TUNISIE-EGYPTE-LYBIE ET DEMAIN D'AUTRES....

Publié le 25 Février 2011

61312097LES PEUPLES SE REVOLTENT DU NEO-COLONIALISME

Que se passe t'il dans le pourtour méditerranéen pour que des situations jusque là bloquées s'ouvrent et que des peuples qui avaient été tenus sous l'éteignoir, après qu'ils eurent libérés leurs pays du colonialisme, se rebellent et font la révolution ?

Il faut repartir loin.

Ces peuples, qui naguère ont été au cœur du développement de l'homme, de la civilisation, ont été ensuite dominé par des grandes puissances invasives. Sans remonter à très loin, chacun se rappellera tout simplement de l'arrivée du colonialisme et leurs conquêtes faites du Maghreb, de la Lybie, de l'Egypte, de toute la partie du Moyen Orient notamment après la chute de l'empire ottoman, allant du Liban, la Syrie, l'Irak, l'Iran etc.

Ces peuples, matrice de nos civilisations, naguère développés, ont été dominés par les grandes puissances de l'époque et en particulier la France et la Grande Bretagne dans cette périphérie méditerranéenne.

Cette domination s'est poursuivie par la tyrannie capitaliste après la deuxième guerre mondiale où ces peuples ont commencé à se rebeller et chacun a en mémoire le carnage de Sétif en Algérie en 1945 avec des dizaines de milliers de morts algériens froidement abattus par les troupes françaises.

Cette colonisation de ce vaste périmètre méditerranéen avait pour but d'assurer la maitrise et le vol des matières premières de ces pays ainsi que le pétrole et le gaz.

Ces peuples ont tout de même réussi à se libérer des entraves du colonialisme et dés les années 1950, en pleine guerre froide, avec l'aide de l'Union Soviétique et celles des forces de progrès notamment en France.

L'Egypte avec Nasser fut une des premières nations à se libérer des anglais et d'autres peuples suivirent. La France qui avait établi des protectorats et annexé l'Algérie devenue département français, dut, elle aussi, céder.

C'est en Algérie que la lutte pour la libération pris la plus grande ampleur avec une armée de libération  nationale. La France dut se résoudre à l'indépendance en 1962.S'achevait pour ainsi dire la forme d'un colonialisme née dans les entrailles du capitalisme naissant.

Mais le capitalisme n'avait pas dit son dernier mot. Ces peuples furent l'objet d'une pression inouïe de la part des puissances occidentales et en particulier des Etats-Unis pour que les états nouvellement constitués demeurent sous la botte du capital. Les intérêts étant immenses pour les grandes sociétés qui avaient gardées leur implantation notamment dans les pétroles, le gaz, les minerais.

Dès ce moment là, alors que ces peuples voulaient leur état libre, indépendant et démocratique, l'emportèrent des véreux avec des coups d'états dont on peut dire que tout a été fait pour les installer et continuer comme avant la domination des grandes multinationales du pétrole en particulier.

Ces peuples avaient quitté une domination coloniale pour en trouver une autre: celle de roitelets corrompus et installés par le système.

Ainsi , en France et en grande Bretagne, les intérêts des gros actionnaires n'ont pas souffert de la décolonisation, dès le lendemain, ils tissaient des liens avec les roitelets qu'ils avaient tout compte fait contribuer à installer aux manettes. C'est le cas du Maroc avec Hassan 2, de Bourguiba pour la Tunisie, de Sadate pour l'Egypte. Plus difficilement pour l'Algérie qui a choisi la toute puissance d'un parti unique mais celui-ci a commis l'irréparable en mettant son peuple sous l'éteignoir. Par ailleurs, au moyen Orient, avec l'installation d'Israël, la puissance américaine allait prendre place dans cette vaste zone allant de l'Iran jusqu'à la péninsule arabique et saisir la manne pétrolière avec une succession de guerres qu'ils ont organisés pour assurer leur domination.

Comme on peut le voir, une autre stratégie de domination s'est installée et a fait son beurre pendant plusieurs décennies en faisant et défaisant des gouvernements à leur solde pour solidifier leurs intérêts. Des gouvernements d'hommes lige du capital, tous corrompus plus ou moins, dépensant des sommes fabuleuses, détenant des avoirs financiers extraordinaires comme ceux qui viennent d'être découverts dans une résidence de Ben Ali.

Leur dernière forfaiture a été de mettre en place un islamisme qui aujourd'hui leur saute dans les pattes mais leur a servi de prétexte pour dominer encore la région.

Ces peuples qui avaient espéré dans leur indépendance étaient pour ainsi dire les dindons de la farce. Mais sous le couvercle, déjà, depuis un certain temps, grondaient leurs révoltes.

Ce qui se passe actuellement c'est bien une révolution, une révolution populaire et avec un fort désir de démocratie, de droits syndicaux, et y compris de laïcité.

Le couvercle a sauté. C'est la jeunesse qui l'a fait sauté.

Elle ne veut plus ni des ces roitelets qui les ont extorqués pendant plusieurs décennies mais elle ne veut plus non plus de ce monde capitaliste qui tire les ficelles et qui d'ailleurs s'organise pour être au cœur du nouvel édifice qui pourrait se créer en s'adaptant à la nouvelle réalité.

C'est que vient de faire la France en se rendant en Tunisie, la présence de Lagarde, la ministre de l'économie, montre que les enjeux sont bien ceux du système financier libéral.

Par ailleurs, observons aussi l'évolution de la politique française pour ces pays, le dernier en date, la Libye, où en 2007 Sarkozy avait dressé le tapis rouge à l'Elysée devant le despote libyen, ce gouvernement français qui avait tant lanterné devant les événements en Tunisie et en Egypte, s'est subitement senti une âme révolutionnaire pour se redonner une crédibilité qui n'est que factice.

