Publié le 24 Octobre 2011

divers_005.gifla lettre de Pierre Laurent a Merkel

Ce matin, en feuilletant les pages de l'humanité, rapidement avant de prendre la route, un article a attiré mon attention: "Le besoin d'Europe Sociale frappe à la porte des vingt-sept". Et puis, en sous titre une phrase nous indique que Pierre LAURENT, président du PGE a écrit à Angéla Merkel pour faire connaitre les propositions du PGE*.

Dans le corps de l'article,  une précision supplémentaire est apportée, cette lettre est cosignée par les vice présidents du PGE pour signifier les dangers de sa politique et lui présenter les propositions du PGE.

Je me suis interrogé sur le sens de cette missive en direction d'une seule personne, en l'occurrence Angéla Merkel, comme si elle détiendrait un pouvoir supranational. Bref une reconnaissance implicite  à travers un leadership  accordé à l'Allemagne.

D'ailleurs certains commentateurs le suggèrent dans la presse bien pensante disant que le duo Merkel- Sarkozy est entrain de se transformer en une prépondérance de plus en plus affirmée de l'Allemagne.

Cela me pose question, y compris quand est précisé que c'est par rapport aux "dangers de sa politique";  comme si il faudrait faire un distinguo entre la politique allemande et celle des autres pays, qui, tous ensembles, s'apprêtent mercredi prochain à produire un vaste plan d'austérité au niveau des 27. Cela voudrait dire que c'est seulement la politique imprimée par la chancelière qui poserait problème et du même coup sont blanchis les autres partenaires d'Angéla Merkel et en particulier le sieur Sarkozy, ou encore l'espagnol Zapatero et l'italien Berlusconi.

Je pense que cette lettre est maladroite. Que le PGE constate des inclinaisons différentes pour appliquer l'austérité, d'accord,  mais sur le fond, ces chefs d'états libéraux et sociaux libéraux sont sur une ligne commune pour faire payer la crise aux peuples européens.

Si lettre il y avait, elle devait être adressée au conseil des ministres européens pour leur signifier non seulement les dangers de leur politique mais les conséquences incalculables de leurs décisions pour ceux qui vont en souffrir.

C'est bien à cet attelage européen qu'il faut s'adresser, et plus profondément par une puissante manifestation politique du PGE à Bruxelles pour se faire entendre.

Bernard LAMIRAND.

*parti de la Gauche Européenne

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Publié le 22 Octobre 2011

Parlons-en!

Paix.jpgUn vibrant appel du coprésident du Mouvement de la paix à l’opinion française pour l’abolition des armes nucléaires

 

Pour en finir  avec l’arme nucléaire, de Pierre Villard. Éditions La Dispute. 232 pages, 15 euros. Plus aucune arme nucléaire sur la planète d’ici quinze ans : voilà l’« utopie » dont Pierre Villard, coprésident du Mouvement de la paix, nous parle dans son livre. Jadis, l’élimination des armes chimiques, biologiques et bactériologiques était elle aussi une « utopie ». Il s’agit désormais d’une réalité des relations internationales sanctionnée par une convention. Éliminer les armes nucléaires, est-ce objectivement une tâche d’une tout autre ampleur ? Certainement. L’auteur en énumère quelques raisons. Ces enjeux sont « absents des principaux médias 
et semblent inconnus d’un grand nombre d’acteurs politiques (…) C’est une évidence, il y a actuellement dans l’opinion publique une sous-estimation 
du risque d’utilisation des armes nucléaires », constate-t-il. Comment l’expliquer ? Sans doute en grande partie par la « théorie de la dissuasion nucléaire » à laquelle Pierre Villard réserve un sort. « Je la refuse car les armes de dissuasion, cela n’existe pas. Les armes finissent toujours par servir, un jour 
ou l’autre. » Information distillée au passage : 
le stock mondial de têtes nucléaires équivaut 
à 450 000 bombes d’Hiroshima.
L’arme nucléaire est d’abord « une arme de domination, rappelle-t-il. L’arrogance dont font preuve les pays dotés d’armes nucléaires à l’égard 
des 183 autres États devient intolérable ». Mais, « dans le même temps, fait-il remarquer, la perspective d’un monde débarrassé de la menace atomique fait partie du vocable devenu courant d’un nombre croissant de chefs d’État. Ce fut l’épine dorsale 
du discours de Barack Obama à Prague en 2009 ».
Dans la réalité aussi, des choses bougent. Un certain nombre de pays (Afrique du Sud, Biélorussie, Ukraine, Kazakhstan, Suède) ont abandonné l’arme nucléaire, prouvant ainsi que « renoncer à l’arme atomique est possible sans remettre en cause 
la sécurité des États ». Grâce à de nombreux traités, l’ensemble de l’hémisphère Sud est une zone exempte d’armes nucléaires. Une autre zone exempte d’armes de destruction massive au Moyen-Orient doit faire l’objet d’une conférence internationale en 2012.
Ces points d’appui, Paris les méprise, constate Pierre Villard : « La politique de la France est un obstacle majeur au désarmement », le pouvoir sarkozyste refusant de s’inscrire dans un processus multilatéral de désarmement. « Il y a urgence à développer 
un mouvement d’opinion beaucoup plus important en France, qui demeure le pays dont le gouvernement freine le plus, de manière évidente, toute avancée vers un processus contrôlé d’élimination des armes nucléaires », écrit-il en conclusion. Pour la part qui lui revient, le Mouvement de la paix saisira l’opportunité de la campagne électorale pour faire avancer 
la « culture de paix » définie « comme ensemble 
de valeurs, d’attitudes, de comportements et de 
modes de vie qui rejettent la violence et préviennent les conflits, en s’attaquant à leurs causes profondes 
et en résolvant les problèmes par voie du dialogue 
et de la négociation entre les personnes, les groupes 
et les nations ».

Christophe Deroubaix

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Publié le 22 Octobre 2011

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Publié le 22 Octobre 2011

A004-Colombe-de-la-paix-Affiches.jpgLA PAIX DANS LE MONDE: ENJEU DES PRESIDENTIELLES

Seul le Front de gauche et le parti Communiste aborde cette question dans le cadre des élections présidentielles et législatives de 2012 à partir de son projet partagé.

Les socialiste n'en parlent pas.

Et pour cause, ils sont totalement intégrés dans la géopolitique capitaliste depuis des lustres et on peut remonter jusqu'aux guerres coloniales.

Les récents événements montrent que le capital, aux abois, à cause de la crise systémique qui le ronge, n'hésite pas à montrer ses dents là où sa puissance pourrait être remis en cause.

Puissance militaire, puissance policière aussi comme on le voit actuellement en Grèce où les socialistes utilisent la matraque électrique (taser) pour faire taire les manifestations de rejet des mesures plongeant le peuple grec dans une misère extrême pour sauver les capitalistes du monde entier.

Mais mon article de ce jour vise particulièrement le coté guerre.

Nous sommes entrés dans une période plus que dangereuse et si elle ne ressemble pas à celle de la crise de Wall-Street de 1929, qui engendra la deuxième guerre mondiale et la montée du fascisme encouragé par le capital pour faire face au communisme et à l'Union Soviétique, elle est dangereuse parce que justement le capital, qui s'estime maitre du monde après la fin de l'Union Soviétique, sans opposition frontale des forces de progrès, n'hésite plus à intervenir sur tous les théâtres du monde où sa suprématie pourrait être en cause. En même temps, ces forces capitalistes entrent elles-mêmes en conflit pour capter les richesses et nous les voyons s'opposer régionalement et les turbulences actuelles peuvent se transformer en conflit armé pour obtenir le leadership ( Chine, Russie, Europe et Etats-Unis).

