’économie.

En revanche, ces « plans de sauvetage » provoquent de nou­velles occasions pour les péculateurs, de nouvelles « bulles spéculatives » : sur les matières premières, sur la dette publique, sur l’euro.

La prise en compte de ces réalités ne doit pas nous conduire à conclure qu’il vaut mieux laisser les pays en difficulté à se débrouiller tout seul.

En effet, l’un des problèmes majeurs de la construction euro­péenne est bien l’absence de véritables solidarités entre les pays membres, car cette construction est fondée sur une logique de mise en concurrence. Les « plans de sauvetage » s’inscrivent aussi dans cette même logique.

Une véritable solidarité européenne est donc indispensable. Il s’agit d’aider les pays en difficulté non dans une optique de sauvetage des marchés et des capitaux financiers, mais pour soutenir l’emploi, les salaires, les services publics et l’activité économique.

Loin d’être une contrainte, une telle solidarité sera source de nouvelles opportunités pour l’ensemble des peuples européens.

La France ne risque-t-elle pas de perdre sa souveraineté nationale ?

Face à la multiplication d’échecs, des propositions se multi­plient autour de l’idée suivante : puisque les pays de la zone euro ont la même monnaie, ils doivent aussi avoir un seul budget, un seul gouvernement économique, etc.

Ce raisonnement fait un silence total sur la logique actuelle de la construction européenne, comme si les problèmes aux­quels nous sommes confrontés étaient de l’ordre purement et simplement juridique !

Le transfert des compétences à un autre niveau (supérieur ou inférieur), sans remettre en cause la logique du système ne règle pas les problèmes de fond ; il pourrait même les accentuer.

On le voit par exemple dans le cas de la décentralisation en France. Le transfert des compétences de l’administration centrale vers les régions et les départements, sans remettre en cause les choix fondamentaux qui étaient à l’oeuvre, a créé de nouvelles contraintes, aboutissant notamment à un alourdissement de la fiscalité sur les ménages et parfois même à une détérioration de la qualité des services rendus à la population.

La Banque centrale européenne (BCE) en fournit un autre exemple. Selon ses statuts, elle est indépendante des États, mais dans les faits ses décisions sont prises en fonction des attentes des marchés financiers. Il faut néanmoins souligner que le comité de direction de la BCE est composé des gou­verneurs des banques centrales des États membres, parmi lesquels la Banque de France. La Banque de France, et à travers elle l’État français, ont donc leur part de responsabilité dans les décisions de la BCE.

Par ailleurs, la logique actuelle de la construction européenne conduit à une sorte d’harmonisation des politiques des États 5

membres sur la base des orientations libérales : allègement des prélèvements sur le capital, déréglementation des mar­chés surtout celui du travail, promotion de l’initiative privée, etc.

En apparence, on garde la souveraineté, mais dans les faits, les choix sont subordonnés. Les peuples ne veulent pas d’une telle souveraineté.

Ceci précisé, solidarité et coopération ne sont pas incompa­tibles avec la souveraineté des peuples. Au contraire, une véritable souveraineté implique de véritables solidarités et de coopérations pour libérer les choix, nationaux et euro­péens, de la main mise des marchés et particulièrement des capitaux financiers.

Prenons l’exemple de la crise de l’euro. Parmi les facteurs qui y contribuent, il faut citer les statuts de la BCE qui lui interdisent d’acheter directement des obligations émises par les États membres. La BCE accorde donc des crédits à de faibles taux d’intérêt aux banques et celles-ci prêtent cet argent aux États en difficulté à des taux d’intérêt plus élevés. La différence va gonfler les bénéfices des banques, ce qui fait plaisir à leurs actionnaires.

Face à cette situation, certains proposent l’émission des obli­gations européennes. Cette solution est susceptible d’alléger la pression des marchés financiers sur les pays en difficulté : ils pourraient emprunter de l’argent à des conditions plus favorables, à des taux d’intérêt plus bas. Mais cette proposi­tion ne dit rien sur l’usage des fonds.

Il ne suffit pas que les États puissent s’endetter dans de bonnes conditions. Toujours est-il qu’il faut que cet endettement serve à quelque chose d’utile pour les peuples. Autrement dit, il faut que l’emprunt soit mis au service de l’emploi, de la formation et qualification des travailleurs, de la recherche, du développement des capacités productives… (cf. question n° 3 ci-dessus).

Que propose la CGT face à cette situation ?

