Publié le 19 Août 2011

marx.gifDiscours sur la question du libre-échange

K. Marx


Format MS Word/RTFFormat Acrobat/PDFTéléchargement fichier zip (compressé)
Cliquer sur le format de contenu désiré


Messieurs,

L'abolition des lois céréales  [1] en Angleterre est le plus grand triomphe que le libre-échange ait remporté au XIX° siècle. Dans tous les pays où les fabricants parlent de libre-échange, ils ont principalement en vue le libre-échange des grains et des matières premières en général. Frapper de droits protecteurs les grains étrangers, c'est infâme, c'est spéculer sur la famine des peuples.

Du pain à bon marché, des salaires relevés, cheap food, high wages, voila le seul but pour lequel les free-traders, en Angleterre, ont dépensé des millions, et déjà leur enthousiasme s'est étendu à leurs frères du continent. En général, si l'on veut le libre-échange, c'est pour soulager la condition de la classe laborieuse.

Mais, chose étonnante ! le peuple, auquel on veut à toute force procurer du pain à bon marché, est très ingrat. Le pain à bon marché est aussi malfamé en Angleterre que le gouvernement à bon marché l'est en France. Le peuple voit dans les hommes de dévouement, dans un Bowring, un Bright et consorts, ses plus grands ennemis et les hypocrites les plus effrontés.

Tout le monde sait que la lutte entre les libéraux et les démocrates s’appelle, en Angleterre, la lutte entre les free-traders et les chartistes.

Voyons maintenant comment les free-traders anglais ont prouvé au peuple les bons sentiments qui les faisaient agir.

Voici ce qu'ils disaient aux ouvriers des fabriques :

Le droit prélevé sur les céréales est un impôt sur le salaire, cet impôt, vous le payez aux seigneurs territoriaux, à ces aristocrates du moyen âge; si votre position est misérable, c'est à cause de la cherté des vivres de première nécessité.

Les ouvriers demandaient à leur tour aux fabricants :

Comment se fait-il que, depuis les trente dernières années ou notre industrie a pris le plus grand développement, notre salaire ait baissé dans une proportion bien plus rapide que le prix des grains n'a haussé ?

L'impôt que nous payons aux propriétaires fonciers, comme vous le prétendez, fait sur l'ouvrier à peu près trois pence (six sous) par semaine. Et cependant le salaire du tisserand à la main est descendu de 28 sh. par semaine à 5 sh. (de 35 fr. à 7 fr. 25) depuis 1815 jusqu'à 1843; et le salaire du tisserand, dans l'atelier automatique, a été réduit de 20 sh. par semaine à 8 sh. (de 25 fr. à 10 fr.) depuis 1823 jusqu'à 1843.

Et pendant tout ce temps la part d'impôt que nous avons payée n'a jamais été au-delà de trois pence. Et puis ! En 1834, quand le pain était à très bon compte et que le commerce allait très bien, qu'est-ce que vous nous disiez ? Si vous êtes malheureux, c'est parce que vous faites trop d'enfants, et que votre mariage est plus fécond que votre industrie !

Voilà les propres paroles que vous nous disiez alors; et vous êtes allé faire les nouvelles lois des pauvres et construire les work-houses, ces bastilles des prolétaires.

C'est à quoi répliquaient les fabricants :

Vous avez raison, messieurs les ouvriers ce n'est pas seulement le prix du blé, mais encore la concurrence entre les bras offerts, qui détermine le salaire.

Mais pensez bien à une chose : c'est que notre sol ne se compose que de rochers et de bancs de sable. Vous figurez-vous, par hasard, qu'on puisse faire venir du blé dans des pots à fleurs ? Ainsi, si, au lieu de prodiguer notre capital et notre travail sur un sol tout à fait stérile, nous abandonnions l'agriculture pour nous livrer exclusivement à l'industrie, toute l'Europe abandonnerait les manufactures, et l'Angleterre formerait une seule grande ville manufacturière, qui aurait pour campagne le reste de l’Europe.

Tout en parlant de la sorte à ses propres ouvriers, le fabricant est interpellé par le petit commerçant qui lui dit :

Mais si nous abolissons les lois céréales, nous ruinerons, il est vrai, notre agriculture, mais nous ne forcerons pas pour cela les autres pays de se fournir dans nos fabriques et d'abandonner les leurs.

Qu'en résultera-t-il ! Je perdrai les pratiques que j'ai maintenant à la campagne, et le commerce intérieur perdra ses marchés.

Le fabricant, tournant le dos à l'ouvrier, répond à l'épicier :

Quant à ça, laissez-nous faire. Une fois que l'impôt sur le blé sera aboli, nous aurons de l'étranger du blé à meilleur marché. Puis nous abaisserons le salaire, qui haussera en même temps dans les autres pays dont nous tirons les grains.

Ainsi, outre les avantages que nous avons déjà, nous aurons encore celui d'un salaire moindre, et avec tous ces avantages, nous forcerons bien le continent à se fournir chez nous.

Mais voilà que le fermier et l'ouvrier de la campagne se mêlent à la discussion.

Et nous, donc, que deviendrons-nous ? disent-ils.

Irions-nous porter un arrêt de mort sur l'agriculture qui nous fait vivre ? Devrions-nous souffrir qu'on nous otât le sol de dessous nos pieds ?

Pour toute réponse l'Anti-corn-law league s'est contentée d'assigner des prix aux trois meilleurs écrits traitant l'influence salutaire de l'abolition des lois céréales sur l'agriculture anglaise.

Ces prix ont été remportés par MM. Hope, Morse et Greg, dont les livres furent répandus à la campagne par des milliers d'exemplaires.

L'un des lauréats s'attache à prouver que ce n'est ni le fermier ni le laboureur salarié qui perdra par la libre importation du grain étranger, mais seulement le propriétaire foncier.

Le fermier anglais, s'écrie-t-il, n'a pas à craindre l'abolition des lois céréales, parce qu'aucun pays ne saurait produire du blé d'aussi bonne qualité et à aussi bon marché que l'Angleterre. Ainsi quand même le prix du blé tomberait, ça ne pourrait vous faire du tort, parce que cette baisse porterait seulement sur la rente qui aurait diminué et nullement sur le profit industriel et sur le salaire, qui resteraient les mêmes.

Le second lauréat, M. Morse, soutient, au contraire, que le prix du blé haussera à la suite de l'abolition des lois céréales. Il se donne infiniment de peine, pour démontrer que les droits protecteurs n'ont jamais pu assurer au blé un prix rémunérateur.

A l'appui de son assertion, il cite le fait que toutes les fois qu'on a importé du blé étranger, le prix du blé montait considérablement en Angleterre et quand on en importait peu, il y tombait extrêmement. Le lauréat oublie que l'importation n'était pas la cause du prix élevé, mais que le prix élevé était la cause de l'importation.

Et, tout à l'opposé de son co-lauréat, il affirme que toute hausse dans le prix des grains tourne au profit du fermier et de l'ouvrier, et non pas au profit du propriétaire.

Le troisième lauréat, M. Greg, qui est un grand fabricant et dont le livre s'adresse à la classe des grands fermiers, ne pouvait pas s'en tenir à de semblables niaiseries. Son langage est plus scientifique.

Il convient que les lois céréales ne font hausser la rente qu'en faisant hausser le prix du blé et qu'elles ne font hausser le prix du blé qu'en imposant au capital la nécessité de s'appliquer à des terrains de qualité inférieure, et cela s’explique tout naturellement.

A mesure que la population s’accroît, le grain étranger ne pouvant entrer dans le pays, on est bien forcé de faire valoir des terrains moins fertiles, dont la culture exige plus de frais, et dont le produit est, par conséquent, plus cher.

Le grain étant d'une vente forcée, le prix s'en réglera nécessairement sur le prix des produits des terrains les plus coûteux. La différence qu'il y a entre ce prix et les frais de production des meilleurs terrains constitue la rente.

Ainsi, si à la suite de l'abolition des lois céréales, le prix du blé et, par conséquent, la rente tombent, c'est parce que les terrains ingrats cesseront d'être cultivés. Donc la réduction de la rente entraînera infailliblement la ruine d'une partie des fermiers.

Ces observations étaient nécessaires pour faire comprendre le langage de M. Greg.

Les petits fermiers, dit-il, qui ne pourront pas se tenir dans l'agriculture, trouveront une ressource dans l'industrie. Quant aux grands fermiers, ils doivent y gagner. Ou les propriétaires seront forcés de leur vendre à très bon marché leurs terres ou les contrats de fermages qu'ils feront avec eux seront à des termes très prolongés. C'est ce qui leur permettra d'engager dé grands capitaux à la terre, d'y faire l'application des machines sur une plus grande échelle et d'économiser ainsi sur le travail manuel qui, d'ailleurs, sera à meilleur marché par la baisse générale des salaires, conséquence immédiate des lois céréales.

Le docteur Bowring a donné à tous ces arguments une consécration religieuse, en s'écriant, dans un meeting publie :

Jésus-Christ, c'est le free-trade; le free-trade, c'est Jésus-Christ !

On comprend que toute cette hypocrisie n'était pas propre à faire goûter aux ouvriers le pain à bon marché.

Comment d'ailleurs les ouvriers auraient-ils pu comprendre la philanthropie soudaine des fabricants, de ces gens qui étaient occupés encore à combattre le bill des dix heures, par lequel on voulait réduire la journée de l'ouvrier de fabrique de douze heures à dix heures.