Mais le capital, en ce moment, rame pour tenir ses positions dans des lieux où il est fortement contesté.

Nous venons de la voir avec les pays du Maghreb et du Moyen orient et il s'efforce de garder la main dans cette région stratégique où il possède les sources énergétiques lui assurant en partie sa survie.

Les despotes du système sont tombés un par un: Tunisie, Egypte, Libye, Irak; d'autres sont en sursis : Maroc, Algérie, Syrie, Yémen. L'intervention de l'Otan faisant mine de sauver les populations n'est qu'une contre-offensive après le revers subi en Tunisie et en Egypte de leurs suppôts. Il fallait bien redonné de la crédibilité et la meilleure méthode étant d'intervenir sous prétexte de population en danger ; c'est le cas de la Lybie où le despote, devenu l'ami des puissances occidentales et des grandes compagnies pétrolières, était l'image parfaite à se défaire pour se redonner à peu de frais une crédibilité de sauveur.

L'OTAN est bien la force d'intervention pour mater les peuples récalcitrants.

La France en est maintenant une des forces principales et elle n'a pas hésité à frapper lourdement les populations civiles libyennes, sous prétexte de les sauver du dictateur ( regardons les villes en ruine) c'est pas avec des kalachnikov que de telles destructions ont été faites).

Son adhésion à l'Otan, sa contribution, son objectif de créer une armée européenne disposant de la frappe nucléaire vont aviver les guerres punitives, les conflits régionaux, les rivalités que l'on sent poindre pour s'adjuger les matières premières, les zones agricoles productives, les mers, les fleuves et l'eau.

L'Afrique était une terre d'accaparement, elle devient une terre de lutte féroce entre intérêts capitalistes divergents y compris avec cette Chine qui n'a plus rien de communiste.

Ce capitalisme en crise sort donc ses dents ( jamais autant d'armes n'ont été produites pour armer les factions nécessaires pour garder la prééminence) pour alimenter et mener des rapports de forces violents lui permettant de résister aux montées des peuples en lutte en ce moment dans le monde.

L'arme nucléaire est aussi un enjeu du rapport de force capitaliste et la détention de ces armes, leurs extensions, pose le problème du devenir de la planète et c'est bien plus grave que les centrales nucléaires ( devenir qui mérite un débat de fond mais qui n'est pas l'objet de cette contribution).

Nous vivons donc un  monde de plus en plus dangereux.

Je regrette que dans l'humanité dimanche de cette semaine, Pierre Laurent ne met pas cette question de la paix dans le monde comme un axe prioritaire de la France et d'un gouvernement de gauche.

Dans son article, il ne fait référence qu'à quatre questions centrales, certes très importantes: les banques et le pouvoir financier, faire reculer l'insécurité sociale, la construction européenne et la sixième république.

Pourtant le programme partagé aborde cette question de la paix, du désarmement mondial et notamment de l'arme nucléaire, de notre retrait de l'OTAN.C'est dommage car les communistes ont toujours mis cette question de l'avant.

Je pense que cette question de la Paix va devenir de la plus haute importance, car au fur et à mesure de la montée des peuples pour dépasser ce système qui broit les peuples, les appauvrit, tue et pille, celui-ci voudra utiliser tous ses moyens de coercition et actuellement c'est ce qu'il entreprend.

La paix, le désarmement, les libertés doivent être les moyens pour épauler les luttes contre ce système pourri et aussi contre tous les formes de domination religieuse que le capital remet en circulation, pour que les peuples retournent en arrière et se laissent dominer ( c'est ce qui nous guette au Maghreb et au Moyen-Orient, voir aussi l'extrême orient (Pakistan, Inde, Afghanistan).

Cette question de la paix dans le monde doit faire l'objet d'un débat sérieux et doit être au cœur d'une vraie union de la gauche.

Ce la ne semble pas être le cas des socialistes qui, lors de leurs primaires, n'ont jamais abordé les questions internationales les considérant comme des choses qui ne peuvent être que l'apanage d'une élite dont on sait qu'elle est prête à utiliser la force pour garder le pouvoir à tout prix et la social-démocratie n'y est pas exempte.

Bernard LAMIRAND

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Publié le 20 Octobre 2011

Pouvoir d’achat, pensions, niveau de vie, reste à vivre…

Soyons plus offensif pour mettre nos propositions revendicatives

au cœur de nos rencontres avec les retraités et dans la construction des mobilisations

Fini le stress du travail, vive les plages de sable fin et la dolce vita ! A en croire la plupart des médias, des publicités, les retraités, ou plutôt les « seniors », seraient toujours entre deux avions et entre deux fêtes à Marrakech ou à Saint-Barth. On lit et on entend dire fréquemment que le niveau de vie des retraités est presque comparable à celui des actifs, voire supérieur, pour mieux les stigmatiser et les traiter parfois de nantis. On entend dire aussi par exemple que les ménages retraités sont plus souvent propriétaires de leur résidence principale et d’un patrimoine plus important que les ménages d’actifs, cependant, il faut rappeler que le patrimoine est particulièrement concentré, c'est-à-dire pour l’essentiel détenu par un nombre réduit de ménages. Les 10% de ménages de retraités les plus riches disposaient en 2004 d’un patrimoine supérieur à près de 400 000 euros, les 10% les plus pauvres avaient un patrimoine inférieur à 2 200 euros. 

La réalité que connaissent et vivent les retraités est tout autre. Aucun retraité ne ressemble au « retraité moyen » de la statistique, pas plus d’ailleurs que de « l’actif moyen ». Différents organismes utilisent des méthodes de calcul qui peuvent en apparence présenter certaines logiques, et le raisonnement statistique peut-être parfois redoutable. Les moyennes empêchent parfois d’observer des inégalités persistantes et bien réelles, mais il y a une évidence incontestable, les ressources ne se retrouvent pas à l’identique lorsque l’on passe de la vie active à la retraite. Dans le meilleur des cas, le montant de la pension ne dépasse pas 75% des derniers bulletins de salaire, des autres indemnités et avantages divers existants et ce pour une carrière complète.

En fait, le bon indicateur en matière de revenus des retraités, c’est celui qui découle des pensions réellement versées. Il existe de grandes différences entre retraités. Par exemple, la pension de retraite moyenne tous régimes confondus s’établit à 1 194€  brut (droit direct = retraite de base + complémentaires) fin 2009, mais avec de grandes disparités entre hommes (1 524€) et femmes (877€, soit 57,5% de celle d’un homme, et 1 065 € avec la pension de réversion, soit 72% de celle d’un homme) (source DREES).

4 millions de retraités perçoivent un droit dérivé (pension de réversion) en plus de la pension de droit direct, essentiellement des femmes, dont plus d’un million ne perçoivent que la seule pension de réversion.

Entre la retraite d’un cadre d’une grande entreprise et celle d’une femme seule qui a travaillé par intermittence dans des petites et moyennes entreprises, il y a un monde.

5 millions de retraités ont entre 800 et 1 100€, 4 millions touchent le minimum contributif dont 40% d’entre eux ont effectué pourtant une carrière complète (source DRESS). Le nombre de salariés qui ont une carrière complète, mais qui partent avec le minimum contributif est en augmentation. En 2009, sur 535 000 départs à la retraite, ce sont 203 000 salariés qui sont partis avec le minimum contributif (608,15€). Cela représente 38% des départs à la retraite. Selon des statistiques réalisées par la caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), 25% des hommes et 50% des femmes partent à la retraite aujourd’hui avec le minimum contributif.