L’ensemble des organisations syndicales, en France tout comme dans les autres pays européens, dénonce et s’oppose aux programmes d’austérité qui sont sous-jacents aux « plans de sauvetage ».

La forte opposition des peuples à ces programmes crée des conditions favorables dont il faut profiter pour améliorer les rapports de force au profit du monde du travail.

Sur le fond, il s’agit de revaloriser le travail en articulant des mesures immédiates, urgentes, et celles qui nécessitent plus de temps.

Il n’y a pas de « catalogue » en la matière. Mais sur la base des revendications qui émergent dans les luttes, et qui ins­pirent les repères revendicatifs de la CGT, on peut citer notamment les mesures suivantes.

Dans l’immédiat, cinq mesures paraissent indispensables :

1. créer des emplois et augmenter les salaires, car le partage défavorable des richesses au détriment des salariés a été le facteur fondamental qui a déclenché la crise qui sévit dans le monde depuis 2007. De plus, la hausse des salaires est indispensable pour dynamiser l’économie ;

2. mettre fin à l’austérité, car les programmes d’aus­térité pèse sur le pouvoir d’achat et l’emploi, affaiblissant davantage l’activité économique avec des effets négatifs, entre autres, sur les finances publiques. Ainsi, à cause des plans d’austérité, la croissance économique s’affaiblie.

Il faut accroître les dépenses publiques favorables au développement des capacités humaines et des capacités productives (éducation, santé, recherche-développe­ment, infrastructures…). C’est indispensable pour dyna­miser l’économie et accroître les ressources financières nécessaires pour réduire le déficit budgétaire et la dette publique ;

3. conditionner toute aide publique au respect des critères tels que l’emploi, les salaires…

4. augmenter l’impôt sur les hauts revenus, ceux du patrimoine et du capital

5. créer un pôle financier public et établir un mécanisme de crédits à taux réduits pour favoriser l’investissement productif : l’emploi, la formation, la recherche, les équipements… (taxer les banques n’est pas à la hauteur des enjeux : les banques doivent prioritairement accorder des crédits en faveur de l’emploi et de l’investissement productif).

Ces mesures devraient être accompagnées de bien d’autres, particulièrement dans un cadre européen. Parmi celles-ci on peut surtout citer les suivantes :

établir un salaire minimum dans les pays euro­péens ; mais également instaurer un droit social euro­péen de haut niveau ;

harmoniser la fiscalité du capital et notamment la base (assiette) de l’impôt sur les sociétés ;6

lutter réellement contre les paradis fiscaux ;

modifier les statuts de la BCE notamment pour :

- faire de l’emploi l’objectif prioritaire de la BCE,

- autoriser l’achat des obligations émises par les États membres ;

créer une agence publique de notation pour mettre fin aux pratiques scandaleuses des agences privées de notation.

Il convient de rappeler qu’en France, il existe déjà des moyens publics (Banque de France, Insee) permettant de connaître de façon suffisamment fiable la situation des entreprises de tailles différentes.

mettre en place une politique industrielle pour éviter une division inadmissible du travail en Europe, certains (comme l’Allemagne) restant industriels, d’autres devenant des économies de service et de tourisme.

L’évolution du déficit budgétaire et de la dette publique en France

Déficit, en milliards d’euros

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Administrations centrales

- 36,5

- 55,9

- 61,4

- 46,2

- 47,7

- 41,2

- 48,5

- 68,4

- 121,4

- 112,0

dont : État

- 35,5

- 56,9

- 60,7

- 51,7

- 51,0

- 47,9

- 39,6

- 63,3

- 116,8

- 121,1

Organismes divers d’administration centrale

- 1,0

1,0

- 0,8

5,5

3,3

6,7

- 8,9

- 5,1

- 4,6

9,1

Administrations locales

1,2

1,7

0,7

- 2,5

- 3,0

- 3,5

- 7,7

- 9,4

- 6,2

- 1,7

Administrations de sécurité sociale

10,7

3,8

- 3,9

- 10,5

0,5

2,8

4,6

13,5

- 15,0

- 22,8

Total administrations publiques

- 24,6

- 50,4

- 64,7

- 59,2

- 50,2

- 41,9

- 51,6

- 64,3

- 142,5

- 136,5

En % du PIB (*)