La grande question qui se pose donc pour ces peuples qui viennent de se libérer du joug de despotes, c'est d'en finir avec la domination des puissances capitalistes et cela nécessitent qu'ils ne se laissent pas mener par le bout du nez par toutes sortes d'hommes providentiels envoyés par les sociétés pétrolières et gazières ou encore par CIA  et qui pointent déjà leur nez .

 

Bernard LAMIRAND

Rédigé par aragon 43

Publié dans #politique

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G
<br /> <br /> J'ai trouvé cet excellent article sur la Lybie :<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La Libye et l’impérialisme Sara<br /> Flounders<br /> <br /> <br /> De toutes les luttes qui se déroulent actuellement en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la plus malaisée à décortiquer est celle qui se passe en<br /> Libye.<br /> <br /> <br /> Quel est le caractère de l’opposition au régime de Kadhafi et qui, rapporte-t-on, contrôle actuellement la ville de Benghazi, dans l’est du pays ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Est-ce précisément une coïncidence si la rébellion a démarré à Benghazi, située au nord des champs pétroliers les plus riches de la Libye et proche en même temps de<br /> ses oléoducs, gazoducs, raffineries et port GNL ? Existe-t-il un plan de partition du pays ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Quel est le risque d’intervention militaire impérialiste, ce qui pose un très grave danger pour la population de toute la région ?<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> La Libye n’est pas comparable à l’Égypte. Son dirigeant, Mouammar Kadhafi, n’a pas été une marionnette de l’impérialisme comme<br /> Hosni Moubarak. Durant de nombreuses années, Kadhafi a été l’allié de pays et de mouvements combattant l’impérialisme. En prenant le pouvoir en 1969, à la faveur d’un coup d’État militaire, il a<br /> nationalisé le pétrole libyen et a utilisé une grosse partie de cet argent pour développer l’économie libyenne. Les conditions de vie se sont considérablement améliorées, pour le peuple.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pour cette raison, les impérialistes étaient bel et bien décidés à écraser la Libye. En fait, en 1986, les États-Unis ont lancé des frappes aériennes sur Tripoli et<br /> Benghazi, lesquelles avaient tué 60 personnes, dont la petite fille de Kadhafi – chose que l’on mentionne rarement dans les médias traditionnels. Des sanctions dévastatrices ont été imposées à la<br /> fois par les États-Unis et par les Nations unies, afin de couler l’économie libyenne.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Après l’invasion de l’Irak par les Américains, en 2003, et la destruction d’une grande partie de Bagdad via une campagne de bombardement orgueilleusement baptisée<br /> « shock & awe » (choc et terreur) par le Pentagone, Kadhafi a tenté d’écarter d’autres menaces d’agression contre la Libye en faisant d’importantes concessions politiques et<br /> économiques aux impérialistes. Il a ouvert l’économie aux banques et sociétés étrangères, il a abondé dans le sens des demandes d’« ajustements structurels » émanant du FMI, privatisant<br /> ainsi de nombreuses entreprises de l’État et réduisant fortement les subsides de l’État à l’alimentation et au carburant.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le peuple libyen souffre de ces mêmes prix élevés et du chômage à la base des rébellions qui éclatent ailleurs et qui découlent de la crise économique capitaliste<br /> mondiale.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Il ne fait pas de doute que la lutte pour la liberté politique et la justice économique qui balaie actuellement le monde arabe a également trouvé son écho en Libye.<br /> On, ne peut douter que le mécontentement suscité par le régime de Kadhafi motive une section signification de la population.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Toutefois, il est important que les progressistes sachent qu’un grand nombre des personnages dont l’Occident fait la promotion en tant que dirigeants de<br /> l’opposition sont à long terme des agents de l’impérialisme. Le 22 février, la BBC a montré des séquences où l’on voit à Benghazi des foules qui arrachent le drapeau vert de la république pour le<br /> remplacer par celui du monarque renversé (en 1969, NdT), le roi Idris – qui avait été une marionnette de l’impérialisme américain et britannique.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Les médias occidentaux appuient une bonne partie de leurs reportages sur des faits supposés, fournis par le groupe d’exilés du Front national pour la sauvegarde de<br /> la Libye, formé et financé par la CIA américaine. Cherchez sur Google en introduisant le nom du front plus CIA et vous découvrirez des centaines de références.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Dans un édito du 23 février, The Wall Street Journal écrivait ceci : « Les États-Unis et l’Europe devraient aider les Libyens à renverser le<br /> régime de Kadhafi. » On n’y dit mot des chambres de commission ou des corridors de Washington sur une intervention destinée à aider le peuple du Koweït, de l’Arabie saoudite ou du Bahreïn à<br /> renverser leurs dirigeants dictatoriaux. Même avec tout le semblant d’intérêt accordé aux luttes de masse secouant la région actuellement, la chose serait impensable. Quant à l’Égypte et à la<br /> Tunisie, les impérialistes tirent sur toutes les ficelles possibles pour retirer les masses des rues.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Il n’a pas été question d’intervention américaine pour aider le peuple palestinien de Gaza quand des milliers de personnes ont perdu la vie suite au blocus, aux<br /> bombardements et à l’invasion par Israël. Ce fut exactement le contraire : les États-Unis sont intervenus afin d’empêcher la condamnation de l’État sioniste occupant.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Il n’est pas difficile de voir où résident les intérêts de l’impérialisme, en Libye. Le 22 février, Bloomberg.com disait, à ce<br /> propos, que, tout en étant le troisième pays producteur de pétrole de l’Afrique, la Libye est en même temps le pays qui possè<br /> <br /> <br /> <br />
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