64% des femmes ont une retraite inférieure à 950€, voire inférieure à 750€ pour 36% d’entre elles.

Le seuil de pauvreté est de 954€ par mois. On peut considérer qu’aujourd’hui sur 15 millions de retraités, environ 4 à 5 millions, soit près d’un retraité sur 4, sont en dessous de ce seuil et vivent ainsi dans la pauvreté.

Sur 600 000 bénéficiaires de l’allocation vieillesse (ASPA = + de 65 ans), 60% sont des femmes et cette prestation est récupérable sur succession dépassant 39 000€

Les bénéficiaires de minima sociaux et de petites retraites se retrouvent ainsi avec des restes-à-vivre qui frisent l’insolence.

Les dépenses contraintes pèsent de plus en plus dans le budget. Le logement par exemple : la part pour les ménages plus pauvres augmente plus au regard du niveau des pensions en baisse (entre 25 et 32,6%) pour le parc public et 37% pour le parc privé.

Le paradoxe, c’est qu’une grande majorité de retraités sont, en effet, propriétaires de leur logement mais, pour beaucoup d’entre eux, c’est une source de difficultés en raison des problèmes qu’ils rencontrent pour payer l’entretien, les travaux d’aménagement devant le handicap, les charges et la fiscalité locale.

Pour la grande majorité des retraités, la question cruciale qui les mine chaque mois, c’est après avoir fait le compte des dépenses obligées, que reste-t-il pour vivre, ou plutôt pour survivre ? Faute d’argent, plus de 14% des retraités renoncent à se soigner. Pour beaucoup, le reste à charge dans la part des dépenses de santé augmentant au fur et à mesure des déremboursements de médicaments,  du désengagement de la Sécurité sociale et des mesures gouvernementales, des dépassements d’honoraires... De plus en plus de retraités sont placés devant des choix cruciaux : choisir entre se nourrir ou se soigner, choisir entre se nourrir ou se chauffer, entre se soigner ou se chauffer…

Logement, chauffage, énergies, médecin, dentiste, mutuelle… des dépenses plus lourdes que lorsque l’on est plus jeune ou en activité. Tout devient un luxe ! Depuis quelques années, on voit de plus en plus de retraités toquer à la porte des associations caritatives.

De réforme en réforme, les retraités dans leur très grande majorité s’appauvrissent et le gouvernement poursuit ses agressions contre le 3ème âge avec de nouvelles dispositions qui visent à les entraîner vers encore plus de misère. Le projet de loi 2012 de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), la taxation des mutuelles, participent à cette logique régressive contre toutes les générations de retraités. Il est vrai que les mesures ne visent pas que les retraités, mais reconnaissons qu’ils sont particulièrement malmenés. En un mot « maltraités ».

De la libération jusqu’en 1993, les pensions du régime général, indexées sur le salaire moyen ont connu une évolution positive et constante du pouvoir d’achat. La conséquence de l’indexation sur les prix de nos retraites, et non plus sur le salaire moyen, avec d’autres dispositions découlant des réformes Balladur et Fillon en 2003, ont conduit selon les sources de la caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) à une baisse généralisée du niveau de vie des retraités de 20% environ. La réforme de 2010, ne fait qu’amplifier les dégâts ou pour la grande majorité des retraités. L’insupportable est atteint.

Concernant l’indice des prix à la consommation de l’INSEE qui sert de référence au gouvernement pour fixer approximativement le montant de la revalorisation des pensions est, comme son nom l’indique, un indice général qui amalgame des situations bien différentes. Un indice des prix à la consommation, qui n’est pas un indice « du coût de la vie ». Il ne rend pas compte de la réalité vécue, parce que les

données prises en compte ne sont pas faites pour cela. Il ne tient pas compte des différences selon les catégories de salariés et de retraités, et encore moins des dépenses nécessaires qui conditionnent le niveau de vie même des retraités (charge de chauffage, de logement, d’électricité, de santé, d’aspiration aux loisirs, aux voyages, à la culture…). La référence à cet indice pour fixer le montant de la revalorisation annuelle des pensions doit être abolie. C’est pourquoi nous réclamons le retour à l’indexation des pensions et retraites sur l’évolution du salaire moyen.

Depuis le début de l’année 2011, les hausses de prix en tout genre qui tombent comme à Gravelotte ont laminé très tôt la revalorisation des pensions du 1er avril et amputent gravement le pouvoir d’achat des retraités. Pour la CGT, en 2011 et pour les années antérieures, le compte n’y est donc pas. Plus qu’une augmentation substantielle et nécessaire des pensions, plus particulièrement pour les plus basses, les retraités, les femmes retraitées, et parce que tous ont perdu du pouvoir d’achat,  attendent un rattrapage qui permette de gommer les inégalités accumulées au cours de leur vie professionnelle et des effets nocifs des diverses réformes.

La retraite n’est pas une aumône, mais un droit que l’on s’est ouvert en participant, par le travail, à la création de richesses. Les 15 millions de retraités ne sont pas un « coût », ils sont surtout un des moteurs de développement d’activité ou d’emploi pour la société, avec au travers des retraites, 279 milliards d’euros réinjectés dans l’économie. Leur niveau de vie, leur avenir intéresse toute la société.

Nos pensions valent mieux que les milliards d’euros de cadeaux fiscaux offerts aux grandes fortunes, aux dividendes versés aux gros actionnaires du CAC 40, aux retraites dorées des grands patrons.

Parce que c’est vital pour les retraités, parce que L’argent existe pour satisfaire nos revendications, parce que comme pour les salaires c’est nécessaire pour sortir de la crise, nous exigeons le versement immédiat pour tous de 300€ par mois  comme à valoir au titre des pertes accumulées, que le minimum de pension soit porté au niveau du SMIC que nous revendiquons pour la CGT à 1 700€ brut, le rétablissement de la demi-part fiscale supprimée aux veuves, veufs, divorcés, séparés, la pension de réversion à 75% de la retraite initiale, le retour de la revalorisation annuelle des pensions au 1er janvier de chaque année et, bien évidemment, le Medef n’est pas quitte pour ce qui concerne les retraites complémentaires qui doivent suivre dans cette même logique en matière de remise à niveau, afin de permettre à l’ensemble des retraités de pouvoir vivre enfin dignement leur retraite.

                                                                                                                                                             Jean BELIN

UFC-Que choisir :

« Les seniors, la population la plus menacée par la démutualisation »

L’association souligne que les seniors sont les plus confrontés à des cotisations de complémentaires santé écrasantes. Si le dramatique désengagement de l’assurance maladie continuait au même rythme que depuis 2004, la fièvre tarifaire des complémentaires santé monterait jusqu’à une moyenne de 190 euros par mois en 2020. Comment éviter dans ces conditions que des usagers renoncent à leur couverture complémentaire ou réduisent son étendue ? L’UFC, profondément attachée à un égal accès aux soins de toute la population, s’adresse aux parlementaires appelés à examiner le projet de loi de financement de la Sécurité sociale en 2012.

Pensions et salaires : l’écart se creuse

Alors que de 2003 à 2010 les pensions progressaient seulement de 11,6%, l’ensemble des salaires progressaient eux de 17,1% et le SMIC de 23,2%.

Depuis 2003, l’écart se creuse entre SMIC et pensions. Des milliers de retraités partis avec une pension égale ou légèrement supérieure au SMIC se retrouvent aujourd’hui sous le seuil du salaire minimum.