Administrations centrales

- 2,4

- 3,6

- 3,9

- 2,8

- 2,8

- 2,3

- 2,6

- 3,5

- 6,4

- 5,8

dont : État

- 2,4

- 3,7

- 3,8

- 3,1

- 3,0

- 2,7

- 2,1

- 3,3

- 6,2

- 6,3

Organismes divers d’administration centrale

- 0,1

0,1

0,0

0,3

0,2

0,4

- 0,5

- 0,3

- 0,2

0,5

Administrations locales

0,1

0,1

0,0

- 0,1

- 0,2

- 0,2

- 0,4

- 0,5

- 0,3

- 0,1

Administrations de Sécurité sociale

0,7

0,2

- 0,2

- 0,6

0,0

0,2

0,2

0,7

- 0,8

- 1,2

Total administrations publiques

- 1,6

- 3,3

- 4,1

- 3,6

- 2,9

- 2,3

- 2,7

- 3,3

- 7,5

- 7,1

 

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 5 Août 2011

Falsification de l'histoire par France 2 : exigeons un droit de réponse.

 

SIGNEZ LA PETITION

 

 

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Le mercredi 3 août 2011, Franck Ferrand a accueilli Laurent Dingli, mari d’une héritière de Louis Renault (une des huit plaignants qui ont assigné l’Etat en mai 2011 à les indemniser de la confiscation des usines Renault de 1945) à son émission « au cœur de l’histoire ».

 

Au cours de cette nouvelle séance hagiographique et unilatérale s’est affiché le consensus complet entre les deux interlocuteurs au service de l’entreprise des huit héritiers de Renault, consensus affiché par les propos de conclusion du responsable de l’émission : « merci beaucoup, Laurent Dingli, d’avoir contribué à la réhabilitation de ce grand industriel ». J’y ai fait l'objet, comme tous les historiens (non nommés) supposés par M. Ferrand acharnés à « salir la mémoire de Louis Renault » à partir des années 1938-1939, d’une attaque en règle comme, selon les termes de M. Dingli, « historienne stalinienne […] ni[ant] les faits » avec laquelle « il est impossible de discuter ».

 

Vous trouverez l’essentiel des propos échangés par les deux interlocuteurs dans le rapide résumé (ci-joint) que j’ai fait dans la soirée du 3 août de  la partie concernant les années 1930 et l’Occupation, soit à peu près à partir de la moitié de l’émission. Vous excuserez son style télégraphique, mais il est seulement destiné à faire saisir l’essentiel à ceux qui n’auraient pas le temps d’écouter la totalité de l’émission, que vous pourrez écouter avec ce lien : http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Au-coeur-de-l-histoire/Sons/Louis-Renault-654775/

.

Franck Ferrand, Laurent Dingli sur Louis Renault, Europe 1, 3 août 2011

http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Au-coeur-de-l-histoire/Sons/Louis-Renault-654775/ (la partie qui nous intéresse commence vers la minute 21), résumé Annie Lacroix-Riz (presque sans commentaire ici, mais le tout relève de la plus haute fantaisie)

 

Récit de Franck Ferrand sur Louis Renault, « patron dur, surtout envers lui-même »

« très malade […] depuis 1934 au moins », « en dessous de la situation » en 1939

En 1940, usine placée sous contrôle allemand, menace démontage des usines,

42 000 voitures commandées, mais multiples efforts de Renault pour se soustraire aux livraisons pour Allemagne (cf. infra topo sur importante production pour la France)

Refus subvention des nazis français, pas de collaboration, mais, à la Libération, son anticommunisme lui coûte cher

Emprisonné et maltraité en septembre 1944

Aphasique depuis bombardements mars 1942

« Pourquoi cette nationalisation » ?

 

Suit interview de Laurent Dingli, « biographe de Louis Renault »

 

F. le présente comme « historien très engagé dans cette affaire », évoque l’ordonnance du 16 janvier 1945 de confiscation et nationalisation, et présente Lefaucheux comme « responsable FFI région parisienne »

 

Dingli : bombardement mars 1942 « le plus dur pour lui », nationalisation ne l’aurait pas gêné, mais seulement discrédit et opprobre sur son nom

 

F. : Réhabilitation ?

 

D. Sur quelle base se fonde la revendication des héritiers ?

Condamnation sans jugement ni procès, qui « bafoue plusieurs principes de notre constitution ».