Pour vous faire une idée de la philanthropie de ces fabricants, je vous rappellerai, messieurs, les règlements établis dans toutes les fabriques.

Chaque fabricant a pour son usage particulier un véritable code où il y a des amendes fixées pour toutes les fautes volontaires ou involontaires. Par exemple, l'ouvrier payera tant, s'il a le malheur de s'asseoir sur une chaise, s'il chuchote, cause, rit, s'il arrive quelques minutes trop tard, si une partie de la machine se casse, s'il ne livre pas les objets d'une qualité voulue, etc., etc. Les amendes sont toujours plus fortes que le dommage véritablement occasionné par l'ouvrier. Et pour donner à l'ouvrier toute facilité d'encourir des peines, on fait avancer la pendule de la fabrique, on fournit de mauvaises matières premières pour que l'ouvrier en fasse de bonnes pièces. On destitue le contremaître qui ne serait pas assez habile pour multiplier les cas de contravention.

Vous le voyez, messieurs, cette législation domestique est faite pour enfanter des contraventions, et on fait faire des contraventions pour faire de l'argent. Ainsi, le fabricant emploie tous les moyens pour réduire le salaire nominal et pour exploiter jusqu'aux accidents dont l'ouvrier n'est pas le maître.

Ces fabricants, ce sont les mêmes philanthropes qui ont voulu faire croire aux ouvriers qu'ils étaient capables de faire des dépenses énormes, uniquement pour améliorer leur sort.

Ainsi, d'un côté, ils rognent le salaire de l'ouvrier par les règlements de fabrique de la manière la plus mesquine, et de l'autre, ils s'imposent les plus grands sacrifices pour le faire rehausser par l'Anti-corn-law league.

Ils construisent à grands frais des palais, où la league établissait, en quelque sorte, sa demeure officielle; ils font marcher une armée de missionnaires vers tous les points de l'Angleterre, pour qu'ils prêchent la religion du libre-échange; ils font imprimer et distribuer gratis des milliers de brochures pour éclairer l'ouvrier sur ses propres intérêts, ils dépensent des sommes énormes pour rendre la presse favorable à leur cause, ils organisent une vaste administration pour diriger les mouvements libre-échangistes, et ils déploient toutes les richesses de leur éloquence dans les meetings publics. C'était dans un de ces meetings qu'un ouvrier s’écria :

Si les propriétaires fonciers vendaient nos os, vous autres, fabricants, vous seriez les premiers à les acheter, pour les jeter dans un moulin à vapeur et en faire de la farine.

Les ouvriers anglais ont très bien compris la signification de la lutte entre les propriétaires fonciers et les capitalistes industriels. Ils savent très bien qu'on voulait rabaisser le prix du pain pour rabaisser le salaire et que le profit industriel augmenterait de ce que la rente aurait diminué.

Ricardo, l'apôtre des free-traders anglais, l'économiste le plus distingué de notre siècle, est sur ce point parfaitement d'accord avec les ouvriers.

Il dit dans son célèbre ouvrage sur l'économie politique :

Si, au lieu de récolter du blé chez nous, nous découvrons un nouveau marché où nous pourrions nous procurer ces objets à meilleur compte, dans ce cas les salaires doivent baisser et les profits d'accroître. La baisse du prix des produits de l'agriculture réduit les salaires non seulement des ouvriers employés à la culture de la terre, mais encore de tous ceux qui travaillent aux manufactures ou qui sont employés au commerce.

Et ne croyez pas, messieurs, que ce soit chose tout à fait indifférente pour l'ouvrier de ne recevoir plus que 4 francs, le blé étant à meilleur marché, quand auparavant il a reçu 5 francs.

Son salaire n'est-il pas toujours tombé par rapport au profit ? Et n'est-il pas clair que sa position sociale a empiré vis-à-vis du capitalisme. Outre cela, il perd encore dans le fait.

Tant que le prix du blé était encore plus élevé, le salaire l'étant également, une petite épargne faite sur la consommation du pain suffisait pour lui procurer d'autres jouissances, mais du moment que le pain et en conséquence le salaire est à très bon marché, il ne pourra presque rien économiser sur le pain pour l'achat des autres objets.

Les ouvriers anglais ont fait sentir aux free-traders qu'ils ne sont pas les dupes de leurs illusions et de leurs mensonges, et si, malgré cela, ils se sont associés à eux contre les propriétaires fonciers, c’était pour détruire les derniers restes de la féodalité et pour n'avoir plus affaire qu'à un seul ennemi. Les ouvriers ne se sont pas trompés dans leurs calculs, car les propriétaires fonciers, pour se venger des fabricants, ont fait cause commune avec les ouvriers pour faire passer le bill des dix heures, que ces derniers avaient vainement demandé depuis trente ans, et qui passa immédiatement après l'abolition des droits sur les céréales.

Si, au congrès des économistes, le docteur Bowring a tiré de sa poche une longue liste pour faire voir toutes les pièces de bœuf, de jambon, de lard, de poulets, etc., etc. qui ont été importées en Angleterre, pour être consommées, comme il dit, par les ouvriers, il a malheureusement oublié de vous dire qu'au même instant les ouvriers de Manchester et des autres villes manufacturières, se trouvaient jetés sur le pavé par la crise qui commençait.

En principe, en économie politique, il ne faut jamais grouper les chiffres d'une seule année pour en tirer des lois générales. Il faut toujours prendre le terme moyen de six à sept ans - laps de temps pendant lequel l'industrie moderne passe par les différentes phases de prospérité, de surproduction, de stagnation, de crise et achève son cycle fatal.

Sans doute, si le prix de toutes les marchandises tombe, et c'est là la conséquence nécessaire du libre-échange, je pourrai me procurer pour un franc bien plus de choses qu'auparavant. Et le franc de l'ouvrier vaut autant que tout autre. Donc, le libre-échange sera très avantageux à l'ouvrier. Il y a seulement un petit inconvénient à cela, c'est que l'ouvrier, avant d'échanger son franc pour d'autres marchandises, a fait d'abord l'échange de son travail contre le capital. Si dans cet échange il recevait toujours pour le même travail le franc en question, et que le prix de toutes les autres marchandises tombait, il gagnerait toujours à ce marché. Le point difficile, ce n'est pas de prouver que le prix de toute marchandise baissant, j'aurai plus de marchandises pour le même argent.

Les économistes prennent toujours le prix du travail au moment où il s'échange contre d'autres marchandises, Mais ils laissent tout à fait de côté le moment où le travail opère son échange contre le capital.

Quand il faudra moins de frais pour mettre en mouvement la machine qui produit les marchandises, les choses nécessaires pour entretenir cette machine qui s'appelle travailleur, coûteront également moins cher. Si toutes les marchandises sont à meilleur marché, le travail, qui est aussi une marchandise, baissera également de prix, et, comme nous le verrons plus tard, ce travail marchandise baissera proportionnellement beaucoup plus que les autres marchandises. Le travailleur, comptant toujours sur l'argumentation des économistes, trouvera que le franc s'est fondu dans sa poche, et qu'il ne lui reste plus que cinq sous.

Là-dessus les économistes vous diront : eh bien, nous convenons que la concurrence parmi les ouvriers, qui certes n'aura pas diminué sous le régime du libre-échange, ne tardera pas à mettre les salaires en accord avec le bas prix des marchandises. Mais d'autre part le bas prix des marchandises augmentera la consommation; la plus grande consommation exigera une plus grande production, laquelle sera suivie d'une plus forte demande de bras, et à cette plus forte demande de bras succédera une hausse de salaires.

Toute cette argumentation revient à ceci : le libre-échange augmente les forces productives. Si l'industrie va croissant, si la richesse, si le pouvoir productif; si, en un mot, le capital productif augmente la demande du travail, le prix du travail, et, par conséquent, le salaire, augmente également. La meilleure condition pour l'ouvrier, c'est l'accroissement du capital. Et il faut en convenir. Si le capital reste stationnaire, l'industrie ne restera pas seulement stationnaire, mais elle déclinera, et, en ce cas, l'ouvrier en sera la première victime. Il périra avant le capitaliste. Et dans le cas où le capital va croissant, dans cet état de choses que nous avons dit le meilleur pour l'ouvrier, quel sera son sort ? Il périra également. L'accroissement du capital productif implique l'accumulation et la concentration des capitaux. La centralisation des capitaux amène une plus grande division du travail et une plus grande application des machines. La plus grande division du travail détruit la spécialité du travail, détruit la spécialité du travailleur et, en mettant à la place de cette spécialité un travail que tout le monde peut faire, elle augmente la concurrence entre les ouvriers.

Cette concurrence, devient d'autant plus forte, que la division du travail donne à l'ouvrier le moyen de faire à lui seul le travail de trois.

Les machines produisent le même résultat sur une beaucoup plus grande échelle. L'accroissement du capital productif, en forçant les capitalistes industriels à travailler avec des moyens toujours croissants, ruine les petits industriels et les jette dans le prolétariat. Puis, le taux de l'intérêt diminuant à mesure que les capitaux s'accumulent, les petits rentiers qui ne peuvent plus vivre de leurs rentes seront forcés de se lancer dans l'industrie pour aller augmenter ensuite le nombre des prolétaires.

Enfin, plus le capital productif augmente, plus il est forcé de produire pour un marché dont il ne connaît pas les besoins, plus la production précède la consommation, plus l'offre cherche à forcer la demande, et, en conséquence, les crises augmentent d'intensité et de rapidité. Mais toute crise, à son tour, accélère la centralisation des capitaux et grossit le prolétariat.