Plus globalement, depuis 2003, l’étude comparée de l’évolution des pensions et de l’ensemble des salaires met en évidence un écart grandissant. Relativement aux actifs, les retraités voient régulièrement

 leur pouvoir d’achat reculer.

Des chiffres à méditer :

La fortune totale des 500 plus gros patrimoines français a augmenté de 25% en 1 an, passant de 194 à 241 milliards d’euros en 2009, soit à peu près le montant de la masse des pensions versées aux 15 millions de retraités.

Les entreprises du CAC40 ont engrangé plus de 80 milliards de bénéfices en 2010 et le 1er semestre 2011 devrait battre tous les records.

210 milliards d’euros de dividendes ont été versés par les entreprises non financières en 2010.

40 milliards d’euros de dividendes versés aux actionnaires du CAC40 en 2010.

170 milliards d’euros d’exonérations fiscales et sociales  pour les entreprises françaises en 2010.

Il suffirait de toucher enfin aux profits !

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 19 Octobre 2011

 

arton446-41a02MOODY :MAUDISSONS LE CAPITAL ET SON AGENCE

 

L'agence américaine Moody compte décerner des mauvais points à la France si celle-ci ne prend pas les mesures appropriées pour régler la dette.

Les mesures appropriées,elle les as immédiatement trouvé : celles de l'austérité en direction des salariés et des retraités ainsi que le régime minceur pour les services publics.

Cette agence, comme les autres, n'a, à aucun moment, envisagé de faire payer les banquiers, les actionnaires, les détenteurs de stock-options.

Les héritiers de la Dame Bettancourt peuvent dormir sur leurs deux oreilles : la fortune de « la vieille » ne risque pas d'être atteinte par les remédes de Moody.

Dans cette affaire, le plus pitoyable est de voir l'attitude de la plupart des politiciens de droite se prosternant devant cette agence, « agent double » des marchés.

Sarkozy et ses caméristes de la finance, Barouin et Pécresse, ont tout de suite fait allégeance aux considérants de l'agence en indiquant que de nouvelles mesures d'austérité seraient prises dans les jours qui viennent.

J'entendais ce mercredi, le rond de cuir de l'économie Barouin, affirmer qu'il ne fallait surtout pas remettre en cause les mesures prises dont celle concernant la retraite à 60 ans et Fillon de préconiser une nouvelle purge en direction du peuple.

Ainsi, notre indépendance nationale en matière d'économie est placée sous la dépendance d'une agence dont on sait qu'elle appartient au milieu capitaliste américain qui, lui, peut se permettre tous les dépassements qu'il veut et les dettes qu'il nous refile avec son dollar, véritable monnaie de singe, aux peuples du monde.

Obéir à ces ukases venant d'une agence ayant des liens avec le pays dominateur aurait pu être qualifié, en d'autres temps, d'intelligence àvec l'ennemi.Cette attitude montre à quel point notre pays est embourbée dans cette Europe du Capital et dans ce traité signé à Lisbonne par un Présient de la République qui a ainsi livré notre indépendance nationale, notamment en matière d'économie, aux grandes sociétés Multinationales et à tous les ramiers des paradis fiscaux.

Et dire que cet individu, dans une de ses fanfaronnades, voulait moraliser le capital.

On a vu ce que l'on a vu : depuis ce fameux discours de Toulon, le monde des affaires ne s'est jamais autant profité et le fossé s'est creusé entre l'élite des riches, qui ont mis le pays dans le rouge, et le peuple dont ces filous demandent qu'il paye la note.

Cet individu, depuis qu'il est au pouvoir, a mis la France dans un sale état.

Dettes colossales provenant des cadeaux faits aux fortunés, abandons de l'industrie et de la création de richesse, abaissement du niveau de vie des français, chômage massif, services publics défaits, éducation nationale en loque, santé et sécurité sociale en déshérence :voilà le triste bilan de ce ci-devant plus tourné vers les fortunés que vers le mieux- être de la population dans son ensemble.

Et le plus terrible, c'est que cet affabulateur veut faire croire aux gens qu'il est celui qui veut sauver le pays d'une faillite alors qu'il en est l'auteur principal.

Et nous allons le voir, dans ces exercices dont il excelle, celui de prestidigitateur, nous sortir à nouveau des lapins de son chapeau, oui des lapins, des peaux de lapins pour les gogos qui l'entendront, d'ici quelques jours, à la télévision puis ensuite comme batteur d'estrade lors d'un sommet du G20, où il frétillera ses sornettes dans la besace des agences de notations américaines.

Dans tout cela quelques mots pour la gauche : il faudra qu'elle soit claire et qu'elle dise qui doit payer cette note ou plus encore dire qu'on ne remboursera plus les intérêts et agios de ces prêts usuriers tant aux banques d'affaires qu'aux actionnaires qui, alors, ne pourront plus se pourlècher les babines à chaque mauvaise note des agences et des répercussions sur l'élévation des taux d'intérêts et des dividendes qui en résulteront.

Mélenchon, doit alors dépasser son kéynésianisme consistant à relancer une économie minée dans ces soubassements libéraux et adopter un véritable dépassement du capitalisme avec comme première mesure la nationalisation démocratique de toutes les banques et de faire en sorte que la BCE prête à 0% aux pays endettés pour redresser rapidement leur économie mise à mal par le capital.

Quand aux socialistes, Hollande en particulier, il est au pied du mur, il ne pourra plus esquiver les vrais réponses de gauche, qui ne peuvent être celles d'un plan d'austérité touchant le peuple.

A ce sujet, il devra nous dire s'il redonne aux services publics toute leur importance tant en qualité qu'en personnel. Il devra nous dire s'il remet en cause les mesures de retraites prises depuis 1993 par la droite et son parti, il devra aussi rendre la sécurité sociale à ceux qui ont la légitimité pour la gérer, les travailleurs et les retraités.Il pourra reprendre la propostion communiste d'une retraite à 60 ans pour tous et 55 ans pour les professions pénibles

Il devra prendre des mesures pour redresser l'industrie, augmenter les salaires et les retraites, rendre l'impôt plus juste en faisant payer le capital.

Il peut dire comme Marchais, au-délà de.... je prends tout … chiche !

Il ne semble pas, dans ses dires depuis lundi, prendre cette direction mais plutôt le contraire.

Il est évident, qu'un tel comportement ne peut qu'aider la bourgeoisie à garder le pouvoir en 2012.

 

Bernard LAMIRAND

 

 

 

 

 

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Publié le 18 Octobre 2011

DE MON CAMARADE HENRI ARTICLE PUBLIE DANS L'HUMANITE
Henri Malberg : "on a sous-estimé la portée du 17 octobre 1961"
Mots clés : Histoire, Guerre d'Algérie, 17 octobre 1961,

Militant communiste depuis la Libération, Henri Malberg était présent à Paris au moment de la tragédie. Il revient notamment sur le traitement par l’Humanité de l’époque. « Honneur à ce journal », nous déclare-t-il.

Vous étiez militant communiste parisien à l’époque du 17 octobre 1961. Quel souvenir gardez-vous de ces années de guerre ?

