QUI EST "SAUVEGARDE DES RETRAITES "

Publié le 20 Février 2010

divers_005.gifQUI EST "SAUVEGARDE DES RETRAITES" ?

Depuis quelques temps des messages intempestifs apparaissent sur ma messagerie, pour  les retraités en particulier;  nous recevons un abondant courrier internet concernant l'association appelée "Sauvegarde des retraites".

Des missives avec bulletins d'adhésions  à partir d'adresses recueillies curieusement et des messages envoyés par courriel pour être répercutés par ceux qui les reçoivent et qui font office de transmetteurs.

Cette organisation se dit apolitique. Elle l'inscrit dans ses statuts. En ce sens elle parait inattaquable en se donnant une image dégagée des partis politiques.

En fait, elle fait partie d'une galaxie libérale ayant ses fondements dans les théories avancées par des économistes comme Ricardo (1) et plus récemment Hayek (2). Tout un courant qui s'est développé à partir de "l'école de Chicago et Milton Friedman (3)" avec des adeptes très connus comme les Reagan, Bush et Margareth Thatcher qui nous ont conduit à cette crise systémique du capitalisme.

Sans compter sur les dégâts faits dans certains pays sous prétexte de lutter contre le socialisme et le communisme comme au Chili avec Pinochet.

"Sauvegarde des retraites" a choisi un terrain limité, celui des retraites.   

Cette organisation s'en prend surtout à tous les régimes de retraites par répartition et surtout aux régimes de la fonction publique et des agents de la RATP, de la SNCF, D'EDF.

Elle le fait en prenant appui sur des "démesures" en matière de retraite à l'exemple des pensions et traitements accordés aux parlementaires et autorités gouvernementales. Cela peut nous remémorer l'antiparlementarisme d'avant guerre.

Cette association ferait mieux de s'attaquer aux parachutes dorés, aux paradis fiscaux, aux gros dividendes des actionnaires, aux bonus et au bouclier fiscal des riches.

Si l'on observe cette association qui veut apparaitre comme "redresseur de torts", comme lavant plus blanc que le blanc, on y voit les refrains éculés de la vieille droite française menant un combat  contre les acquis sociaux. Rappelons- nous ces combats des années "Balladuriennes", contre les retraités considérés comme des nantis et privilégiés, c'était un tir de barrage pour préparer les casses de nos régimes par répartition, et les mesures qui ont suivis, sur la base d'opposer retraites publiques et privées, jeunes et retraités, ont appauvri l'ensemble des salariés du public comme du privé, notamment à travers des pensions calculées sur les 25 meilleures années au lieu de dix et des revalorisations en fonction des prix et non des salaires.

Quand je parle de galaxie, je met cette organisation dans le panel des étoiles plus ou moins brillantes qui tournent  et s'approchent autour de l'astre central : "Liberté Chérie". Savoir où se place la comète Sauvegarde des retraites dans ce cahot libéral est à observer. 

Qui est "Liberté chérie" ?

Je cite une de ses déclarations pour être édifier : " En pleine réforme des retraites et à l’appel de Liberté Chérie, 80.000 personnes ont manifesté à Paris le 15 juin 2003 " pour les réformes et contre les blocages ". "Défendant les valeurs libérales dans la rue et dans les médias, Liberté Chérie est devenue, en janvier 2004, une fédération de 25 associations actives, présentes dans tout l'hexagone et exprimant les attentes de la majorité silencieuse. Notre forte croissance nous a permis de recruter 17.000 sympathisants, dont 2.000 cotisants actifs".

"Une association reconnue par ses multiples partenaires", est-il précisé.

"Liberté Chérie a de nombreux partenaires : l’IFRAP, Contribuables Associés, Créer son école, l’Institut Turgot, les Cercles Libéraux ou l’ALEPS en France".

"A l’étranger : le Lisbon Council, le CNE et l’Institut Economique Molinari en Belgique, Vision en Italie, l’IEDM au Canada, le Hayek Institute en Autriche, le Cato Institute, l’ISIL ou encore l’American Enterprise Institute (USA), qui nous a récemment invité à débattre à Washington contre un sénateur américain démocrate défendant le modèle social européen".