Ainsi, à mesure que le capital productif s'accroît, la concurrence entre les ouvriers s'accroît dans une proportion beaucoup plus forte. Le rétribution du travail diminue pour tous, et le fardeau du travail augmente pour quelques-uns.

En 1829, il y avait à Manchester, 1 088 fileurs occupée dans 36 fabriques. En 1841, il n'y en avait plus que 448, et ces ouvriers étaient occupés à 53.353 fuseaux de plus que les 1 088 ouvriers de 1829. Si le rapport du travail manuel avait augmenté proportionnellement au pouvoir productif, le nombre des ouvriers aurait dû atteindre le chiffre de 1848, de sorte que les améliorations apportées dans la mécanique ont enlevé le travail à 1 100 ouvriers.

Nous savons d'avance la réponse des économistes. Ces hommes privés d'ouvrage, disent-ils, trouveront un autre emploi de leurs bras. M. le docteur Bowring n'a pas manqué de reproduire cet argument au congrès des économistes, mais il n'a pas manqué non plus de se réfuter lui-même.

En 1833, M. le docteur Bowring prononçait un discours à la Chambre des communes, au sujet des 50 000 tisserands de Londres qui depuis très longtemps se meurent d'inanition, sans pouvoir trouver cette nouvelle occupation que les free-traders font entrevoir dans le lointain.

Nous allons donner les passages les plus saillants de ce discours de M. le docteur Bowring.

La misère des tisserands à la main, dit-il, est le sort inévitable de toute espèce de travail qui s'apprend facilement et qui est susceptible d'être à chaque instant remplacé par des moyens moins coûteux. Comme dans ce cas la concurrence entre les ouvriers est extrêmement grande, le moindre relâchement dans la demande amène une crise. Les tisserands à la main se trouvent en quelque sorte placés sur les limites de l'existence humaine. Un pas de plus et leur existence devient impossible. Le moindre choc suffit pour les lancer dans la carrière du dépérissement. Les progrès de la mécanique, en supprimant de plus en plus le travail manuel, amènent infailliblement pendant l'époque de la transition bien des souffrances temporelles. Le bien-être national ne saurait être acheté qu'au prix de quelques maux individuels. On n'avance en industrie qu'aux dépens des traînards; et de toutes les découvertes, le métier à vapeur est celle qui pèse avec le plus de poids sur les tisserands à la main. Déjà dans beaucoup d'articles qui se sont faits à la main, le tisserand a été mis hors de combat, mais il sera battu sur bien des choses qui se font encore à la main.
Je tiens, dit-il plus loin, entre mes mains une correspondance du gouverneur général avec la Compagnie des Indes orientales. Cette correspondance concerne les tisserands du district de Dacca. Le gouverneur dit dans ses lettres : il y a quelques années la Compagnie des Indes orientales recevait six à huit millions de pièces de coton, qui étaient fabriquées par les métiers du pays; la demande en tomba graduellement et fut réduite à un million de pièces environ.
Dans ce moment, elle a presque complètement cessé. De plus, en 1800, l'Amérique du Nord a tiré des Indes presque 800 000 pièces de coton. En 1830, elle n'en tirait même pas 4.000. Enfin, en 1800, on a embarqué, pour être transférées en Portugal, un million de pièces de coton. En 1830, le Portugal n'en recevait plus que 20 000.
Les rapports sur la détresse des tisserands indiens .sont terribles. Et quelle fut l'origine de cette détresse ?
La présence sur le marché des produite anglais; la production de l'article au moyen du métier à vapeur. Un très grand nombre de tisserands est mort d'inanition; le restant a passé à d'autres occupations et surtout aux travaux ruraux. Ne pas savoir changer d'occupation, c'était un arrêt de mort. Et en ce moment, le district de Dacca regorge des fils et des tissus anglais. La mousseline de Dacca, renommée dans tout le monde pour sa beauté et la fermeté de sa texture, est également éclipsée par la concurrence des machines anglaises. Dans toute l'histoire du commerce, on aurait peut-être de la peine à trouver des souffrances pareilles à celles qu'ont dû supporter de cette manière des classes entières dans les Indes orientales.

Le discours de M. le docteur Bowring est d'autant plus remarquable que les faits qui y sont cités sont exacts, et que les phrases dont il cherche à les pallier, portent tout à fait le caractère d'hypocrisie commun à tous les serinons libre-échangistes. Il représente les ouvriers comme des moyens de production qu'il faut remplacer par des moyens de production moins coûteux. Il fait semblant de voir dans le travail dont il parle, un travail tout à fait exceptionnel, et dans la machine qui a écrasé les tisserands, une machine également exceptionnelle. Il oublie qu'il n'y a pas de travail manuel qui ne soit susceptible de subir d'un jour à l'autre le sort du tissage.

Le but constant et la tendance de tout perfectionnement dans le mécanisme est, en effet, de se passer entièrement de l'homme ou d'en diminuer le prix en substituant l'industrie des femmes et des enfants à celle de l'ouvrier adulte ou le travail de l'ouvrier grossier a celui de l'habile artisan. Dans la plupart des filatures par métiers continus, en anglais throstlemills, la filature est entièrement exécutée par des filles de seize ans et au-dessous. La substitution de la mule-jenny automatique à la mule-jenny ordinaire a pour effet de congédier la plupart des fileurs et de garder des enfants et des adolescents.

Ces paroles du libre-échangiste le plus passionné, M. le docteur Ure, servent à compléter les confessions de M. Bowring. M. Bowring parle de quelques maux individuels, et dit, en même temps, que ces maux individuels font périr des classes entières; il parle des souffrances passagères dans le temps de transition, et en même temps qu'il en parle, il ne dissimule pas que ces souffrances passagères ont été pour la plupart le passage de la vie à la mort, et pour le restant le mouvement de transition dans une condition inférieure à celle dans laquelle ils étaient placés auparavant. S'il dit. plus loin, que les malheurs de ces ouvriers sont inséparables du progrès de l'industrie et nécessaires au bien-être national, il dit simplement que le bien-être de la classe bourgeoise a pour condition nécessaire le malheur de la classe laborieuse.

Toute la consolation que M. Bowring prodigue aux ouvriers qui périssent, et, en général, toute la doctrine de compensation que les free-traders établissent, revient à ceci :

Vous autres, milliers d'ouvriers qui périssez, ne vous désolez pas. Vous pouvez mourir en toute tranquillité. Votre classe ne périra pas. Elle sera toujours assez nombreuse pour que le capital puisse la décimer, sans avoir à craindre de l'anéantir. D'ailleurs, comment voulez-vous que le capital trouve un emploi utile, s'il n'avait pas soin de se ménager toujours la matière exploitable, les ouvriers, pour les exploiter de nouveau ?

Mais aussi, pourquoi poser encore comme problème à résoudre, l'influence que la réalisation du libre-échange exercera sur la situation de la classe ouvrière ? Toutes les lois que les économistes ont exposées, depuis Quesnay jusqu'à Ricardo, sont établies dans la supposition que les entraves qui enchaînent encore la liberté commerciale n'existent plus. Ces lois se confirment au fur et à mesure que le libre-échange se réalise.

La première de ces lois, c'est que la concurrence réduit le prix de toute marchandise au minimum de ses frais de production. Ainsi le minimum de salaire est le prix naturel du travail. Et qu'est-ce que le minimum du salaire ? C'est tout juste ce qu'il faut pour faire produire les objets indispensables à la sustentation de l'ouvrier, pour le mettre en état de se nourrir tant bien que mal et de propager tant soit peu sa race.

Ne croyons pas pour cela que l'ouvrier n'aura que ce minimum de salaire, ne croyons pas, non plus, qu'il aura ce minimum de salaire toujours.

Non, d'après cette loi, la classe ouvrière sera quelquefois plus heureuse. Elle aura parfois plus que le minimum; mais ce surplus ne sera que le supplément de ce qu'elle aura eu, moins que le minimum, dans le temps de stagnation industrielle. Cela veut dire que, dans un certain laps de temps qui est toujours périodique, dans ce cercle que fait l'industrie, en passant par les vicissitudes de prospérité, de surproduction, de stagnation, de crise, en comptant tout ce que la classe ouvrière aura eu de plus et de moins que le nécessaire, on verra qu'en somme elle n'aura eu ni plus ni moins que le minimum; c'est-à-dire la classe ouvrière se sera conservée comme classe après bien de malheurs, de misères et de cadavres laissés sur le champ de bataille industriel. Mais qu'importe ? La classe subsiste toujours et, mieux que cela, elle se sera accrue.

Ce n'est pas tout. Le progrès de l'industrie produit des moyens d'existence moins coûteux. C'est ainsi que l'eau-de-vie a remplacé la bière, que le coton a remplacé la laine et le lin, et que la pomme de terre a remplacé le pain.

Ainsi, comme on trouve toujours moyen d'alimenter le travail avec des choses moins chères et plus misérables, le minimum du salaire va toujours en diminuant. Si ce salaire a commencé à faire travailler l'homme pour vivre, il finit par faire vivre l'homme d'une vie de machine. Son existence n'a d'autre valeur que celle d'une simple force productive, et le capitaliste le traite en conséquence.

Cette loi du travail marchandise, du minimum du salaire, se vérifiera à mesure que la supposition des économistes, le libre-échange, sera devenue une vérité, une actualité. Ainsi, de deux choses l'une : ou il faut renier toute l'économie politique basée sur la supposition du libre-échange, ou bien il faut convenir que les ouvriers seront frappés de toute la rigueur des lois économiques sous ce libre-échange.