Henri Malberg. J’avais 16 ans au moment de la guerre du Viêt-Nam, 24 ans lors du déclenchement de ce qu’on a appelé les événements d’Algérie, et 32 ans à Charonne. Donc ma génération, celle qui est venue très jeune au communisme au sortir de la guerre, a passé seize années de sa vie à mener le combat anticolonialiste. N’étant pas historien, j’évoque cette période à partir de mes propres souvenirs de cette époque et de tout ce que j’en ai lu depuis. Quand je regarde en arrière, j’ai un sentiment d’honneur en tant que militant, et l’impression d’avoir servi les intérêts de la France qui n’avait rien à gagner à cette guerre. On a du mal à imaginer aujourd’hui ce que furent ces années de la guerre d’Algérie. Des années de lutte farouche du peuple algérien et de leurs dirigeants, mais aussi de résistance du système colonial et impérialiste français allant jusqu’à la barbarie. On a du mal à imaginer ces gouvernements qui furent tour à tour centristes, socialistes, gaullistes, et qui ont nié la réalité de l’aspiration du peuple algérien à l’indépendance, et ont cru pouvoir y faire face par la répression. Ce furent des années très dures, dures aussi politiquement pour les communistes et les gens de progrès  nombreux, intellectuels, étudiants, policiers, soldats, qui ont longtemps souffert de l’isolement au milieu d’un peuple qui, dans sa masse, a longtemps pensé qu’il fallait faire des réformes en Algérie mais sans accepter l’indépendance.

 

Comment avez-vous vécu la soirée du 17 octobre 1961 et les jours qui suivirent ?

Henri Malberg. Quand la journée du 17 octobre 1961 commence, j’ignore que le soir 20 000 Algériens, hommes, femmes, enfants endimanchés vont marcher dans Paris pour protester contre le couvre-feu. Cette manifestation était clandestine, si bien que la masse des Algériens eux-mêmes ignoraient le matin où ils iraient le soir. Les dirigeants du FLN n’avaient pas prévenu la direction du Parti communiste, en tout cas je n’en ai eu aucun écho. Donc, de la journée elle-même, je n’ai pas de souvenir précis. Avec le recul, un regret me vient : peut-être qu’un rassemblement commun du peuple français et des Algériens contre le couvre-feu auraient fini différemment. Mais on ne réécrit pas l’histoire. Les événements du soir, je les apprends donc le lendemain matin, en lisant l’édition spéciale de l’Humanité imprimé dans la nuit. La prise de conscience de la gravité des événements est immédiate : le 17 octobre est un massacre des innocents, un événement rare dans la capitale, une sorte de Commune des travailleurs algériens qui, dans leur masse, étaient des ouvriers accourus des banlieues et des quartiers populaires de Paris.

 

On conteste souvent au Parti communiste et à son journal l’Humanité, son engagement aux côtés des Algériens réprimés le 17 octobre et dans les jours qui suivirent. Partagez-vous cette lecture de l’histoire ?

Henri Malberg. Il est de bon ton aujourd’hui, à la télévision ou dans certains journaux, de dire que le Parti communiste n’a pas fait ce qu’il fallait lors de cette journée et dans les jours qui suivirent, qu’il est coupable, que son journal l’Humanité est coupable. C’est profondément injuste et inexact. En relisant les journaux de cette semaine cruciale, l’émotion m’étreint. Chaque fois, je suis frappé du courage, de l’intelligence politique qui s’exprime dans ces colonnes, et je peux dire, dans cette semaine là : honneur à ce journal. Ainsi, dans la seconde édition imprimée la nuit même, l’Humanité, qui n’avait pu rédiger qu’un encadré dans la une de sa première édition, consacre cette fois une page intérieure entière sous le titre : « Par milliers, les algériens ont manifesté hier dans Paris », avec une photo de la mobilisation prise sur les Grands boulevards. « Il y a des morts », écrit le journal sans pouvoir annoncer de chiffre, « certainement plus élevé » que deux comme annoncé par les dépêches d’agence. Les seuls journaux qui condamnent le gouvernement sont l’Humanité et le Libération de l’époque, celui de d'Astier de la Vigerie. Les autres s’interrogent selon leur ligne politique sur les responsabilités. Le 19, l’Humanité publie deux articles importants. L’un porte sur les «  débrayages hier dans plusieurs usines contre la répression qui frappe les Algériens », qui donne écho aux protestations des salariés de Thomson, Saviem, Renault. L’autre est la publication de la déclaration du bureau politique du PCF, écrite au matin de la nuit tragique, et qui dénonce  la « gravité des événements du 17 octobre », la « brutalité sans précédent » de la « répression contre les Algériens » et « la politique colonialiste du pouvoir gaulliste, illustrée une fois de plus par les sanglants événements d’hier ». Le PCF parle d’un « gouvernement en train d’élargir le fossé creusé entre Français et Algériens par sept années de guerre » et qui favorise la "discrimination et la haine" et compromet « les relations futures entre la France et l’Algérie ». Il en appelle à « la solidarité indispensable des travailleurs français et algériens » pour "en finir avec la guerre d’Algérie". Le PCF conclut en insistant « sur la nécessité de développer l’action unie pour imposer une véritable négociation avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne sur la base de l’application du principe de l’autodétermination dans le respect de l’unité du peuple algérien et de l’intégrité du territoire de l’Algérie ». Quelle force politique peut dire qu’elle a tiré dans les vingt-quatre heures un tel enseignement de cette manifestation ? Le 20, l’Humanité rapporte l’interpellation du ministre de l’Intérieur Frey par le député communiste Jacques Duclos : « Qui a donné l’ordre de tirer ? » lui demande-t-il, tandis que le journal mène l’enquête et pose les questions qui dérangent : « Combien y a-t-il eu de morts au cours des nouvelles manifestations d’Algériens » du mercredi 18 ? « Est-il exact que 12 Algériens ont été, la semaine dernière, précipités dans la Seine ? » Toute la semaine qui suit et au-delà, le journal relate sans relâche les débrayages dans les usines, les manifestations de protestation d’Algériens, d’étudiants, de la Jeunesse communiste rassemblant « plusieurs milliers de jeunes » tenant « des meetings, des assemblées », organisant des « délégations à l’Elysée ». Et continue les révélations et les témoignages directs de violences, de brutalités, de gens morts. De cette lecture, il ressort que le 17 octobre, contrairement à ce que j’ai lu, n’a pas provoqué d’indifférence dans la partie la plus avancée du peuple français. Au contraire. Et au sein de la réaction de masse des communistes, les élus communistes se sont montrés particulièrement actifs. Lors d’une séance extraordinaire du Conseil de Paris qui suit le massacre, les élus communistes interrogent brutalement le préfet de police en lui demandant des comptes sur les noyés, les gens tués, les gens matraqués, les Algériens expulsés. C’est un moment dramatique, durant lequel le préfet accuse les Algériens de tirer sur les policiers, et prétend qu’il n’y a à déplorer que deux morts la nuit du 17. A l’Assemblée nationale, Robert Ballanger, au nom des communistes, dénonce les « brutalités sauvages » des forces de répression.

Cette journée s’inscrit dans une période d’affrontements durs, cet automne-là, à vous entendre, comme si la violence avait atteint son paroxysme après sept ans de guerre. Pourtant, il faudra moins de cinq mois, à partir de cette date, pour en finir avec la guerre d’Algérie. Peut-on parler alors du 17 octobre 1961 comme d’un « tournant » ?

