L'EUROPE A TREPAS OU L'EUROPE GUERIE DU CAPITAL
Publié le 19 Juillet 2011
Marx travaillant et préparant son oeuvre sur le Capital.
L'EUROPE A TREPAS OU L'EUROPE GUERIE DU CAPITAL
Ils vont se réunir jeudi au chevet du malade.
Toute la presse bourgeoise prépare le grand événement à Bruxelles.
Nul doute que se prépare une saignée, plutôt une hémorragie sérieuse de nos portefeuilles.
Les socialistes européens se sont fendus d'un communiqué rappelant qu'ils soutiendront toutes les mesures prévoyant la résorption de la dette et que les peuples, à l'image de celui de la Grèce, devront supporter les mesures d'austérité; et dans ce sens ils ont apporté leurs soutien à leur ami Papandréou qui est cul et chemise avec la droite pour faire payer la crise aux travailleurs grecs.
En France: Hollande, Aubry, Royal, Valls, les "primaires socialistes" rivalisent de termes pour qualifier leur allégeance à des mesures que tout compte fait Sarkozy et Merkel préparent pour sabrer les pauvres et remettre les compteurs à zéro de la dette en prenant sur leurs misérables pécules.
L'Europe est malade depuis sa naissance de cette entente gauche droite pour gérer le capital des possédants, telle que l'avaient prévu ces fondateurs: Monnet et le germanique Robert Schuman, l'ami des maitres de forges franco-allemand.
Mitterrand avait fait ce qu'il fallait avec Maastricht pour la circulation des marchandises et des capitaux, Delors avait présidé la mise en place de cette Europe des riches, Jospin et la gauche plurielle avait accepté l'euro pour fluidifier les opérations financières à travers le monde, les socialistes avaient accepté une constitution giscardienne en 2005, rejetée par le peuple français et irlandais ils avaient fait le dos rond quand Sarkozy l'a fait passer aux forceps à Lisbonne en 2008.
Depuis, les forbans des gouvernements européens de gauche comme de droite, s'entendent comme des larrons en foire pour diriger l'Europe capitaliste libérale et profiteuse et ils sont à l'origine de la dette actuelle puisqu'ils ont tant donné au capital et aux spéculateurs.
Ils ont mis ensemble les finances des Etats européens au rouge Ils ont créés avec les américains la bulle financière, ils ont soutenus les pires spéculateurs, ils ont encouragés leurs banques à prêter qu'aux riches.
Droite et socialistes se réunissent donc au chevet du malade pour lui extirper la dette et la refiler aux pauvres.
Réduire ainsi une dette abyssale qu'ils ont contribué à construire durant des années et singulièrement depuis Maastricht qui ouvrait l'espace européen à toutes sortes de tribulations financières et immobilières. Rappelez-vous la circulation du capital et des marchandises préconisée comme un avenir radieux pour tous.
Mettre tout ce beau monde à Bruxelles, jeudi, au chevet du malade, c'est octroyer à ces empoisonneurs de socialistes ou de droite la possibilité d'administrer la potion amère requise pour que les peuples soient mis à la diète pour redonner du tonus à la bête qui a besoin de beaucoup d'euros et de dollars pour déambuler et reprendre sa marche en avant pour le fric.
Ainsi nos socialistes, tous au diapason du maitre capital, beuglent avec force leur soumission à la loi du marché. Il faut faire plaisir au marché, celui libre et non faussé auquel ils ont fait vœu de subordination en 2005.Il faut donc un Esculape pour procéder à la saignée.
C'est le sens qu'ils donnent à la résorption de la dette, de son effacement dans les comptes des riches.
Parlons-en de la dette, leurs dettes: qu'ils se la payent !
Cette dette des états est celle des marchés, des financiers, des banquiers véreux, des profiteurs, des voleurs de troncs dans les églises du capital ( les entreprises) où ils se font fait du fric sur le dos des salariés et des retraités.
Et voilà les détrousseurs que les socialistes français et autres s'apprêtent à soutenir en nous demandant de nous saigner à blanc pour faire disparaitre la dette en 2013 comme le dit si bien Hollande.
C'est un scandale aurait dit Georges Marchais.
Il y a le brave Laurent qui s'y oppose, il fait d'ailleurs une excellente analyse de cette dette dans l'humanité de ce jour, mais cela se termine toujours par des solutions certes utiles comme la relance d'une croissance saine pour que les états européens remboursent leurs dettes mais insuffisantes.
Allons donc camarade Laurent, croissance saine, peut-il y avoir une croissance saine en ce système ? Suffira -t'elle d'ailleurs pour juguler une crise systémique du capital qui prend des proportions incommensurables pour le capital telles que nos économistes marxistes l'ont repéré?
N'y-a-t-il pas à pousser nos idées communistes sur le dépassement du capitalisme par des actes communistes et non pas par un pansement du système?
Et c'est en raison de cette crise qui met en cause son devenir que le capital choisit la manière forte: l'austérité générale des peuples et la remise en cause partout des protections sociales, du prix de la force de travail pour essayer de faire refluer la débandade actuelle du système qui doit être non pas pansé mais combattu par les communistes.
Ils utilisent la manière forte, nous devons nous aussi utiliser la manière forte et la dire et l'expliquer aux peuples: les peuples n'ont pas à payer la crise du système, la relance de la croissance n'est pas la solution idéale, et de plus comme elle sera, n'en doutons pas, utilisée pour faire trimer davantage et que les richesses produites fichent alors dans le camp du paiement de la dette du capital.
Ce qu'il faut, c'est que les dettes du capital soient tout simplement mis au rancart. Et pour cela, dans les comptes d'exploitation capitaliste, il y a une ligne comptable: celle des pertes et profits. Il s'agit de considérer ces dettes comme des créances irrécupérables pour les banques et les entreprises qui ont spéculé et vendu de la monnaie de singe. Cela grèvera leurs comptes, c'est un fait, et c'est pourquoi il faut décréter que tant que leur dette n'est pas soldée, aucun dividende n'est à distribuer, aucune action revalorisée.
Seuls les salaires et les retraites bénéficieront d'un relèvement répondant alors à l'argument de Laurent d'une croissance saine : celle utile aux populations.
Voilà ce que Mélenchon devait proposer… chiche.
Bernard LAMIRAND