Pour nous résumer : dans l'état actuel de la société, qu'est-ce donc que le libre-échange ? C'est la liberté du capital. Quand vous aurez fait tomber les quelques entraves nationales qui enchaînent encore la marche du capital, vous n'aurez fait qu'en affranchir entièrement l'action. Tant que vous laissez subsister le rapport du travail salarié au capital, l'échange des marchandises entre elles aura beau se faire dans les conditions les plus favorables, il y aura toujours une classe qui exploitera, et une classe qui sera exploitée. On a véritablement de la peine à comprendre la prétention des libre-échangistes, qui s'imaginent que l'emploi plus avantageux du capital fera disparaître l'antagonisme entre les capitalistes industriels et les travailleurs salariés. Tout au contraire, tout ce qui en résultera, c'est que l'opposition de ces deux classes se dessinera plus nettement encore.

Admettez un instant qu'il n'y ait plus de lois céréales, plus de douane, plus d'octroi, enfin que toutes les circonstances accidentelles, auxquelles l'ouvrier peut encore s'en prendre, comme étant les causes de sa situation misérable, aient entièrement disparu, et vous aurez déchiré autant de voiles qui dérobaient à ses yeux son véritable ennemi.

Il verra que le capital devenu libre ne le rend pas moins esclave que le capital vexé par les douanes.

Messieurs, ne vous en laissez pas imposer [2] par le mot abstrait de liberté. Liberté de qui ? Ce n'est pas la liberté d'un simple individu, en présence d'un autre individu. C'est la liberté qu'a le capital d'écraser le travailleur.

Comment voulez-vous encore sanctionner la libre concurrence par cette idée de liberté quand cette liberté n'est que le produit d'un état de choses basé sur la libre concurrence ?

Nous avons fait voir ce que c'est que la fraternité que le libre-échange fait naître entre les différentes classes d'une seule et même nation. La fraternité que le libre-échange établirait entre les différentes nations de la terre ne serait guère plus fraternelle. Désigner par le nom de fraternité universelle l'exploitation à son état cosmopolite, c'est une idée qui ne pouvait prendre origine que dans le sein de la bourgeoisie. Tous les phénomènes destructeurs que la libre concurrence fait naître dans l'intérieur d'un pays se reproduisent dans des proportions plus gigantesques sur le marché de l'univers. Nous n'avons pas besoin de nous arrêter plus longuement aux sophismes que débitent à ce sujet les libre-échangistes, et qui valent bien les arguments de nos trois lauréats, MM. Hope, Morse et Greg.

On nous dit, par exemple, que le libre-échange ferait naître une division du travail internationale qui assignerait à chaque pays une production en harmonie avec ses avantages naturels.

Vous pensez peut-être, Messieurs, que la production du café et du sucre, c'est la destinée naturelle des Indes occidentales.

Deux siècles auparavant, la nature, qui ne se mêle guère du commerce, n'y avait mis ni café, ni canne à sucre.

Et il ne se passera peut-être pas un demi-siècle que vous n'y trouverez plus ni café ni sucre, car les Indes orientales, par la production à meilleur marché, ont déjà victorieusement combattu cette prétendue destinée naturelle des Indes occidentales. Et ces Indes occidentales avec leurs dons naturels sont déjà pour les Anglais un fardeau aussi lourd que les tisserands de Dacca, qui, eux aussi, étaient destinés depuis l'origine des temps à tisser à la main.

Une chose encore qu'il ne faut jamais perdre de vue, c'est que, de même que tout est devenu monopole, il y a aussi de nos jours quelques branches industrielles qui dominent toutes les autres et qui assurent aux peuples qui les exploitent le plus, l'empire sur le marché de l'univers. C'est ainsi que dans le commerce international le coton à lui seul a une plus grande valeur commerciale que toutes les autres matières premières employées pour la fabrication des vêtements, prises ensemble. Et il est véritablement risible de voir les libre-échangistes faire ressortir les quelques spécialités dans chaque branche industrielle pour les mettre en balance avec les produits de commun usage, qui se produisent à meilleur marché dans les pays où l'industrie est le plus développée.

Si les libre-échangistes ne peuvent pas comprendre comment un pays peut s’enrichir aux dépens de l'autre, nous ne devons pas en être étonnés, puisque ces mêmes messieurs ne veulent pas non plus comprendre comment, dans l'intérieur d'un pays, une classe peut s'enrichir aux dépens d'une autre classe.

Ne croyez pas, messieurs, qu'en faisant la critique de la liberté commerciale nous ayons l'intention de défendre le système protectionniste.

On se dit ennemi du régime constitutionnel, on ne se dit pas pour cela ami de l'ancien régime.

D'ailleurs, le système protectionniste n'est qu'un moyen d'établir chez un peuple la grande industrie, c'est-à-dire de le faire dépendre du marché de l'univers, et du moment qu'on dépend du marché de l'univers on dépend déjà plus ou moins du libre-échange. Outre cela, le système protecteur contribue à développer la libre concurrence dans l'intérieur d'un pays. C'est pourquoi nous voyons que dans les pays où la bourgeoisie commence à se faire valoir comme classe, en Allemagne, par exemple, elle fait de grands efforts pour avoir des droite protecteurs. Ce sont pour elle des armes contre la féodalité et contre le gouvernement absolu, c'est pour elle un moyen de concentrer ses forces, de réaliser le libre-échange dans l'intérieur du même pays.

Mais en général, de nos jours, le système protecteur est conservateur, tandis que le système du libre-échange est destructeur. Il dissout les anciennes nationalités et pousse à l'extrême l'antagonisme entre la bourgeoisie et le prolétariat. En un mot, le système de la liberté commerciale hâte la révolution sociale. C'est seulement dans ce sens révolutionnaire, Messieurs, que je vote en faveur du libre-échange.


Notes

[1] Ici, comme dans la suite de ce texte. Marx désigne par “ lois céréales ” les “ lois sur les céréales ”. (N.R.)

[2] Marx avait écrit : “ ... ne vous laissez pas en imposer ” (N. R.)

Voir les commentaires

Rédigé par aragon 43

Repost0

Publié le 19 Août 2011

divers_005.gifPRIME DE RENTREE SCOLAIRE ET LE DEPUTE UMP COURTIAL

Plus de 2,8 millions de familles vont recevoir dès ce vendredi sur leur compte bancaire ou postal l'Allocation de rentrée scolaire (Ars). Cette prestation, versée par les caisses d'allocations familiale, est modulée en fonction de l'âge de l'enfant. Elle est en hausse de 1,5% cette année pour suivre le coût de la vie. Près de 4,6 millions d'enfants vont en bénéficier. Cette aide est distribuée sous conditions de ressources aux familles aux revenus modestes qui ont des enfants scolarisés de 6 à 18 ans (nés entre le 16 septembre 1993 et le 31 janvier 2006 inclus.

Cette prime sera la bienvenue dans les foyers, notamment les plus modestes. Des annonces indiquent que les grandes surfaces ont augmenté sérieusement les prix et des chiffres sont avancés autour de plus de 7 % et d'autres indiquent, qu'avec les vêtements, la note est encore plus salée et les 1,5 % de Bachelot ne font certainement pas le compte.

Voilà une question, les fournitures scolaires, qui devraient faire partie du programme des partis de gauche et singulièrement du Front de Gauche.

Les fournitures scolaires (livres, cahiers, stylos, cahiers de textes, classeurs etc., devraient être gratuites et payées par l'Etat dans le cadre d'une éducation nationale totalement gratuite de la maternelle jusqu'à la fin des études.

Cette année, nous n'avons pas entendu l'habituel pourfendeur de la prime de rentrée scolaire, le dénommé Courtial, député UMP de ma circonscription.

L'an dernier, nous eûmes droit, dans les médias, à de multiples interventions de sa part pour remettre en cause cette prime en considérant que les parents en profitaient pour acheter des téléviseurs, des ordinateurs et je ne sais quoi avec cette argent.

Il faut bien voir que peut-être le député de l'UMP a dû subir la colère des parents d'élèves de sa circonscription où le nombre de pauvres, de chômeurs, sous le règne de Sarkozy ne cesse de grandir.

Ces parents, au moment de la rentrée, on les voit dans les grandes surfaces entrain de chercher les fournitures les moins chères et l'on devinent les difficultés qu'ils éprouvent pour trouver des fournitures à des prix qui permettent de ne pas se mettre dans le rouge concernant le budget familial.

De cela, le Sire Courtial n'a que faire. Mais en 2012, il y a les législatives, il est le député sortant, et son bilan n'est guère brillant tant par toutes les lois antisociales qu'il a voté avec ses amis de l'UMP que par la situation de sa circonscription où il a joué les abonnés absents lorsqu'il à fallu défendre les travailleurs licenciés des entreprises. Et près de chez lui, à Montataire, où nombre d'électeurs de la circonscription travaillent, nous ne l'avons guère vu porter l'action pour s'opposer aux licenciements tels ceux de chez Goos ou de Still- Saxby.

Le pourfendeur n'est que volubile que quand il s'agit des prolos mais muet comme une carpe quand ses amis du capital font de juteuses opérations financières contribuant ainsi à la dette de la France.

Il est aussi le promoteur avec son ami Woerth de la remise en cause de la retraite à 60 ans.

