HOLLANDE : LES ORS DE LA REPUBLIQUE OU LA REPUBLIQUE DU PEUPLE ?
Publié le 17 Mai 2012
HOLLANDE : LES ORS DE LA REPUBLIQUE OU LA REPUBLIQUE DU PEUPLE
Le monarque est parti : sera-t-il remplacé par un nouveau souverain ?
Le nouveau locataire de l’Elysée semble y être opposé : l’exercice du pouvoir en sera la vérification.
Le rituel auquel nous avons assisté le 15 mai, date de l’intronisation de Hollande comme Président de la République, confirment que le système d’un pouvoir par délégation reste en place du fait de cette constitution monarchique.
« Le roi est mort vive le roi », disait-on, naguère, quand le despote succombait.
Mardi, la journée du sacre fut cependant plus modeste que d’habitude.
Le Président de la République s’en tint au protocole et il a pris le sceptre en tenant un discours mi-figue mi-raisin.
Une chose fut bien faite : le départ sans tambour ni trompette du néopétainiste : Hollande lui tourna les talons sur le perron de l’Elysée bien avant que le déchu eut regagné son carrosse, ce qui fit grincer les dents de tous les patentés du système.
La cérémonie, l’après midi, amena Hollande a salué Ferry, celui qui a mis en place la laïcité mais qui fut un exécrable colonialiste - il aurait pu choisir mieux en saluant Langevin et Wallon auteurs du plan Langevin-Wallon nom donné au projet global de réforme de l'enseignement et du système éducatif français élaboré à la libération conformément au programme de gouvernement du Conseil National de la Résistance (CNR) en date du 15 mars 1944 - et Marie Curie dont le salut montrait toute l’importance de la femme, de la chercheuse et l’importance de ses découvertes avec son mari Pierre Curie pour les développements futurs de la médecine.
Puis à l’ Hôtel de ville de Paris où il fut accueilli par le maire.
Le soir, il s’embarqua pour Berlin où il fut reçu par Merkel ( j’aurais préféré qu’il aille passer sa soirée avec les ouvriers d’Arcelor Florange pour leur dire que lui tiendrai sa promesses de maintenir les hauts-fourneaux et toute l’usine).
Cette journée, si elle ne fut pas celle d’un faste suranné et démodé, ne fut pas non plus celui du peuple, même si Hollande s’attarda pour décerner quelques autographes et serrer quelques poignées de main.
On aurait pu penser que l’intéressé aurait, pour sa nomination, fit une déclaration nette pour sortir notre pays de cinq années de remises en cause sociale.
Nous aurions pu avoir une première mesure pour placer le SMIC à 1700 euros, ce qui aurait été considéré comme une mesure phare de gauche. Il n’en a pas été ainsi, et ce n’est pas, même si cela peut apparaitre comme une bonne décision, la baisse de 30 % de la rémunération du Président et des ministres qui fera sauter de joie les smicards et les précaires.
Hier soir nous avons eu la connaissance de son gouvernement : c’est un gouvernement social-libéral.
Il n’y a pas de doute à avoir la dessus.
Certes il sera différent en comportement de celui de Fillon qui méprisait le peuple, mais quand on regarde les attributions confiées à certains, il n’y a pas photo : les postes cruciaux, ceux de l’économie, du budget, de l’Europe, du travail , de l’intérieur sont confiés à de fieffés sociaux libéraux qui ont tous approuvés la constitution européenne.
Ce Président ne pourra cependant pas ignorer qu’il a été élu grâce au Front de Gauche. Là réside son talon d’Achille. Mais cela ne se fera pas par un savant dosage de postes attribués à des personnalités du Front de gauche après les législatives mais bien par les luttes sur tous les sujets qui viendront en débat à l’Assemblée nationale tout au long de ce quinquenat.
L’idée du Front de gauche de préparer ces débats et décisions à l’Assemblée Nationale par l’intervention du peuple et des salariés sera certainement nécessaire pour faire bouger les lignes tout au long de ces cinq années.
C’est aussi le moyen de passer progressivement, dans les faits, à une sixième République où le pouvoir partira du peuple et où les élus seront à la disposition de celui-ci pour le bien commun et l’intérêt général.
Habituons-les à travailler ainsi ces élus et soyons non leurs obligés mais leurs mandants y compris au plus haut niveau dans la vie de tous les jours.
Il faudra faire du communisme, j’utilise ce mot à bon escient, parce qu’il doit être ancré dans la vie de tous les jours ( du réel comme disait Marx) et dossiers par dossiers y mettre ce contenu de partage de la richesse créée.
La délégation de pouvoir, fruit de l’idéologie capitaliste doit être combattue et la meilleure façon de la combattre étant de mettre des bâtons dans les roues de l’engrenage capitaliste qui le détermine.
Donc pas d’apaisement avec le capital : pas de situation apaisée comme ont pu le dire le Président de la République et son premier ministre dans leur discours d’investiture.
Les 10 et 17 juin devraient être ces premiers moments ou le peuple donne une impulsion à cette ligne de démocratie directe en élisant des députés du Front de gauche qui auront pour tâche de défaire ce pouvoir dit suprême qui n’est que la suprématie de la bourgeoisie.
Bernard LAMIRAND