Tout est dit concernant cette organisation qui combat tous les acquis sociaux pour s'en remettre à ce libéralisme destructeur de droit. D'ailleurs elle ne se gêne pas pour le dire et je la cite encore:

  • Promouvoir la naissance d’une entité Européenne forte, intégrée et indépendante, partenaire privilégié des Etats-Unis dans la défense et la promotion de nos idéaux communs.
  • Réaffirmer l’alliance atlantique malgré les dissensions présentes et passées. La France et l’Europe ne peuvent dissoudre leurs liens historiques avec les Etats-Unis d’Amérique, la victoire contre les forces de destruction est à ce prix.
  • Parier sur une société patriotique et multiculturelle où chacun sera libre et fier d’appartenir à la France -et respectera ses lois- sans renier sa communauté.
  • Lutter de façon pragmatique, en priorité contre l’antisémitisme et également contre d’autres formes de racisme et de discrimination.
  • Assurer les réformes économiques et sociales nécessaires pour déréguler le marché du travail, le rendre plus flexible et par conséquent relancer l’emploi.
  • Amener l’Etat à se concentrer sur ses fonctions régaliennes ; introduire l’idée de coresponsabilité dans la vie publique en proposant un désengagement progressif de l’Etat.
  • Rééquilibrer les pouvoirs au profit des pouvoirs locaux (notion européenne de subsidiarité).

    "L’Euro-American Liberty Institute entend apporter sa modeste pierre à ce grand édifice".

Sarkozy, tout compte fait, applique ces mesures.
 

"Sauvegarde des retraites" est pour ainsi dire le leurre pour appâter le non-initié, celui qui ne fait pas de politique, le mécontent, celui qui râle contre les grèves etc.

D'ailleurs, toujours dans cette galaxie, il serait très intéressant de vérifier leur présence directe ou indirecte dans les actions menées contre les grèves lors des luttes des cheminots pour la défense de leur régime spéciaux ou encore dernièrement.

Par exemple, en cherchant nous trouvons des corrélations avec ce que je viens de dire, comme celle-ci: "Le 8 novembre prochain, les cheminots de la SNCF vont une nouvelle fois paralyser tout le pays...
L'un des motifs : la préservation de leur sacro-saint régime de retraite.
 Non contents de cumuler tous les privilèges (ci-dessous),ils ont encore décidé de nous pourrir la vie"…

Nous pouvons aussi retrouver des choses sur internet comme leur présence dans les contre-manifestations , notamment celles organisées par les organisations syndicales, lors des luttes de 2003 contre la réforme Fillon.

De même l'éradication de tous les acquis sociaux depuis la libération; un succédané des déclarations de Denis Kessler, ancien vice-président du Medef, déclarant dans le journal patronal "Challenges" qu'il faudra mettre un terme au compromis passé entre les communistes et les gaullistes à la libération concernant la sécurité sociale.

Quelques exemples des désidératas de "liberté chérie":

·         Emploi

o    Simplification du code du travail, libre négociation des termes du contrat de travail entre l'employeur et l'employé.

o    Amélioration du fonctionnement du système éducatif, considéré comme « usine à chômeurs ».

·         Retraites

o    Suppression des cotisations retraite obligatoires pour permettre une épargne libre et faciliter l'achat de son logement.

o    L'État subvient aux besoins de ceux qui ne sont pas parvenu à se constituer une épargne retraite.

·         Santé

o    Suppression des cotisations maladie obligatoires pour permettre une assurance libre et concurrentielle.

o    L'État subvient aux besoins de santé de ceux qui n'ont pas de revenus suffisants et des personnes dépendantes.

·         Éducation

o    Autonomie totale pour les établissements scolaires (programmes, méthodes, professeurs)

o    Mise en place du chèque éducation, subventionnant l'élève et non plus l'établissement.

·         Syndicalisme

o    Suppression des subventions publiques aux syndicats et publication de leurs comptes.

o    Liberté aux salariés de choisir le syndicat qui les représentera pour négocier la convention collective qui s'appliquera à leur contrat de travail.

·         Logement

o    Libération du foncier

o    Privatisation des HLM.

 

Plus profondément ces organisations sont au service des politiques actuelles démantelant l'ensembles des droits sociaux pour substituer des règles nouvelles liées au marché, à la concurrence, aux privilèges des seigneurs de la finance

Le profit est d'ailleurs vanté comme la règle et comment pourrait-il en être autrement pour ce libéralisme et ses règles du marché libre et non faussé repris d'ailleurs dans la constitution européenne rejetée par la France.

Là aussi nous avons quelques exemples à fournir de leur domesticité au système qui fait tant de mal actuellement aux travailleurs et en particulier concernant les droits sociaux: je les cite encore: " Liberté de partir à la retraite à l'âge où on le souhaite. C'est un des rares points sur lequel les hommes politiques nous donnent l'exemple. Or, ce qui est bon pour eux peut aussi être bon pour d'autres Français. En effet, l'obligation de partir à la retraite à 65 ans pour l'ensemble des salariés français est absurde. Certains seront heureux de partir à 45 ans. D'autres voudront continuer à produire des richesses dont l'ensemble de la France profite. Les anciens ont beaucoup de choses à apporter à leurs concitoyens".

