LA REQUISITION

Publié le 23 Octobre 2010

LA REQUISITION

 

 

La réquisition est une arme antigrève.

Le patronat et les gouvernements les plus réactionnaires l'ont souvent employée.

Chacun peut retrouver dans l'histoire des luttes sociales des réquisitions de personnel pour casser les grèves.

C'est toujours quand la grève a un impact populaire fort que les forces dominatrices de l'argent et du pouvoir emploie cette arme pour faire taire les salariés en les menaçant de licenciements et d'emprisonnements.

La réquisition la plus féroce fut celle des travailleurs STO obligés de partir travailler dans l'Allemagne nazi sur ordre des SS et du régime pétainiste.ordre-de-requisition--1024x768--copie-1.jpg

Les cheminots et les mineurs ont été particulièrement visés tout au long de leurs luttes par des réquisitions comme en 1953 pour les cheminots et les mineurs en 1963.

Dans cet article, je reprends une intervention de Benoit Frachon que j'ai retrouvée  dans son livre " Au rythme des jours ",  son propos est particulièrement en rapport avec ce qui se passe en ce moment avec la réquisition des raffineurs par les préfets sur ordre de Sarkozy.

Extraits: " Chacun sait que les travailleurs ne font des grèves, y compris celles qu'on appelle " les grèves surprises", que lorsqu'ils n'ont pas d'autre moyen de faire entendre leur voix et de défendre leurs légitimes revendications.

Mieux, ils en viennent à des formes nouvelles d'actions parce que le patronat et l'Etat ont créé une situation telle que le libre exercice du droit de grève se heurte à toute une série d'entraves, accumulées les unes après les autres, qui, obligent les salariés à adapter leur tactique aux conditions qui leur sont imposées….

... Les mesures que prennent le patronat et l'Etat pour briser les grèves,, sous le fallacieux prétexte de défendre la liberté du travail, y sont aussi pour quelque chose…

… la hâte du pouvoir à vouloir prendre des mesures de "réglementation de la grève" démontre, d'une part, son embarras devant la montée de l'action revendicative, qui se conjugue d'ailleurs avec les manifestations du mécontentement paysan, d'autre part, sa croyance que son usage immodéré de la radio mettra l'opinion publique passagèrement de son coté.

Les organisations syndicales, dans leur ensemble, sont parfaitement conscientes de la gravité des mesures envisagées.

Elles ont fait face dans l'union, et avec énergie, à la réquisition. Elles sauront faire front de la même façon à l'atteinte aux droits de grève baptisée réglementation pour les besoins de la cause. Les démocrates seront avec elles et les petites gens, avertis, les soutiendront également.

Il faut  réagir rapidement. La classe ouvrière doit être prévenue que les mesures envisagées par le pouvoir visent à la paralyser dans sa lutte pour les salaires, la réduction du temps de travail et pour les libertés, et se tenir prête à une riposte puissante."

Ces propos tenus par Benoit Frachon en 1963 dans un article paru dans l'humanité lors de la grève des mineurs sont toujours d'actualité. Ce qui vient de se produire, la réquisition de salariés des raffineries, est un acte grave contre le droit de grève.

Benoit Frachon parlait de riposte puissante: il en faut une. Je pense que la CGT ne peut en rester à l'utilisation, certes nécessaire de l'action juridique, mais qu'elle doit prendre toutes les mesures pour que l'ensemble de travailleurs réagissent contre cette atteinte à une liberté fondamentale.

 

 

Bernard LAMIRAND

Rédigé par aragon 43

Publié dans #Actualités

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