 

F. « voie de fait », « cas unique » dans l’histoire de la France. Seule nationalisation pour sanction. Pas d’autre exemple « condamnation d’un homme mort »

Puis F. évoque la démarche de Mme Renault de 1959 (sans rien dire de l’accord du 15 mars 1947 – cité par Gilbert HATRY, Louis Renault, patron absolu, Paris, JCM, 1990, p. 416‑419, que j’ai évoqué dans l’article paru sur Mediapart le 4 juillet 2011), mais nouveauté QPC depuis 2008 ;

 

Dingli : le but des héritiers n'est pas financier, mais toute démarche de réhabilitation bute sur nationalisation-sanction

 

F. Depuis années 1938-39, unanimité des auteurs pour « salir la mémoire de Louis Renault ».

 

D. surenchérit sur la fausse thèse d’une vengeance patronale du Front populaire si répandue, que les archives d’alors et d’Occupation démentent

 

F. cite la biographie de Renault par Dingli sur l’arrestation de Louis Renault et ses « conditions terribles »

 

D. dénonce « une très grande injustice » commise contre cet homme « très malade », urémique, dont la maladie s’est aggravée en raison du refus de soins, « il a été battu », comme l’établissent. « différents témoignages » de 1956 de personnes non apparentées à Louis Renault, quand veuve dépose plainte, or « maltraitance »

 

F. insister sur ce « traitement extrêmement dur et violent » réservé au vieil, censé s’inscrire dans une suite de comportements, puis évoque l’accès de Dingli aux « archives fondamentales » du cas de Louis Renault

 

D. souligne l’importance de son accès au dossier de justice sur dérogation, dossier dans lequel ne figure aucune « charge contre Louis Renault »,

 

F. mais on l’accuse d’avoir « négocié avec Allemands » ?

D. accusation « tellement vague » de l’exposé des motifs de l’ordonnance du 16 janvier 1945, qui n'est que le fruit de la « rumeur », flou, vague

Général de Gaulle et ses ministres disposent de tous les chiffres de production de la période de l’Occupation, or la production de Renault pour la France a été très importante « 65 000 véhicules », mais ces chiffres disparaissent du texte ordonnance

 

F. Fabrication pour les Allemands ?

 

D. nie que Louis Renault se soit précipité au-devant des occupants.

Quand usines sont réquisitionnées par Allemands, Renault est aux Etats-Unis pour négocier achat avions pour la guerre contre l’Allemagne, motif de sa rencontre Roosevelt ; or il rentre en France pour constater la présence commissaires allemands, ses usines étant sous le contrôle direct de commissaires allemands

Fabrication « plus de 30 000 camions »

 

F. évoque les rencontres de Louis Renault avec Hitler avant-guerre

 

D. « rencontre à chaque fois » entre deux pays qui ne sont pas en état de guerre, cf « la première fois » (date non précisée, il s'agit de celle de 1935), date à laquelle « l’Allemagne n’a pas encore commencé à réarmer », Léon Blum et Maurice Thorez pacifistes également pacifistes alors

Louis Renault bouleversé par Première Guerre mondiale « veut laisser une chance à la paix », et n’a jamais été zélateur du nazisme

 

F. Louis Renault accusé d’avoir « aidé certaines ligues », comme le dit votre adversaire sur Internet, Annie Lacroix-Riz

 

D. « Annie Lacroix-Riz est une historienne stalinienne » qui « nie les faits », et notamment les « crimes staliniens », « il est impossible de discuter avec elle », Louis Renault n’a jamais financé les ligues fascistes, et a condamné nazisme en 1937 (cette information sans référence – aucune référence n’a d'ailleurs été faite à des documents précis dans cette interview)

 

F. « qui avait intérêt à ruiner la réputation de Louis Renault » ?

 

D. « tout d'abord le parti communiste », qui le transforme en bouc émissaire (terme pas prononcé, mais le sens y est ; n'est pas précisé qui sont les autres naufrageurs de « la réputation de Louis Renault »)

Renault cible extrême droite française dans années 1930, qui l’accuse de concentrer les rouges aux portes Paris et donc promoteur révolution

 

Bref passage sur « un lieu de mémoire pour les Renault [qui] va être installé » île Seguin, et interview du responsable de cette initiative.

 

Mot de conclusion de FF. « Merci beaucoup, Laurent Dingli, d’avoir contribué à la réhabilitation de ce grand industriel »

 

Bibliographie citée (à l’exclusion de toute autre), la biographie de Renault par Laurent Dingli

 

 

 

J’ai adressé, ce jeudi 4 août, un courrier électronique à M. Ferrand, reproduit ci-dessous :

 

Le Pecq, le 4 août 2011

Annie LACROIX-RIZ
Professeur émérite d’histoire contemporaine
Université Paris 7-Denis Diderot

 

Franck FERRAND
Au cœur de l’histoire
Europe 1

Monsieur,

 

Vous avez consacré le 3 août 2011 à Louis Renault une émission s’inscrivant résolument dans la campagne de « réhabilitation » conduite depuis 2010 par les huit héritiers de l’industriel. Vous avec présenté vous-même ce dernier sous un jour très favorable; vous avez invité le publiciste Laurent Dingli, mari d’Hélène Renault, héritière et plaignante dans une assignation contre l’État, « très engagé », avez-vous admis, dans le dossier judiciaire en cours; vous avez conclu l’émission en félicitant cet interlocuteur unique « d’avoir contribué à la réhabilitation de ce grand industriel ».

