REGIONALES ET APRES ?
Publié le 21 Mars 2010
REGIONALES QUOI EN PENSER ?
Les résultats viennent de tomber: la Gauche inflige une lourde défaite à la droite gouvernementale, nettement battue, beaucoup plus qu'en 2004.
Plusieurs ombres à ce tableau:
1) Le score du Front national qui remonte et qui bénéficie de ces campagnes de haine développées par Sarkozy et un ancien socialiste, le dénommé Besson.
2) Les abstentions, certes moins nombreuses qu'au premier tour, cependant globalement plus de la moitié du corps électoral ne s'est pas déplacé et en nombre important dans les villes et cités populaires.
3)La division des communistes de ma région qui a permis aux socialistes de ne pas tenir compte des voix représentées autant par le Front de Gauche que par la liste de Maxime Gremetz, (plus de 11%).
Cette claque que reçoit la droite montre que les politiques menées par Sarkozy, depuis son élection en 2007, ne passent plus et il subit la sanction de sa politique concernant les mesures qu'il a pris contre les salariés (es) et les retraités (es), tant dans le domaine de l'emploi, du pouvoir d'achat, des retraites et de la santé.
Nul doute que le menaces qui pèsent sur nos régimes de retraites, sur l'hôpital, sur l'éducation nationale et sur la remise en cause de services publics a pesé dans le vote.
Cela dit, Sarkozy et son gouvernement ont toujours le même plan de route, celui de nous faire payer durement la crise; ils ont le pouvoir et pour les dettes accumulées avec le renflouement des banquiers, ils comptent bien les faire supporter par les salariés et les retraités.
En 2004, les élections régionales avaient été un triomphe pour la gauche par le nombre de régions emportées mais les promesses se sont vite envolées le lendemain après les lampions de la victoire et nous avons vu les socialistes mené des politiques ne respectant pas les engagements électoraux à gauche. Ils ont accompagné la crise.
L'an 2010 sera-t-il un remake de 2004, l'avenir nous le dira, l'idée d'une gauche solidaire, solidaire de quoi, va vite se poser et une première question va jaillir: la réforme des retraites. Cette gauche dite solidaire va-t-elle faire en sorte que le patronat paye des cotisations sociales plus élevées que celles actuellement, va-t-elle accepter solidairement que toutes les exonération de cotisations sociales soient supprimées. Va-t-elle, dans les régions, mettre en place des pools financiers basés sur des aides assorties à des conditions draconiennes d'embauche ?
Les socialistes et les verts, ne l'oublions pas, décident au niveau de l'Europe actuellement tous les plans d'austérité antisociaux pour juguler la crise capitaliste.
Voilà quelques exemples.
Je ne suis pas sûr que les socialistes sont décidés à changer leur fusil d'épaule sur ces questions comme sur une autre beaucoup plus fondamentale telle l'arrêt des licenciements boursiers.
Dans ces résultat comment ne pas louper la très bonne performance du Front de Gauche au second tour dans le limousin 19%. Un front large avec un NPA tout autre que celui que Besancenot préconisait.
C'est une voie à suivre.
Pour cela, il faut bien voir que maintenant nous allons entrer dans la bataille pour les présidentielles et les législatives de 2012 et sans se limiter à cela- il faudra surtout de nombreuses luttes contre ce gouvernement d'ici 2012- et cela posera une question essentielle pour les communistes regagner leur électorat dans les usines et les cités populaires.
Il faudra être attentif à notre démarche, notamment à la place des communistes dans cette préparation politique des élections présidentielles et surtout de ne pas être pris au piège par ce faux semblant de primaires à gauche qui consisterait à éliminer de la scène politique le parti communiste de ces élections.
Cela résidera certainement dans la clarté de la démarche du parti communiste et de son propre programme d'action.
Je réitère d'ailleurs la nécessité de sortir un manifeste communiste nouveau pour notre pays.
Les idées communistes peuvent être noyées dans les alliances si celles-ci ne sont qu'à consonance électoraliste.
Enfin, un mot sur l'unité des communistes, elle est essentielle, elle doit reposer sur l'acceptation d'un projet communiste que j'appelle "Manifeste communiste". Il faudra tout faire pour en créer les conditions et ne pas se retrouver avec des communistes égarés, incapables de s'unir comme ce fut le cas dans ma région où l'on a vu les communistes se déchiraient entre eux à travers leur présence dans plusieurs listes.
Enfin, une chose va compter, celle de la lutte face à ce pouvoir car il serait faux de croire qu'avec ces élections la droite et le patronat vont céder et faire une autre politique favorable aux salariés et retraités.
Un proverbe dit " il na faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué ".
Alors mardi prochain, tous dans les manifestations syndicales.
Bernard LAMIRAND