LA CAMERA EXPLORE NOS VIES
Publié le 23 Décembre 2009
BIG BROTHER PARTOUT
Allons nous devenir un pays de mouchardages électroniques ?
La présentatrice de la 2, le 22 décembre 2009, a présenté son journal en faisant mention de l'ouverture des archives de la "Securitate" de Ceausescu en Roumanie.
Un devoir d'information certes, mais est-ce simplement que cela ?
La dame se faisait un plaisir de bien pointer le responsable: le communisme.
Ce régime infecte, nationaliste, n'avait rien à voir avec le communisme pour lequel je milite depuis ma jeunesse.
Procès d'intention dira t'on ?
Notons que c'est dans ces opportunités là que cette chaine prononce le mot communisme.
Bizarre n'est-ce-pas !
Mais revenons à nos moutons: les fichiers électroniques.
Le reportage nous montre des personnes fouillant les archives ouvertes de la "Securitate", découvrant toutes les dénonciations et les saloperies de ce régime corrompu.
Des tonnes de mouchardages allant de l'ami Médecin de famille jusqu'au mari dénonçant sa femme ou vice et versa: certainement pour se débarrasser de celui ou de celle avec qui on ne veut plus vivre ou encore des lettres de délation genre Vichy.
Une sorte de big-Brother papier à lettre.
Et puis, d'autres reportages et l'on voit apparaitre un autre mouchardage, celui à travers les fichiers de la sécurité sociale en France.
Là, il ne s'agit pas de dénonciations, on a mieux: des fichiers à faire coïncider pour que les ordinateurs dénoncent les fraudeurs.
C'est propre et c'est sûr, pas de dénonciateurs humains.
Benoîtement, doucereusement, on nous parle de juguler la fraude, car c'est connu, il y a des fraudeurs de la sécurité sociale, et il est donc bon, comme la droite le dit, de mettre un terme à ces fraudes en reliant les différents fichiers pour trouver les coupables.
Un mouchardage électronique quoi !
Chacun d'entre nous sera scruté dans ses maladies, ses arrêts de travail, ses enfants.
Par qui ?
Et qui nous dit qu'un jour, des personnes mal-intentionnées pourront s'en servir pour éviter une embauche non souhaitable pour la renommée de l'entreprise "Tartempion".
Les fichiers fleurissent depuis un certain temps et qui les distribuent ?
Qui n'a pas reçu un courrier avec son adresse pour une publicité pas demandé?
La CNIL aurait donné son accord du bout des lèvres en y mettant des conditions.
Heureusement!
Et puis un autre reportage: les caméras des stations de ski pour montrer aux clients les belles pistes pour les aguicher; et je me suis dit que Big-Brother prend possession de nos vies sans que l'on s'en rend bien compte.
Et la présentatrice de nous montrer un autre reportage: les français ont moins de retraits de permis à point grâce aux caméras installées un peu partout sur nos routes; la peur du gendarme et de la caméra règnent tellement qu'une brave femme indique qu'elle passe son temps à regarder plutôt le compteur de sa bagnole que la route devant la multiplication des radars.
Quand je me déplace vers Paris, de chez moi, je suis poursuivi par ces caméras dès que je monte dans un bus, puis à la Gare où une batterie de caméras scrutent jusqu'au moindre interstice; elles surveillent. Et, ce n'est pas fini, dans le train, il est indiqué une surveillance électronique, l'œil électronique nous regarde, et l'on peut se demander ce qu'il est fait de nos mines par les matins blafards; je sors à la gare du Nord et tout le parcours qui m'amène en métro jusqu'à la station Couronnes est lui aussi truffé de caméras.
Big-Brother s' installe dans nos existences.
Alors, nous sommes surveillé, fini les lettres de dénonciation parvenant au chef dans les entreprises, ils auraient mieux: les mouchards électroniques se multiplient me dit-on.
A vérifier…
La "Sécurité française" n'a plus besoin de recueillir les témoignages écrits, plus besoin d'agents enquêteurs sur votre famille et vos appointances telles que je l'ai connu à mon embauche; elle a ce qu'il faut pour surveiller les citoyens et les travailleurs du matin jusqu'au tard de la nuit.
Bientôt, mais là je suis de mauvaise foi, les bracelets électroniques deviendront des nouvelles chaines au poignet de chaque travailleur pour vérifier le temps qu'il met pour griller une cigarette ou pour aller pisser.
Bien sûr, on me dira que c'est pour notre bien et notre sécurité, face aux voyous de la "Cour des Miracles".
Pour éviter l'insécurité, allons-donc !
Avez-vous vu l'insécurité diminuer avec ce big-Brother moderne Nicoléon qui s'occupe de nous depuis son château ?
Big-Brother partout !
C'est nos libertés qui sont en jeu.
Bernard LAMIRAND