LE PEDALO
Publié le 20 Novembre 2011
LE PEDALO
Jean Luc Mélenchon a caractérisé Hollande de capitaine de pédalo pour signifier la
position du candidat socialiste.
Je me suis enquis, dans wikypédia, du sens et de la signification de cette appellation
pour cette sorte de bateau et je cite la définition:" un bateau à pédales est une embarcation mue grâce au pédalage d'un ou deux passagers; il est constitué de deux flotteurs parallèles, et
équipé de sièges sur lesquels on prend place pour pédaler et actionner un propulseur immergé, une hélice ou une roue à aubes".
Je ne suis pas un fan de Mélenchon, j'ai toujours pensé qu'un candidat communiste
aurait mieux fait l'affaire pour les présidentielles dans ce contexte de crise, mais la chose est réglée et il faut soutenir celui qui veut non pas un pédalo pour naviguer entre les récifs des
subprimes, des dettes, des paradis fiscaux mais un navire capable de nous amener à bon port face à la droite.
Je trouve donc l'expression bien choisie pour qualifier ce marin d'eau douce libérale
qu'est Hollande.
On me dira: "attention ! Tu aides Sarkozy en blasphémant sur celui qui est
le mieux à même de le battre.
Je suis désolé de contredire cette allégation. J'aurais préféré m'en passer si le
capitaine que l'on veut nous imposer, face au chef des pirates de la finance, aurait fait preuve de qualité de marin de haute mer dans un décor où les creux des vagues peuvent emporter une
embarcation sans gouvernail à gauche.
Capitaine de pédalo lui convient parfaitement bien. D'autant plus qu'il nous demande
de pédaler avec lui mais c'est lui qui tiendrai la barre.
Peut-on pédaler avec quelqu'un qui veut toujours vous ramener sur la berge du
libéralisme et de l'Europe des marchés?
Et puis les flotteurs du pédalo me semble vraiment en équilibre instable, l'un est
gonflé de cure d'austérité et l'autre semble dilaté par la diminution de mesures pour remettre à flot le monde du travail.
Et puis, sur les sièges arrières, se tiennent des personnes de corpulences
différentes: l'un est obèse, ventru de dollars et d'euro et l'autre est rabougri par les cures d'austérité.
Peut-on alors penser que ce pédalo puissent naviguer dans de bonnes conditions dans la
mer déchainée alors que nous avons besoin d'un beau navire fendant les remous, les grandes vagues et conduisant le pays vers une vraie sortie de cette crise en employant les vrais moyens: ceux de
la marine, lors de grandes tempêtes, en jetant à la mer tous les oripeaux qui pourraient empêcher le navire d'arriver à bon port et pour cela il faudrait un capitaine qui ne fait plus de pédalo
avec le capitalisme en lui aménageant les meilleures issues à sa crise systémique.
Nous n'avons donc pas besoin d'un marin d'eau douce pour contrecarrer le forban de
l'Elysée.
Et ceux qui pensent qu'il faut faire des douceurs à Hollande, pour se débarrasser de
ces forbans qui dominent le monde en ce moment , n'auront que les yeux pour pleurer en voyant le lendemain de l'élection, le capitaine du pédalo monter dans le voilier des forbans et partir à
l'abordage du moindre acquis social - comme en Grèce- pour remplir les cantines de la finance.
Il vaut mieux prévenir et faire en sorte que ce soient des marins qui vont à
l'abordage de ce système et qui le démolissent.
Ne désespérons pas ceux qui veulent un vrai changement.
Ni Sarkozy, ni un nouveau Papandréou.
Bernard LAMIRAND