 

M. Dingli m’a en outre gravement mise en cause, me qualifiant entre autres, en réponse à une question de votre part sur la contestation de sa thèse « réhabilitatrice » par « Annie Lacroix-Riz », d’« historienne stalinienne […] ni[ant] les faits » avec laquelle « il est impossible de discuter ». N’ayant pas été conviée à « discuter », je n’ai pu apporter à vos auditeurs la preuve que cette accusation était infondée ni préciser sur quels faits et sources relatifs aux années 1930 et à l’Occupation allemande portaient mes désaccords avec M. Dingli.

 

Votre émission a été unilatérale, par ses intervenants (vous-même et M. Dingli), par sa bibliographie (la seule hagiographie de M. Dingli). Vos auditeurs n’ont pas été informés de la thèse adverse, soutenue, selon vous, par des historiens unanimement acharnés à « salir la mémoire de Louis Renault » à partir des années 1938-1939. Je ne doute pas que vous comptiez convier l’offensée que je suis à exposer ses arguments et suis à votre disposition pour une participation à votre émission Au cœur de l’histoire.

 

Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes meilleures pensées.

Annie LACROIX-RIZ

 

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Je commenterai cette nouvelle manifestation de l’assaut patronal de grande envergure sur le dossier Renault, cette fois-ci sur la radio appartenant à M. Lagardère, le mardi 9 août, de 15 à 16 h. sur Radio Galère, 88,4 FM pour la région de Marseille et sur le site http://www.radiogalere.org/

 

 

Amitiés,

 

Annie Lacroix-Riz

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 5 Août 2011

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CAPITALISME RIEN NE VA PLUS FAITES VOS JEUX

Comme au casino, où l'on entend ces paroles prononcées par le croupier à la roulette qui règlementent le départ et la fin des mises, rien ne va plus dans les bourses capitalistes.

Certains misent et parient en dehors du cercle conventionnel voulant profiter de la maladie incurable du capital et d'un nouvel accès de fièvre.

Ainsi, ce matin, les choses vont de plus en plus mal et je cite les annonces de la situation des bourses:" Paris dévisse dès l'ouverture, chutant de 3,07%. Londres baisse de son côté de 2,51%, Francfort de 1,18%, perdant jusqu'à 3,91% dans les minutes qui ont suivi l'ouverture. En chute également, Milan, qui a ouvert sur une baisse de 3,5%, après avoir perdu 5,16% jeudi, et Madrid, en chute de 2,40%. Quant aux deux Bourses de Moscou, elles ont perdu près de 3% dès l'ouverture. Une dégringolade générale qui intervient après la clôture en baisse de toutes les Bourses asiatiques, Tokyo terminant en baisse de 3,72%, son plus bas niveau depuis le séisme du 11 mars.

La journée de jeudi. Pour rappel, l’indice Dow Jones a lâché à la clôture jeudi soir 4,31%, sa pire perte depuis février 2009. Plus tôt, le CAC 40 avait abandonné 3,90% pour retrouver son plus bas niveau depuis le 25 mai 2010. Les Bourses de Londres et Francfort, principales places financières européennes, avaient toutes les deux perdu 3,4%, tandis que l'indice paneuropéen Eurostoxx 50 (-3,32%) était tombé à son plus bas niveau depuis juillet 2009.

Voilà où nous mènent ce capitalisme libéral qui est bien plongé dans une crise systémique impossible à guérir.

Il ne lui reste qu'à amortir les chocs et faire payer les dégâts par les travailleurs en récupérant le maximum de survaleur (valeur ajoutée) et en même temps, pour garder le pouvoir, montrer ses dents partout dans le monde pour empêcher les peuples de se révolter.

Rien n'y fait donc: tous les cataplasmes du FMI, de la Banque mondiale, de la BCE, du G8 et du G20, de la communauté européenne n'ont eu aucun effet sur ce malade qui a trop abusé de la spéculation, de la monnaie de singe, des subprimes etc.

