RETRAITES... BAS LES PATTES SARKOZY
Publié le 15 Janvier 2010
RETRAITES…
LE FINANCEMENT…
Question clé...
L'Hôte de l'Elysée reçoit ce matin les organisations syndicales à l'occasion d'une cérémonie des vœux devenue une sorte de moyen pour annoncer les mauvais coups sociaux de l'année.
Je m'interroge sur la présence de syndicalistes à ce simulacre.
Depuis quelques jours , en effet, le tir de barrage a commencé pour préparer les français à de nouveaux sacrifices sur leurs retraites ou futures retraites.
Le conseil d'orientation des retraites qui reporte son rapport après les élections régionales tout en indiquant qu'il faudra se résoudre à des décisions impopulaires, un sondage trituré pour amener l'idée que les français sont prêt à travailler plus longtemps, un ministre du travail (du chômage) qui indique qu'il faudra rallonger la durée de cotisations et le premier ministre Fillon qui dit la même chose dans ses vœux à la presse hier.
Vous avouerez que la préparation est en cours.
Seul, la CGT, par la voix de son secrétaire général, s'oppose carrément à de telles décisions et annonce que cela sera un casus-belli. D'autres organisations syndicales et politiques sont très discrètes à ce sujet comme le Parti socialiste et la CFDT qui, elle, attend son congrès avant de donner sa position, mais on sait que Chérèque est partisan d'une remise à plat du système et il est prêt à tronquer plusieurs années de cotisations pour la fumisterie d'une généralisation de la retraite par points dont j'ai dénoncé le caractère sournois et pickpocket.
La réelle question posée pour les retraites est bien celle de son financement.
Le mode de financement par capitalisation dont on nous rabat les oreilles depuis des années montre son aboutissement avec la crise et les chiffres 2008 l'attestent et ceux de 2009 seront pires encore et il est bien démontré comme la CGT l'a toujours dit que c'est un système casino où l'on joue et perd sa retraite à la bourse.
La question N°1 est donc bien celle de son financement par les cotisations avec un système par répartition conçu à la libération par Ambroise Croizat, qui avait refusé, à cette époque, un système à l'anglaise de fiscalisation totale de la protection sociale.
Une première mesure devrait être prise: celle de mettre un terme à toutes les exonérations de cotisations de l'entreprise: plus de 32 milliards d'euros seraient ainsi à la disposition du régime général (chiffres 2008). * Ces exonérations devaient créer de l'emploi; la situation de l'emploi, plus de 600000 chômeurs en 2009 fait litière de ces assertions gratuites, il faut donc les supprimer totalement).
Elargir les cotisations salariés et entreprises* à la participation et à l'intéressement. (*le mot entreprise est employé et non employeur car ce n'est pas la cotisation du patron mais celle prise sur les richesses créées dans l'entreprise.)
Moduler plus ou moins la cotisation entreprise en fonction des efforts réalisés en matière d'emploi et de formation et de l'articuler en partir de ses effectifs par rapports à son chiffres d'affaires réalisé.(* Exemple le groupe total ( peu d'effectifs par rapport à son chiffre d'affaires doit payer plus).
Emettre une cotisation spéciale par rapport aux stock-options (50% au moins du numéraire établi).
Faire en sorte que toutes les taxes sur l'alcool et les cigarettes reviennent totalement à la sécurité sociale.
Moratoire des banques et des organismes prêteurs concernant les dettes de la sécurité sociale. (toutes les dettes et les frais financiers remis à zéro de la sécurité sociale)
Dans cet ordre d'idées on créé les conditions d'une sécurité sociale saine avec des cotisations à la hauteur des défis de demain pour garder l'âge de départ à 60 ans. Il importe aussi de remettre en première ligne la place du travail par l'emploi stable et bien rémunéré et éliminer toutes les formes de précarité.
La rectification résulte essentiellement de l’effet de la crise économique sur les recettes des
régimes de sécurité sociale. L’écart s’explique en effet, pour plus de 11 milliards d’euros, par la révision, cumulée sur 2008 et 2009, à la baisse de 5,6 points de l’évolution de la masse salariale du secteur privé. (* Repris dans projet de loi sécurité sociale 2010).
La baisse des salaires et le chômage sont bien au cœur du manque de recettes avec les insuffisances de cotisations de l'entreprise et des exonérations de tout ordre qui doivent disparaitre.
Enfin pour permettre d'avoir une situation saine pour l'avenir et pour les futurs retraités sur une base butoir des années 2050, il faut revoir les cotisations salariales et entreprises actuels et les augmenter de manière nettement plus élevées pour l'entreprise.
Toutes ces mesures financières peuvent apurer les comptes et permettre d'envisager l'avenir dans de bonnes conditions de départs à la retraite à 60 ans pour tous et 55 ans pour les professions pénibles.
Que l'hôte de l'Elysée ne nous dit pas qu'il ne peut en être question pour cause de mettre à mal l'économie et l'emploi: ces mesures sont les seules en capacité de permettre le développement humain et la croissance.
Il a su trouver plusieurs centaines de milliards pour les banquiers qui s'en mettent plein les poches, de mêmes les grand patrons qui se servent dans les caisses actuellement pour se payer des stock-options et de superbes retraites chapeaux.
Il peut payer où alors Bernard Thibault doit lui annoncer, ce jour, dans la cour de l'Elysée, que la CGT appellera à l'action immédiatement.
Bernard LAMIRAND