Nul doute que beaucoup de gens qui avaient été abusé par la faconde rondouillarde et jeuniste de ce personnage sauront s'en souvenir en 2012.

Bernard LAMIRAND

Voir les commentaires

Rédigé par aragon 43

Publié dans #politique

Repost0

Publié le 18 Août 2011

Intersyndicale du 18 août

Communiqué de l’intersyndicale CFDT, CGT, FSU, SOLIDAIRES, UNSA

A la crise économique et sociale de 2008 aux effets durables, s’ajoute la crise des dettes publiques de la zone Euro. Celle-ci et la nature des réponses politiques apportées par l’Union et les états membres menacent en permanence la stabilité de la monnaie commune et l’avenir de l’Union Européenne. Les conséquences sont lourdes pour les salariés.

Face à l’atonie de la croissance et à l’aggravation de la crise des dettes de la zone Euro, le gouvernement a prévu d’annoncer le 24 août des « mesures destinées à réduire le déficit de la France ».

La situation nationale est préoccupante. Les politiques menées et le faible niveau de croissance ne réduisent pas le chômage et mettent en cause la cohésion sociale et la solidarité :

• Le chômage reste très élevé, bien au-dessus de ce qu’il était avant 2008. Le chômage de longue durée s’est accru. La précarité s’est accentuée comme en témoigne la forte proportion d’embauche en CDD de très courte durée.

• La situation des moins de 25 ans sur le marché du travail s’est particulièrement dégradée.

• La politique fiscale est inéquitable et épargne les plus hauts revenus. Les revenus du travail sont plus mis à contribution que les autres revenus. Les suppressions d’emplois aveugles dans les fonctions publiques mettent en péril la qualité du service rendu. Les réformes sociales, telle celles des retraites, font porter l’essentiel des efforts sur les salariés et accentuent les inégalités.

Pour l’intersyndicale, des réponses nouvelles priorisant l’emploi, la cohésion sociale (protection sociale, services publics,…), la réduction des inégalités (une autre répartition des richesses, le pouvoir d’achat, une autre fiscalité), la maîtrise des déficits publics sont urgentes.

L’intersyndicale, réunie ce jour, demande la tenue d’une véritable concertation sociale avec le gouvernement et le patronat pour examiner les mesures à prendre pour soutenir la croissance, soutenir l’emploi et réduire la dette tout en garantissant la cohésion sociale.

D’ores et déjà, l’intersyndicale estime indispensable l’intervention des salariés. Elle se réunira le 24 août au soir pour envisager les suites à donner. Celles-ci viseront à débattre avec les salariés des solutions à apporter et à organiser avec eux l’action pour faire pression sur le gouvernement et le patronat.

Voir les commentaires

Rédigé par aragon 43

Publié dans #syndicalisme

Repost0

Publié le 18 Août 2011

coleresdupresent.jpgLEVY,BERGE ET LES AUTRES : LES PEURS DES GROS BONNETS DU CAPITAL

Les enfants chéris du libéralisme et les amis du Fouquet's tremblent dans leur godasses.

Ne sommes-nous pas entrain de tuer la poule aux œufs d'or s'exclament les plus lucides ?

La crise, en effet, révèle les injustices criantes du système et qui fait qu'en un quart de siècle une part importante de la valeur ajoutée a été kidnappée par les riches devenus encore plus riches.

L'étalage de leur opulence, dans une période de crise fait jaser. Elle réveille surtout une conscience de classe qui avait pris un coup.

Le plus lucide mais le plus fourbe (devenu conseiller de Sarkozy), c'est Attali, déclarant ces jours-ci et repris par l'Humanité, je cite: "il est désormais reconnu que la crise a été la conséquence de l'affaiblissement de la part des salaires dans la valeur ajoutée".

C'est un hommage du vice à la vertu, où plutôt, cette lucidité soudaine, montre à quel point dans les hautes sphères du capitalisme la crainte de révoltes des peuples se développe au cœur du système et en particulier en Europe.

Certains, comme "Les Bourgeois de Calais", sont prêts à se sacrifier, la sébile à la main, en offrant une parcelle de leur butin comme le fameux Maurice Lévy du groupe Publicis qui est prêt à payer plus d'impôts pour réduire le déficit de la France où encore le socialiste en peau de lapin Pierre Bergé prêt à un impôt exceptionnel (évidemment pas question de toucher aux fondamentaux du grisbi).

On pourrait penser que tous ces milliardaires, à l'exemple de deux des plus fortunés, les américains Warren Buffet et Bill Gates, seraient devenus de dangereux communistes, nenni, ils ont les C…. à zéro:  les indignations des gueux se multiplient et en semblent pas se limiter aux confins du Maghreb et du Moyen Orient et cela leur cause de gros soucis.

Le feu gagne du terrain et pénètre l'Europe comme c'est le cas actuellement en Angleterre où la révolte des gueux peut se transformer en une révolte générale. L'accusation de voyous semble en effet avoir du plomb dans l'aile quand on entend le "coup de gueule" de Peter Oborne,  l'éditorialiste conservateur du Telegraph, repris dans "Le Post, "qui met directement en cause les comportements des élites économiques et politiques britanniques pour expliquer le comportement des émeutiers.

Que dit Peter Oborne ? Il explique que "la criminalité dans nos rues ne peut pas être dissociée de la désintégration morale des plus hauts rangs de la société moderne britannique. Les deux dernières décennies ont vu un déclin terrifiant des standards au sein de l'élite gouvernante britannique. Il est devenu acceptable pour nos politiciens de mentir et de tricher. (...) Il n'y a pas que la jeunesse sauvage de Tottenham qui a oublié qu'elle a des devoirs aussi bien que des droits, mais aussi les riches sauvages de Chelsea et Kensington [quartiers huppés de Londres]".

Nous voyons bien là,  les conséquences  de ce système qui ne trouvent comme échappatoire qu'une fuite en avant vers toujours plus d'accaparement de la plus value et donc de toucher à la part qui revient aux salariés.

Les excentricités de ces riches ne sont que le coté visible de l'iceberg de richesse que Monique Poinçon met en évidence dans son livre le "Président des riches".

Quand Attali indique que ce qui fut à l'origine de la crise, c'est la part prise sur la valeur ajoutée consacrée aux salaires, il admet la contradiction fondamentale entre le travail et le capital;  mais là il ne s'agit donc pas de mettre un cataplasme sur une jambe de bois, un impôt exceptionnel proposée par quelques riches pour pommader les ravages de la crise.

Ce jour, une réunion syndicale a lieu pour discuter de la crise et de ses conséquences sur le monde du travail, c'est important. La CGT a mis chaque organisation syndicale devant ses responsabilités: celles des choix de ripostes à ce qui est un déni social qui se prépare avec la règle d'or et le pacte Europlus.

La peur d'une déflagration sociale européenne hante les élites, partout des bougées sont en cours, le mouvement syndical ne peut pas être à la traîne, et la proposition de la CGT est une réponse pour une mobilisation de masse  qui doit être organisée par ceux qui ont pour fonction d'en créer les conditions, elle est aussi nécessaire au niveau de la Confédération Européenne des syndicats.

Dans le cadre de cette crise, il y a vraiment autre chose à faire que de discuter avec la règle à calcul de la quôte part exceptionnelle que devraient verser les quelques privilégies du Fouquet's et la question de l'augmentation immédiate des salaires  et des retraites est vitale tant pour le niveau de vie mais aussi pour dépasser cette crise qui nous pourri la vie.

Une grande journée d'action pour donner le ton me parait plus que justifiée mais cela ne suffira pas: je pense que dans chaque lieu de travail, les salariés doivent prendre au mot Attali et dire que puisque les patrons nous ont piqué depuis plus d'une vingtaine d'années une part importante de la plus value consacrée aux salaires et bien celle-ci doit être restituée et je préconise des cahiers de revendications en conséquence et des luttes partout.

Faisons les compte de ce qu'ils nous ont volé les Arnaud, Lagardère, Pinault, Auchan, Carrefour, Dassault, Lévy de Publicis etc.

L'Automne devrait être chaud.

Alors on y va sur les salaires et sur les retraites ?

Bernard LAMIRAND

Voir les commentaires

Rédigé par aragon 43

Publié dans #syndicalisme

Repost0

Publié le 17 Août 2011

imagesMERKEL SARKOZY :LE COUPLE INFERNAL DU CAPITAL

Quelques mots pour signifier cette rencontre entre les chefs d'Etats de  l'Allemagne et de la France.

Une rencontre contre les peuples et les travailleurs d'Europe.

Une rencontre pour faire payer la crise à ceux qui n'y peuvent rien, sinon que de devoir verser le peu de leurs salaires et de leurs retraites pour payer les dettes occasionnées par les spéculateurs et les profiteurs.

C'est le but de l'opération qui s'est déroulée hier à l'Elysée et qui s'est terminée par  un grand gueuleton sous les lambris de l'Elysée et des toasts portés à la santé des marchés.

Les mesures sont lourdes de sens.

Des services publics qui vont manquer aux gens, aux petites gens, aux travailleurs, alors que les "gros" rouleront carrosse sur la Riviera et ailleurs et que leur contribution sera minable.

La règle d'or est un outil pour pratiquer une super austérité et par conséquence peser sur le prix de la force travail.

C'est bafouer  le peu de règles démocratiques qui restent en nommant un super préfet économique chargé de mettre au pas tous les parlements en les obligeant à respecter la loi du capital fixée par quelques chefs d'Etats sans que leurs peuples aient leur mot à dire.

