TUNIS LES JEUNES EN ONT MARRE....
Publié le 13 Janvier 2011
Dans quel monde vivons-nous ?
Simplement dans un monde capitaliste.
Un système qui engendre de la misère: qui tue, vole, pille, exploite et surexploite la planète entière.
Je suis d'accord avec l'article publié ce jour par Cohen-Seat dans l'humanité: c'est une tout autre vue (positive celle-là) de celle auquelle il nous demandait de nous faire "hara-kiri", en tant que PCF, pour le remplacer par un mollusque invertébré, il y a quelques années.
Regardez-le vivre ce capitalisme : il ment, il dénature les faits, il achète les consciences, il tient par la barbichette des légions de dirigeants, hommes et femmes croupions, exécutant les instructions avec un paquet de dollars pour prix de leur soumission.
Regardez-les en France, ces profiteurs, virevoltants de poste en poste : ministériels, dans la haute administration, la diplomatie, les banques, les organismes internationaux, assurés de confortables revenus et de breloques.
Ils sont sur tous les observatoires où il faut faire avancer les intérêts du système ou encore pour détruire toute contestation de l'ordre établi.
A Tunis, ils ont le dénommé Ben-Ali, celui-ci dirige d'une main de fer ce pays depuis 23 ans: il protège les intérêts des puissants, des capitalistes français en particulier. C'est un verrou méditerranéen important pour la domination du capital dans ce pourtour afro-européen au même titre que le Maroc, l'Algérie, l'Egypte.
Le Maghreb est une zone géopolitique crucial pour la continuité du capitalisme.
Le verrou pourrait sauter en Tunisie; alors Ben-Ali tue au nom du capital et enferme le secrétaire du parti communiste ouvrier.
Sarkozy ne dit rien, lui, si prompt à s'enflammer pour le respect de la démocratie en Cote d'Ivoire.
Il a préfèré se rendre en Guadeloupe pour se faire applaudir par ses affidés alors que le peuple guadeloupéen souffre de la même misère que celle de Tunisie ou d'Algérie.
De quoi ont-ils peur tous ces brigands qui dirigent ces pays ? C'est l'arrivée majoritaire d'une jeunesse dans ces peuples qui ont subi tant d'outrages de la part des puissances colonialisatrices, tant d'affronts de leur VRP qui ont succédé aux maitres esclaves. La Tunisie est l'avant-garde avancée de ce qui est entrain de se bouleverser sur l'échiquier méditerranéen, une donne nouvelle qui apparait et qui peut transformer de manière progressiste cette région.
La jeunesse, c'est elle qui permettra de quitter les schémas anciens où la duplicité règne comme le dénonce si bien Stéphane Hessel dans son livret "Indignez-vous !".
Voilà un homme très âgé - mais très jeune d'esprit- qui voit ce monde ancien utiliser toutes les ficelles pour dominer, dominer encore. Un vieux monde devenu dingue, trainant un cartel fourbe et scélérat, un vieux monde inguérissable parce que dépassé par un nouveau monde apparaissant dans les langes souillés par les vieilles pratiques et dont le bébé a besoin de vite se débarrasser.
Qui manifeste en ce moment: des jeunes britanniques, des jeunes portugais, des jeunes haïtiens qui font honneur à la lutte de classe et la font comme monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir.
Regardons aussi, une autre région se réveiller : celle des anciens pays de l'est. Sortis du stalinisme, ces peuples est-européens viennent de goûter aux fruits venimeux du capitalisme: la misère est devenue leur compagnon de route et cela commence à bouger. Dans ces pays là comme en Europe de l'Ouest, il ne reste plus au capitalisme que de remettre en route "la bête immonde" avec les extrêmes droite charriant leurs haines pour fragmenter ceux qui manifestent leur colère.
En France, regardons avec quelle attention, la médiocratie de la médiacratie pousse les feux de la fifille à Le Pen pour la rendre présentable et assimilable à une future majorité de droite. C'est indigne…
Oui, un monde nouveau est entrain de naitre sous nos yeux, nous le distinguons encore mal, nous en restons à la vieille querelle opposant les anciens et les nouveaux. Mais le nouveau est déjà là , il affirme sa place : c'est la jeunesse du monde y compris celle de la France.
C'est à eux que le PCF doit d'abord penser dans son réveil. La jeunesse a aussi besoin de personnes restées jeunes dans leur tête, comme Stéphane Hessel, ou encore des militants (es) ayant vécu des expériences, des luttes, des combats parfois que l'on disait perdus d'avance: l'idée communiste par exemple. Une belle idée d'aujourd'hui qui ne peut être mis en musique que par ceux qui sentent les choses pour créer cette nouvelle harmonie face au tohu-bohu de la crise et des canons de fusil pointés sur les manifestants tunisiens et d'ailleurs.
Oui, le communisme à son mot à dire, qu'il le dise avec la jeunesse et la jeunesse c'est dans les têtes qu'elles produira du neuf: du communisme.
Puissions-nous, communistes français, en prendre toute la mesure et ne pas mener des combats d'arrières gardes ou de simples combats de subsistance.
Bernard LAMIRAND