Henri Malberg. On ne peut pas appréhender le 17 octobre comme si c’était un acte isolé, une tragédie incompréhensible dans ses origines, et sans prendre en compte son devenir. Nous sommes en 1961, la guerre dure depuis sept ans, la France et les pouvoirs qui se sont succédé ont tout essayé pour briser la résistance du peuple algérien. Ils se sont accrochés farouchement à ce morceau d’Empire, à ce pays qui comptait un million d’européens sur dix millions d’habitants. Ce conflit a connu plusieurs phases. En 1954, au début de la guerre, on traite l’insurrection algérienne par le mépris, comme un groupe de terroristes minoritaires, fanatiques, qui ne représente pas le peuple algérien, et on prend des « mesures d’ordre » qui cache une sauvagerie sans nom, c’est le temps des massacres du Constantinois. Pour le  gouvernement de Pierre Mendès-France, l’Algérie ce n’est pas le Viêt-Nam. Le ministre de l’Intérieur, François Mitterrand, déclare : « L’Algérie, c’est la France ». Mais cette politique de répression échoue, alors que monte en France la volonté de ne pas s’engager dans une nouvelle guerre : les premiers envois du contingent provoque des manifestations, des casernes se révoltent et refusent de partir en Algérie. Cette volonté de paix débouche, aux élections du 2 janvier 1956, sur une victoire du Front républicain mené par le Parti socialiste et un grand succès du Parti communiste qui, avec 25,36 % des voix,  fait élire 150 députés. L’idée majoritaire est alors qu’il faut éviter la guerre en Algérie en privilégiant la recherche d’une solution politique. Une chance historique se présente, qui aurait pu, si elle avait été saisie, épargner les vies de centaines de milliers d’Algériens et de 30 000 jeunes soldats français. Que de souffrances, que de deuils, que de honte auraient ainsi été évités. L’histoire en a décidé autrement : le premier ministre socialiste Guy Mollet chassé d’Alger sous les tomates des partisans de l'Algérie française, engage le contingent, avec un mot d’ordre en apparence de gauche : celui du combat de la République laïque de liberté, d’égalité et de fraternité contre les forces obscures. C’est terrifiant. Ce sont ces mêmes arguments que l’on retrouvera plus tard chez Reagan et sa lutte contre "l’Empire du Mal ". Mais Guy Mollet aussi échoue, avec le coup de force d’Alger du 13 mai 1958 qui ramène De Gaulle au pouvoir. Pendant deux ans, ce dernier fait tout pour gagner la guerre. Il propose la paix des braves en exigeant la capitulation des Algériens qui la refusent, et c’est à l’issue de ces trois temps que s’annonce 1961, année centrale parce que c’est durant cette année que De Gaulle arrive à la conclusion que la France ne pourra pas gagner la guerre et que le principe de l’autodétermination du peuple algérien est adopté. Rappelons-nous le contexte : le 23 avril 1961, le coup de force des généraux d’Alger est brisé par la résistance de De Gaulle et le soutien à la République qu’affirment les communistes, les syndicats, la majorité du peuple et du contingent, qui refuse de suivre les ultras de la guerre. Simultanément naît l’OAS, organisation fasciste, tandis que les négociations se poursuivent avec le gouvernement provisoire de la République algérienne, et qu’un véritable front hostile à la guerre s’est mis en place, comprenant les intellectuels, les syndicats, les communistes, qui s’élargit sans cesse au rythme effréné des manifestations. C’est dans ce contexte de tensions et de violences que survient le 17 octobre, mouvement de révolte des Algériens de métropole qui refusent la chasse au faciès et le statut de citoyen de seconde zone, malgré la violence de la répression. C’est ce mouvement que Papon et le gouvernement choisissent de briser, parce qu’il contribue à la recherche d’une solution pacifique en Algérie, en montrant la force des Algériens de France. Le 17 octobre 1961, c’est donc une répression sauvage, mais ce n’est pas que cela : c’est aussi un moment politique majeur, d’autant plus que dans l’appareil d’Etat une partie des gens qui soutenaient De Gaulle l’ont lâché. Après l’année cruciale 1961, on s’approche de la semaine cruciale, celle qui entoure la manifestation de Charonne, en février 1962.

Le massacre de Charonne s’inscrit-il dans le prolongement de la nuit du 17 octobre ?

Henri Malberg Le 17 octobre 1961 est le prélude à ce que j’appelle la semaine décisive, parce que c’est elle qui donne le signal que, cette fois, on va en finir une bonne fois pour toutes avec cette guerre, et aller vers le droit à l’indépendance du peuple algérien. L’OAS, qui sent le vent tourner, installe la guerre en France. C’est en réaction à ses agissements qui choquent l’opinion que la  manifestation de Charonne a lieu, sous le mot d’ordre : « A bas le fascisme, OAS assassin, paix en Algérie ». Après le crime de Charonne, la cause est entendue parce que converge un mouvement populaire irrésistible en France. Charonne reste une grande date dans l’Histoire de France. Les obsèques de Charonne sont à la fois un acte de douleur et de souffrance mais aussi l’une des plus grandes manifestations politiques de l’histoire d’après guerre. Les grèves et ce million de gens qui viennent crier leur peine au Père Lachaise, c’est immense et, objectivement, c’est ce qui donne les forces à De Gaulle pour conclure la paix, parce que le peuple a dit assez, parce que De Gaulle veut mettre fin à cette guerre, et puisque l’OAS est isolée. Les obsèques ont lieu le 13 février, les accords d’Evian sont signés le 18 mars. Il y a donc bien une année de basculement, et le 17 octobre en est un moment.

 

Des questions subsistent sur la ligne du PCF durant toutes ces années de guerre. On lui a souvent reproché de ne pas avoir donné de mot d’ordre clair en faveur de l’indépendance algérienne, lui préférant celui de paix en Algérie, souvent perçu comme une marque de distance vis-à-vis de l’aspiration nationale algérienne. Selon vous, le PCF a-t-il failli à son engagement anticolonial concernant l’Algérie, ou sa position a-t-elle été caricaturée ?

Henri Malberg Que l’on ait été caricaturé, c’est clair, puisque, dans tous ses textes fondamentaux, le PCF est tout à fait convaincu que l’indépendance est au bout du chemin. Cela vient de très loin : Maurice Thorez parlait déjà, avant la guerre, de l’Algérie comme d’une nation en formation. La position s’infléchit certes après la guerre, où le PCF soutient, en 1946-1947, la création de l’Union française, que même Ho Chi Min, à un moment donné, a considéré comme une voie possible dans le contexte d’après-guerre, avec la poussée des forces progressistes, le programme du CNR et la présence des communistes au gouvernement, qui ont fait espérer une union de peuples permettant à ces pays de trouver un chemin d’émancipation. Mais la Guerre froide, la passion impérialiste de la bourgeoisie française et le profit qu’elle tirait de la colonisation ont fait rapidement de cette issue une utopie appartenant à l’Histoire. Reste que le mot d’ordre de paix en Algérie est une question très complexe, qui nous a fâchés avec des gens. C’était bien plus dur que pour le Viêt-Nam. Parce que l’Algérie est de l’autre côté de la Méditerranée, parce qu’elle comptait un million d’Européens sur dix millions d’habitants. Nous étions tenaillés par l’idée de ne pas demeurer un petit groupe isolé de la majorité du peuple, et de gagner cette majorité à nos vues. Dans cette optique, l’idée arrêter cette guerre, de faire la paix et de ramener le contingent était le mot d’ordre le plus juste. Et pendant longtemps, nous avons été quasiment les seuls à agir en ce sens. Lorsque le mouvement a gagné en force, des intellectuels et des communistes ont alors monté le réseau Jeanson d’aide au FLN. En tant que parti politique, nous avons considéré que ce type d’actions ne menait nulle part et contribuerait à nous isoler. Avec le recul, je regrette ce que j’ai pensé de ces gens. C’était leur conscience, nous étions du même côté de la barricade, même si je persiste à penser que nous aurions commis une erreur historique en les imitant, car l’évolution décisive dont j’ai parlé n’aurait peut-être pas eu lieu. Alors bien sûr, les communistes n’ont pas toujours eu, à la minute près, le bon mot juste, le bon éditorial, la bonne attitude. Mais j’observe qu’il est quand même insupportable que, alors que toutes les grandes formations politiques, droite comme PS, ont été au-dessous de toute dignité dans cette histoire, on ne parle jamais de leur attitude : eux ont tous les droits de se tromper, les communistes aucun. Mitterrand a quand même laissé guillotiner plusieurs dizaines d’Algériens quand il était Garde des Sceaux de Guy Mollet ! Et on voudrait nous dépeindre comme inhumains, dans le sens d’une intelligence supérieure qui à chaque moment doit deviner la suite de l’histoire ? Non, cela ne se passe pas ainsi.