C'est finalement réduire l'accès à l'école dans les meilleures conditions, c'est à nouveau diminuer la protection sociale de ceux qui en plus sont appelés à être les premières victimes de ce plan d'austérité.

C'est moins soigner et c'est demain plus de malades, plus de décès, plus d'inégalités devant la maladie.

C'est aussi et surtout un appauvrissement général parce que les salaires et les retraites seront particulièrement touchés et qui dit appauvrissement général dit perte d'emploi, décroissance industrielle et licenciements.

La seule mesure que ce duo infernal pouvait prendre c'était de faire payer la crise à ceux qui l'ont fondée sur la spéculation et les super profits.

Il fallait supprimer, tant que la dette n'était pas résorbée, tous dividendes et les affecter à ce règlement. c'est dans ce sens que je milite pour au lieu de stopper et de réduire les salaires , de supprimer pendant plusieurs années s'il le faut tout revenu aux actionnaires.  Je pense aussi qu'il faut renationaliser ou européaniser tout le système bancaire et interdire l'achat d'entreprises à ces gangs de voyous  qui sévissent sur toute la planète tels ces fonds de pensions et autres.

A une crise systémique, réponse systèmique.

La parti communiste et le Front de gauche doivent enfoncer ce clou.

 

Bernard LAMIRAND

Voir les commentaires

Rédigé par aragon 43

Publié dans #Actualités

Repost0

Publié le 16 Août 2011

AMBROISE CROIZAT ( Notre dame de Briançon 1901. Suresnes. 1951). Homme politique français. Ministre communiste du travail. (1945-1947). Il mit en œuvre toutes les grandes réformes sociales de la Libération (sécurité sociale, retraites, comités d'entreprises....)

 


C'est à mettre à l'actif de ces militants et militantes CGT qui ont sont intervenus depuis des années, en écrivant aux éditions Larousse, pour que le nom d'Ambroise Croizat figure dans le dictionnaire.

C'est donc chose faite.

C'est une bataille menée de longue date par la Fédération CGT de la Métallurgie, son institut d'histoire sociale et le comité d'honneur pour la reconnaissance d'Ambroise Croizat comme l'artisan de la mise en place en 1945 de la Sécurité sociale.

En même temps, nous apprenons, par Michel Etiévent, son biographe, que les éditions Robert en feront tout autant pour la prochaine édition de leur dictionnaire.

Après l'inauguration d'une Place Croizat à Paris, de multiples inaugurations de rues, stades, lycées, jardins publics, maisons de la culture ces dernières années, la parution du nom de Croizat dans les dictionnaires papier mais aussi électroniques avec Wikypédia notamment montre que ce combat engagé valait la peine d'être mené.

Nous allons le poursuivre et même l'intensifier.

Non pas par pure nostalgie d'un passé mais pour appuyer à ce nom d'un grand homme d'Etat français, toutes les créations sociales de 1945 à 1947 aujourd'hui menacées et qui ont besoin d'être défendues au moment où les forces réactionnaires veulent en terminer avec la solidarité.

Dernièrement, lors du congrès de la FTM CGT à Reims, je suis intervenu sur le rôle joué par Ambroise Croizat dans toutes les conquêtes sociales depuis 1936 et la libération, et j'ai vu plein de jeunes délégués-es congressistes découvrir ce personnage et en même temps le mouvement ouvrier qui avait participé à la libération de la France de l'oppresseur nazi alors que les patrons, eux, avaient collaboré et s'étaient vengés des conquêtes du Front Populaire en faisant fusiller  des militants comme Jean Pierre Timbaud, Pierre Sémard et d'autres tout au long de ces années noires de la France et qui avaient été les artisans des occupations d'usines en 1936.

De l'histoire peut jaillir des luttes, et je pense qu'en ce moment l'histoire est un outil précieux pour défendre nos acquis sociaux et les améliorer et éviter de retomber dans des périodes sombres comme on a connues.

Regardons bien ce qui se passe avec les décisions de Sarkozy et de cette droite revancharde, c'est bien mettre par terre par une politique de la terre brulée sociale, tous ce que nos prédécesseurs ont mis en place pour le peuple et les travailleurs.

La crise est pour eux l'occasion d'en finir avec ce compromis établi à la libération du pays entre De Gaulle, les communistes et la CGT pour doter notre pays d'une législation sociale et d'une Sécurité sociale que beaucoup de pays ont envié et envient encore malgré le travail de sape depuis une vingtaine d'années.

Les félicitations que vient de recevoir Sarkozy de la part des agences de notations marquent bien cette revanche du patronat, félicitations en effet d'avoir remis en cause la retraite à 60 ans et demain félicitations, si, pour répondre aux marchés, à ce libéralisme destructeur, le sieur Sarkozy s'attaque à l'autre pilier de la Sécurité sociale, l'assurance Maladie.

Regardons aussi de plus prés, le maillage actuel du pouvoir pour présenter aux agences de notations, au capitalisme international, aux banquiers, aux spéculateurs de tous poils, un plan d'austérité. Celui-ci se construit en déconstruisant actuellement de grands pans du droit social comme l'inspection du travail, la médecine du travail, l'hygiène et la sécurité, les congés et les conventions collectives: tout ce que Croizat et ses compagnons avaient mis en place à la libération et qui sont des outils pour les salaires, l'emploi, les conditions de travail etc.

Oui, en parlant de Croizat, nous ne rabâchons pas l'histoire, nous la mettons au premier plan pour susciter des luttes contre les atteintes en cours et celles qui se préparent avec la règle d'or que Sarkozy veut mettre en place comme un corset étranglant toutes possibilités sociales.

Par exemple, cette idée qui, actuellement est avancée, qu'il faudrait en finir avec la cotisation sécurité sociale et la remplacer par l'impôt (CSG) ou bien la TVA, c'est une idée qui vient des milieux du Medef pour ne plus avoir à payer des cotisations sociales. Cela part notamment d'un assureur, bien connu comme adversaire de la solidarité et adepte des assurances privées, il s'agit de Denis Kessler ancien vice président du Medef qui avait demandé dans une tribune dans le journal "Challenges" au chef de l'Etat de mettre fin au compromis social de 1945.

Je me permets de rappeler qu'en 1945,Croizat dut batailler ferme pour imposer que le financement de la Sécurité Sociale soit celui de la cotisation des salariés et de l'entreprise à partir de l'assiette salariale. A cette époque, déjà, certains, exigeaient que ce soit l'impôt comme en Grande Bretagne et l'on sait ce qu'est devenue la protection sociale britannique aujourd'hui quasiment entre les mains des assurances privées.

Oui nous avons toutes les raisons en ce moment de parler de ces conquêtes sociales de la libération car c'est cela que le gouvernement de droite veut extirper de la mémoire collective pour remettre en place des systèmes qui avaient fait faillite avant la libération et ces systèmes sont ceux qui actuellement défrayent la chronique boursière par leurs malversations, la spéculation et les conséquences pour le monde du travail.

Oui, nous allons continuer à faire connaitre l'œuvre de Croizat et de ses compagnons, de ces grands moments que furent les conquêtes sociales de la libération et du rôle du Conseil national de la résistance qui, en pleine guerre, a établi le socle et les données de ces avancées sociales dignes de notre temps et qu'il s'agit aujourd'hui de préserver et de faire progresser face à la rapacité du capital.

Oui, le Comité d'honneur de Croizat va poursuivre et intensifier ce travail de connaissance de ces conquêtes sociales, c'est notre pierre à la bataille pour défendre ce que Croizat considérait comme un droit inaliénable:  le droit à la santé, à la retraite, à la sécurité dans le travail, à la famille.

Bernard LAMIRAND

Animateur du Comité d'honneur National

pour la reconnaissance de Croizat Ministre

du travail et de la Sécurité sociale de 1945 à 1947

Voir les commentaires

Rédigé par aragon 43

Publié dans #Actualités

Repost0

Publié le 15 Août 2011

eurovision sarkozy joueur pipeauSARKOZY ET SON EQUIPE MEDIATIQUE.
Je viens de découvrir un article du monde sur les équipes qui se mettent en place pour aider le Président de la République à être réélu. On y trouve la fine crème des beaux quartiers parisiens et aussi ceux qui maitrisent les médias. Cette bande n'est pas là pour enfiler des perles, elle est en place pour faire en sorte  que les sources médiatiques soient plus que jamais aux ordres du pouvoir.
Regardez les chaines de télévision, la façon dont elles s'adossent aux préparatifs de la campagne de Sarkozy. Par exemple, tous les jours vous avez deux  ou trois reportages sur des affaires criminelles qui , hier, aurait simplement mérité un encadré dans la presse régionale. Vous avez des fictions, de plus en plus nombreuses pour marquer la vieille France, celle des conquêtes de chevaliers providentiels,  aussi d'un pouvoir que l'on pourrait identifier aujourd'hui d'une certaine manière à une noblesse bourgeoise, financière, vous avez aussi de plus en plus de reportage sur les pratiques chrétiennes ( depuis plus d'une semaine , les rencontres des jeunes en Espagne avec le pape sont régulièrement mentionnées, de même le chemin de Compostelle et la représentation à Lourdes de la vierge Marie, les reportages dans les couvents).
Il faut un peuple résigné, la résignation étant une vertu que tous les régimes anciens glorifiaient auprès de leur peuple afin qu'il ne se révolte pas et attendent la récompense suprême dans l'au-delà.
L''Equipe Fourtou est de cet acabit sans oublier les énormes moyens patronaux qui sont dévoués à la cause du chef d'Etat. Voici donc l'article courageux du journaliste du Monde, il montre à quel point, une maffia télévisuelle est aux commandes des principaux médias du pays.
Je pose la question aux journalistes intègres (il en reste) allez-vous courber l'échine et laisser ce groupe vous menez par le bout du nez pendant toute la campagne électorale. Allez vous, au contraire, montrer toutes les facettes des décisions prises par Sarkozy et notamment celles comme étant le résultat d'une politique ancrée à droite et contraire aux intérêts de la plupart des français.
Allez-vous dénoncer ces milieux friqués qui ont été servies par le pouvoir alors que le peuple a vu son niveau de vie s'appauvrir sérieusement sous le règne de ce personnage.

