PREMIER MAI : TOUS ENSEMBLE AU NIVEAU DE L'EUROPE
Publié le 30 Avril 2010
PREMIER MAI ET JOURNEE DE LUTTE INTERNATIONALE
Mon propos n'est pas de revenir sur l'histoire du Premier Mai mais de prendre ce moment pour ce qu'il est aujourd'hui dans ce monde victime d'un capitalisme qui veut se refaire une santé sur le dos des salariés et des retraités.
En France et dans le monde, ce premier mai 2010 verra de nombreuses manifestations de travailleurs pour leurs revendications et surtout pour leur libération face à ce capitalisme qui les opprime.
En Europe, plus que jamais, ces manifestations auront surtout le gout de la défense des acquis sociaux face à ce libéralisme destructeur qui agit en ce moment contre tous les travailleurs.
En France, à part FO, la plupart des organisations vont manifester ensemble, les manifestations vont se porter particulièrement pour les salaires, l'emploi, les conditions de travail et les retraites.
Il y a cependant une grande absente de ce premier mai international: c'est l'organisation syndicale européenne auquelle je suis adhérent en tant que syndiqué CGT, je veux dire la Confédération Européenne des syndicats (CES). Bien sûr, l'on me rétorquera que ses adhérents nationaux appellent au Premier Mai, respectivement dans leur pays, mais, dans les circonstances actuelles, la CES aurait dû prendre la responsabilité de grandes manifestations pour la défense des salariés et des retraités dans ces circonstances si graves où ceux-ci ont besoin de se retrouver ensemble face au FMI, à la commission Européenne, à la finance internationale etc.
Je ne peux comprendre ce manque d'initiatives au moment où le peuple grec subit les assauts du libéralisme pour lui faire payer les dégâts d'une crise dont il n'est pas responsable.
Il est le premier, il ne sera pas le dernier atteints par la milice du capital: les agences de notations.
Quelle analyse porte cette organisation syndicale censée représentait le monde du travail européen sur ce qui se trame actuellement dans tous les cercles dirigeants de cette Europe?
Partout en Europe les grands groupes, les pouvoirs qui sont à leur solde, ont décidé de mettre par terre toutes les garanties collectives acquises depuis la libération.
Jamais pareille attaque n'a eu lieu depuis longtemps et le syndicalisme européen ne peut rester dans l'expectative.
Cette organisation, la CES, à l'instant ou se met en place par la commission européenne, par les dirigeants des Etats, par le FMI de Strauss-Kahn, la plus vaste attaque à nos droits sociaux, n'a pas la réaction à la hauteur de l'enjeu.
Elle est d'une inutilité incroyable; même les patrons n'en reviennent pas!
Peut-elle être ainsi déficiente à ce point alors que le feu est dans la maison syndicale européenne?
Ce que vient de nous annoncer concernant le Grèce, la Commission européenne de Barroso, le FMI, est d'une rare violence à l'égard des travailleurs: baisse des salaires et des retraites, augmentation de la tva, diminution des emplois des services publics, annulation des treizièmes et quatorzième mois, réduction des congés, recul de l'âge de la retraite etc.
Qui peut croire que ces mesures vont remettre d'aplomb l'économie grecque: ce qui va se produire c'est un appauvrissement durable et considérable des travailleurs de ce pays.
Nous savons aussi que les mêmes mesures sont à l'étude pour d'autres pays européens.
La régulation prônée par les cercles influents du patronat et des "thinks-tanks" financiers aboutit à donner au capitalisme en crise, les moyens de remettre en cause tous les acquis conquis par les travailleurs européens tout au long du vingtième siècle. Et la crise est un superbe prétexte pour défoncer le social au marteau piqueur de la surexploitation.
La crise sert donc de prétexte pour s'en prendre à tous les travailleurs.
C'est une vraie guerre sociale que l'on assiste, une guerre ouverte du capital contre les travailleurs, les retraités, les pauvres, une guerre pour abattre le syndicalisme, ultime barrière contre la surexploitation des salariés.
Je sais que les choses ne sont pas simples au niveau de la CES et que cette organisation est traversée par des positions différentes. Les uns vivant pour un syndicalisme de lutte revendicatives venant des traditions du mouvement ouvrier de classe et les autres étant uniquement axés sur un lobbying vers les lieux de pouvoir, Bruxelles en l'occurrence, où certains vivent "tête bêche" dans les alcôves du pouvoir européen.
Mais quand le feu est à la maison, il n'y a pas à hésiter; ceux qui luttent ne peuvent rester dans l'expectative et ils se doivent de faire bouger les choses d'autant plus que c'est l'ensemble des travailleurs européens qui seront les dindons de la farce que l'on nous prépare avec la dette.
Alors, il n'y a plus à hésiter, au sein de la CES , ceux qui veulent aller à la lutte doivent le faire, c'est leur devoir. Un appel à une grande journée de lutte de tous les travailleurs européens serait d'un grand secours et d'une première réactivité pour dire : vous ne toucherez pas à nos droits sociaux pour payer votre crise.
Allons, du courage, bousculons…
Bernard LAMIRAND Syndicaliste