L'Europe du fric porte autant de responsabilités que les Etats -Unis, gardien du dogme capitaliste libéral, et tout porte à croire que les traités de Lisbonne, de Maastricht ont surajouté aux conditions de cette crise du capital dont la nouvelle directrice du FMI déclarait il y a peu de temps qu'elle était jugulée et qu'une reprise s'annonçait.

Egalement la responsabilité de la France et de Sarkozy, ainsi que du PS, qui ont accepté cette constitution libérale contrairement aux votes du peuple français et qui nous amène dans le mur comme disait Francis Wurtz député communiste européen au moment du référendum.

Dans le mur , nous y sommes à cause de ces pantins !

eurovision sarkozy joueur pipeau

Sarkozy avait promis dans son discours de Toulon de faire, pour ainsi dire, rendre gorge aux voyous de la finance  et ne disait-il pas, je cite: Il faudra imposer aux banques de financer le développement économique plutôt que la spéculation.

La crise devrait amener à une restructuration de grande ampleur de tout le secteur bancaire mondial. Compte tenu de ce qui vient de se passer et de l’importance de l’enjeu pour l’avenir de notre économie, il va de soi qu’en France l’Etat y jouera un rôle actif.

Il va falloir s’attaquer au problème de la complexité des produits d’épargne et de l’opacité des transactions de façon à ce que chacun soit en mesure d’évaluer réellement les risques qu’il prend.

Mais il faudra bien aussi se poser des questions qui fâchent comme celle des paradis fiscaux, celle des conditions dans lesquelles s’effectuent les ventes à découvert qui permettent de spéculer en vendant des titres que l’on ne possède pas ou celle de la cotation en continu qui permet d’acheter et de vendre à tout moment des actifs et dont on sait le rôle qu’elle joue dans les emballements du marché et les bulles spéculatives.

Il va falloir s’interroger sur l’obligation de comptabiliser les actifs aux prix du marché qui se révèlent si déstabilisant en cas de crise. Enfin, il va falloir se décider à contrôler les agences de notation qui ont été défaillantes, et faire en sorte que plus aucune institution financière, et plus aucun fonds ne soit en mesure d’échapper au contrôle d’une autorité de régulation."

La débandade de ces jours-ci dans toutes les bourses démontrent la vanité de ce batteur d'estrade capitaliste           .

Quand on regarde les dégâts de la crise dans le monde et l'appauvrissement de populations entières comme  conséquences, l'on peut se dire que ce système est à mettre à la poubelle de l'histoire.

Il est temps non de le réformer- après l'avoir tant accompagné du coté des réformistes socialistes tant français qu'européen- mais de commencer à le dépasser par des mesures qui remettent en cause sa suprématie et en particulier par la prise en main par les peuples de tout le système bancaire et la mise au pas du fric notamment quand il coule à flot dans les portefeuilles des actionnaires.

Voilà un thème tout trouvé pour le débat des présidentielles: comment mettre fin à cette gabegie de capitaux mis en œuvre pour juguler une crise indépassable et pour redonner quelques couleurs délavées à un capitalisme en fin de vie. Va-t-on le garder sous perfusion et encore en faire payer le prix aux peuples, aux gens modestes, aux travailleurs et aux retraités.

Ce monde marche sur la tête: remettons sur ses pieds.

Le parti communiste a un grand rôle à jouer pour défricher la route vers autre chose que ce système pourri. Le Front de gauche constitué doit être à la manœuvre et les économistes marxistes doivent contribuer à une bataille de fonds contre le capitalisme.

L'indignation règne, des révoltes sont en cours, interpellons les travailleurs et les retraités, menons la bataille de classe face à ces rats qui gangrènent la vie sociale, le vivre ensemble, et engageons les luttes sans attendre des éclaircies que vont certainement nous promettre les partisans du libéralisme et de ceux qui n'ont que pour but que d'accompagner la crise et en premier rang ces socialistes français qui viennent d'accepter de ramener la dette à 3% en 2013 conformément aux volontés libérales de réduire le train de vie des pauvres pour redonner du cash aux riches car il s'agit de cela en fin de compte.

Oui, la lutte massive des salariés et des retraités à la rentrée peut faire bouger les lignes et surtout les projets de ceux qui s'apprêtent à régner en enfilant les costumes d'austérité taillés sur pièces par Sarkozyet consorts.

Bernard LAMIRAND

 

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Rédigé par aragon 43

Publié dans #communisme

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