Bernard LAMIRAND

Le groupe secret de Fourtou, Carreyrou, Mougeotte et Carignon pour aider Sarkozy (reprise de  l'article du Monde  de Arnaud Leparmentier)
Tout commence à l’automne 2010. Jean-René Fourtou, président de Vivendi, se prend une avoinée de Nicolas Sarkozy. Comme d’habitude, le président critique son interlocuteur, proteste du traitement que lui réserve Canal Plus, filiale de Vivendi. A la fin, M. Fourtou, 72 ans, prend la parole, et dit ses vérités à Sarkozy, sur son comportement. Il ferait mieux d’utiliser son énergie pour moderniser le pays, et ne pas gâcher son bilan, alors qu’il a fait, selon M. Fourtou, sortir le pays de l’immobilisme. M. Fourtou l’a constaté à l’université de Bordeaux, dont il préside la fondation. A sa surprise, Sarkozy lui répond : « Tu as raison ».
Et voilà que M. Fourtou, lequel connaît Sarkozy depuis qu’il a conquis la mairie de Neuilly en 1983 – sa femme était alors conseillère municipale – se met à faire par écrit le bilan du quinquennat.  « J’ai été stupéfait de voir ce qui avait été enclenché », raconte M. Fourtou, qui narre son aventure à une amie. Cette dernière lui fait rencontrer le journaliste Gérard Carreyrou, 69 ans. Le déjeuner a lieu au restaurant Tong Yen, au rond-point des Champs-Elysées.
Les deux hommes se sont croisés du temps de Pierre Bérégovoy, que tous les deux admiraient – Fourtou modernisait alors Rhône-Poulenc, Carreyrou était son ami et s’éloignera de la gauche après le suicide de "Béré". Les deux sont devenus Sarkozystes, et se trouvent bien seuls en cette période d’antisarkozysme. Ils décident d’élargir leur cercle. Gérard Carreyrou, qui revendique d’écrire dans France Soir « 80 % d’éditoriaux favorables à Sarkozy » fait rencontrer à Fourtou son vieux complice d’Europe 1 et de TF1, le directeur des rédactions du Figaro, Etienne Mougeotte, 71 ans, lors d’un petit-déjeuner au Royal Monceau. « Mougeotte est au Figaro, à droite-toute. Avoir son opinion, c’était utile. Comme c’était un copain de Carreyrou… », raconte M. Fourtou.
De fil en aiguille, l’équipe se constitue. « La seule exigence était d’avoir des gens qui pensaient souhaitable pour la France que Sarkozy soit réélu », raconte Gérard Carreyrou.
En réalité, on va aussi faire une bande de vieux copains. Ils vont chercher Charles Villeneuve, 70 ans, ancien d’Europe 1 et de TF1, tandis que Fourtou fait venir Michel Pébereau, patron de BNP-Paribas. L’équipe est un peu déséquilibrée. « Il n’est pas possible que nous restions sans une seule femme, ni des trentenaires. Nous ne sommes plus des perdreaux de l’année », confesse M. Carreyrou.
Nicolas Sarkozy, qui est en opération de présidentialisation, flaire l’intérêt de l’affaire. Jean-René Fourtou fait passer ses propositions au président, et une mise en ordre politique s’organise. Le président charge sa nouvelle plume, Camille Pascal, d’organiser le lien entre lui et ce qui va s’appeler le « groupe Fourtou ».
Un autre regard politique s’est invité dans l’équipe, celui d’Alain Carignon. L’ancien maire de Grenoble et ministre de la communication d’Edouard Balladur, qui passe désormais plusieurs mois par an à Marrakech, connaît M. Fourtou, très actif dans les relations économiques franco-marocaines.
Cela tombe bien. M. Carignon  a l’oreille du président et lui sert depuis des mois de rabatteur pour rencontrer le tout-Paris. Nicolas Sarkozy ne le laissa jamais tomber, même lorsqu’il fut emprisonné lors de ses démêlés avec la justice dans les années 90. Lorsque Brice Hortefeux était ministre de l’intérieur, M. Carignon avait un bureau place Beauvau. Pour achever la politisation de l’équipe, le conseiller politique de M. Hortefeux, Geoffroy Didier, est adjoint à l’équipe.
Lundi 6 juin, Nicolas Sarkozy cherche à remercier ses soutiens et les reçoit tous à sa table. Côté Elysée, outre M. Pascal, le secrétaire général Xavier Musca et le conseiller presse Franck Louvrier sont présents. Sylvain Fort, universitaire proche de l'Institut Montaigne est convié. M. Hortefeux en est aussi. On est entre amis. Michel Pébereau, 69 ans, explique combien le rôle du président a été utile lors de la faillite de Lehmann Brothers en 2008. M. Carreyrou est tout content : il défend le président sans l’avoir rencontré depuis dix ans.
Depuis des mois, le petit groupe se réunit très régulièrement, le plus souvent chez Jean-René Fourtou, à Neuilly, « où il est facile de se garer », selon Carreyrou, parfois chez Carignon.  Il s’est quitté fin juillet, se retrouvera fin août. « L’idée est de mobiliser des experts et ceux qui sont sarkozystes, parfois sans le savoir ou se trouvent un peu seuls », raconte un participant. Il y a aussi des propositions. « Nous avons essayé de dégager les points forts du quinquennat qui méritaient d’être approfondis », assure M. Carreyrou.
L’existence du groupe devait rester discrète. Mais l’agenda politique a ses raisons. Les proches du président ont voulu montrer que Nicolas Sarkozy n’était pas prisonnier d’un seul camp, ni du programme que prépare le ministre de l’agriculture Bruno Le Maire ni de l’UMP. Et ils ont glissé le nom de M. Fourtou.
Arnaud Leparmentier

Voir les commentaires

Rédigé par aragon 43

Publié dans #politique

Repost0

Publié le 14 Août 2011



arton2032-18c13.jpgDans le temps, tout près de chez moi, un riche industriel disait à ses salariés qui réclamaient des augmentations de salaires pour nourrir la famille:  " vous avez qu’à vous nourrir de pâtes ou d’un jaune d’œuf par jour, cela suffit".
L’exploiteur avait acquis du même coup un sobriquet : les ouvriers le surnommait « Jaune d’œuf ».
Ainsi, en Italie, Berlusconi vient de décider de frapper aux portes monnaies tous les italiens et les plus riches. Le problème, c’est que les plus riches ont depuis longtemps mis leurs trésors à l’abri.
Le plan d’austérité va donc frapper tous les travailleurs italiens qui devront accepter les bas salaires, les emplois précaires, le chômage, la suppression de dizaines de milliers d’emplois dans la fonction publique et aussi un nouveau recul de l’âge de la retraite.
Et puis  une attaque de la  sécurité sociale qui va subir de sérieuses coupes sombres en matière de remboursement de médicaments.
Donc le parfait dispositif visant à faire payer les petits et à effleurer à peine les hauts revenus, les actionnaires.
Rien évidemment pour les vrais responsables de ces dettes, les banquiers et les spéculateurs de tous poils.
Berlusconi ne pourra même pas invoquer la trouvaille du riche industriel de chez moi, les pâtes deviennent une marchandise hors de prix.
Peut-être leur proposera t’il d’aller dans les forêts pour ramasser les glands et faire concurrence à la faune forestière.
Dernière chose, la retraite, elle va encore passer à un âge supérieur, les 67 ans voir les 70 ans sont déjà dans les projets de ces messieurs les riches. A l’allure où c’est parti, le qui dit mieux, plutôt qui dit le pire, va conduire à des retraites pour les morts comme au début du 20eme siècle quand la CGT s’était opposée aux retraites ouvrières et paysannes qui ne permettaient pas à grand monde de l’avoir vu que l’espérance de vie était en dessous de 65 ans.
Toutes ces mesures, prises en coordination au niveau de l’Europe libérale, nécessitent une riposte d’ensemble des syndicats européens.
Vite, tous ensemble, face aux détrousseurs Sarkozy, Berlusconi, Merkel et compagnie.
Bernard LAMIRAND

Voir les commentaires

Rédigé par aragon 43

Publié dans #politique

Repost0

Publié le 13 Août 2011

murs-monde-01.jpgLE MUR DE BERLIN ET LES AUTRES ON EN PARLE ?

C'est aujourd'hui le cinquantième anniversaire de l'érection du mur de Berlin appelé "mur de la honte". Celui-ci avait été construit dans la nuit du 12 au 13 août 1961 pour isoler la partie occidentale de Berlin: ceci en pleine guerre froide ou le capital pointe ses fusées vers l'est européen tenu par les soviétiques.

Ce fut une belle connerie les Allemands de l'Est  (RDA) téléguidés par les russes.