"Liberté de cotiser pour sa retraite de la façon que l'on souhaite, ce qui est un corollaire de la liberté précédente. Les prélèvements obligatoires, notamment les cotisations sociales, doivent cesser d'être confiscatoires pour que chacun ait la possibilité, s'il le souhaite, d'épargner en vue d'assurer ses vieux jour".

"La retraite doit être proportionnelle à l'effort d'épargne qui aura été fait durant la vie. Il est évidemment tout à fait souhaitable de garder un filet de sécurité pour ceux que la vie a malmenés et il y en aura malheureusement toujours. Mais est-ce une raison pour soumettre l'ensemble des Français à des règles contraignantes, contre-productives, humiliantes même parfois sous prétexte qu'il faut aider une petite partie de la population ?".

Et si cela ne suffit pas pour saisir que l'apolitisme de ces organisations est un leurre, il n'y a qu'à prendre référence sur leur discours anticommuniste et antisyndicale, comme par exemple cette parade pour contrer le fête de l'humanité en organisant une contre -fête le même jour et je cite à nouveaux l'association " Liberté chérie": " Encore un exemple d’action : la Fête de la Liberté. Comme vous le savez, nos adversaires organisent tous les ans une grande fête, la Fête de l’Huma. Nous avons donc tout simplement décidé, de manière certes un peu insolente et provocante, d’organiser une contre-fête : la Fête de la Liberté. Lors de cette Fête, nous réunissons toutes les associations de la mouvance libérale. Chaque association a un stand qui lui permet d’exposer ses activités, nous organisons un show humoristique qui a pour but de caricaturer nos hommes politiques, nous organisons également des conférences, une dédicace de livres, des spectacles de magie pour les enfants…bref, il s’agit d’un évènement intellectuel mais aussi « fun » afin que les idées soient rendues accessibles à tous. Des concerts de musique sont également organisés dans cette optique. La première édition a eu lieu en juin 2006 au Pavillon Baltard à Paris. La deuxième édition sera organisée en septembre 2007 afin d’avoir lieu en même temps que la Fête de l’Humanité, et ce pour des raisons médiatiques".

Et enfin leur hargne contre les syndicats et les grèves: "Si les idées altermondialistes, étatistes ou encore socialistes sont si omniprésentes dans le monde politique comme dans les médias, c’est car il existe de nombreux groupes de pression et d’individus qui véhiculent ces idées et exercent une véritable influence. Laissez-moi vous donner une liste non exhaustive ce ces groupes et individus auxquels je fais référence :

-
    ATTAC, la CGT, FO, la CFDT, la CFTC, le SNES, Sud, l’UNEF, le SNUI, la DGAC, la Confédération Paysanne, la Confédération Nationale du Travail, l’Humanité,  sont certainement les plus connus, ceux qui viennent rapidement à la pensée de tout un chacun tellement leurs positions sont aussi extrémistes qu’archaïques.

-
     Mais on ne se trompera pas si l’on cite également Le Monde, l’AFP (source de tous les journalistes), Télérama, Emmanuelle Béart, Alain Souchon, Les Motivés, Bono du groupe U2, Renaud, les intermittents du spectacle, ou encore tous les individus qui osent porter des T-shirts d’assassins communistes tels que Che Guevara.

Après ces quelques informations, j'espère que ceux qui transmettent de bonne foi, à leur insu de leur plein gré, les informations de ces officines libérales, saisiront qu'ils sont les jouets d'un capitalisme mondialisé au main des forces libérales américaines en particulier.

Leur profession de foi d'être en dehors de parti politique n'est que du vent.

Bernard LAMIRAND
 

Bernard LAMIRAND

(1) L’économiste autrichien Friedrich Von Hayek s’est appliqué à discréditer toute forme de régulation de l’économie au motif que celle-ci est trop complexe pour que l’on prétende l’organiser. Sa théorie de « l’État minimal » est devenue la religion du Parti républicain états-unien en opposition aussi bien au « New Deal » des démocrates qu’au marxisme des soviétiques. Son école, financée par les fondations des grandes multinationales, s’est structurée autour de la Société du Mont-Pèlerin, et a obtenu sept fois le prix Nobel d’économie. Elle a inspiré les gouvernements de Pinochet, Reagan et Thatcher. Réseau Voltaire

(2)David Ricardo, David Ricardo fait carrière dans la finance pour suivre les traces de son père. Après avoir fait fortune à la Bourse, il vit de ses rentes et se consacre, à partir de 1799, à l'étude de la théorie économique. C'est alors qu'il découvre Adam Smith. Il se positionne en faveur de la théorie du capitalisme libéral, théorie qu'il reformule dans 'Des principes de l'économie politique et de l'impôt' (1817). Mais il y critique l'optimiste d'Adam Smith puisque le mécanisme libre des prix n'entraîne pas automatiquement, et sans correction, l'équilibre entre l'offre et la demande. Il est d'ailleurs le chef de file de l'école classique anglaise dite pessimiste. La nouveauté est alors le 'principe différentiel de la rente foncière' selon lequel le revenu des propriétaires fonciers les mieux lotis en capital augmente d'autant plus vite que les autres s'appauvrissent. David Ricardo s'est également consacré à l'étude de la 'division internationale du travail' : la répartition de la production mondiale de biens et de services selon les spécialisations des différents pays. (even.fr)

