Publié le 5 Juin 2012
UN VOTE FRONT DE GAUCHE S’IMPOSE
La bataille va être rude, depuis la nomination de François Hollande comme Président de la République par une majorité de français, toute la réaction internationale est sur le pied de guerre pour ramener Hollande dans les clous de l’Europe austéritaire et le faire renier son discours de Villepinte que la finance était l’ennemie.
PLUS JAMAIS CA
Successivement la Commission Européenne, un rapport de l’inspection des finances commandé par Fillon, la montée au créneau des pontifes financiers européens de la banque centrale, les manœuvres du FMI, celle de l’OMC avec Lamy le social-libéral et en dernier ressort l’ami de Strauss Kahn le dénommé Moscovici, montrent que la finance internationale va mettre au pied du mur Hollande et particulièrement lors des sommets de juin de l’Europe et du G20.
Le flou artistique que tient ce gouvernement de transition, jusqu’aux législatives, montre bien que si rien n’est joué tout est possible y compris de voir rentrer dans le rang des austéritaires et du traité Merkozy, le gouvernement socialiste. Mais cette hypothèse, qu’on pressent, peut-être battue en brèche si ceux qui ont voté Hollande au second tour lui indique que la voie à suivre n’est certainement pas celle que vient de préconiser Barroso et l’inspection générale des finances.
Le vote des législatives devient donc un acte important : une sorte d’indicateur.
Si Hollande - qui demande à avoir une majorité socialiste uniquement- ne l’obtient pas, et qu’il doit compter sur un fort groupe Front de gauche, il devra alors tenir compte des positions du Front de gauche qui préconise une politique de progrès social dont le pivot central serait les salaires directs et le salaire socialisé pour les retraités, les chômeurs, les handicapés, les familles.
La croissance, le travail, la santé, c’est bien une question qui relève du partage des richesses créées et de l’affectation de la plus grande part de celle-ci à rétribuer le travail et non le capital.
L’intervention de Moscovici, considérant qu’il fallait que la Grèce supporte ce que le capital vient de lui faire subir comme cure d’austérité indique clairement que les socialistes, s’ils ont la majorité à eux tout seul, ne changeront la politique économique et sociale sarkozienne qu’à la marge et sous des affriolements dérisoires comme ceux concernant le train de vie du gouvernement.
Hier soir, nous en discutions lors d’un débat dans ma ville avec le candidat Front de Gauche Loïc Pen et je disais qu’il est vraiment important que le Front de gauche soit assuré non seulement d’un groupe à l’Assemblée Nationale mais que ce groupe soit suffisamment nombreux pour que les socialistes ne puissent disposés de la majorité à eux seuls comme se fut le cas en d’autres occasions.
L’importance du votre Front de gauche est donc cruciale et il faut s’adresser à ces 11 % qui ont voté Front de gauche au premier tour des présidentielles et leur dire qu’il est important qu’ils confirment et rééditent ce vote lors des législatives.
Aucun d’entre eux ne doit manquer le rendez-vous des législatives s’ils veulent être entendus.
Les législatives ne sont pas des élections secondaires consistant à confirmer une confiance au nouveau président de la République en lui donnant les pleins pouvoirs car on retomberait dans les travers d’une assemblée godillot comme a été celle de la droite pendant les deux derniers mandats.
Le vote Front de gauche est donc d’une importance capitale pour que le peuple et surtout le monde du travail soit entendu.
Cela nécessite donc que ceux qui se sont déplacés pour assurer le départ de Sarkozy continuent dans leurs démarches en se déplaçant à nouveau pour les législatives et en votant Front de gauche : c’est la meilleure assurance de ne pas se retrouver demain avec un parti socialiste qui vire à droite toute devant les pressions du capital international.
Votez Front de Gauche le 10 et 17 juin, c’est voter pour sortir la France de l’austérité et de l’insécurité sociale.
Bernard LAMIRAND