GREVE:FAUT QUE CA PARTE
Publié le 10 Février 2010
GREVES: FAUT QUE CA PARTE
La rencontre nationale de toutes les organisations syndicales (sauf FO) n'a, semble-il, pas permis d'avancer vers une première mobilisation début mars comme la CGT le proposait.
Dommage.
Mais un syndicaliste n'en reste pas aux regrets.
La question qui est posée est simple: allons-nous laisser ce gouvernement tranquille alors qu'il détricote l'ensemble de nos protections sociales?
Rien n'est pire que l'expectative.
Je me réjouis que dans les entreprises des grèves éclatent en ce moment sur les salaires. C'est la pierre d'achoppement principale en ce moment. Les salariés et les retraités constatent en ce début d'année 2010 qu'ils n'ont plus les moyens de vivre correctement. Les salariés précaires et chômeurs vivent une situation difficile.
L'action dans la sidérurgie actuellement à Arcelor est démonstrative de ce climat revendicatif de même qu'à IKEA et certainement dans plein d'autres endroits. Alimentons tous les ruisseaux de luttes.
La question des salaires et des retraites est emblématique de ce mécontentement au moment où, dans les grands groupes, les actionnaires s'en mettent plein les poches et reconstituent leurs portefeuilles d'actionnaires sur notre dos..
L'objectif du gouvernement pour le compte du patronat est donc bien de réduire le prix de la force de travail en s'attaquant à toutes ses composantes: salaire, retraite, emploi, durée et conditions de travail.
L'enjeu est là, en ce début d'année.
L'ensemble des droits en sont affectés. Les augmentations de salaires, le SMIC, le RSA, les pensions et retraites sont en berne et les plans de licenciements se multiplient. Ces mesures ne viennent pas par hasard et ne sont pas que des ajustements par rapport à la crise. Ils sont au cœur de la réponse du capital à sa crise systémique qui l'oblige à tout prix à redresser le taux de profit en diminuant le prix de la force de travail direct où indirect de manière structurelle.
Regardons en Europe, tous les pays européens, appliquent les mêmes recettes, servir le capital en s'en prenant aux emplois, aux salaires, aux retraites. C'est ce qui se passe de manière spectaculaire en Grèce, en Espagne, dans l'Est européen et plus sournoisement dans les autres pays comme la France.
Là aussi, nous retrouvons l'expectative concernant l'action syndicale, la CES semble tétanisée par cette situation; voilà une organisation qui réclamait un véritable statut social européen, il y a quelques années, (se rappeler du sommet de Nice) et qui, en ce moment, ne bouge pas le petit doigt contre cette déconstruction sociale européenne. Le fait qu'à son plus haut niveau il a été impossible de se mettre d'accord pour agir le 24 mars, prochain démontre le peu d'empressement de cette organisation qui n'arrive pas à se débarrasser de la tutelle sociale libérale européenne qui, en Europe, gère politiquement la crise et partage les mesures antisociales actuelles décidées par le capital.
Nous avons donc besoin d'action et j'ose espérer que la semaine de débats qu'organise la CGT du 15 au 19 février aura l'ampleur souhaité par le CCN et que tout le monde sera sur le pont. Cela dépend de nous tous, le CCN de la CGT a besoin d'être appuyé dans cette démarche.
Je suis plus que jamais persuadé que c'est par le débat que peut se décider dans tous les lieux de travail la riposte, je dirai la contre attaque, en commençant par ce que n'aime pas le patronat: la rallonge, des augmentations de salaires, des pensions et retraites plus élevées.
En 2009, sur la défensive, les travailleurs réclamaient des primes pour partir, en 2010 réclamons de bons salaires pour rester et garder nos emplois.
Fixons nos demandes, au moins 200 euros minimum et plus si nécessaire.
Alors oui, il faut que çà parte; n'attendons pas le coup de sifflet de Chérèque; il a perdu son sifflet.
Bernard LAMIRAND