Ce mur là montrait que le communisme ne pouvait pas être cela et n'était pas cela. Il fallu l'écroulement de ce mur pour que l'on en finisse avec un système qui s'était éloigné de l'idée communiste depuis que Staline en avait fait une triste copie déformée.

Mais là n'est pas mon propos. Depuis ce matin, les consignes ont dû être données pour que cet anniversaire soit bien porté par la télévision de Sarkozy et ses perroquets n'ont pas manqué d'y faire allusion dépêchant des équipes à Berlin pour marquer le coup.

On ne sait jamais par ces temps de crise d'un retour de flamme communiste et le mieux est d'exorciser ce risque.

Seulement voilà, l'anniversaire ne semblait pas recueillir l'attention des autres médias qui en ont que peu parlé. A Berlin, le rassemblement avait l'air maigrelet et il a fallu organisé quelques minutes de silence dans les transports pour signifier l'événement.

A vrai dire, les allemands de l'est, aujourd'hui, n'ont guère vu le paradis capitaliste et certains d'ailleurs s'interrogent sur une violence, peut-être plus discrète mais terrible: la mal vie en Allemagne de l'Est et un sentiment d'être mis au rencart.

Le moment le plus arbitraire était sur la deuxième chaine, et le journaliste de faction à Berlin, dans un flot grandiloquent a qualifié ce moment " d'année sombre", négligeant les autres années sombres et les murs construits par Hitler tels les camps de concentration où des millions d'allemands progressistes ont été éliminés et les juifs.

A quand, dans cette Allemagne, des minutes de silence et des transports arrêtés pour commémorer la shoah ou Oradour Sur Glane où encore l'envahissement de la Pologne et de la Tchécoslovaquie.

En France, une minute de silence on pourrait relater en direct la commémoration chaque année de l'assassinat par Thiers de dizaines de milliers de communards en 1871.

D'autres murs existent et qui sont une honte: celui que vient d'ériger Israël en Palestine, celui de Gaza où une population est totalement emprisonnée dans quelques kilomètres carrés.

Des murailles pour éviter  que les pauvres aillent chez les riches dans des quartiers hautement sécurisés.

Des murs tel celui de Schengen pour empêcher des immigrés de pénétrer en Europe.

Ce mur là est une honte car plein d'hommes et de femmes, d'enfants, n'arrivent pas à atteindre les côtes italiennes ou espagnoles et ensuite pour les rescapés ils sont pourchassés.

Alors les murs se valent dans leur horreur et ils faut bien sûr les détruire;  mais en ce moment de nouveaux murs, plus sournois se mettent en place:  regardons ces cités où la misère règne, regardons ces quartiers où l'on vit reclus, regardons ces terrains vagues  où des gens vivent à la belle étoile.

Regardons enfin toutes ces fortifications financières que le libéralisme met pour sauver le capital: là sont les véritables nouveaux murs: des murs de l'argent roi.

Et quiconque les contestent a droit à la répression et à la prison avec jugement sommaire comme en ce moment en Angleterre.

 

Bernard LAMIRAND  

 

 

 

Voir les commentaires

Rédigé par aragon 43

Publié dans #politique

Repost0

Publié le 13 Août 2011

divers_005.gifEUROPE  QUE FAIS-TU DE TA JEUNESSE ?

Ou est cette Europe tant vantée par ses doctrinaires, il y a encore une dizaine d'années, comme étant un futur "eldorado" qui allait donner du travail à tout le monde ?

La jeunesse était pris à témoin, ceux qui exprimaient des doutes étaient traités d'archaïque. Des déclarations dithyrambiques vantaient les perspectives nouvelles pour l'emploi, la formation, le niveau de vie et le vivre ensemble entre tous les peuples de l'Europe.

Ceux qui défendaient leurs industries, menacées, étaient taxés de retardataires, de vilains canards auxquels il fallait vite couper les ailes.

On allait faire une Europe sociale, les travailleurs pourraient vivre dans n'importe quel pays avec des droits sociaux égaux.

Les universités seraient ouvertes à tous et toutes.

La paix régnerait et plus jamais de guerre.

On paierait les mêmes impôts et la  sécurité sociale la plus avancée serait mis en place pour tous.

On veillerait comme à la prunelle des yeux à l'emploi, à la place des personnes âgées dans la société etc.…

PATATRAS.

Les belles paroles se sont envolées. Le festin promis n'est que celui des banquiers et des grosses multinationales qui jonchent cette Europe des reliefs de leurs repas pantagruéliques.

Le mur de Berlin est tombé, ils peuvent festoyer. A quoi bon alors continuait à raconter des histoires à dormir debout à ces peuples sur un eldorado pour tous. Ce qu'il faut désormais c'est la marche forcée d'un capitalisme infernal: celui du néo-libéralisme à la Thatcher et de Reagan. La guerre froide étant finie, la guerre chaude du capital peut recommencer et les armes et les matraques servirent pour l'ordre établi.

Les résultats nous les connaissons.

L'Europe est en crise et pas seulement financière.

Elle est en crise parce qu'elle est le fruit d'un système injuste et à dépasser: le système capitaliste.

La démocratie qui devait être l'objectif numéro un de l'Europe est mis au rencart. C'est une sorte de junte de dirigeants qui décident de tout sans en référer aux peuples. Un vote négatif français a ouvert les yeux des travailleurs sur ce genre d'Europe que les pères ( Monnet et Schuman) avaient mis en place en 1951, avec le premier traité de la Communauté Européenne du charbon et de l'acier, sous un vernis enjôleur pour une Europe libérale et capitaliste, qui, comme une teigne, allait se mettre en place et s'accrocher à la peau fragile d'une Europe des peuples pourtant nécessaire.

Ce vote de refus de la constitution d'une Europe libérale, de plusieurs pays dont la France, a été purement et simplement annulé. Et depuis, l'Europe est dominée par des décisions de plus en plus prises par des organismes non élus  et qui font la loi à l'exemple de cette dernière décision prise par un aréopage dans le cadre de "l'Europlus" pour décider à la place des assemblées élues du budget de chaque pays et donc de la règle d'or de Sarkozy consistant à prendre des mesures d'austérité sans que les peuples aient leur mot à dire.

La teigne, fait son chemin et s'incruste: regardons les dégâts sociaux.

Ils sont colossaux, l'Europe est devenu une zone où la richesse et l'opulence d'une minorité s'impose et provoque ceux, de plus en plus nombreux, devenus pauvres où en passe de l'être.

Le chômage bat des records dans la quasi-totalité des pays européens.

Les salaires sont en baisse partout, les retraites également.

L'emploi est de plus en plus précaire.

Des gens naguère assurés pour leur vieux jours ne le sont plus et les moyens de santé se font plus aléatoires pour ceux qui ne peuvent plus se payer des garanties en la matière.

Des jeunes sont envoyées au casse pipe en Lybie, en Irak, en Afghanistan et meurent pour le pétrole.

L'âge de la retraite va atteindre maintenant les 67 voir 70 ans alors que des millions de jeunes sont sans travail et vivent dans des cités sordides.

Des centaines de milliers de gens n'ont plus de toit et vivent à la belle étoile comme on dit.

Des enfants sont mis en prison ( Charles Dickens revient).

Des chasses à l'homme se développent un peu partout en Europe pour empêcher l'arrivée de plus malheureux que nous:  des malheureux qui partent de leur pays parce que cette Europe du capital leur a tout pris et  prend encore ce qui reste de leurs richesses.

Cela  devait être une Europe de la fraternité:  c'est une Europe de la haine, du rejet de l'autre, de la mise en concurrence des gens pour des miettes.

C'est une Europe hérissée de caméras, de quartiers à belles demeures protégées, la délation devient un moyen pour rendre le citoyen soupçonneux et l'amener à se tromper d'adversaire.

Oui, Europe, qu'as tu fait de ta jeunesse dont tu avais dit qu'elle serait ta préférence !

Cette jeunesse aujourd'hui, tu l'as trahie, elle est là, sans espoir dans ce système, parce que cet espoir s'est évanouie dans les laves incandescentes descendues de ce volcan capitaliste qui crache son magma de misère pour ces jeunes et aussi pour les personnes âgées.

Alors, dirigeants de cette Europe, sachez que la jeunesse est entrée en rébellion, que ce qui se passe en Angleterre, en Grèce, en Espagne va se développer. Ne poussez pas des cris d'orfraies devant cet incendie, le feu qui se propage, c'est vous dirigeants politiques Européens qui l'avaient allumé par toutes les injustices que vous avez mis en place pour ce capital en crise.

Craignez pour vos crânes d'obus de technocrates du système; la jeunesse actuelle est entrain de se sortir du tunnel dans lequel vous l'aviez enfermée et les places de nos grandes villes n'ont pas fini de résonner de leurs envies de justice, de travail, de démocratie, des droits sociaux et d'une fraternité entre tous les jeunes et les moins jeunes  et d'où qu'ils viennent.

La jeunesse du monde est notre richesse, notre avenir.

Regardez-là, elle bouge, elle se cherche, elle veut révolutionner la vie politique et sociale en Egypte, en Syrie, en Tunisie, en Espagne, en Italie, en Grèce, en Israël, en Angleterre et demain en France …

En France, cette jeunesse n'en peut-plus de Sarkozy et de ces pickpockets de droite et d'extrême droite, qui hantent les palais de la république.

Mettons les dehors !

 

Bernard LAMIRAND

Voir les commentaires

Rédigé par aragon 43

Publié dans #politique

Repost0