LES PRIVILEGIES
Publié le 3 Octobre 2011
CONVERSATION ENTRE FORTUNES
On peut se demander ce que les fortunés font de l'argent qu'ils ont en leur possession.
C'est une question que n'importe quel quidam peut se poser quand il entend les révélations faites autour des affaires comme celles de la dame Bettancourt où encore les sommes énormes versées sur des comptes en Suisse par des milliardaires.
On a une once de réponse avec ce magnat du pétrole capable de s'acheter un club de foot pour sa seule satisfaction personnelle : c'est le cas de cet émir du quatar, qui vient de se payer le club de la capitale et un joueur de renommée mondiale.
Les réponses, nous la connaissons : ces gens-là consomment des liquidités qui dépassent notre entendement, ils creusent aussi les déficits publics en spéculant et en exigeant qu'on leur rembourse les pertes qu'ils subissent dans ces enjeux d'un système capitaliste en crise systémique.
Regardons-les : c'est eux qui du jour au lendemain sont capables de faire crouler un pays sous la dette comme la Grèce et d'autres demain pour récupérer les milliards qui s'envolent en fumée dans le vaste jeu de l'entourloupe auquel ils s'adonnent en ce moment.
Que croyez-vous qu'il advint de leurs responsabilités : aucune, bien au contraire : c'est eux que l'on protège en cas de banqueroute des banques, c'est eux que l'on aidera si jamais leur porte feuille d'actions en subi les conséquences.
C'est pour eux que les Etats s'affairent en ce moment pour les aider à retrouver leurs pécules avec des G20, des G8, des réunions de la Communauté européennne qui a le culot d'imposer aux peuples d'Europe des budgets taillant dans les services publics, les emplois d'enseignants,dans les dépenses de santé et des retraites.
Le capital veille sur les siens dirons-nous.
Sarkozy est chargé en France d'appliquer des mesures rigoureuses permettant aux banques d'affaires de faire d'opulents bénéfices en 2011 et de préparer un cru 2012 encore meilleur.
Sarkozy veille aussi à ce que ses amis du Fouquets' s'en sortent et continuent d'amasser des fortunes.
Ce matin, dans le centre de thermalisme, des personnes causaient de leurs voyages sous les tropiques et elles rivalisaient dans les narrations de leurs déplacements dans les iles paradisiaques et dans des safaris africains, tantôt aussi dans les steppes des profondeurs de la Russie, des séjours dans les plus beaux palaces disaient-elles et l'on pouvait deviner que ces gens-là ne manquaient de rien par ces temps de crise et que bien au contraire ils avaient plein de projets pour dépenser l'argent sale de leurs combines financières.
Oui, voilà le monde dans lequel nous vivons, et ce midi, un reportage à Bombay nous montrait une jeune femme pauvre qui voulait s'en sortir en faisant du cinéma dans un grand studio hindou et elle quittait le Bombay des immondices où elle et d'autres cherchent leur nourriture dans les poubelles des riches avec l'espoir de s'en sortir et de gagner sa place parmi les privilégiés de là-bas et la caméra nous montrait les deux cotés de Bombay, le coté où s'entassent des centaines de milliers de pauvres et l'autre coté où quelques milliardaires pourvus de riches bâtisses jonglent avec des fortunes qu'ils se sont accaparées.
Ces récits et ces images nous montre ce monde dans lequel nous vivons aujourd'hui et qui voit le fossé se creuser entre ces quelques riches qui détiennent des fortunes colossales et des milliards d'individus à la recherche souvent d'une croute de pain dans une décharge.
Ne croyons-pas que nous sommes à l'abri, notre président actuel fabrique la pauvreté dans notre pays à défaut de fabriquer de l'emploi et du mieux-être pour l'ensemble de la population française.
Alors, que vaut les petits duels des primaires socialistes face à cette marée montante de la misère qui s'installe à grands pas dans notre pays ?
Bernard LAMIRAND