EUROPE LES SPECUALTEURS EXULTENT
Publié le 22 Juillet 2011
EUROPE LES SPECULATEURS EXULTENT
Natixis +5,35% 3,37€ Credit Agricole +5,52% 9,31€ Societe Generale +6,19% 38,23€ BNP Paribas +4,18% 48,92€ Archos +1,84% 8,85€ Axa +5,61% 14,41€ Alcatel-Lucent -1,41% 3,57€ Total +0,91% 38,91€ (chiffres repris dans le Boursier)..
Ils exultent comme disait ce jour "l'Humanité".
Les puissants se sont donc réunis au chevet du malade grec et l'ont dopé pour qu'il tienne le coup. Il ne faut pas , en effet, que les marchés boivent la tasse et que leur euro "se casse la gueule".
Hier, ils ont eut très peur, "les chocottes" comme on dit en langage populaire.
Mais la crise est toujours là.
Hier, ces tristes sires -qui dirigent l'Europe- Sarkozy en tête, n'avaient d'yeux que pour sauver les banquiers et leur magot. Rien concernant les salariés, les retraités et plus largement les gens modestes qui souffrent partout en Europe des conséquences d'une crise qui n'est pas la leur.
Aucun de ces "mulots européens" ne s'est penché sur le chevet du chômage, des bas salaires, des protections sociales qui se dégradent, de l'école qui n'en peut plus de la baisse de ses moyens éducatifs, des services publics rongés par l'appétit des profiteurs qui s'emparent des morceaux qui rapportent le plus.
Le capital a du mettre de sa poche - très peu- pour rendre le déficit grec moins exorbitant et en espaçant la dette grecque sur une période plus longue (30 ans).Leur sale argent, ils veulent le récupérer à tout prix et s'il le faut en allongeant les remboursements et en maintenant des intérêts usuraires pour ce pauvre pays roulé dans la farine par les sociaux démocrates et la droite.
Derrière ces mesures, le cancer capitalistique continue de faire son œuvre, il gagne du terrain et les métastases prolifèrent notamment en Europe; le remède d'hier soir peut entrainer rapidement une nouvelle bouffée de fièvre.
Il est à craindre que la seule parade que veulent entendre les dirigeants politiques de cette Europe de m… c'est d'extraire tous ce qui est social, services publics etc. pour redonner au capital des perspectives financières et des dividendes aux actionnaires à la hauteur de leur féroce appétence. Lire ce que dit le Figaro, organe central du capitalisme français dit : "Français, quel que soit le prochain président de la République, préparez-vous à vous serrer la ceinture ! Jeudi, selon les documents servant de base à la négociation, Paris s'apprêtait à prendre l'engagement, comme toutes les capitales de la zone euro qui ne sont pas sous le coup d'un programme d'aide, de passer sous la barre de 3 % de déficit public en 2013 «au plus tard». Un chiffre inscrit dans le traité de Maastricht en 1992, piétiné depuis des années, et qui semble donc sur le point de revivre…
Ces derniers mois, la France s'est engagée vis-à-vis de Bruxelles à ramener le déficit des administrations publiques (État, collectivités territoriales, sécurité sociale) à 6 % du PIB en 2011, 4,6 % en 2012 et enfin, justement, à 3 % en 2013. Mais cette promesse du gouvernement Fillon prend cette fois une tournure beaucoup plus solennelle.
Le gouvernement a déjà assuré à Bruxelles qu'il prendrait «toutes les mesures nécessaires pour respecter la trajectoire de finances publiques notifiée dans le programme de stabilité». Il a prévu de poursuivre le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite; de réduire les dépenses de fonctionnement courant de l'État de 10 % en trois ans; de réexaminer toutes les dépenses d'intervention (66 milliards d'euros) pour réaliser le même effort que sur les dépenses de fonctionnement; et surtout de poursuivre la suppression des niches fiscales et sociales".
Il n'est pas démenti par les socialistes notamment Hollande disant dans la presse: "La crise de l’Euro est avant tout une crise politique. Il ne s’agit pas de nier les risques d’insolvabilité de la Grèce, les dettes accumulées par le Portugal et l’Irlande et la fragilité de l’Espagne et de l’Italie, pas d’avantage de passer sous silence les risques que présentent les comptes publics de la France. Mais l’Europe paye d’abord son absence de stratégie commune de désendettement, et ce des avant la crise de 2008.
En gros une façon de dédouaner les responsabilités du capital et des banques et surtout d'amener les politiques à agir en faveur d'une régulation capitaliste des dettes en la faisant portés par les peuple".
Cette option, celle tout compte fait de tous les dirigeants européens, montre que le PS est sur la même voie que ceux qui demandent des sacrifices aux grecs et demain davantage encore et aux français particulièrement.
Le choix d'hier à Bruxelles est le choix du dividende par rapport au prix de la force de travail qu'il s'agit de diminuer par une austérité européenne et mondiale des peuples.
Le capital s'est donné hier du répit mais il ne s'est pas donné de l'avenir car son avenir est de plus en plus incertain si les forces de gauche dépasse leurs désaccords et se fixent pour objectif de le dépasser en prenant notamment deux mesures toutes simples:
-nationaliser ou européaniser toutes les banques et faire en sorte que celles-ci jouent leur rôle d'incitatrices du progrès social et économique et cessent de spéculer : il faut sortir les banques du rôle de financier du grand capital.
-déclarer toutes les dettes bancaires dû aux opérations spéculatives irrécupérables.
A entendre les intervenants dans l'humanité de ce jour, nous sommes loin des véritables mesures, notamment les socialistes avec leurs eurobonds, mais aussi le PCF qui aurait pu aller plus loin avec une analysé marxiste dont il est capable de le faire notamment avec sa section économique qui devrait être le maillon indispensable pour des propositions dans ces moments.
La crise systémique du capital, la rechute qui s'annonce montre à quel point le capitalisme n'est plus la solution pour la société humaine. Il n'y a qu'une analyse et des propositions communistes qui peuvent faire bouger les choses.
Mais il faut se sortir du carcan électoraliste et dire les choses aux français pour une politique dépassant le capitalisme, même si celle-ci va à l'encontre de la constitution européenne et nous oblige à y sortir face à l'incendie qu'elle sécrète et sécrétera davantage demain.
Bernard LAMIRAND