Les critiques se cristallisent sur un moment particulier : celui du vote des pouvoirs spéciaux à Guy Mollet, le 12 mars 1956, qui sert d’exemple pour affirmer que, finalement, le Parti communiste ne s’est pas distingué des autres partis ou, pour le moins, n’a pas été plus vertueux. Qu’en pensez-vous ?

Henri Malberg L’épisode des pouvoirs spéciaux n’a duré que trois mois. Des camarades pensent aujourd’hui que c’était une erreur, car selon eux, la suite était inscrite, et donc, en réfléchissant bien, nous n’aurions pas dû voter les pouvoirs spéciaux à Guy Mollet. Je continue à penser quant à moi qu’il fallait le faire, pour des raisons simples : le peuple avait voté massivement pour une politique de paix en Algérie, Guy Mollet se présentait non pas comme un ultra mais comme un homme qui voulait les pleins pouvoirs pour trouver des solutions politiques. Je préfère endurer le reproche que nous avons eu tort au regard de la suite des événements, plutôt que celui de n’avoir pas saisi la chance de mettre fin à cette guerre, quand bien même il n’y en avait qu’une sur mille. Le vote des communistes n’avait rien à voir avec une carte blanche accordée à Guy Mollet : au contraire, notre vote était conditionné à l’application d’une politique bien définie. Et on peut relire cette explication de vote un demi siècle après avec honneur. Ceci étant dit, nous ne sommes pas à chaque instant comptable de l’avenir du monde, l’histoire nous a montré d’ailleurs que c’est lorsqu’on croit cela que l’on commet les erreurs les plus lourdes.

Comment expliquez-vous le relatif silence qui entoure les événements d’octobre 1961 au regard des intenses commémorations de Charonne ?

Henri Malberg Je pense que, pendant longtemps, on a sous-estimé la portée du 17 octobre 1961. Pendant des années on s’est tu là-dessus. Tenant compte que Charonne s’est produit à la toute fin de la guerre d’Algérie, il est logiquement devenu le moment clé, historiquement. Mais cela commence à changer. Avec le retour de l’intérêt pour l’histoire dans la vie politique française, les langues se délient autour de la signification du 17 octobre 1961. Cinquante ans après, au lieu de se concentrer uniquement sur le dénouement, apparaissent aujourd’hui plus clairement les points forts de cette histoire. Ceci dit, il ne faut pas en rajouter, on ne découvre quand même pas aujourd’hui ce que fut cet événement. Il n’y a qu’à lire l’Humanité Dimanche d’il y a vingt ans pour s’en convaincre, où j’ai retrouvé une page tout à fait remarquable. Mais le lien entre le 17 octobre et Charonne s’établit davantage aujourd’hui à mes yeux comme l’une des « arêtes » de cette histoire.

Que s’est-il passé exactement la nuit du 17 octobre 1961 ? De Gaulle y a-t-il joué un rôle ? Ou s’agit d’une répression déclenchée par les ultras pour contrecarrer le chemin vers l’indépendance ? Et dans ce cas, ce massacre n’a-t-il pas desservi d’abord la cause des assassins en créant un basculement dans l’opinion en faveur de la fin de la guerre ?

Henri Malberg Sur le dernier point, je pense que oui, car à cette époque, je le répète, les assassins tuaient tous les soirs. Le 17 octobre manifeste le sentiment massif de la population et des travailleurs algériens, et il a des conséquences profondes sur l’opinion française malgré les manipulations médiatiques et les mensonges du gouvernement. Plusieurs écrivains et historiens ont tenté de dresser un bilan des morts. Ils continuent de diverger, l’écart allant de 50 à 200 tués. Mais la certitude est qu’il s’est agi d’un vrai carnage. Quant aux responsabilités, Papon a assumé la répression, le ministre de De Gaulle, Roger Frey, a couvert Papon, lequel Papon avait clairement donné carte blanche à ses policiers dans la semaine précédant le massacre en promettant de les couvrir. Il a fait passer cette consigne dans les commissariats en s’appuyant sur le ressentiment créé par l’exécution de policiers par le FLN. Quant à De gaulle, ma conviction  personnelle est que je ne l’imagine pas disant : « Tuez deux cents arabes ». Mais je pense qu'il ne voulait pas être sous la pression de la rue au moment où les discussions se poursuivaient avec les Algériens. Je pense, mais je n’en ai aucune preuve, que sa volonté était de faire régner l’ordre pour avoir les mains libres dans ses négociations avec les Algériens. Comme déjà durant la Résistance, il n’a jamais aimé l’intervention populaire, se réservant sa liberté de choix politique. Et puis il n’appréciait pas dans ce moment l’action des communistes, même s’il en tenait compte. En tout cas, l’instruction est venue d’en haut, on ne déplace pas des milliers de policiers sans ordre du pouvoir.

 

A lire :

Entretien réalisé par Sébastien Crépel

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 17 Octobre 2011

Rédigé par aragon 43

Publié dans #politique

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Publié le 16 Octobre 2011

 

divers_005.gifHOLLANDE N'EST PAS LE REPRESENTANT DE TOUTE LA GAUCHE

 

Les primaires socialistes viennnent de se terminer par la victoire de Hollande.

C'était à prévoir avec le ralliement de Montebourg.

Je ne reviens pas sur les différences entre Hollande et Aubry – l'épaisseur d'une feuille à cigarettes- et les compétiteurs socialistes n'ont pas raté leur réputation : celles de la course au titre pour endosser le costume de Président monarque de la cinquième république.

Plus de 2 millions de personnes se sont quand même rendus aux urnes.

Bien sûr, tous ne sont pas socialistes, il y a des citoyens exaspérés par le nain de l'Elysée, qui ont participé à ces scrutins pour se débarasser de l'individu.

On peut les comprendre mais c'est une courte vue.

La politique ce n'est pas cela.

C'est un projet, c'est des engagements, c'est toujours s'en référer au peuple pour prendre les bonnes décisions.

Au lieu de cela nous risquons d'avoir un nouvel homme providentiel dessiné à travers ces primaires.

Un reportage sur une chaine radio de Vendredi, faisait parler un politicien américain qui expliquait les primaires aux Etats-Unis, primaires beaucoup plus violentes, et il disait que la politique c'est une lutte pour le pouvoir que se livre des hommes et je juxtaposais ce discours à un autre qui disait que s'en était fini des élections avec des partis politiques, et que la nouvelle donne, ce sont des équipages qui supportent un candidat.

Les primaires auront donc accouchées de ce que le patronat et la bourgeoisie française souhaitaient: le meilleur candidat social libéral en face de celui de la droite sarkozienne. Une façon de ne pas avoir tous ses œufs dans le même panier en vue de continuer à prospérer sur le dos des travailleurs quelque soit l'élu.

