LA DERIVE SOCIALISTE EN EUROPE
Publié le 21 Novembre 2011
LA DERIVE
SOCIALISTE EUROPEENNE
Une vieille citation dit: " il vaut mieux l'original que la copie".
L'original est le capital et la copie est celle délavée d'une sociale démocratie fainéante et qui ne croit plus depuis bien longtemps à la transformation de la société par l'accompagnement social où elle avait réussi à faire son trou dans l'espace "des trente glorieuses".
Cette période s'est achevée depuis que la crise systémique gouverne le monde capitaliste et que les choix se réduisent au strict minimum de survie.
C'est ce qui vient de se passer en Espagne où le parti socialiste vient d'essuyer un cinglant échec.
Le capital -c'est lui le maître d'œuvre- après avoir utilisé les services de Zapatero pour faire des profits immenses dans ce pays, le jette pour aller plus loin et mettre à la diète les espagnols pour payer les frasques financières qui ont conduit ce pays à une dette immense qu'il faut faire payer aux pauvres selon les canons de l'idéologie dominante: le néo-libéralisme.
Ainsi les espagnols changent de locataire mais pas de politique libérale.
Le sortant socialiste s'est vautré dans ce libéralisme, n'oublions pas qu'il est venu en 2005 faire la leçon aux français, à l'Assemblée Nationale, pour vanter les mérites de la constitution européenne libérale et l'entrant, celui qui arrive, qui porte le nom mystificateur de parti populaire, n'a comme recette que de demander du sang et des larmes à ce peuple qui s'est abstenu massivement parce qu'il ne peut reconnaitre la différence entre la gauche et la droite quand celles-ci sont aux ordres des puissances financières et frappent les modestes.
Les votants ont donc choisi l'original et jeté la triste copie Zapatero.
Quand on y regarde de plus près, l'on peut se rendre compte de la faillite de ces partis socialistes en Europe, qui, les uns après les autres, sont battus dans leurs propres pays et subissent la sanction de leur peuple.
Il faut remonter à l'époque de Margareth Thatcher en Grande Bretagne pour repérer le bradage de cette gauche qui va enfiler la jupe libérale avec le fameux Blair qui ira plus loin encore dans la désintégration des droits sociaux des britanniques, eux qui avaient construit à la libération une économie socialiste de protection sociale et de nationalisations.
La maladie sociale-libérale, car dés lors elle devint épidémie, gagna l'Allemagne avec le chancelier Schmidt qui célèbra le discours: "Les profits d'aujourd'hui font les investissements de demain qui font les emplois d'après-demain" ( on sait ce qu'il en adviendra); et ensuite l'autre chancelier Schroeder organisera les premières cures d'austérité avant de confier le pouvoir à la très droite démocratie chrétienne allemande avec Angéla Merkel qui, aujourd'hui, tient le bâton et fait filer y compris le nabot de l'Elysée.
Le dernier avatar des socialistes est la Grèce où le peuple avait fait confiance à Papandréou pour sortir le pays des frasques de la droite grecque, or celui-ci, manquant de courage où alors se démasquant comme étant aux ordres de la finance internationale, s'est immédiatement couché devant le capital qui dirige de mains de maitre l'Europe depuis sa naissance.
L'intéressé, pourtant élu pour sortir le pays de la gangue libérale, n'a rien trouvé de mieux que d'appliquer les recettes du gang de Bruxelles et ensuite de redonner les clés du pays à cette droite auxquels il participe maintenant à la saignée avec les fascistes de l'époque des colonels.
La sociale démocratie est un véritable champ de ruine en Europe.
Quelques lambeaux existent encore dans les pays scandinaves, ailleurs c'est la droite et l'extrême droite qui dirigent, ainsi dans les pays de l'est où se lèvent à nouveau l'extrême droite et parfois la bête immonde comme en Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Pologne etc.
A force de ne plus croire à ses valeurs( quand il en reste) il arrive ce qui arrive, le populisme et ses formes dangereuses peuvent prendre place et conduire aux pires situations.
La prochaine étape est la France. Certes le pouvoir est ancré à droite depuis 2002, nous avions été, avec la gauche plurielle, les premiers à subir le fait de ne plus savoir distinguer ce qu'est une politique de gauche d'une politique de droite quand Jospin nous eut indiqué qu'il n'était pas socialiste et qu'il n'y pouvait rien contre les licenciements boursiers.
Ce "micmac" politique peut le rester quand on entend les interventions de Hollande et des ses équipes, qui, déjà, nous assurent qu'ils feront couler les larmes pour régler la crise et que leur rigueur sera l'enjeu des présidentielles face à celle concurrente de la droite sarkozienne et on peut se demander si les socialistes n'ont pas l'intention de se hisser sur les vagues de la crise comme vient de le faire adroitement le nouveau maitre de l'Espagne.
Oui, nous avons besoin d'une vraie gauche, une gauche qui combat le capital, une gauche qui retrouve ses racines populaires, une gauche qui nous sort de la crise en disant haut et fort que la rigueur et l'austérité ne peuvent être que celles frappant ceux qui ont mis l'économie dans cet état de crise systémique.
Et la meilleure façon de la dépasser n'est certainement pas d'adopter les mesures du gang de Bruxelles.
Le projet partagé du Front de gauche répond à cela et envisage non pas de sortir le capital de sa crise mais de faire du communisme dans toutes les propositions qu'il s'agit de faire connaitre à la population.
La sociale-démocratie libérale a fait son temps, le temps à l'idée communiste.
Bernard LAMIRAND