EUROPE: ON MANIE LA MATRAQUE
Publié le 9 Février 2013
UN GOUVERNEMENT DE LA MATRAQUE ET DU FLASH BALL
Quand nous les apercevons dans nos rues, dans les marchés, au bord des usines, ils nous apparaissent toujours affables et courtisans.
Ce n’est qu’une parade.
Il y a pas plus d’une année, ils chevauchaient à la recherche de la sympathie de l’électeur, ils approuvaient et encourageaient leurs colères, ils définissaient une autre politique et disaient : « vous verrez, quand nous serons au pouvoir nous réglerons tout cela ».
il fallait voir l’arrivée du candidat dans une ville, un village, une cité : il était proche des gens, il montait sur des plate forme de camion pour haranguer les travailleurs en luttes et promettait un monde meilleur : nous allions voir ce que nous allions voir : du neuf, du changement, une guerre à l’argent roi, à la finance, aux patrons voyous.
Il partageait la souffrance de tous ces travailleurs victimes de la répression patronale.
A Citröen Aulnay et Goodyear il promettait.
Il ne se mélangeait pas aux riches, il prenait soin de conforter le brave citoyen excédé par la droite et le personnage loufoque de Sarkozy.
Dans la Picardie, il vint et ses visites furent pour les entreprises en difficulté, Goss, Saxby, Goodyear etc.
Un jour, nous le vîmes descendre d’un vieux TER à Creil, il était parmi les voyageurs, comme n’importe quel usager, il fit à pied la route jusqu’à la mairie des socialistes, « des radis » comme disait un de mes vieux camarades aujourd’hui disparu : rouges à l’extérieur et blancs à l’intérieur disait-il.
Bref nous avions un homme du peuple, jamais les badauds qui le suivaient n’auraient imaginé qu’il puisse un jour frapper le monde du travail.
Et pourtant…
A peine élu, il le frappa de diverses manières, gentilles au départ.
Quelques petites gifles, à leur destination, vinrent attirer l’attention de ceux-ci : il ne prêchait plus pour le monde du travail mais pour le monde de l’argent.
L’austérité s’imposait et les amis qui l’entouraient lui dire grand bien des patrons et des financiers : ceux-ci vinrent le voir pour le convaincre que l’ennemi n’était pas la finance mais l’endettement d’un peuple qui vit au dessus de ses moyens.
Il envoya alors son émissaire, le tonitruant Ayrault, boire un coup au bar de l’université des patrons, ceux qui manient le bâton depuis l’avènement du capitalisme. il dit ensuite tout le bien qu’il pensait d’un grand patronat, celui de Peugeot Citroën, connu comme le plus répressif à l’encontre du monde du travail, il reçu avec diligence le maitre de la forge mondiale, l’aventurier Mittal auquel il céda les hauts fourneaux de Florange.
Auparavant, il alla voir Merkel, la patronne de Sarkozy, pour accepter un traité européen qui faisait payer les frasques bancaires par le bas peuple. L’austérité devenait sa devise et son visage avenant pour les travailleurs se renfrognait de plus en plus à leur égard.
Il regarda avec dédain une demande de la CGT de rayer tous les licenciements de militants syndicaux qui avaient combattu le patronat et le Sarkozisme antisocial.
Des figures louches l’accompagnaient dans tous ses déplacements à la tête de l’état ; ce n’était plus la peuplade mais des costumés, des crânes d’obus venus des hauts lieux de la finance et des médias à la solde de l’idéologie dominante.
Le peuple n’était plus sa tasse thé ; de temps en temps, passant en trombe, motards l’escortant, il le regardait ce peuple d’un air absent, trop occupé à régler l’accompagnement libéral que lui demander la garce ( cherchez et vous la trouverez).
L’automne arrivait, les plans sociaux tombaient comme les feuilles mortes, ils jonchaient les abords d’usines de milliers de licenciements avec un Montebourg qui gesticulait, qui hâblait, mais n’était plus entendu du fait de sa courbure dorsale qui prenait une vilaine tournure avec des becs de canards comme disent les ostéopathes, des plans de flexibilité et de précarité à foison conforté par un accord scélérat sur ce que l’on peut appeler l’insécurité au travail.
Les vœux 2013 furent vite fait, le locataire reçu les partenaires, il offrit quelques cadeaux choisissant quelques strapontins pour ceux qui avaient d’emblée accepter de tailler dans la coupe sociale et un dénommé Chérèque reçu un beau prix et les félicitations du jury des experts en coups tordus contre les travailleurs.
Quelques-uns voulurent se rebeller. Le chef, s’était trouvé un domestique de qualité pour rosser le peuple, ce peuple qui lui avait fait confiance en mai 2012.
C’était une sorte de Fouché, un Chiappe quand il s’agit de mener des répressions féroces, certains commentateurs disaient que l’individu faisait son petit Sarkozy, qu’i l continuait à s’en prendre aux sans papiers mais qu’il avait ajouté les manifestants des usines à son tableau de chasse.
Une sorte de morveux ; vous savez ce genre d’individu qui profite de la force pour s’en servir pour lui-même, certains de mes amis disent que c’est un nouveau Jules Moch, vous savez celui qui réprima si férocement les mineurs en lutte.
Il ne peut plus sentir en état de sainteté un manifestant.
Tous sont des délinquants potentiels, alors il faut les empêcher de nuire à la société du profit et non de la République dont il s’affuble indument.
Hier, celui-ci et son camarade supérieur convolait en juste noce avec les masses, nous les avions vu avec les délicatesses pour les recevoir et les voir, désormais ils sont à proscrire car elles manifestent contre la volonté du chef.
Les gars de la sidérurgie viennent de déguster le breuvage de la répression. Là il ne s’agit plus de petites remontrances mais de coups.
John David a perdu un œil, un balle de caoutchouc l’a frappé de plein fouet, lui qui croyait venir manifester en France dans le pays des droits de l’homme. Il se souviendra toute sa vie de cette violence qui l’accueilli lui et ses camarades devant le siège de l’Europe à Strasbourg.
John venait avec ses copains de tous pays pour demander à ce que l’on sauve la sidérurgie européenne menacée par un parvenu, le Mittal, qui détruit tout sur son passage.
John et ses camarades auront du mal à croire à l’avenir de leur industrie avec ces matraqueurs qui se sont, tout compte fait, assis dans les fauteuils confortables de la puissance libérale auxquelles ils donnent des présents en frappant des sidérurgistes qui ont engagé la lutte contre la finance.
Ils n’auront plus qu’à penser à la lutte qu’il faudra élever pour rabaisser le caquet de ce petit caporal qui a ordonné de frapper des militants dans les lieux où il y a quelques semaines, les puissants s’octroyaient le prix Nobel de la Paix.
John, soigne toi bien et reviens nous vite pour de grandes luttes face à ce monde de forbans.
Nous t’attendons avec impatience.
Bernard LAMIRAND