Dans ce mic-mac, certains s'étaient réjouis du score de Montebourg qui tenait un discours plus à gauche que les compétiteurs principaux.

Il a fait durer le plaisir et monnayé ses voix.

La grande gueule s'est en effet éteinte juste avant le scrutin de second tour.

Pourtant il avait dit tout le mal qu'il pensait des candidatures de Hollande et de Aubry, comme l'un et l'autre l'envers et la face d'une même pièce, avait-il dit.

L'ami Montebourg est cependant un socialiste bon teint ( capable de dire le contraire de ce qu'il a dit la veille). Un vieux camarade me disait : «  un socialiste c'est comme un radis, la pelure est rouge mais l'intérieur est blanc ».

Pour ceux qui espèrent transformer Hollande et en faire un candidat de gauche respectable, il y aura du boulot, n'est-il pas celui qui prône la retraite par points, le recul de l'âge de la retraite après 62 ans et son ami et conseiller Terrasse l'assure, je cite uns dépêche ; «  Interrogé par un participant sur le projet de revenir à la retraite à 60 ans, Terrasse fait d'abord rire l’auditoire en lâchant: «Il y a ce que les gens ont compris, ce que dit le PS, et ce qu’on fera. C’est trois choses différentes.» Et sur la question de l'âge légal porté à 62 ans par la réforme de novembre 2010, il affirme ainsi: «Compte tenu de la situation de la Cnav [Caisse nationale d'assurance vieillesse], et de ses déficits, je ne pense pas honnêtement qu’on reviendra sur la borne d’âge», avant d'évoquer un passage à 65 ans.

Tout un programme...

 

Nous avons donc notre Zapatéro national ou mieux encore notre Papandréou français pour nous expliquer qu'il faudra se faire la ceinture pour rembourser les dettes des gros.

Et puis , après ce tour de chauffe, regardez-les, ils sont déjà à se frayer le passage pour être près du vainqueur pour obtenir la bonne place s'il est élu Président.

Montebourg, Valls, Baylet et Ségolène sont déjà sûr d'avoir un maroquin si le vainqueur est Hollande, de même que Hue qui a trainé ses guêtres dans tous les meetings de Hollande, et pour sûr, « Bob », qui avait été privé, du fait de ses fonctions de liquidateur de PCF, d'une place de ministre auprès de Jospin, goûtera enfin les délices d'être ministre et d'avoir chauffeur et bagnole et gardes républicains pour ses déplacements.

Nous pourrions suggéré à Hollande, s'il est élu, de lui donner la responsabilité d'un secrétariat d'état aux âmes communistes errantes.

Bon, j'arrête là pour aujourd'hui.

Nous avons un candidat Front de Gauche qui nous a dit qu'il ne mangerait pas de ce pain là, c'est ex-soc, on peut souhaiter qu'il ne tombera pas dans la course à la place après le second tour.

Une dernière chose , Sarkozy il faudra le battre, et ce n'est pas avec ce qui nous a été gratifié pour les primaires que l'Unité de la Gauche pourra se faire sur un vrai programme changeant cette société pourrie.

Bon, ne désespérons pas, d'ici là, beaucoup d'eau coulera sous les ponts et un Front de Gauche à plus de 2O % serait une bonne manière de démentir les hypothèses et les rêves de la bourgeoisie d'avoir 2 candidats qui s'affrontent pour être le meilleur soutien à ses mesures d'austérité.

Bernard LAMIRAND

 

 

 

 

 

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Rédigé par aragon 43

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Publié le 16 Octobre 2011

 

 

Standard-plus-fort-SVP.jpgLES RETRAITES ET LES PRESIDENTIELLES

 

Un sujet qui n'a pas remuer les primaires socialistes.

Le chantier de démolition qu'a mis en place la droite depuis les décrets de 1993, sous Balladur, doit être remis en cause intégralement dans les projets des candidats de gauche.

Il s'agira de revenir aux principes qui ont guidé les créateurs de la Sécurité Sociale, en particulier Ambroise Croizat, ministre communiste du travail et de la sécurité Sociale de 1945 à 1947.

La répartition et la solidarité doivent retrouver leur pleine légitimité.

A y regarder de près, les candidats socialistes sont demeurés flous à ce sujet et je ne parle pas seulement de l'âge de départ à la retraite.

Les remises en cause depuis 1993 sont considérables.

- le calcul de la retraite sur les 25 meilleures années au lieu de 10.

- La révalorisation des retraites sur les prix au lieu de son lien avec les salaires et la croissance.

- le financement par la cotisation salariale.

Ce financement subit surtout le contrecoup de la crise, de ses conséquences le chômage, de la précarité, du fait de rentrées de cotisations moindres.

L'abaissement des salaires, la non reconnaissance de la qualification et de l'expérience en rajoute à cette situation professionnelle qui contribuent à des recettes inférieures aux réalités des richesses créées et de leur répartition.

A cela se rajoute cette supercherie d'exonérations de cotisation sociales patronales jusqu'à 1,6 Smic qui devaient servir à maintenir et améliorer l'emploi et n'ont que servi a amélioré les dividendes.

Voilà des questions qu'il faudra soulever lors des Présidentielles et des Législatives 2012.

Le financement des retraites doit trouver son assise sur une part plus grande prise sur la valeur ajoutée et les entreprises doivent cotiser davantage ainsi ques tous les revenus financiers.

Toutes les formes d'exonérations doivent être proscrites.

J'ai entendu Hollande dire qu'il faut exonérer pour les entreprises méritantes, c'est pire qu'une erreur de jugement c'est une faute politique.

Le système de Sécurité sociale mis en place à la Libération par Croizat a fait ses preuves, il faut lui redonner toute sa puissance et dans le domaine des retraites, celles-ci doivent être remises à 60 ans pour tous et 55 ans pour les professions pénibles.

Le niveau des retraites devrait être calculé en fonction des 10 meilleures années et avec des prestations minimales basées sur le niveau du SMIC des actifs.

Cela doit être affirmé avec force par le Front de Gauche, d'autant plus que les socialistes et la CFDT ainsi que des économistes libéraux réfléchissent en ce moment à la retraite par point, une autre farce, puisque les salariés auraient leurs retraites calculées sur des points acquis en fonction d'une certaine valeur que l'on peut faire bouger en fonction de décisions économiques ou politiques.

L'exemple des retraites complémentaires montrent que ce système permet de faire correspondre la pension en fonction des rentrées fina ncières et ces dernières années les retraités ont vu leur niveau de retraite complémentaires dégringoler.

La retraite par point permet aussi à individualiser la retraite, à la sortir de la solidarité, et les spécialistes de cette façon de faire, disent carrément qu'avec ce système, il n'y aura plus besoin d 'un âge légal de la retraite, les individus la prendont le plus tard possible pour accumuler les points nécessaires pour qu'elle soit acceptable ou pour avoir le nombre d' années et de points essentiels pour y avoir droit ( à ce rythme là, des jeunes qui commencent à travailler tardivement ou ayant de longues périodes de précarités seront les plus sanctionnés). Une sorte de carotte que l'on mettra sous le nez du futur retraité en lui disant que s'il veut une retraite correcte il faudra qu'il continue à travailler au délà des 65 ans, âge légal actuel des retraites complémentaires.

La retraite par point est donc un véritable piège à C …

 

Bernard LAMIRAND

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Rédigé par aragon 43

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