LA RETRAITE ENJEU DES PRESIDENTIELLES

Publié le 9 Décembre 2011

Photo0023-copie-1.jpgLA RETRAITE : UN ENJEU DES PRESIDENTIELLES

Le programme partagé du Front de Gauche présente des propositions qui permettent d'envisager le devenir du système mis en place à la libération par Croizat alors ministre du travail et de la Sécurité Sociale.

Mais ce programme partagé a besoin d'être poussé plus loin.

Que dit ce programme partagé: "Nous rétablirons le droit à la retraite à 60 ans à taux plein (75% du

salaire de référence) pour toutes et tous avec la prise en compte de

la pénibilité de professions particulières donnant droit a des départs

anticipés.

Aucun salarié ne touchera une retraite inférieure au SMIC. Le financement

de la retraite sera assuré en particulier par une cotisation

nouvelle sur les revenus financiers des entreprises au même taux que

pour les cotisations employeurs sur les salaires. L’accroissement du

taux et de la masse des cotisations patronales sur les salaires sera

modulé tenant compte des choix de gestion de ces entreprises. Aucun

recours à la fiscalisation des retraites ne sera opéré pour leur

financement.

Nous voulons réévaluer l’ensemble des salaires et des traitements,

des indemnisations du chômage et des retraites et les indexer sur

l’évolution du coût de la vie".

Ce canevas est une base qui mérite améliorations et précisions.

Sur la retraite à 60 ans: Ce droit doit être précisé par aucun abattement en cas de carrières incomplètes du fait de la précarité de l'emploi et des périodes de chômage.

Le fait que de nombreux jeunes, en raison d'études longues ou encore en raison de la difficulté de trouver un emploi stable (souvent en 20 et 30 ans), plus les périodes de chômage qu'ils auront dans la vie active et celles en dehors des contrats à durée déterminée, (c'est valable aussi en fin de carrière où nombre de travailleurs se retrouvent chômeurs en fin de droits) oblige à préciser que l'ouverture des droits doit se faire à 60 ans, sans référence aux nombres d'années, ou alors en incluant les périodes de chômage non indemnisées et celles de la formation professionnelle dès la sortie de l'enseignement général.

Concernant le financement: il doit être rappelé que le financement repose sur les cotisations du salarié et de l'entreprise à partir de l'assiette salariale et que bien sûr la cotisation de l'entreprise et non patronale (comme il est dit dans le texte du projet partagé) peut être modulée en fonction des choix de gestion.

Il est important aussi, comme le précise le document, de rejeter le financement par l'impôt ou par des taxes genre TVA sociale ou encore par la capitalisation, ce qui n'est pas indiqué.

A ce sujet, concernant la capitalisation, le document est silencieux, je pense que c'est un oubli: il faut dénoncer ces systèmes qui viennent de faire faillite à travers la crise dans les pays où ils ont été appliqués et il faut aussi les rejeter du fait qu'ils pèsent sur les économies nationales à travers des fonds qui détruisent l'emploi et les entreprises pour réaliser des super profits.

Il y a un point ou je suis en total désaccord, c'est la réévaluation des retraites par rapport au coût de la vie. C'est un alignement sur les décisions du décret Balladur de 1993 qui a conduit à une dévalorisation des retraites en les alignant sur les prix et non sur l'évolution du salaire moyen.

Cela a conduit à un décalage important entre salaires et retraites. Je rappelle que les retraites devaient profiter aussi de la croissance et donc de l'évolution des salaires, dont chacun sait qu'il repose sur les luttes, sur l'évolution de la croissance;  et le SMIC , en particulier, est revalorisé en fonction de ces critères.

Dernière chose, le projet doit dénoncer ce qui pourrait se produire si la retraite par points ou par compte notionnels venait à être mis au point comme le réclament des dirigeants d'entreprises mais aussi des experts proches du PS et de la CFDT.

Nous savons, que ces experts planchent actuellement sur une autre forme de retraite que celle qui nous régit actuellement. Cette forme viserait à remplacer le calcul de la retraite sur les meilleures années par un système par point.

Ce système est hasardeux.

Il n'y aurait plus d'âge de départ en retraite fixée légalement par le code du travail disent certains de ces supporters.

Nous quitterions aussi le régimes à prestations définies.

Les points seraient attribués en fonction des salaires pratiqués selon une valeur déterminée en selon la situation financière des caisses, comme pour les retraites complémentaires qui pratiquent cette façon de faire, ce qui conduit le niveau des retraites complémentaires à un alignement sur les conséquences du chômage, de la crise, des manques de recettes.

Bref des prestations retraites aléatoires et modifiables selon la situation des caisses et des rentrées de cotisations.

Pour cela, la valeur du point peut être manipulée comme elle l'est actuellement par les caisses Arco et Agirc avec les patrons et les organisations syndicales réformistes.

Plus le point est cher, moins sera grand le nombre de point attribués pour le calcul de la retraite.

Pour le point donnant droit à paiement de la retraite, celui-ci, pourra ne pas être revalorisé en fonction de l'état des caisses (déficit, mauvais placements financiers etc.) où encore pour réaliser des réserves.

Bref, le niveau des prestations retraites deviendra problématique et le curseur prendra la direction de la baisse programmé.

Nombre de points insuffisants, prix du points de retraite dévalorisé, cela incitera des personnes à reculer d'eux-mêmes l'âge de départ à la retraite et continuer le plus longtemps possible bien au-delà des 60 ans et le tour est joué.

A ce sujet, des études sont faites au niveau de la Communauté européenne pour faire disparaitre cette notion d'un âge de la retraite défini.

Cette formule par points est préconisée par le think-tank socialiste "Terra-nova", par les sociaux libéraux tels  les proches de Hollande, par Thomas Picketty, par la CFDT et par le patronat français.

Récemment, ces systèmes qui existent dans les pays nordiques, du fait de la crise et des pertes de fonds, ont amenés des réductions de retraites considérables pour les ayants droits.

Il me semble donc, que le Projet partagé doit être amélioré sur sa partie retraite.

Il vaut mieux prévenir que de se retrouver, après les présidentielles, avec des projets émanant tant de la droite que de la gauche sociale-démocrate ou encore la CFDT, allant vers une réforme faisant disparaitre un système solidaire et par répartition, qui, malgré le travail de sape mené par la droite et la Medef depuis 1993, garanti à tous français une retraite sûre et durable dés son départ jusqu'à la fin de vie.

 

Bernard LAMIRAND

PCF

Rédigé par aragon 43

Publié dans #politique

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