(3)Ecole de Chicago, Milton  Friedman:  Depuis 1956, il donne des cours à l'université de Chicago à des étudiants en économie de l'Université pontificale catholique du Chili dans le cadre d'un accord signé entre les deux universités. Il exerce par là une influence importante sur ceux que l'on allait appeler les Chicago Boys. En 1975, il se rend à Santiago, au Chili, pour prononcer une conférence à l'université pontificale. Le 26 mars, il se rend au siège du gouvernement et rencontre le dictateur Augusto Pinochet…Wi

Rédigé par aragon 43

Publié dans #syndicalisme

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
Peut être y a t il deux possibilités pour résoudre ce problème d'inégalité:<br /> 1) Laissons les acquis aux intéressés puisqu'ils y tiennent, mais ils fonctionnent avec leurs propres caisses sans avoir recours au siphonnage des autres caisses, je parle de la RATP, EDF, SNCF. Prenons l'exemple de la SNCF, 150000 agents actifs pour 260000 retraités SNCF, le calcul est vite fait, ils partent de plus en plus tôt et les caisses sont vides.<br /> 2) Soit accepter le régime universel avec une moyenne de retraite calculée vers le haut mais pour tout le monde pareil basé sur la moyenne de la RATP (3100€/MOIS) sauf pour les travailleurs avec pénibilité ou ce dernier paramètre serait calculé selon 3 ou 4 critères avec un coeff plus ou moins important selon la pénibilité ( la pénibilité d'un conducteur de train n'est pas la même qu'un travailleur en fonderie) avec une caisse UNIQUE.
Répondre
D
Plus actif pour demander des dons aux retraites que pour plaider leurs causes.
Répondre
L
Tout à fait d'accord. C'est de l'intox démagogique!<br /> Les vrais problèmes ne sont même pas évoqués: revenus financiers non contrôlés, spéculations , paradis fiscaux etc...
Répondre
C
Je trouve normal de remettre en cause certains &quot;acquis sociaux&quot; qui sont aujourd'hui des privilèges comme ceux que l'on a cherché à abolir en 1789. Ces avantages ont été acquis à une période où il n'y avait pas de chômage et tout le monde gagnait bien sa vie avec un inflation qui a frisait les 12% mais surtout ils ont été acquis au cours de conflits inéquitables (grèves, blocage du pays, ...).<br /> Personne ne trouve normal que la retraite d'un salarié du privé soit calculé sur une base des 25 dernières années alors que celui d'un salarié de la fonction publique le soit sur son dernier salaire s'il a plus de 6 mois. Ne sommes nous pas tous français et à ce titre égaux ? Naïvement, comme c'était écrit au fronton des Mairies &quot;EGALITE&quot;, je pensais qu'il n'y avait plus de privilèges.<br /> Il est aussi écrit &quot;FRATERNITE&quot;, je m'aperçois que les &quot;nantis&quot; (EDF, GDF, SNCF, HAUTS FONCTIONNAIRES, ...) ne veulent pas partager les avantages ou/et les gros salaires qu'ils prennent dans nos poches. Car il ne faut pas l'oublier : c'est nous qui payons les fonctionnaires, et les ex-fonctionnaires tels que Agents EDF, SNCF,... par le coût des fournitures ou services qu'ils nous vendent sans concurrence.
Répondre
L
Pourquoi le calcul de la retraite du privé est calcule sur les 25 meilleures années, d'abord c'est un gouvernement de droite qui l'a passé des 10 meilleures années à 25 ans. Ensuite pour le privé, malheureusement la dernière année de salaire est souvent celle ou le salarié a été précarisé et à reçu des salaires moindres à cause du chômage, de la maladie, de la précarité.<br /> Ta proposition d'égalité pourrait être reprise, il suffit d'égaliser les retraites par le haut au niveau de la fonction publique et il y a moyen de le payer si le partage des richesse est revues en faveur du monde du travail et nons des acttionaires qui ont doublé leur dividendes en quelques années.<br /> Quand aux fonctionnaires, le jour où ils n'y aura plus, vous serez le à vous en plaindre car ils sont utiles et nécessaires à notre vie sociale, économique, culturelle etc.<br /> Un pays sans pouvoir public est un pays qui se détruit de l'intérieur et laisse la porte à l'individualisme et le chacun pour soi.
D
Merci de l'info.....Super Pas un centime pour eux<br /> Amicalement
Répondre